ILLUSION

By EmmyBlp

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La vie de Mélodie et Sam n'a jamais été simple, mais à deux, rien n'était insurmontable. Tous deux étudiants... More

PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
ÉPILOGUE
REMERCIEMENTS
ANNONCE

CHAPITRE 16

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By EmmyBlp

CHAPITRE 16

   De retour à la maison je me dirige immédiatement dans ma chambre, sans même faire attention à ma mère qui est en train de pleurer dans la cuisine. Il est encore tôt mais pourtant je n'ai qu'une seule envie : m'endormir pour ne plus jamais me réveiller.

   Les minutes passent et je n'arrive toujours pas à me sortir de la tête l'image de mes deux amis au fond de la bibliothèque. Ça me fait tellement mal de savoir qu'ils sont loin de moi, par ma faute. J'aurais peut-être pu trouver une autre solution pour les éloigner de la piste de mon frère sans pour autant leur faire tout ce mal. Je me déteste tellement à cet instant.

   Il n'y a qu'une seule personne qui pourrait me consoler mais malheureusement il n'est pas là. Je pensais pouvoir être forte mais j'ai tellement besoin de lui.

   Je me rends dans la chambre de Sam dans l'espoir de me sentir un peu plus proche de lui. Je m'allonge sur son lit et j'enfouis ma tête dans son oreiller. Son odeur est bien présente, je me mords la joue pour ne pas pleurer.

*****

   Je me réveille le lendemain matin sans aucun souvenir de m'être endormie ici, dans la chambre de mon frère. Mon sommeil n'a pas été très reposant, chargé de fuites incessantes, d'odeur de terre mouillée et d'animaux sauvages à ma poursuite. Même dans mes rêves je me sens perdue et abandonnée.

   Je suis censée aller en cours ce matin mais je suis à nouveau prise de nausées et il est hors de question que je tombe malade maintenant alors que je dois aller voir Sam dans l'après-midi. Je décide d'allumer mon ordinateur pour voir sur le groupe de la fac ce que j'ai à faire pour la semaine suivante.

   Plusieurs devoirs à rendre dont j'ignorais complètement l'existence, sans doutes les cours auxquels je n'ai pas assisté ou alors ceux auxquels j'étais trop préoccupée pour y prêter attention. J'essaie néanmoins de me concentrer sur les cours que je maîtrise à-peu-près. Je parviens à écrire quelques mots mais après plusieurs heures passées à regarder par la fenêtre, mes pensées perdues dans cette immensité boisée qui m'attend, je n'en peux plus et referme mon ordinateur avec violence.

   Je ne perds pas une minute et pars rejoindre Sam. Après une traversée compliquée par le sol devenu mou suite à la pluie de la veille, je parviens à la cabane. Toujours ce même sentiment de soulagement lorsque j'aperçois ce chêne immense à quelques mètres de moi. Au moment où je le contourne, je vois que Sam m'attend déjà sur le porche. S'est-il décidé à rentrer avec moi ?

   Non, il m'invite simplement à entrer puis referme la porte derrière nous. Il ne semble pas aussi enjoué qu'hier.

   — Tu vas bien ?

   — Je n'ai pas revu la biche aujourd'hui, me répond-t-il simplement.

   — Il n'y a peut-être plus rien à manger par ici.

   Il ne me répond pas et s'installe sur sa chaise. Je fais de même et dépose à nouveau la nourriture que je lui ai apporté.

   — En parlant de manger, tu n'as pas faim ?

   Il ne daigne même pas jeter un coup d'œil à ce que je lui ai apporté.

   — Tu te souviens quand maman nous avait emmené pique-niquer au bord de la mer quand on avait 8 ans ? me demande-t-il soudainement.

   — Non pas vraiment, pourquoi ?

   — Ce jour-là était vraiment magnifique. Elle nous avait fait des sandwichs mais il y avait beaucoup trop de mayonnaise à l'intérieur alors on s'était empiffrés de tomates cerises. Après ce jour je ne voulais plus en manger tellement on s'en était gavés.

   — C'est bizarre, je ne m'en rappelle pas du tout.

   — C'est pour ça que toi, tu n'aimes pas la mayonnaise.

   — C'est vrai ? Je ne savais pas que ça venait de là.

   Il me sourit et nous passons le reste de l'après-midi assis autour de cette table. Aujourd'hui c'est différent des jours précédents car aujourd'hui nous parlons. Beaucoup. Il me rappelle ces moments de notre enfance où nous étions heureux, où tout allait pour le mieux. Ces souvenirs semblent très agréables lorsqu'il les évoquent mais sonnent pour moi comme l'évocation d'une vie passée.

   Il n'en parle pas vraiment avec nostalgie mais plus avec regret, comme si toute cette joie que nous avons un jour vécu ne reviendra plus jamais. Je commence à me demander si je ne préférais pas les longs silences auxquels j'ai eu droit ces derniers jours.

   Au fur et à mesure qu'il parle je remarque que son teint est encore plus pâle qu'hier, ses joues sont creusées, tout comme les cernes qu'il a sous les yeux. Ça me fend le cœur de le regarder se laisser dépérir ainsi.

   Nous discutons encore pendant de nombreuses heures jusqu'au moment où la fatigue prend le dessus sur ma capacité à tenir une conversation. Je finis par me lever pour aller m'asseoir dans le vieux canapé au fond de la pièce. Je jette un œil à l'extérieur et constate que la lumière a fortement diminué. Sam me rejoint et je pose doucement ma tête sur son épaule, épuisée.

   C'est alors qu'il me pose une question à laquelle j'aurai préféré ne pas avoir à répondre.

   — Comment va Alex ? Il t'aide pour essayer de coincer Patrick ?

   — Oui, il m'aide beaucoup. Il s'inquiète pour toi tu sais ?

   — Qu'est-ce que tu me caches Mélo ? Je vois bien que tu me mens.

   Comment ai-je pu croire une seule seconde que je pouvais lui mentir de la sorte ?

   — On s'est un peu prit la tête par rapport à toi.

   — Et Jules ? Sarah ?

   Je ne réponds pas cette fois, la douleur est trop pénible à supporter.

   — Sérieusement ? Je te demande une chose, une seule. Et toi tu trouves rien de mieux à faire que de t'embrouiller avec nos amis ?

   — Non mais je rêve là ! Si je fais tout ça c'est pour toi Sam ! Si je ne m'étais pas éloignée d'eux ils auraient découvert toute la vérité et ça t'aurais rendu vulnérable, c'est ça que tu veux ?

   — Excuse-moi, tu as raison, c'était sans doute ce qu'il y avait de mieux à faire, répond-t-il plein de regrets.

   — Tu ne crois pas qu'il est temps que tu rentres maintenant ? J'ai fait tout ce que j'ai pu mais on ne trouve rien sur Patrick, il est intouchable.

   — Tu dois encore essayer Mélo, je t'en supplie. Je serai incapable de rentrer tant que je saurai qu'il est là, quelque part. Le pire c'est que s'il me trouve, il tombera ensuite sur toi et ça je ne me le pardonnerai jamais.

   — Bon d'accord. Il est tard, on devrait dormir.

   — Tu as raison, dit-il en se levant.

   — Qu'est-ce que tu fais ?

   — Je te raccompagne jusqu'à la porte.

   — Quoi ? Non, je reste là avec toi.

   — Non tu rentres à la maison, tu ne peux pas rester ici, pas la nuit.

   — Mais pourquoi ?

   — Ne pose pas de questions Mélo, s'il te plaît, c'est déjà assez compliqué comme ça.

   J'éclate en sanglot, terrorisée à l'idée de devoir m'aventurer de nuit dans cette forêt qui cherche à me retenir à chacune de mes visites.

   — Non, ne me laisse pas rentrer toute seule.

   — Désolé, me répond-t-il simplement en me poussant vers la sortie.

   Nous aurions encore pu passer des heures ensemble mais pourtant il vient de me mettre dehors après avoir refermé la porte derrière moi comme la première fois où je suis venue. La tristesse et la peur que j'ai ressenti dans la cabane quelques instants auparavant viennent de laisser place à de la colère. Comment peut-il me faire ça ? J'ai l'impression qu'au final, c'est moi qui souffre le plus dans cette histoire.

   Une fois à l'extérieur, seule, je ne sais pas quoi faire. Je sais dans quelle direction il faut que je parte. De jour je mets un temps fou à rentrer, comment vais-je faire pour me repérer dans le noir ? Je sors ma lampe de mon sac et l'allume pour éclairer les alentours.

   De nuit tout semble beaucoup plus menaçant. L'ombre des arbres s'étire à l'infini sur le sol mouillé, grouillant de vie. Les créatures de la nuit prennent vie et échangent des sons qui pour certains paraissent totalement étrangers à mes oreilles.

   Je marche rapidement en éclairant mes pieds afin d'éviter au maximum de trébucher. Le froid me pique les joues comme des centaines de petits poignards. La lueur de ma lampe laisse se dessiner de petits nuages de buée dans l'air alors qu'un hiboux se met à hululer dans mon dos, ce qui me fait sursauter.

   Je me dépêche, espérant rejoindre la maison au plus vite. Pendant combien de temps cela va-t-il encore durer ? Je ne pense pas avoir la force d'affronter ça seule encore longtemps.

   Une ombre en mouvement attire mon regard, je tourne la tête.

   C'était sans doute un animal sauvage. Il faut absolument que je rentre au plus vite si je ne veux pas perdre la tête. L'extrémité de mes doigts commence à geler, je n'arrive même plus à les bouger.

   Comme si cette soirée n'était pas assez cauchemardesque, ma lampe cesse de fonctionner. La panique que je ressentais du fait de me retrouver seule dans ces bois, de nuit, se transforme en réelle panique d'être dans le noir complet, sans aucuns repères.

   Cette fois-ci s'en est trop, je suis incapable de réfléchir dans cet état. Alors que je sens mon corps lâcher prise, le noir qui m'entoure se transforme en brouillard épais, puis mes jambes cèdent sous moi et tout disparaît.

*****

   Lorsque je reprends connaissance, je suis allongée sur le canapé. Décidément je passe beaucoup de temps dessus. Il me faut quelques instants pour réaliser ce qu'il m'est arrivé. Je me souviens d'être allée voir Sam puis de me retrouver dans le noir complet en plein milieu de la forêt.

   Comment ai-je fait pour me retrouver ici ensuite ? Je tourne légèrement la tête et apperçoit le lieutenant Casain assis sur le fauteuil en face de moi. Visiblement il est toujours là quand je suis au plus mal, s'il ne me suit pas, c'est forcément lui qui me cause tous ces malaises.

   — Vous m'avez fait peur, encore une fois, lance-t-il avec un petit sourire rassuré.

   — Vous ne trouvez pas ça bizarre que l'on se vouvoie alors que vous avez quoi, 24 ans ?

   Je n'étais même pas sûre de pouvoir encore aligner deux mots et voilà que je lui sors ça. Je ne m'étais même pas demandé quel âge il pouvait bien avoir mais soudainement je trouve dérangeant le fait qu'il me vouvoie.

   — Vous avez... tu as raison, mais j'en ai 23. Comment tu te sens ?

   — Faible.

   — Je pense que tu devrais manger quelques chose.

   — Sûrement.

   — Je vais voir ce que je te trouve dans la cuisine.

   Il revient dans le salon quelques instants plus tard.

   — Bon, prends ta veste, je t'emmène manger quelque part.

   — Quoi ? Pourquoi ?

   — Et bien, visiblement les courses n'ont pas été faites depuis un moment, il n'y a plus rien dans les placards, ni dans le frigo. Tu es toute seule ici ?

   — Oui. Enfin non, il y a ma mère mais c'est comme si elle n'était pas là.

   Je me redresse dans le canapé mais ma tête tourne encore. Après avoir retrouvé mes esprits je me lève doucement, un peu hésitante et le lieutenant vient aussitôt m'aider. Il m'aide à me mettre debout et nous nous dirigeons vers la porte, une fois dehors il m'installe dans sa voiture.

   Encore une fois je me sens terriblement mal qu'il m'assiste comme si j'avais 5 ans mais je me sens tellement mal que je me laisse faire sans rien dire.

   — Où veux-tu aller ? Je ne connais pas trop de restaurant dans le coin, me dit-il après avoir démarré le moteur.

   — Je ne connais pas de restaurant non plus, par contre je connais un café qui fait aussi des sandwichs.

   — Très bien allons là-bas, tu vas me guider.

   Nous ne roulons pas très longtemps mais aucun de nous ne parle, si ce n'est pour discuter du chemin à prendre. Le café se trouve dans le centre-ville et c'est ici que nous nous arrêtons souvent Sam et moi au retour de la fac pour prendre quelque chose à manger avant de rentrer.

   Lorsque nous entrons, il n'y a pas beaucoup de monde, j'ai l'impression qu'il est encore un peu tôt pour manger. Le lieutenant Casain s'assoie à la première table sur notre gauche, à côté de l'entrée. Je l'observe feuilleter la carte et je me rends compte que je ne connais même pas son prénom. Il a du me le dire lorsqu'il s'est présenté à moi et peut-être même plusieurs fois après mais il m'est impossible de m'en souvenir.

   — Excuse-moi, tu vas sans doute trouver ça très maladroit de ma part mais je ne sais pas si tu m'as déjà dit ton prénom. Ça m'embête de devoir t'appeler lieutenant.

   — Il me semble te l'avoir dit lorsque je t'ai trouvé dans la forêt, tu sais, avec les chiens. Mais c'est vrai que j'ai prit l'habitude de me présenter avec mon nom de famille, ce qui est un peu prétentieux de ma part, je le reconnais. Tu peux m'appeler Raphaël. Je peux t'appeler Mélodie ?

   — Tu peux même m'appeler Mélo si tu veux.

   Pourquoi ai-je dit ça ? Ce n'est pas comme si nous étions amis.

   La serveuse arrive finalement, interrompant ce moment gênant à mon grand soulagement. Nous commandons tous les deux un sandwich et une boisson qui arrivent assez rapidement, puis nous mangeons dans le silence.

   À plusieurs reprises Raphaël semble vouloir engager la conversation mais à chaque fois que nos regards se croisent, je suis bien trop concentrée sur ma nourriture pour pouvoir parler. Lorsque j'ai finit de manger, je me sens beaucoup mieux mais complètement exténuée. Un détail me revient en tête.

   — Comment m'as-tu retrouvé ?

   — Chez toi tu veux dire ?

   — Non, dans la forêt.

   — Tu n'étais pas dans la forêt. Je t'ai trouvé chez toi. J'ai sonné plusieurs fois à la porte mais comme personne ne répondait j'ai fait le tour de la maison et j'ai vu que la porte de la cuisine était ouverte. Je me suis permis d'entrer et je t'ai vu allongée sur le canapé, tes chaussures encore aux pieds, pleines de boue. Tu avais vraiment mauvaise mine alors j'ai préféré attendre que tu te réveilles pour m'assurer que tout allait bien.

   Je ne me souviens absolument pas être rentrée à la maison, comment ai-je bien pu faire ? Je préfère ne pas lui parler de mon trou de mémoire alors je change rapidement de sujet.

   — Pourquoi voulais-tu me voir ?

   — Je voulais te dire que j'ai fait tout ce que j'ai pu mais mes recherches n'ont rien données. J'ai contacté Interpol mais ils n'ont rien sur Patrick, c'était les derniers à qui je pouvais demander de l'aide. Je suis vraiment désolé.

   — Oh...

   Je ne sais pas quoi dire de plus, sous le choc, comprenant qu'il n'y a plus rien à faire pour aider Sam.

   Toujours abasourdie par ce que vient de m'annoncer Raphaël, je le regarde se diriger vers la caisse pour régler l'addition. Je remarque un groupe de jeunes qui me fixent du regard. Lorsqu'ils remarquent que je les ai vu, ils détournent immédiatement les yeux. En les observant plus attentivement je parviens à reconnaître certains visages. Ce sont des étudiants de la fac que j'ai sans doute déjà croisé dans les couloirs ou en cours.

   Je n'ai croisé leur regard qu'un court instant mais j'ai pu y voir de la pitié, voir même un peu de peur. En même temps, je ne dois pas avoir une tête présentable. Je suis soudainement prise d'une vague de panique. J'ai l'impression que tout le monde dans le café me regarde, me voit comme la pauvre fille qui a perdu son frère et qui se laisse complètement aller. J'ai envie de leur hurler qu'il n'est pas perdu, qu'il va bientôt rentrer, mais je ne peux pas.

   Je me lève rapidement, un peu trop d'ailleurs. Je vois flou quelques instants, restant sur place comme une idiote. Heureusement Raphaël revient rapidement vers moi.

   — Ça va ? me demande-t-il, inquiet.

   — Oui, laisse moi seulement un instant pour que je reprenne mes esprits.

   Il passe son bras autour de ma taille pour que je puisse m'appuyer sur lui et lorsque je me sens prête, nous nous dirigeons vers la sortie. L'air est froid à l'extérieur alors que la nuit semble déjà bien entamée. Je me rends compte que j'ai quitté la maison sans même penser à prendre une veste. Raphaël semble aussi s'en être rendu compte car il s'empresse de retirer la sienne pour me la donner.

   Tout cela rend l'instant extrêmement gênant mais tout à coup mon regard est attiré de l'autre côté de la rue par des phares et un groupe de jeunes sortant d'une voiture. Je reconnais immédiatement les voix. Ce sont celles de mes amis. Mince. Je ne peux plus bouger.

   La voiture du lieutenant est elle aussi garée de l'autre côté de la rue. Si jamais je suis Raphaël, je les croiserai obligatoirement et je n'en ai pas du tout envie mais si je reste plantée là, ils arriveront vers moi.

   — Allez viens, je te ramène, me lance Raphaël en s'approchant du bord du trottoir afin de traverser la route.

   Au lieu de le suivre, prise de panique, je me mets à courir sans trop savoir pourquoi ni avec quelle force je parviens à avancer. Je pars dans la direction opposée à mes amis et par chance, c'est la route mène chez moi. Raphaël n'a probablement pas eu le temps de me voir partir car je ne l'entends pas se lancer derrière moi.

   Je cours jusqu'à la maison sans m''arrêter et une fois arrivée, je referme la porte derrière moi. Je m'y adosse et me laisse lourdement glisser au sol afin de reprendre mon souffle. À peine quelques secondes plus tard, j'entends une voiture se garer dans l'allée. Une personne en descend et vient frapper à la porte.

   — Mélo, tout va bien ? Pourquoi es-tu partie comme ça ?

   Je ne lui donne pas de réponse.

   — J'ai fait quelque chose qui t'a déplu ?

   Je ne peux pas le laisser s'inquiéter comme ça après tout ce qu'il a fait pour moi, il n'y est pour rien. Je me lève pour lui ouvrir.

   — Écoute Raphaël, je suis vraiment désolée.. Tu n'y es pour rien. Je suis juste très fatiguée et j'aimerai bien aller me coucher maintenant.

   — Non, je vois bien qu'il y a plus que ça.

   — Évidemment, il y a plus que ça. Mon frère a disparu je te rappelle.

   — Oui je sais.

   — Excuse-moi, je ne devrais pas m'en prendre à toi comme ça. Ce n'est pas de ta faute. C'est juste que je pense en permanence au soir où il a disparu et je n'ai qu'une seule peur c'est que Patrick réapparaisse.

   — Ne t'excuse pas. Crois-le ou non mais je comprends ce que tu ressens. Va te reposer. Je passerai te voir demain, OK ?

   — D'accord, bonne soirée.

   Je retire sa veste et la lui tend avant qu'il ne s'en aille.

   — Bonne soirée, repose-toi bien, me répond-t-il en la saisissant tristement.

   Il quitte la maison et je me traîne jusqu'à ma chambre, mais avant de m'étaler dans mon lit, je préfère faire demi-tour et rejoindre le lit de Sam. Son odeur m'apaise énormément. Malgré l'horrible journée que je viens de passer, je me sens bien. Cette soirée passée avec Raphaël m'a permis de me rendre compte que je ne suis plus totalement seule. Je ne suis plus seule à croire en l'innocence de mon frère et ça me soulage d'un poids immense.

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