Chapitre 36 - La douleur de son absence

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COLE

J'écoute sans réellement entendre la conversation entre mes parents et mes sœurs qui a lieu autour de moi.

Quatre jours.

Ça fait quatre jours qu'il est parti et qu'il ne me donne pas de signe de vie. Il filtre mes appels, mes messages et ne participe plus sur le groupe Whatsapp qu'Ari a créé.

Il est à Vegas, chez Goldy et c'est tout ce que je sais.

J'essaie de prendre mon mal en patience pour lui laisser du temps. Aldric est un solitaire qui a besoin de silence pour trier ses émotions, et je me doute que celles-ci tournent toutes autour de la colère et des envies de meurtre à mon égart.

Je passe une main nerveuse dans mes cheveux, en me repassant sans cesse les saloperies que je lui ai craché au visage.

Il m'a dit qu'il m'aimait. Je ne lui ai pas répondu, trop occupé à lui prouver que c'était le cas.

Mais comme moi, il avait besoin de l'entendre. Et je n'ai rien dit.

À la place je lui ai dit des horreurs que je ne pense absolument pas.

Mon père a raison.

Tous les reproches que je lui ai fait représentent ce que j'aime le plus chez lui.

Sa vulnérabilité qui prend le dessus sur la mienne, sa douceur, son absence de violence et de méchanceté.

J'ai merdé.

- Cole ? Tout va bien bébé ?

Je lève la tête vers ma mère qui est assise en face de moi, autour de la table de cuisine de mon loft.

Aux côtés de mon père qui me scrute avec un léger sourire, sa tête est inclinée et ses yeux polaires sondent mon âme.

Je sens les regards de mes sœurs sur moi, Paige sur ma droite, Rio sur ma gauche, mon beau-frère Ezequiel en bout de table qui surveille d'un œil ses deux mouflets pour ne pas qu'ils retournent le loft, et Octavia qui a ses airpods, obnubilée par son téléphone dans le canapé.

Réunion de famille spéciale Turner.

Tous ici savent que je ne vis pas ma meilleure période, mais je n'ai jamais encore dit à voix haute ce qu'il m'arrivait.

Je me racle la gorge difficilement, je sais qu'aucun d'entre eux ne me jugera, mais j'ai tout de même cette appréhension débile qui me noue les tripes.

- Je crois que ... Enfin je sais que ...

Putain, on dirait un gamin de quatorze ans qui va avouer avoir fait une connerie.

- Tu peux tout nous dire mon flocon de neige. M'encourage ma mère de sa voix douce et cassée.

J'inspire profondément en me foutant une claque mentale et lâche tout ce que j'ai.

- Je suis bisexuel. Enfin, non. Ce n'est pas vraiment ça. Je ne sais pas. J'ai toujours été attiré par les femmes, mais je suis amoureux d'Aldric. Depuis longtemps.

C'est fouilli, et je crois même avoir bégayé, mais au moins c'est dit.

Le silence plane dans la cuisine, les regards de ma famille me scrutent, attendant la suite qui ne vient pas. Comme si je ne leur apprenais rien.

Rio éclate de rire, et se tourne vers mon père qui soupire en fermant les yeux.

- Tu me dois deux cents dollars ! Ah ah putain je suis trop forte ! S'écrie-t-elle en faisant une danse de la victoire sur sa chaise sous le regard amusé de son mari.

Our Little SecretWhere stories live. Discover now