Chapitre 35 - Les mots d'Ezequiel

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COLE

Je suis clairement devenu le chat noir du complexe.

Je suis rentré hier soir du terrain vers vingt-deux heures, et les seules personnes que j'ai croisées sont River, mes parents, mes deux sœurs et mon beau-frère qui est resté fumer une clope avec moi avant de rejoindre sa femme et ses gosses.

Complètement HS, je suis rentré pour prendre une douche en pensant que Caleb serait au loft, mais aucune trace de lui et j'ai fini par m'endormir quand Paige s'est posée avec moi dans mon lit.

Ce matin c'est le même combat.

Je n'ai croisé personne à part Ezra qui m'a donné une claque fraternelle dans le dos, ce qui m'a soulagé sur le fait que je ne sois pas devenu totalement invisible. Quant à River, il s'est trouvé un coin pour sculpter, visiblement perturbé, il avait besoin de ça pour réfléchir.

J'ai toujours cette boule d'émotion, bloquée dans ma gorge et je sais qu'elle ne partira pas tant que je n'aurai pas vu Aldric.

Mais je ne suis pas prêt.

J'erre dans le complexe quand des rires d'enfants résonnent dans mes oreilles comme une mélodie familière. Je suis le brouhaha jusqu'au jardin du complexe.

Mes neveux, Keith et Leyton de huit et six ans, courent dans le jardin en se lançant des vers de terre. Ils hurlent, rient, se roulent par terre et ça me fait penser à mon enfance ici. Je faisais la même chose à Ari. Les deux fils de Rio et Ez sont à leurs images.

À la fois infernaux et réfléchis. Un parfait mélange de ma soeur et mon beau-frère.

- Mais tonton Ez je-

- C'est non. On verra ça à la maison. Tu peux continuer de taper ta crise d'adolescence si tu veux, te jeter contre les murs ou retenir ta respiration, tu ne me feras pas changer d'avis Octavia. Affirme Ezequiel d'une voix posée mais autoritaire.

Je souris face à la moue renfrognée d'Octavia, la fille adoptive de Rio et Ez. À seize ans, la jolie blonde au regard aussi noir que l'enfer soupire en se laissant retomber sur son transat, en boudant telle une princesse.

Ezequiel plisse les yeux dans sa direction, un léger sourire aux lèvres. Son regard est empli de fierté parentale face à la gamine qu'il a éduqué quand son meilleur ami, qui était le père d'Octavia est décédé. Une cicatrice sur l'âme de la gosse, mais aussi sur celle de Rio et Ezequiel. Cependant, elle est recouverte d'un amour inconditionnel qu'ils se portent tous les cinq.

Si Octavia appelle Rio "Maman", elle continue d'appeler Ezequiel "Tonton" à la demande de ce dernier. Il ne veut pas remplacer son père, mais il remplit ce rôle à la perfection.

Je ricane en m'approchant de la douce mais volcanique Octavia, qui me rend mon sourire quand je lui embrasse la tempe.

- Même quand tu fais la gueule tu ressembles à une princesse. La taquiné-je alors qu'elle me repousse en grimaçant.

- Je suis peut-être une Princesse, mais celle des enfers. Minaude-t-elle avec un sourire diabolique avant de plonger son nez dans son portable.

Putain j'ai aucun doute la-dessus.

Je rejoins Ezequiel qui est assis sur le rebord de la terrasse en bois, les genoux relevés et une clope au bec. Vêtu d'un tee-shirt blanc qui met en valeur sa peau halée par le soleil mais aussi les violettes qui recouvrent la totalité de ses bras. Ses cheveux noirs sont en désordre et son regard ambré, identique à celui de Maxine révèle facilement leur lien de parenté.

- T'as la gueule du type qui a envie de picoler pour oublier la crise d'ado de sa gosse. Le taquiné-je sous son regard blasé.

- Je me demande où est la gamine qui m'obligeait à regarder Vaiana en boucle. Soupire-t-il en m'invitant à m'asseoir d'un signe de tête.

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