Zombie Panique !

Quand est-ce qu'on mange ?

Le lendemain, la troupe se leva à l'aube. Ils partagèrent un petit-déjeuner silencieux, du fait que chacun était dans le brouillard et qu'à un moment donné Hugh Polanski trouva même le moyen de plonger dans son bol de café.

Après avoir rassemblé leurs bagages et s'être équipés à l'entrepôt, il quittèrent le peuple du Manoir. Jérémyah donna ses dernières recommandations , leur fit rendre les armes convoitées au magasin de chasse et on apporta la forteresse à roulettes, dont les multiples systèmes de défense avait été améliorés et rechargés sous l'oeil expert de Maddie. Ils attrapèrent Joey, le serrurier et lorsque le véhicule fut sur le point d'exploser, Max démarra et engagea le chemin de terre permettant de sortir du domaine Royal.
Jimmy grognait doucement. En effet, le jeune homme avait particulièrement apprécié son séjour au Manoir, notamment car la grande bâtisse lui avait permis d'échapper à l'inquiétante aura précédant les expériences douteuses que lui faisait subir Max. Il s'était isolé dans le Manoir, s'éloignant même de Hank et avait découvert le grenier où il avait fait une charmante rencontre. Cela n'empêcha pas pour autant le zombie domestique de garder sa muselière.

L'atmosphère dans le véhicule se faisait étouffante. Maddie avait fini par s'installer sur le toit : en vérité elle n'était pas à proprement parler "sur le toit " , elle avait conçu un coffre, avec l'aide d'Adam, en prévision du voyage. La boîte lui offrait un parfait refuge et elle s'y était installée quand Jimmy, recommençant l'une de ses crises, avait agité le véhicule jusqu'à ce que Max soit obligé de s'arrêter. Excédé, l'homme filiforme avait alors contourné le minibus et on avait tenté de calmer Jimmy. Pour finir, Max Tupper avait assommé Jimmy et maintenant tout le véhicule semblait le lui reprocher.

Lorsqu'ils approchèrent de la base, Max stoppa et le groupe chargea le matériel nécessaire à l'exécution de l'opération. Le plan consistait à s'infiltrer discrètement, à s'emparer des armes et d'un véhicule et à sortir par la grande porte avec ledit véhicule. Simple comme bonjour , efficace...et toujours pas un plan selon Roméo. Pour le jeune homme, il était clair qu'ils couraient tous au suicide : personne ne savait quels genre de diversion serait envoyé par le Manoir, personne ne savait à quoi ressemblait l'intérieur de la base et personne n'avait pris la peine de réfléchir au plan plus en détails !

À la nuit tombée, Roméo, dont c'était le tour de garde dans le froid et les cris bestiaux retentissants au loin, se leva et parti réveiller les autres. Jimmy, pelotonné contre Hank, sentit la présence de son inverse et agita brusquement son protecteur ; Max dormait dans la voiture qu'il partageait avec Hugh Polanski que l'on avait enfermé dans le coffre et Joey avait élu domicile au pied d'un arbre. Maddie, en revanche, fut plus compliquée à localiser : lorsqu'elle grogna dans son sommeil, Roméo leva la tête et aperçu son amie coincée à la verticale au centre de l'arbre de Joey !
Elle semblait vraiment apprécier les hauteurs et avait mystérieusement la capacité de les atteindre, tout comme elle semblait maîtriser les armes à la perfection.
Ne parvenant pas à la sortir de ses rêves, il envisagea la seule option qui traversa son esprit et, prenant son courage à deux mains, il lança une noisette sur Maddie Smith. Le projectile atteignit la paupière de la jeune fille et, avec un hurlement hébété, elle sauta au sol et empoigna Roméo. Après une claque retentissante et quelques justification, l'adolescent la mena vers le groupe en se demandant comment diable sa tête n'avait pas quittée ses épaules.

Les connaissances concernant la base confirmaient seulement qu'elle se trouvait sur les base d'un édifice datant de l'Antiquité, donc, il y avait des souterrains pouvant permettre de rentrer si personne n'avait jugé utile de les condamner. Ainsi, la petite troupe, armée de fusils et et d'arc à poulies, comme les guerriers indiens en leur temps, entama un tour des fondations de la base.

Ils découpèrent les barbelés et coururent discrètement jusqu'au mur d'enceinte, passant entre les miradors éteint par manque de personnel. Il longèrent la partie, avant de découvrir un porte de métal insérée dans les vieilles pierres. Joey se pencha sur la serrure et sorti de son sac un fabuleux étalage d'outils étranges que Roméo n'avait vu que dans les films quand il pouvait encore aller au cinéma en compagnie de sa grand-mère, encore non-zombifiée à cette période.
Joey insérait les bouts de métal, les retirait, en mettait d'autres, demandait à Max, le seul semblant saisir ce que le vieil homme s'employait à faire, de l'aider et au bout d'un certain temps, toujours est-il que la porte fini par céder enfin. Les amis trouvèrent un couloir mal éclairé par de vieux néon encastré dans un coin du plafond et s'y engagèrent les uns à la suite des autres.

Au détour d'une galerie, des cris parvinrent jusqu'à Maddie, qui ouvrait la marche ; Jimmy commença à s'agiter, accentuant le sentiment de malaise qui fut rapidement confirmé... le fond du couloir abritait des cellules occupées par des zombies! Les créatures se jetèrent contre les portes et les barreaux à l'approche des humains, ne voyant aucune issue, Maddie ordonna de retourner au croisement précédent, et VITE ! S'élançant dans la direction opposée, Roméo conduisit la troupe au petit bonheur la chance à travers les souterrains labyrinthique et, lorsque épuisé, il s'arrêta soudainement pour reprendre son souffle, les autres manquèrent de le percuter de plein fouet.

Il leva la tête et vit que seule une large porte blindée se présentait à lui. Il s'aplatit contre la paroi dans le but de permettre à Joey d'accéder à la porte. Ce dernier vérifia à travers la serrure que personne ne se trouvait derrière et sortit un objet perfectionné de son sac à merveilles, il l'appliqua sur sa cible et le déclencha dans un léger ronronnement mécanique. Un grincement suivit d'un cliquettement retentit et le battant pivota de lui même.

Un couloir récent et des murs vides. Un angle, une encadrure de porte...et un fourmilière géante ! Des dizaines de soldats s'affairaient à diverses tâches, des écrans occupaient la majorité des murs et un homme visiblement haut-gradé se dressait, tel une montagne millénaire, au centre de la pièce. Il semblaient que la malheureuse troupe avait réussit à déboucher dans l'unique salle de commandement de toute la base, et cette prouesse avait été permise par l'instinct de survie de M. Swather : instinct semblant, au final inexistant ! Ce n'était peut-être pas si surprenant puisque on parlait là d'un mort...

Mais ce fut Maddie Smith qui signa leur arrêt de mort à l'instant où elle lâcha les seuls mot adaptés à la situation :

"... Oh merde !"

Trente et une têtes se tournèrent vers eux dans un magnifique ensemble, ils tentèrent de se précipiter sur la porte en se marchant les uns sur les autres mais les militaires réalisèrent et se jetèrent sur les intrus ! S'ensuivit une gigantesque mêlée où un bras surgissait parfois du tourbillon. Au final, les intrus furent menotés, assommés et la nuit surgit.

Roméo émergea quelques heures plus tard, il se trouvait dans une geôle, en compagnie de l'intégralité du pseudo-groupe d'intervention. Maddie à sa droite dormait encore, seul Jimmy dans le coin opposé, le regardait en scrutant ses moindres faits et gestes.
Soudain Roméo réalisa qu'il avait faim, la faim le tenaillait, elle le transperçait, il commença à baver et ses yeux tombèrent sur Maddie ! Tiens, vue d'ici, elle avait l'air appétissante et surtout elle avait quelque chose qu'il n'avait pas et il voulait cette chose et il l'aurait mais, pour cela, il fallait la...Dans un dernier élan de conscience, il secoua son amie et au mépris d'un traumatisme crânien qui finirait bien par arriver il lui ordonna :

"- Maddie ! Assommes moi !
-Hein ?
- Discutes pas, frappes moi !
-Mais...
- Poses pas de questions et assomme-moi... MAINTENANT ! finit-il par beugler."

BLAM

Il émergea de nouveau et une voix le cueillit :

" Quand est-ce qu'on mange ?"

Il se tourna dans tout les sens et observa ses amis. Jimmy, les yeux posés sur Roméo, ouvrit la bouche sous sa muselière et la voix retentit de nouveau :

"- Bon t'as bien dormi mais moi j'ai la dalle, alors quand est-ce qu'on graille?
- Pardon ?!
- Mais t'es sourd ?!
- Jimmy c'est toi qui parle ?!
- Ben non, c'est le pape, imbécile !
- Ohmondieu..."

------+-------------+-----------+--------------------

Désolée pour vos notifs mais j'ai eu un léger bug!