Chapitre 21: Sur un fil

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Elisa

Aujourd'hui, Elisa commence sa journée d'une bien étrange façon. Elle a l'impression que son cerveau ne fait plus tout t'a fait bien son travail, et se met à occulter à son insu, une bonne partie de ses souvenirs depuis hier soir.

En sortant de chez elle ce matin, pour se rendre à l'hôpital, elle croise dans les escaliers un couple de voisins, avec qui d'habitude l'entente est bonne. Lorsque la jeune femme les saluent, elle reçoit en guise de réponse que leur silence. En se retournant sur leur passage, elle se rend compte qu'ils posent sur elle, des regards dédaigneux. Elisa est surprise par leurs attitudes, encore hier, ils se montraient très courtois en son égard. Avant de sortir, elle jette un coup d'oeil à sa boite aux lettres, qu'elle n'a pas regardé la veille. Comme souvent, elle est inondée de publicités. Au milieu de cette paperasse, elle tombe sur une feuille. Apparemment une personne a glissé ce papier dans sa boite. La jeune femme prend connaissance du contenu de celui là. Il s'agit d'un voisin qui excédé, se plaint du bruit causé par sa voisine psy, au beau milieu de la nuit. Il aurait entendu des bruits d'impacts de verre et des cris venant de chez elle. La jeune femme n'arrive pas à visualiser ce qu'elle a fait ses dernières heures, elle ne se voit pas rentrer chez elle hier soir, et encore moins faire de la casse en pleine nuit. Mais qu'est qui lui arrive? Est elle entrain de perdre la mémoire?

Dans la rue, elle se dirige vers la place de parking qui lui ai réservé pour prendre sa voiture. Mais celle ci n'est plus à sa place, elle s'est volatilisée durant la nuit. Alors que la jeune femme commence à paniquer, en se demandant bien si quelqu'un n'essaye pas de la rendre folle, elle reçoit l'appel du patron du bistrot, qui est devenu un de ses rares amis ces dernières années.

- Bonjour Elisa, c'est Franck! Je tiens à te rappeler, au cas où tu l'aurais oublié, que tu as été obligé de laisser ta voiture, hier soir garé devant le bistrot, et donc que tu es rentré sans. Vu ton état, c était préférable que tu reprenne pas ta voiture. Par contre essaye de passer pour prendre ta voiture très vite ce matin, car elle se trouve sur une place de livraison.

La jeune psychiatre qui écoute ce message sur son répondeur, se demande bien si c'est vraiment d' elle, que Franck parle. Elisa c'est pas trop ce qu'il veux dire au sujet de son état. Cette dernière songe a sa maladie et plusieurs scénarios lui traverse l'esprit. Elle a peut être fait un malaise ou elle s'est mise à délirer et à devenir incontrôlable? A aucun moment elle songe à l'alcool.

Dans son malheur, cette dernière a du temps devant elle pour faire un crochet au café, car prévoyante comme elle est, Elisa ne part jamais de chez elle avec une bonne demi-heure d'avance au moins. Cette dernière espère pouvoir récupérer sa voiture et en savoir d'avantage sur sa soirée d'hier. Décidément, elle aurait mieux fait de ne pas se réveiller aujourd'hui.

Quelques heures avant:

Lorsqu'elle a ouvert ses yeux ce matin, cette dernière a eu la mauvaise surprise de constater que pendant la nuit, une sorte de tornade avait dû traverser sa chambre, la mettant sans dessus dessous. La fenêtre de sa chambre qu'elle avait pourtant dû fermer comme à son habitude avant de se coucher, était maintenant grande ouverte, sa couverture et son drap gisaient à présent parterre. La jeune femme s'est vite levée pour refermé ses persiennes, avant de se détailler dans le miroir, et de se rendre compte qu'elle portait sur elle ses vêtements de ville de la veille. Cela ne lui ressemblait pas. Après avoir mis de l'ordre, elle a quitté la pièce pour se diriger dans sa salle de bain et lorsqu'elle a ouvert la porte de celle ci, son regard s'est arrêté sur l'armoire a pharmacie qui était grande ouverte. Ici aussi, on aurait cru qu'une bourrasque de vent était passé par là. Parterre, des flacons de médicaments a moitié vide pour la plupart, étaient cassés, laissant plusieurs capsules au sols de part et d'autre de la petite pièce. Tout était comme chamboulé, Elisa avait l'impression que sa vie allait lui échapper. Sans tous ses traitements, elle était plus rien. Cette dernière s'est tenu de toute ses forces a l'évier de son lavabo, afin de lutter contre l'envie irrépressible de se laisser choir sur le sol. Elle s'est agrippée si fortement, que ses mains étaient pratiquement en sang, mais Elisa ne ressentait plus rien, tellement la jeune femme se sentait brisé de l'intérieur. Cette dernière est restée alors un moment, comme statufié sans bouger. Seul le mouvement de sa poitrine qui montait et descendait au rythme de sa respiration, la différenciait à la statue de pierre. La psychiatre commençait a manquer d'air. Enclin au stress, elle se sentait opprimé, comme si son coeur était pris dans un étau. Une violente quinte de toux, l'a pris au dépourvu et eu comme bénéfice de la faire sortir de sa léthargie. Se rendant compte de son état, Elisa a vite ouvert la petite fenêtre de sa salle de bain. L'air frais qui s'est engouffré dans la petite pièce, a rendu soudain l'atmosphère de la pièce plus respirable, ce qui a permis a la jeune femme de reprendre une respiration normal. En se regardant plus précisément dans la glace au dessus de son lavabo, Elisa s'est faite peur. La jeune femme avait les cheveux tout emmêlés et ses yeux étaient cernés. Elle ressentait désormais une sorte de barre au front et avait l'impression que le poids de sa tête avait pris du volume pendant la nuit.

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