Chapitre 12

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Flame



Je vois des personnes, le visage recouvert de masques, tout est blanc, des lumières me font mal aux yeux... Mon cœur martèle contre ma poitrine, je ressens de la peur. Ils m'ouvrent brusquement la bouche, et soudain, quelque chose d'énorme et de visqueux glisse le long de ma gorge, je cris. J'essaie d'appeler à l'aide, mais comment ? Je ne peux plus parler, ni bouger.

Je me réveille en sursaut, le souffle court, des flammes émanant de mon corps. Je regarde autour de moi, je suis dans la chambre. Je penche la tête et regarde le plafond. Un cauchemar. J'avais l'impression que c'était réel. Je me rallonge pour me calmer. Les flammes s'étouffent aussitôt. Je ferme les yeux, mais pas possible de me rendormir, ce cauchemar m'a vraiment tétanisé ! Et soudain, mon réveil sonne. Il est 6 heures 45 !

Au moins, je vais pouvoir penser à autre chose.

Je descends rejoindre Laine, il a déjà entamé son petit déjeuner.

— Après le déjeuner, vous irez faire un sprint jusqu'à le quartier résidentiel.

— Pardon ?

— Oui, une course à pied, de la maison jusqu'au quartier résidentiel, ensuite vous reviendrez.

— Vous voulez que je descende cette colline, que je rejoigne la ville, puis que je revienne à... à pieds ?

— En courant, si possible, fait-il en portant sa tasse de café à sa bouche.

— Mais euh, c'est loin... ça risque de me prendre une journée !

Il me fusille du regard et c'est ainsi après le déjeuner que je me retrouve à courir à petits pas sur la route. Quoi qu'il en soit, je suis libre pour la première fois. Je devrai profiter de cette évasion.

Je cours, passant près des arbres, écoutant le chant des oiseaux, le craquement des brindilles produis par des animaux dont je sens l'odeur sauvage de leur poil. Des minutes plus tard, je commence à percevoir le quartier résidentiel. Je fixe la première maison. Et soudain, je me rappelle que la dernière fois, lorsque j'ai eu peur de me faire prendre par le Commandor, j'ai utilisé un drôle de pouvoir ! Mais oui ! Le pouvoir supersonique ! Je retourne alors à la « Soucoupe volante » à la vitesse de la lumière. Le professeur a les yeux rivé sur un livre, assis dans son salon.

— Bien, je vois que tu sais comment utiliser ton don de vitesse.

J'en suis étonné.

— Comment vous savez que... ?

Il me regarde comme si j'avais posé une question bête. Oui, c'est vrai, il a été mon professeur avant.

— Tu vas aller au garage et méditer une heure.

— Ok, dis-je en m'empressant. Je m'arrête brusquement. Vous ne venez pas ?

— Non, d'ici, je saurais quand tu ne seras plus concentré.

Je plisse les yeux, incrédule.

Une fois dans le garage, je médite. Dès que je perds ma concentration, la voix du professeur résonne dans ma tête comme un carillon. Bon sang ! J'ai été bête de ne pas l'avoir cru ! Je suis alors obligé de reprendre depuis le début et de méditer.

Lorsque je parviens à méditer une heure non stop, il me lance à nouveau des cailloux, cette fois, je les arrête tous en même temps. J'en suis surpris moi-même.

xxx

— Alors, vous allez répondre à mes questions, maintenant ? demandé-je en lui apportant son dîner.

— Je veux être sûr que vous arriviez à ne plus penser tout haut avant.

— Très bien, vous allez voir, je vais rester à table, et vous n'entendrez rien.

Le professeur sourit que s'en est flippant. Je m'assois et je mange. Je crois que j'ai pigé le truc. Il faut faire un trou noir dans sa tête !

Je mange tranquillement mon poulet à la sauce cucamerlon, quand soudain, j'ai la tête qui tourne et suis pris de nausée. Je fonce alors dans les toilettes et je vomis. Mon corps frémit, mes jambes ne me supportent plus et je me laisse tomber. Tout devient flou, j'ai extrêmement froid et j'ai mal de partout.

— Monsieur Flame, regardez-moi !

Je plisse les yeux, le professeur pose sa main sur mon front et je n'explose même pas.

—Vous pouvez me touchez ? murmuré-je.

Il m'aide à me relever et me conduit dans une chambre, un peu avant l'entrée de la bibliothèque. Ça sent un parfum que je connais. Il m'aide à m'asseoir contre le mur et je regarde autour de moi. Je suis dans la chambre d'une petite fille. Il y a plein de jeux d'enfant, et beaucoup de peluches posées sur le lit. Le professeur met quelque chose dans ma main. Une sorte de talisman. Une image me traverse rapidement l'esprit. J'entends la voix d'une fille que je ne vois pas me dire :

« ... Elle me donne de la force quand j'en ai besoin. Je préfère qu'elle soit avec toi pour cette... mission, je la récupérerai plus tard. »

Elle apparaît devant moi, mais son visage est flou.

Je la remercie, je m'approche d'elle comme si je voulais l'embrasser, mais je ne peux pas, quelque chose m'en empêche. Je lui dis de ne pas s'inquiéter, je lui promets de revenir. J'ai une larme qui roule sur ma joue. Qui est cette fille ? J'ai l'impression qu'elle est importante... j'observe à nouveau la chambre... cette odeur, je la connais.

— Vous vous sentez mieux maintenant ?

Je regarde le professeur déboussolé, puis je regarde la pierre.

— Qu'est-ce que... ?

— Ils sont entrain de lui faire des expériences et vous le ressentez. Vous ressentez sa détresse. Vous êtes toujours connectés malgré la distance.

— Quoi ? Quelles expériences ? Qui ?

— Allez vous reposer, vous êtes blême. Gardez le talisman.

— Non, j'ai besoin de savoir ce qui m'arrive ! Le Commandor a dit que si je ne prenais pas les pilules, je tomberais malade... j'ai cru que c'était ça qui...

— Ces pilules, ne les prenez surtout pas. Elles servent uniquement à préparer votre corps pour une infection.

— Une quoi ?

— Je ne peux pas encore tout vous expliquer.

— Mais j'ai besoin de savoir ! À qui appartient cette chambre, pourquoi j'ai eu ce flash ? Et ces histoires d'expériences, d'infectés ! C'est quoi cette connexion dont vous parlez ?!

Le professeur ne me répond pas, les yeux braqués sur moi, je sens le sommeil m'emporter. 

Améthys saison 3 - La Libération I (terminée)Where stories live. Discover now