ÉTRANGÈRE | Jon Snow [traduction française]

TRENTE-DEUX

CHAPITRE 32 | DE SAUVAGEONS ET DE GÉANTS

MALGRÉ le débat qui faisait rage devant leurs yeux, la majorité du Peuple libre autour du camp de Sauvageons continuait leurs activités habituels pour la journée. Jon avait décidé que rassemblé le Peuple libre pour son armé était sa meilleure chance. Jon et Maia priait le nouveau chef des Sauvageons de se joindre à eux alors que Maia se tenait près de Ser Davos et Mélisandre avec les chevaux. 

«Pensez-vous qu'il aura de la chance?» La blonde demanda son ami à sa droite.

Davos expira bruyamment. «On ne peut qu'espérer.»

«Nous avons dit que nous nous battrons avec vous Roi Corbeau, lorsque le temps arrivera et nous n'avons pas menti. » Le chef, nommé Dim Dalba expliqua plus loin juste assez fort pour que le reste du groupe entende. «Mais ce n'était pas dans notre entente. Ce ne sont pas les Marcheurs. Ce n'est pas l'armé des morts. Ce n'est pas notre bataille.»

Tormund était à ses côtés. «Si ce n'était pas de lui, aucun de nous ne serait ici. Vous seriez tous morts aux côtés du Roi de la Nuit. Et je serai un tas d'os brûlés comme Mance.»

Dim hocha la tête. «Vous vous souvenez du camp de Mance? Il s'étendait jusqu'à l'horizon, et regardez nous maintenant. Regardez ce qu'il reste de nous. Si nous perdons cela, il n'y aura plus rien: une douzaine de tribus, des centaines de générations. Ce serait comme si nous n'avions jamais été là. Nous serions tout ce qui reste du Peuple libre.»

Maia leva les yeux pour voir le géant Wun Wun la regardant et soupirant. Sa bouche s'entrouvrit par surprise. C'était un personnage de ses contes d'enfants. Était-elle la seule qui était surprise?

«Cela n'arrivera qui si nous perdons,» Jon répliqua et croisant les bras. «Les Boltons. les Karstarks, les Ombles - ils savent que vous êtes ici. Ils savent que plus de la moitié d'entre vous êtes des femmes ou des enfants. Après en avoir fini avec nous, ils viendront vers vous.»

Les traits de Dim s'adoucirent alors que Jon continua, «Vous avez raison, ce n'est pas votre bataille. Vous ne devriez pas avoir à venir à Winterfell avec moi. Je ne devrais pas être ici à le demander. Ce n'était pas notre accord. Mais j'ai besoin de vous si nous voulons les vaincre, et nous devons les vaincre si nous voulons survivre.»

Tormund remarqua que les Sauvageons commençait à s'échanger des regards. «Les Corbeaux l'ont tué,» il dit en pointant Jon, «parce qu'il défendait le Peuple libre alors que personne d'autre du Sud ne le faisait. Il est mort pour nous. Si nous ne sommes pas près à faire de même, nous ne sommes que des lâches. Si c'est ce qu'on est, nous méritons d'être les derniers du Peuple libre.»

Maia sourit au discours de Tormund, elle réalisa à quel point il était loyal à Jon. Son amant avait tellement fait pour lui et il lui retournait la faveur lorsqu'il en avait besoin.

Din réfléchissait aux options qu'il avait, mais Wun Wun se leva soudainement d'où il était assis sur un tronc d'arbre. Il observa Jon et Maia, apeuré, s'empara du bras de Ser Davos même si personne d'autre ne semblait effrayé. «Snow,» le géant grogna avant de partir plus loin. Il passa devant Maia qui le suivit du regard, ébahi.  

Les Sauvageons autour de Dim hochèrent la tête en accord. Leur chef s'avança et tendit la main vers Jon. Il la regarda avant de la serrer, scellant ainsi leur entente. 

Din s'éloigna, il se préparait déjà à lever le camp et Jon lança un regard à Tormund. «Tu penses qu'ils viendront?»

«Nous ne sommes pas comme les gens du Sud,» Tormund sourit. «Lorsqu'on promet quelque chose, on le fait.»

...

Ramsay frappa un parchemin sur le bureau de son père ou plutôt son propre bureau. Tout était nouveau maintenant. Il avait tellement de pouvoir. D'être déclaré enfant légitime à devenir Lord de Winterfell, les choses semblaient allés pour Ramsay. Il avait peut-être perdu Schlingue et la seule femme qu'il n'avait pas tué, mais ils reviendraient bientôt. Ils verraient bien. 

Le nouveau Gardien du Nord relâcha un soupir et regarda Harald Karstark à sa gauche. «Tout ce travail seulement pour trancher la tête du bâtard!» Il fulminait en plaçant sa plume dans la bouteille d'encre. «Tout ce que je souhaite est ravoir ma femme. Qu'est-ce que je reçois? La nouvelle que ce bâtard essaie de former une armée contre moi. Je croyais que ma lettre était bien, non?»

Harald s'éclaircit la gorge. «Vous avez menacé de lui arracher les yeux, mon seigneur.»

«Si gentil de ma part.» Ramsay répliqua. Il observa le livre posé devant lui sur lequel il était écrit le nom de différentes maisons du Nord. Si le bâtard était intelligent, il commencerait petit pour ensuite solliciter de plus importantes maisons. Heureusement pour Ramsay, il avait déjà les plus grandes maisons. 

Le Seigneur de Winterfell plissa les yeux et regarda Harald. «Avez-vous des nouvelles de l'emplacement du bâtard?»

«P'tit-Jon Omble a envoyé un corbeau, votre femme et lui rassemblaient des Sauvageons.» Karstark se moqua. «Vous imaginez? Des Sauvageons! Dans sa lettre, il disait qu'ils étaient en direction de L'Île-aux-Ours.»

Ramsay écarquilla les yeux. «Pourquoi ne m'avez-vous pas prévenu plus tôt?»

«Je pensais l'avoir fait.»

«Accrochez-vous à votre bite, Karstark,» Ramsay fulmina, «je suis si près de la couper.»

L'ancien bâtard chercha dans ses papiers pour trouver la lettre qu'il avait reçu de la dirigeante de l'Île-aux-Ours, une fille de dix ans nommé Lyanna Mormont. Le parchemin qu'elle avait envoyé était plutôt vulgaire pour son âge et elle refusait de prêter allégeance à quelqu'un qui ne portait pas le nom Stark. Évidemment, Jon Snow allait vers eux pour leur demander de l'aide. 

«Rassemblez quelques troupes et dirigez-vous,» Ramsay ordonna. «Revenez avec ma femme aussi non.»