Pepperonis for Christmas [TERMINÉE]

25- All I want for christmas is you

Aller Jaëlle, ça va bien se passer.

Après avoir hésité à m'enfuir une dizaine de fois, j'arrive enfin devant l'immeuble de mon amie, le cœur battant la chamade. Quand elle me découvre sur son palier, Abby semble d'abord surprise, mais elle s'efface aussitôt avec un sourire pour me laisser entrer. Alors que je pénètre dans l'appartement et découvre un nombre incalculable de décorations vertes et dorées, Elio apparaît devant moi.

— Jaëlle ?

Ses yeux s'illuminent alors qu'il me détaille scrupuleusement et j'esquisse un sourire timide.

— Je... tu, enfin... une robe rouge ? bégaye-t-il.

— Ouais, je pensais que euh...

Je grimace légèrement en scrutant son pull couleur sapin assorti à un bonnet de lutin. A ses côtés, mon amie a revêtu la sublime robe verte qu'elle m'avait montré lors de notre après-midi essayage et porte le même couvre-chef que le jeune homme. En m'avançant dans la pièce, je découvre que c'est également le cas des parents d'Abby, que je salue rapidement. J'aurais presque pu récupérer ma tenue de travail que j'aurais été complètement en accord avec eux. Je pivote sur moi-même, laissant mon regard admirer les guirlandes de gui et les étoiles de différentes formes, déposées ça et là dans toute l'habitation. Je me retourne face à mes amis et lève les bras avant de les relâcher.

— Je suppose que je ne suis pas tout à fait dans le bon thème, m'excusé-je à demi-mots.

— Tu es parfaite, s'exclame Elio.

Ses joues rougissent en même temps que les miennes, alors que nous semblons assimiler tous deux ses mots. Sa phrase était si spontanée, que je ne suis pas capable de lui répondre sur le moment, me contentant d'ouvrir et de fermer la bouche comme un poisson.

— Je suis entièrement d'accord ! s'exclame Abby. Cette robe est incroyable et tu la portes merveilleusement bien.

En cet instant, mon visage porte sûrement la même couleur que mon vêtement. Abby nous fait signe de la suivre mais les doigts d'Elio s'enroulent autour de mon poignet. Ses prunelles inquisitrices recèlent une lueur d'inquiétude quand il me demande si je vais bien.

— Ça va mieux, merci. Mais je... je ne veux pas en parler. Pas maintenant, ajouté-je rapidement.

— Bien sûr, je comprends. Tu sais, je suis là si tu as besoin d'en parler, ne l'oublie pas.

Je le remercie d'un sourire, puis nous voilà partis en direction de la cuisine sous l'excitation d'Abby. Il y a déjà plusieurs jours, elle m'expliquait, que dans sa famille, - absolument adorable d'ailleurs - le repas est toujours le même et fait maison. Je me rapproche de la blonde, l'observant sortir toutes sortes d'ingrédients en fredonnant une chanson aux airs de Noël que je ne reconnais pas.

— Regarde dans le livre, on va se répartir les tâches ! me dit-elle en sautillant vers le frigo comme une enfant.

Je me penche sur la recette et commence à lire :

Ravioles du Royans

Recette typique de la région de Grenoble, les ravioles du Royans forment une élégante dentelle qui renferme des saveurs étonnantes : leur farce conjugue fromage et herbes fraîches, relevées par le bouillon dans lequel vous les pochez.

Je me redresse, déjà affamée par cette courte introduction. Je sens une présence dans mon dos et découvre Elio, appuyé nonchalamment sur l'îlot central. Il affiche une moue moqueuse, mais son regard contraste avec celle-ci, empli de tendresse. Je ne peux m'empêcher de sourire niaisement, avant de reporter mon attention sur la mère d'Abby, une femme d'une beauté sans nom, copie conforme de sa fille. Ou devrais-je plutôt dire que sa fille est sa copie conforme. Emily, de ce que j'ai compris, est en train de sortir tous les ustensiles.