Chapitre 38 - Vegas

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ALDRIC

Assis sur un banc devant un plateau tournant, je laisse mes doigts glisser sur l'argile en exprimant avec mes mains ce que mon cœur a du mal à avouer.

Goldy m'a fait aménager un atelier dans une pièce de sa maison il y a quelques années, c'est mon refuge quand je viens ici.

Vegas est très colorée, bruyante et parfois c'est épuisant.

Ici, c'est silencieux.

Sauf que ma sœur adore perturber ma quiétude.

- Allez s'il te plaît mon petit prince d'amour...

Elle est chiante, mais elle est la seule qui a réussi à me faire sourire en deux jours.

Et parler.

- C'est... non.

Ses sourcils se froncent, et une moue boudeuse digne d'une enfant de cinq ans apparaît sur son visage.

- C'est flippant... cette tête... à ton... âge.

Sa bouche s'ouvre dans un O surpris, et elle éclate de rire en me traitant de sale branleur.

Ses grands yeux vert émeraude dans les miens, son côté maternel ressort et s'accentue quand elle glisse ses doigts dans mes cheveux.

- Premièrement, je suis absolument parfaite avec mes tout petits ridicules trente-cinq ans. Deuxièmement, essaie. Ça va te faire du bien, Pharell est très doué pour ça.

Goldy pense que pour laisser mes émotions sortir afin de les ranger correctement, je devrais m'entraîner avec son mari. Pharell Walsh est un détective, mais il participait à des combats clandestins il y a quelques années.

Et c'est aussi un ancien alcoolique, alors il sait ce que c'est que d'être submergé et perdu.

Nos cas ne sont pas similaires, mais peut-être que sa méthode pourrait marcher. Même mon art n'arrive pas à me sauver, je n'arrive plus à créer quoi que ce soit.

Je suis cassé.

Perdu dans une combustion spontanée à la fois brûlante et glacée. Coincé dans une prison sans barreaux que Cole voyait en moi plus jeune. Je veux en sortir.

Définitivement.

- D'accord... Mais dis... lui d'être... cool.

Il va me rétamer.

Elle ricane en me lançant un clin d'œil, et je pars me laver les mains en m'essuyant le torse, me changeant pour mettre un jogging et un tee-shirt propre.

Ma sœur a trois enfants.

Quill, le démon de onze ans.

Des yeux aussi verts que ceux de sa mère, des cheveux bruns foncés qui sont un parfait mélange des blonds de ma sœur et des noirs de son père. Les traits de son visage sont une version masculine de Goldy, mais il conserve le regard sévère de Pharell. Taquin comme sa mère, il fait tourner les cœurs et rend ma sœur marteau.

Sioban, ma petite princesse de huit ans.

Le portrait craché de son père, des cheveux aussi noirs que les siens, et les mêmes yeux vairons qui lui confèrent une beauté particulière. Elle a une belle personnalité, douce et rigolote, mais discrète et plutôt sage.

Et le petit dernier, Cillian, trois ans.

Des cheveux blonds foncés, un visage d'ange qui cache un esprit rusé et vif. Des yeux marrons, comme celui du regard vairon de son père. Il a un caractère plutôt sage, mais est toujours fourré à faire des conneries avec sa mère qui l'utilise comme prétexte quand ils se font chopper.

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