Sous la douche gelée, je ne bougeais pas. La tête rejetée en arrière, j'attendais.
J'attendais quoi ? De me réveiller de ce putain de cauchemar qui m'avait fait atterrir ici, dans cette maison de loups, avec un Alpha qui parvenait à me mettre dans tous mes états seulement en me plaquant contre lui.
Ben c'était pas gagné !
Hier j'avais perdu. Et je savais que j'allais continuer de perdre jusqu'à la fin de ma vie. Ou tout du moins, jusqu'à ce que j'accepte la partie de moi qui a envie de rester collée à lui pour le restant de mes jours et de l'avoir rien que pour moi et de...STOP !
Je soupirais et je finis par me laver avant de couper l'eau et de sortir de la cabine de douche. Je m'habillais simplement comme les jours précédents et descendais dans le salon.
Il était dix heures, Andrew discutait avec...Clara Lighest/Lyse Blackest dans la cuisine sur un sujet important, Liam, Justine, Lenny, Valentin et Andy discutaient sur les canapés en compagnie de Matt qui n'avait pas l'air très à l'aise. Dylan ne tarda pas à arriver derrière moi et à aller parler dans la cuisine avec l'Alpha qui ne m'avait pas encore vue.
La porte d'entrée s'ouvrit et laissa entrer Lisa qui avait le courrier à la main. Elle se dirigea vers moi, une enveloppe à la main.
- C'est pour toi ma belle. Me dit-elle en me mettant le papier dans les mains.
Roseline était marqué sur l'enveloppe.
Je fonçais les sourcils alors que je me demandais qui avait bien pu m'envoyer une lettre alors que je ne connaissais personne d'autre que les gens présents dans la pièce.
- Tu ne l'ouvres pas ? S'étonna Lisa qui venait de poser le reste sur le comptoir.
Je ne pris pas le temps de réfléchir plus et l'ouvrait.
À en croire la date, ça faisait déjà deux jours qu'elle avait été écrite.
Le Los Angeles me mit la puce à l'oreille et des les premiers mots, je compris que c'était Lucas qui avait écrit cette lettre. Je m'asseyais sur les marches, ne sachant pas ce que la feuille contiendrait comme sujet et après m'etre assurée qu'il n'y avait personne derrière moi, je commençais ma lecture.
Après la lecture de la lettre...
J'en perdais mes mots...
Il...enfin il s'excusait...
Il disait que...que...
Oh. Mon. Dieu.
Déjà, il disait qu'il m'aimait, première nouvelle...
Mais...ca veut dire que...enfin...toutes ces années où j'avais toujours cru qu'il me détestait et qu'il détestait que je ne lui inspirait que haine et dégoût. Tout ça parce que je lui ressemblais ? Tout ca parce que je re ressemblais à ma mère ? Et a mon oncle ? Donc à lui ?
J'étais complètement perdue...d'un cote, ça me foutait la haine comme pas permis qu'il puisse dire que ce n'est pas de sa faute. Que ce n'est pas un monstre. J'ai toujours cru que tuer lui faisait plaisir. Maintenant en y réfléchissant je ne l'avais jamais vu faire. Je ne l'avais jamais vu ôter le vie de quelqu'un en y repensant bien.
Donc si on suivait cette logique. Dans l'histoire c'était moi le monstre. Il avait fait de moi un monstre ! A cause de mes ressemblances physiques...
D'un autre côté, tout ce qu'il disait au fond, je le savais un peu déjà. Je savais déjà qu'il y avait des raisons valables quant à sa haine envers les humains et les loups. On ne déteste pas toute une race du jour au lendemain parce que un tel t'as grugé à la cantine, non ca ne fonctionne pas comme cz dans le vie.
Je savais que je n'avais pas des marques sans raison. Et c'est finalement grâce à ces mots que je comprenais enfin les années d'enfance que j'avais endurées sous la douleur et la souffrance. Ces interminables années de torture, remplies par mon désespoir, mon sang et mes larmes, toujours plus.
Après tout, Lucas voulais que je le respecte. Car personne avant moi ne l'avait fait. Tout ce qui m'était arrivé était finalement la faute de ma mère. Enfin plutôt de Cameron. Lui que j'avais toujours considéré comme mon père, jusqu'à haïr Lucas parce qu'il l'avait tué sans pitié. Aujourd'hui je comprenais enfin tout. Et je pouvais dire sans honte ni crainte qu'il l'avait bien chercher.
Les pièces du puzzle étaient toutes la devant moi. Et le puzzle était enfin complet...Tout s'éclaircissait à présent.
Et ça me laissait sur le cul, on ne va pas se mentir.
Je relu encore une fois la lettre comme pour m'assurer que je ne rêvais pas.
Je ne savais plus quoi faire...
C'était quand même ce que je pouvais appeler les Révélations de ma Vie.
C'était tout simplement troublant, choquant. Et le pire était que c'était la dure réalité. Oui, la dure réalité de mon enfance.
Autant je le comprenais, autant je ne cautionnait pas ces actes. Comme tout aurait pu être différent s'il n'avait pas eu de frère jumeau. D'autant plus qu'ils étaient faux-jumeaux. Il aurait ou me dire ça il y a des années. Il aurait pu me dire la vérité des le début. Et on n'en serait pas là...oh non, ça c'est une certitude.
Je revenais à la réalité alors que Matt venait de s'asseoir à côté de moi. Je repliais la lettre pour la soustraire à sa vue et fixa un point au hasard devant moi.
- Je voulais m'excuser pour hier. Enfin...ouais...je pensais pas que...ouais...désolé.
Je souriais et tournais la tête vers lui.
- T'inquiètes, je sais que c'était pas intentionnel.
Il souria à son tour, content d'être pardonné.
- C'est de qui la lettre ? Me demanda t-il curieux.
Mon sourire se fana et tout en me levant, je la lui donnais.
- Lis-la. Jusqu'au bout.
Il la prit en se levant et commença sa lecture. Je regardais l'expression faciale qu'il faisait. Il passa par la colère, la haine de voir que Lucas se cherchait des excuses, le dégoût puis l'étonnement, la surprise quand il lut la révélation, la pitié, la tristesse quand il lut les "pardons" et enfin la compréhension lorsqu'il releva la tête vers moi.
- Ah oui quand même...murmura t-il, troublé.
- Bon vous nous mettez au parfum ?! S'exclama un des bêtas vers le salon.
D'un coup toutes les têtes se tournèrent vers nous y compris Lyse, Andrew et Dylan.
- Bah c'est une lettre quoi ! Ya rien à dire. Dis-je mal à l'aise.
- C'est de qui ? Demanda Justine.
- C'est personnel, retournez à vos coloriages les enfants ! Plaisanta Matt.
Ils le regardèrent avec des regards pas très commodes et il leva les deux mains au-dessus de sa tête comme pour dire "J'ai rien fait".
Ouais, il me mettait dans la merde.
- De qui ? Insista Andrew de ses yeux jaunes sombres.
L'enquêtrice avait l'air trop intéressée pour son bien. Si je disais mon père, elle allait me faire chier. Les autres ne comprendraient pas. Bref, qu'est-ce que je fais ?
- De son père, mais ça ne regarde que elle. Donc hop hop hop, retournez à vos oignons ! Finit par dire Matt alors que je montais dans ma chambre.
Quelques minutes plus tard alors que je venais de trouver une cachette pour la lettre de Lucas, quelqu'un frappa à la porte et entra.
Clara, Lyse, ma mère, venait d'entrer.
- Encore vous...Maugréais-je.
- Oui.
On s'essaye l'une en face de l'autre. Mere en face de sa fille. Quelle ironie. On le savait toutes les deux. Mais on 'était pas au courant que l'autre savait. Résultat, ni elle ni moi ne faisions le premier pas.
- Comment s'appelle ton père ? Me demanda t-elle, le visage sombre.
- Pourquoi je le dirais à une flic ? Rétorquais-je confiante.
- Je ne suis pas qu'une flic tu sais ? Dit-elle d'une douce voix qui ne me trompait pas.
- Ah bon ? Vous êtes quoi d'autre ? Fis-je semblant.
- Je suis aussi une femme humaine normale aussi. Repondit-elle, sûre d'elle.
- A l'histoire peu banale.
- Je peux en dire autant de toi Roseline.
- C'est différent pour moi.
- Et en quoi ?
- Moi je n'ai pas pu choisir entre l'un et l'autre. Vous vous avez pu choisir avec qui vous voudrez passer votre vie. Pour au final en arriver là...Lançais-je en choisissant bien mes mots.
Elle en resta sans voix. J'avais l'avantage de connaître les identités qu'elle cachait. Pas elle.
- Je ne comprend pas pourquoi ça vous intéresse tant ? Comment aussi, vous pouvez savoir que je mens sur l'apparence de mon père. Vous n'êtes pas lui. L'interrogé-je.
- Je voudrais simplement le rencontrer. Avoua t-elle.
Oh oh, la petite connasse !
- Si vous répondez à ma question d'avant avec la vérité, je vous donnerai peut-être son nom.
Ouais, je lui faisais clairement du chantage. Reste à voir si elle était prête à avouer la vérité.
- Ca ne marche pas comme ça.
- Vous n'êtes pas en position de négocier.
- Je...très bien. Se résigna t-elle.
Alors que je pensais qu'elle allait enfin tout avouer, elle se leva et juste devant la porte, me regarda longuement, puis sortit.
- Vous êtes une lâche et vous le serez toujours ! Vous abandonnez tout ! Lançais-je alors qu'elle refermait la porte.
- Si tu savais ma fille...L'entendis-je dire à travers la porte close.
Si tu savais "maman"...
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Lettre lue par Roseline. Réactions logiques...
Lyse qui continue de mentir...
Et Lucas qui ne se doute de rien...
Naomystery2345.