Our Little Secret

Chapitre 9 - Le Karma

COLE

C'est une putain de grosse blague.

Un acharnement divin.

Le karma.

J'en sais rien, mais un petit enculé s'amuse avec les fils de ma destinée comme pour me punir de ce que j'ai pu faire de mal au cours de ces vingt-deux dernières années.

Après une semaine à essayer de calmer ma colère dans le chalet spécial « pétage de plomb des Turner » que mes parents ont fait construire au fin fond de la Louisiane, pour gérer les émotions les plus violentes qu'ils contiennent. Un endroit isolé où personne ne peut venir interrompre ce qu'il s'y passe.

Ma mère et mon père ont chacun une part sombre d'eux-même qu'ils ont besoin d'évacuer en s'isolant là bas.

Une cave insonorisée, des sacs de frappes partout, un stand de tir, une pièce contenant toutes sortes d'armes de torture comme des fouets, arme de prédilection de ma mère. Des flingues, des matraques, des haches, des disques en acier...

Bref, la panoplie du parfait psychopathe.

Deux chambres, un salon et une petite cuisine.

Nous possédons tous une clé pour s'isoler quand la colère devient trop importante et qu'il faut l'évacuer.

C'est la première fois que j'y vais pour moi.

Je ne me mets jamais en colère.

C'est un aspect de ma personnalité que j'affectionne, et mon entourage aussi.

Mais les dernières révélations d'Ava et de cette saloperie d'Ashley ont réveillé en moi cette partie la plus sombre de mon âme que je ne laisse jamais sortir.

Le contrôle.

Je tiens ça de ma mère.

Qui, à cause de son enfance, a besoin de tout contrôler, de tout prévoir. Alors quand la situation lui échappe, elle a besoin d'extérioriser et elle peut toujours compter sur mon père pour sombrer avec elle.

Mes parents sont fous amoureux depuis presque vingt-cinq ans. Et la façon dont ma mère regarde mon père me donne envie, un jour, d'avoir dans ma vie quelqu'un qui me regarde de la même façon.

Et mon père n'est pas en reste.

Elle est sa lune.

Sa raison de vivre, d'aimer et je sais qu'il mettrait de nouveau le monde à feu et à sang pour elle.

Le dieu de la guerre qu'est mon père, a vécu sa part de saloperies et comme ma mère, il a besoin de laisser parler sa fureur de temps en temps.

Alors ils viennent à deux au chalet. Je me doute qu'ils ne se contentent pas que de se battre les connaissant, mais j'évite d'y penser pour ma santé mentale.

J'ai sombré.

Mais moi non plus je n'étais pas seul.

Ma sœur, la lumière de mon cœur, ne m'a pas lâché et malgré les coups, les insultes et les mots qui ont dépassé ma pensée, elle est restée avec moi.

Parce qu'elle est comme ça.

Increvable et imperturbable.

J'ai vrillé complet quand j'ai compris qu'Aldric avait subi toutes ces merdes sans jamais dire quoi que ce soit.

À sa sœur.

À ses pères.

À moi.

Putain, comment a t-il pu croire un seul instant que je puisse embrasser Ashley le lendemain après l'avoir embrassé lui ?