Kiez, sa louve, semblait dormir à ses pieds, et seul le souffle saccadé de cette dernière trahissait la fatigue dont elles étaient toutes deux atteinte. L'exil qu'elle s'était-elle même imposée ne se présentait pas aussi simple que prévu, mais sauver Kiez de ces barbares comptait plus à ses yeux que le confort de son ancienne vie. Seul le fait de laisser son père, seul, dans leur petit village, creusait en elle une fêlure, qui ne se refermerait sans doute jamais. Le lendemain, elle devrait affronter les gardiens. La frontière était proche, elle le savait, elle le sentait jusque dans sa chair. Mais il était temps pour elle de la traverser, et de ramener Kiez chez elle.