Chapitre 26

1.1K 188 5
                                    


Flame




Je regarde l'hologramme de ma mère. Rubis Wilwarin El Vaïre. Je n'arrive pas à croire que je l'ai vu de mes propres yeux ce matin. J'aimerai tellement la revoir pour comprendre.

J'allume alors la télévision. C'est une autre présentatrice ce soir, ils ne parlent même pas de l'incident... mais plutôt des rebelles qui sont activement recherchés.

Je plisse les yeux en sentant l'odeur du commandor. Je tourne la tête vers le couloir.

— Bonsoir, je dis.

Il a l'air de s'être calmé.

— Je vois que tu regardes les informations.

— Je suis désolé pour le robot, mais c'était plus fort que moi ! Je devais l'éliminer !

— Ce n'est pas de ta faute... mais... j'ai regardé la vidéo prise par Ava Grayman. Tu as disparu un moment donné de l'écran et... tu t'es retrouvé derrière l'Ange Noir...

— Ah... c'est quelque chose que j'ai appris chez Laine.

— Quelque chose que tu as appris chez Laine ?

— Ouais. La vitesse supersonique.

— La vitesse supersonique, répète-t-il, l'air intrigué. As-tu appris autre chose ?

— Non... rien d'autres, je vous ai tout dis.

Il plisse les yeux et fixe mon front. Je fais le vide.

— Je ne vous cache rien ! Pourquoi vous cacherais-je des choses ? Je suis dans un monde que j'ai oublié et vous êtes la seule famille que j'ai ! Vous êtes le commandor, s'il y avait des trucs à dire, je vous le dirais. Père, vous devez me faire confiance, comme moi je le fais.

Son visage se crispe, comme si le mot « père » l'avait choqué.

— Alors pourquoi m'as-tu caché que tu pouvais courir à la vitesse lumière ?

— Laine a dit que je le tenais de vous ! Pourquoi aurais-je dû vous le dire ? Je pensais que vous étiez capable de le faire aussi !

Il fait un sourire en coin.

— Je l'avais... c'est un pouvoir que j'ai perdu...

— Perdu ? Comment ?

Je joue les innocents, faisant mine de ne rien savoir.

— Je te l'ai dit... nous sommes sensibles à certaines maladies... Il y a longtemps, j'ai été malade et j'ai perdu certaines de mes capacités. Je ne pensais pas que tu en avais hérité...

— Je ne savais pas.

— Demain, tu iras à l'hôpital.

— À l'hôpital ?

— Je suis intrigué que tu aies hérité cette capacité... j'aimerai comprendre pourquoi...(Il pose la main sur mon épaule et me la frictionne.) Et étant mon fils unique, et mon précieux trésor, je veux te protéger des maladies.

Je plante mes yeux dans les siens en opinant. Étrangement, ses paroles me font froid dans le dos. Il me fait un sourire.

— Je vais me reposer. Bonne nuit, fils.

— Euh, vous avez retrouvé les autres Anges Noirs ? m'enquiers-je.

— Non... celui qui a fait ça a piraté leur système... Nous n'avons aucune piste pour l'heure.

Il tourne les talons. Je regarde la télé et ne pense plus à rien. Même s'il a perdu ses pouvoirs, je suis sûre que la chose dans son cerveau à des oreilles fines.

Je m'allonge sur mon lit. J'ai du mal à trouver le sommeil. Je pense à Rubis Wilwarin. Quand vais-je la revoir ? La nuit est longue rien qu'à y penser.

Ako vient me réveiller de bonne heure le lendemain. Je me change et rejoins le commandor. P as de petit-déjeuner, je dois être à jeun pour l'examen à l'hôpital.

Le docteur Nedhel n'a pas changé depuis ma dernière visite. Il me fait des prises de sang, scanne mon corps, puis me branche à un simulateur. Je me retrouve dans un monde désertique, dans lequel je cours contre une espèce de créature sans tête, du moins il n'a qu'une moitié de tête, on ne voit que sa bouche. Il court comme une hyène, mais il n'est pas plus rapide que moi ! Et tout le reste de la journée, le docteur me fait passer des tests physiques.

Estë vient me chercher une fois les examens finis, mon père s'est rendu au bureau. Je lui demande si je pourrais rendre visite au professeur Laine.

— Il est déjà 18 heures 30 ! Tu le reverras dans deux jours ! N'oublie pas la remise des diplômes !

Nous retournons ainsi à la villa.

Je passe les journées suivantes à ne rien faire. Enfin, si, je regarde la télévision. Les séries bizarres de conquêtes de l'univers qui se diffusent sans arrêt.

Un tailleur vient me rendre visite au milieu de journée, pour me faire un nouveau costume. J'ai dit à Estë que j'aurais bien pu remettre le même que celui de Kémantar mais, sur ordre du commandor, je dois en porter un nouveau. D'autant plus que seule la coupe de la veste change ainsi que la couleur. Pourquoi dépenser autant d'argent pour un costume que je ne mettrai qu'une fois ? 

Le jour des remises des diplômes arrivent enfin.

— Il faut aller chercher ta cavalière, me dit Estë en entrant dans ma chambre.

Je grimace, j'avais oublié Océane.

— Ne fais pas cette tête... je sais que tu ne te souviens plus d'Océane, mais... c'est celle que ton père a choisi pour être ta compagne... et peu de filles ont réussi à s'adapter au sérum anti-dangereux.

— Je n'aime pas les filles collantes !

— Ah, parce que tu t'en souviens ?

— Non, mais à l'heure actuelle, c'est ce que je ressens !

— Allez, allons-y, où ta belle va s'impatienter !

Ma belle ? Est-elle au courant de son vrai visage ?

Je pousse un soupir en entrant dans la voiture. Quelques temps après nous somme devant la demeure d'Océane.

Estë m'accompagne à la porte et j'appuie sur la sonnerie.

Un homme, blond, un peu plus âgé que le commandor nous ouvre. Certainement le père d'Océane. Monsieur Grey. Il est dans un conseil du Sénat, m'a-t-on dit.

— Oh, bonsoir, Dame Feather, jeune Flame. Entrez, Océane ne devrait pas tarder.

Nous le suivons au salon. Pas aussi grand que le nôtre, mais au design plus moderne. Une fille est assise dans le fauteuil et zappe les chaînes.

— Installez-vous, dit le père d'Océane. Ne faîtes pas attention à Kylie, c'est la petite sœur d'Océane, elle n'a pas toute sa tête.

La fille qu'il a désigné, Kylie, se tourne vers nous. Je recule, pris de stupeur. Elle est maigre, ses yeux sont cernés, sa peau est tellement blanche qu'on voit ses veines.

Améthys saison 3 - La Libération I (terminée)Where stories live. Discover now