ILLUSION

By EmmyBlp

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La vie de Mélodie et Sam n'a jamais été simple, mais à deux, rien n'était insurmontable. Tous deux étudiants... More

PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
ÉPILOGUE
REMERCIEMENTS
ANNONCE

CHAPITRE 13

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By EmmyBlp

CHAPITRE 13

   Ce n'est qu'une fois la porte refermée derrière moi que je me rends compte que je ne sais absolument pas comment rentrer. La végétation est très dense autour de moi et les rayons du soleil ne sont pas très visibles à travers les branches. Il m'est impossible de retourner à l'intérieur pour demander de l'aide à Sam, c'est lui qui a besoin de moi maintenant, pas l'inverse. Il va falloir que je me débrouille seule pour retrouver mon chemin.

   Je m'engage sur le chemin qui n'est autre que le passage qui a été dégagé plus tôt mais plus je marche, moins ce passage est visible. J'hésite plusieurs fois, ne sachant pas si le sentier que j'emprunte a été créé par moi, par Sam ou par un animal sauvage.

   Le temps passe et je ne suis plus sûre de rien. Peut-être que je ne suis même plus dans la bonne direction. Peu importe, je continue d'avancer en essayant de me vider la tête. Malheureusement, les derniers moments avec mon frère ne se sont pas du tout déroulés comme je l'avais espéré.

   Le temps passe encore et encore, je marche toujours et pourtant je ne reconnais rien autour de moi. Je comprends que je n'arriverai jamais à rentrer à la maison. Je suis bel et bien perdue. Sentant que je perds pied, je prends appui sur le tronc de l'arbre le plus proche et me laisse glisser au sol. Le froid, l'humidité du sol, les sons de cette nature sauvage, tout cela commence à me faire paniquer.

   Ma respiration s'accélère et je n'arrive plus à la contrôler. J'enfouis ma tête dans mes bras qui se serrent autour de mes genoux. Je ferme les yeux, je pense à mon frère et je m'imagine de retour à ses côtés. Je nous revois au Roosevelt, me battant avec lui pour atteindre un livre contenant un mot dont je ne me souviens pas. Mais je me souviens que nous avions bien rit ce jour-là.

   Pourquoi tout est différent maintenant ? Pourquoi ne parvenons nous pas à parler ? Quand riront nous à nouveau ?

   Le temps n'existe plus, mon corps s'est résigné, mes muscles commencent à se décontracter. Je sais qu'il ne faut surtout pas que je m'endorme mais je me sens tellement faible, c'est trop tentant. Tout oublier.

   J'entends soudainement du bruit tout autour de moi. Des aboiements.

   Je relève péniblement la tête mais je n'aperçois aucun chien.

   — Attendez les gars, je crois que j'ai vu quelqu'un, crie une voix tout près de moi.

   Je me retrouve encerclée par trois énormes chiens, leur truffe à quelques centimètres de mon visage en train de me renifler de partout. Je place mes mains devant ma tête de peur qu'ils ne m'attaquent mais je sens rapidement qu'ils s'éloignent de moi. Je jette un coup d'œil vers les hommes au bout des laisses, je n'en reconnais aucun.

   — Mélodie ? C'est vous ? me dit une personne arrivant au loin que je ne reconnais pas immédiatement.

   — Qui êtes-vous ?

   — C'est moi, Raphaël.

   — Raphaël ?

   — Le lieutenant Casain.

   — Ah...

   S'il est là avec tous ces chiens, ils vont forcément trouver une piste menant à Sam. Je me remets à paniquer.

   Je réalise soudain qu'il m'a trouvé là, alors que j'étais persuadée d'être perdue. À quelle distance de la maison je peux bien me trouver ? Je cherche à me relever au plus vite mais mes doigts ne parviennent pas à crocheter correctement l'écorce et je retombe aussitôt à terre.

   Le lieutenant s'approche et s'accroupit à mes côtés, plaçant un bras autour de mes épaules.

   J'ai l'air si mal en point ?

   — Tout va bien, vous n'êtes plus seule. Vous cherchiez votre frère c'est ça ?

   Je ne réponds pas mais finis par me laisser aller contre lui. C'est vrai que je ne me sens pas très bien, j'ai l'impression de ne plus faire partie de la réalité. Suis-je vraiment allée rejoindre Sam dans une vieille cabane en bois ? Ma tête tourne tellement, comme lorsque je vais me coucher après avoir un peu trop bu. Peut-être bien que je suis juste dans mon lit finalement ?

   — Je délire complètement...

   Le lieutenant me fait revenir un peu à la réalité lorsqu'il retire sa veste pour la passer autour de mes épaules. Nous restons dans cette position quelques instants, le temps que les arbres autour de moi arrêtent de bouger, puis le lieutenant Casain m'aide à me redresser.

   — Il ne faut plus venir ici, c'est trop dangereux à cause des chasseurs. Votre frère ne se trouve pas dans le coin de toutes façons, les chiens n'ont rien trouvé. Allez venez, je vous ramène chez vous, vous êtes gelée.

   C'est vrai que je suis frigorifiée, l'hiver est déjà là ? Quel jour sommes-nous déjà ?

   Après m'avoir aidé à me relever avec une facilité déconcertante, il passe un bras autour de ma taille pour m'aider à marcher. Épuisée, j'ai terriblement honte d'être assistée à ce point mais je ne vais pas me plaindre. Sans lui je serais incapable de rentrer à la maison. Que se serait-il passé s'il ne m'avait pas trouvé ?

   Il me guide dans les bois et nous atteignons son orée à peine cinq minutes après notre départ. J'aperçois rapidement la maison. Comment ai-je pu être aussi proche de chez moi et ne pas reconnaître les lieux ?

   J'ai du tourner en rond pendant plusieurs dizaines de minutes alors qu'en fait je me trouvais à seulement quelques mètres de la maison.

   Le lieutenant m'aide à passer la porte d'entrée, me dépose sur le canapé puis disparaît dans la cuisine. Il réapparaît quelques instant après avec une tasse à la main, s'assoit à côté de moi et me la tend. J'observe la tasse un instant puis lève le regard vers lui et demande :

   — Pourquoi vous faites ça ?

   — Je n'allais quand même pas vous laisser mourir de froid au pied de cet arbre.

   — Vous auriez du.

   — Ne dites pas ça. Je sais que c'est très dur pour vous, je veux dire, la disparition de votre frère.

   J'acquiesce. Qui aurait cru que le fait de le retrouver me ferait plus de mal que de le savoir disparu ?

   Je saisis enfin la tasse et bois une gorgée. C'est du thé à la menthe. Ce petit détail me ramène une fois encore à Sam, à tous ces matins où lors du petit déjeuner nous nous prenions la tête. Il y a une semaine encore, nous avions eu cette énième discussion à propos du thé et du café.

   — Comment tu fais pour boire ça ? Ça n'a même pas de goût ! m'avait-il lancé.

   — C'est toi qui dis ça alors que tu rajoutes au moins trois morceaux de sucre dans ton café ? Laisse-moi rire.

   — Vas-y bois ton jus de plante là, moi je vais boire mon café et avoir la pêche pour toute la journée.

   — Haha ! Vas-y. C'est vraiment bête parce que maintenant que tu es accro à la caféine, si tu n'en bois pas tu ressembles à un zombie. Allez, je dois y aller, bisous.

   — C'est ça, bonne journée.

   Sur ces paroles pleines de tendresse, Sam m'avait jeté un bout de pain plein de confiture alors que je quittais la cuisine. Je m'étais retournée pour riposter mais Patrick était intervenu, haussant la voix, nous ordonnant d'arrêter nos chamailleries. Comme toujours, il ne supportait pas nos petites engueulades, même lorsqu'il était évident que nous ne faisions que plaisanter.

   C'est tellement dur de se remémorer ces souvenirs, surtout en sachant que je ne pourrais peut-être pas les revivre avec lui. Je repose la tasse et me tourne à nouveau vers le lieutenant.

   — Vous feriez mieux d'y aller.

   — D'accord, je vais vous laisser vous reposer, mais avant je voudrais que vous sachiez que je vous croit.

   — Comment ça ?

   — Je ne devrais pas vous dire ça mais vous avez peut-être raison au sujet de votre beau-père. Il n'est peut-être pas celui qu'il prétend être.

   — Pourquoi vous pensez ça ?

   — Et bien... j'ai remarqué sa façon de se comporter avec les collègues. Vous savez, il a tendance à s'emporter facilement. Surtout quand on lui pose des questions sur son passé. Et hier j'ai lu la déclaration qu'il a faite aux collègues. Pour lui c'est votre frère qui lui a sauté dessus en premier mais c'est très étrange qu'un agent aussi ancien que lui se soit laissé surprendre de la sorte. En plus de ça, lorsque je fais des recherches sur lui, que ce soit sur internet ou dans les fichiers de la police, je ne trouve absolument rien.

   Alors comme ça, lui non plus n'a rien trouvé sur Patrick ? Même dans les fichiers de la police, c'est encore plus étrange. Au moins il nous croit et ça c'est un bon début. Je repense à ce que Sam m'a dit un peu plus tôt. Il ne rentrera pas à la maison tant que je n'aurai pas trouvé le moyen de coincer Patrick. Je tiens peut-être là une bonne occasion de faire pencher la police de notre côté.

   — Nous avons toujours su qu'il y avait quelque chose de bizarre chez lui, mais comment savoir ce qu'il cache ?

   — J'ai peut-être une idée. Je ne peux pas vous en dire plus pour le moment mais je reviendrai vers vous si j'ai du nouveau.

   Il a dit ça sur un ton très professionnel mais pourtant je peux voir dans son regard qu'il prend cette histoire de façon beaucoup plus personnelle que ce qu'il veut bien laisser paraître. C'est à ce moment précis que je prends conscience à quel point le lieutenant Casain peut m'être d'une aide très précieuse pour obtenir le retour de mon frère à mes côtés.

   — Avant que vous partiez...

   — Oui ?

   — Je peux vous demander une nouvelle fois pourquoi vous tenez tellement à m'aider ?

   — On va dire que cette histoire avec votre frère me touche, plus que je n'aurai pu l'imaginer.

   Je ne sais pas trop quoi répondre et préfère simplement le regarder se lever et le suivre du regard jusqu'à ce qu'il atteigne la porte d'entrée. Il se retourne vers moi et esquisse un léger sourire avant de refermer la porte derrière lui.

   Après le départ du lieutenant Casain, je me sens tellement vidée que je n'ai plus la force de faire quoi que ce soit alors je m'affale sur le canapé. Je repense à ce que m'a dit le lieutenant un peu plus tôt dans les bois : « Votre frère ne se trouve pas dans le coin de toutes façons, les chiens n'ont rien trouvés. »

   Comment est-ce possible ? Il est passé par là en fuyant, puis à plusieurs reprises lorsque je l'ai rejoint dans les bois. C'est vraiment bizarre. Peut-être que mon odeur a caché la sienne ? Je sens si fort que ça ? Il faudrait peut-être que je pense à prendre une douche avant d'aller à la fac.

   Mince, la fac !

   J'allume rapidement la télé pour avoir une idée de l'heure qu'il est. 12H53. J'ai cours dans un peu plus de trente minutes, ce qui me laisse à peine le temps de me doucher en vitesse avant d'aller en cours.

   Je monte rapidement à l'étage et laisse couler l'eau sur mon corps juste le temps de faire disparaître l'odeur de sueur et de terre incrustée dans ma peau et mes cheveux. Je m'habille ensuite en vitesse avec les premiers vêtements qui me tombent sous la main. C'est peut-être les mêmes que hier mais je m'en fiche éperdument.

   Une fois en route pour la fac je n'arrive pas à déterminer dans quel état d'esprit je suis ni comment je dois me comporter. J'ai retrouvé mon frère ! C'est une super nouvelle qui devrait me mettre en joie mais la fatigue et l'inquiétude m'empêchent de me réjouir comme je le devrais. Ce qui, au final, n'est pas si mal car comme ça personne ne pourra soupçonner quoi que ce soit.

   Tout en marchant, je sors mon téléphone et regarde les messages que j'ai reçu ces derniers jours, ce que je n'ai pas du tout eu le temps de faire avant. Le dernier message que j'ai reçu vient d'Alex. Il me propose d'aller prendre un goûter avec lui et Sarah au Roosevelt après les cours pour parler un peu de l'avancée des recherches. Alors non, normalement nous n'avons pas le droit de faire entrer de la nourriture dans la bibliothèque mais nous le faisons quand même. Bien cachés entre nos deux rangées, la bibliothécaire ne nous a jamais remarqués.

   Pour ce qui est de parler des recherches, je vais être obligée de leur mentir et je n'aime pas du tout ça mais c'est pour le bien de Sam. C'est une promesse surtout. J'accepte la proposition d'Alex, répétant dans ma tête ce que je vais bien pouvoir leur raconter.

   Arrivée à la fac j'enfile ma capuche pour ne pas me faire remarquer immédiatement. Le ciel est très couvert et j'ai l'impression qu'il ne va pas tarder à pleuvoir alors je ne devrais pas trop faire tâche dans cette tenue.

   J'arrive enfin au Washington, le plus grand bâtiment situé au milieu du campus où se trouvent plusieurs amphithéâtres. J'entre dans le mien par une petite porte à droite et m'installe tout en haut. De nombreux étudiants sont déjà là car le cours est censé commencer dans quelques minutes seulement. Certains se retournent sur mon passage mais je me sens moins oppressée qu'hier, tout devrait bien se passer. Enfin, je l'espère.

   Je me rends compte assez rapidement que je n'arriverai pas à suivre le cours, ma tête est constamment en train de penser à autre chose. Pourquoi je suis là de toutes façons ? Le but c'était de venir à la fac pour ne pas éveiller les soupçons mais au final le lieutenant sait que j'étais en train de chercher Sam dans la forêt ce matin.

   Non seulement il est au courant que je suis à sa recherche mais maintenant il sait aussi qu'il se trouve bel et bien quelque part dans les bois. Le point positif dans tout ça c'est qu'il ne sait pas que je l'ai retrouvé. C'est donc peut-être mieux que je continue à aller en cours. Plus on me verra, moins on se doutera que je passe du temps avec mon frère.

   Je ne sais pas comment j'arrive à réfléchir en étant dans cet état-là. Je me sens incroyablement faible mais lorsque vient l'heure de rejoindre mes amis pour le goûter, je ne ressens toujours pas la faim. C'est quoi mon problème ?

   Lorsque je quitte l'amphi, je suis incapable de me souvenir de la moindre phrase prononcée par la prof et je n'ai pris aucunes notes. Je ne sais pas comment je vais faire pour réviser ce cours plus tard mais pour le moment ce n'est pas ma principale préoccupation.

   Je rejoins le Roosevelt le plus vite possible en évitant de m'approcher des groupes d'étudiants qui quittent la fac après leur journée de cours. Je m'installe à côté de Sarah qui est toujours là avant tout le monde. Nous attendons qu'Alex arrive et je sens que l'atmosphère entre nous deux est étrange. Nous ne parlons pas et je me demande si elle m'en veut pour quelque chose.

   Alex finit par arriver, les mains remplies de gâteaux et de boissons, comme si de rien n'était. La bibliothécaire doit vraiment être aveugle. Ou alors c'est le charme d'Alex qui la rend si permissive.

   Je prends un cookie des mains de mon ami qui n'est pas encore assis et mange avec entrain. La vue de la nourriture a réveillé ma faim visiblement.

   — Alors Mélo ? Des nouvelles de Sam ? m'interroge Alex.

   — Euh... non, pourquoi j'en aurai ?

   Je suis immédiatement sur la réserve. Ce n'est peut-être pas la meilleure stratégie.

   — Peut-être parce que c'est ton frère ? S'il devait joindre quelqu'un ce serait toi.

   Je me détends aussitôt.

   — Non, zéro nouvelles.

   — Bon... il va falloir qu'on retourne le chercher, ça commence à faire longtemps là. On peut retourner dans les bois maintenant ! Il va faire jour pendant quelques heures encore, on aura peut-être plus de chance aujourd'hui.

   — Non !

   — Mais qu'est-ce qui te prend Mélo ? Moins fort ! me dit Sarah la voix pleine de reproches.

   — C'est bon Sarah ! Toi tu es là, tu ne dis rien, et après tu me dis de parler moins fort ?

   Elle semble choquée que moi par mon emportement si soudain mais je ne m'arrête pas là.

   — Non mais c'est vrai, je vois bien que tu ne supportes pas la situation. Toi non plus tu ne veux pas que l'on te voit traîner avec la sœur du mec dangereux. C'est bon tu peux partir, personne ne t'obliges à rester.

   Je ne sais pas ce qui me prend, c'est plus fort que moi. Le stress des derniers jours me rend complètement paranoïaque et j'ai l'impression que tout le monde est contre moi. Enfin, c'est ce dont j'essaie de me convaincre mais je sais qu'au fond de moi je fais ça uniquement pour éloigner mes amis de moi pour ne pas avoir à leur mentir. Je viens de repousser Sarah tout comme j'ai repoussé Jules hier.

    D'ailleurs, elle ne se fait pas prier une deuxième fois et se lève avant de quitter la bibliothèque.

   — Il t'arrive quoi Mélo ? me lance Alex, fou de rage.

   — Je ne sais pas Alex...

   — Nous sommes tous là pour t'aider, pour aider Sam et toi tout ce que tu trouves à faire c'est t'engueuler avec tout le monde.

   — J'ai peur Alex, je ne sais plus quoi faire.

   Je dis ça avant tout pour le calmer, même si ce n'est pas complètement faux. Je ne peux pas me permettre de le perdre, j'ai trop besoin de lui pour trouver une solution pour coincer Patrick. Mais en même temps je ne peux rien lui dire, c'est tellement frustrant.

   — C'est pour ça que nous sommes là ! Enfin, maintenant il ne reste plus que moi apparemment.

   — Merci.

   — Tu n'as pas intérêt à me parler comme tu viens de le faire par contre, me prévient-il. Jamais !

   Il me dit ça tout en me regardant fixement, je lui réponds par un hochement de tête.

   — Bon alors, on va le chercher ou quoi ?

   — Je pense que c'est mieux que j'y aille toute seule. Je pensais que nous étions d'accord ?

   — Oui je sais bien mais je ne peux pas me résoudre à te laisser y aller toute seule, il pourrait t'arriver n'importe quoi et personne ne serait là pour t'aider.

   — Ne t'inquiète pas pour moi, c'est plus sûr comme ça. Ce matin la police était là avec les chiens, ils ne se sont doutés de rien parce que j'étais seule mais si nous avions été là tous les deux ils se seraient forcément doutés de quelque chose.

   — OK je comprends ton point de vue. Je vais le chercher de mon côté dans ce cas, en partant de la route plutôt que de chez toi. Par contre garde bien ton téléphone avec toi tout le temps, au cas où tu aurais besoin d'aide.

   Je réfléchis un instant, l'imaginant s'enfoncer dans les bois depuis la route. Combien de temps mettrait-il à trouver la cabane ? Il faudrait qu'il marche pendant un bon moment en quittant le chemin principal, donc peu de chance qu'il tombe dessus. Je finis par acquiescer.

   Maintenant, il ne reste plus qu'à espérer que mes amis ne se prennent pas pour des détectives et qu'ils ne trouvent pas la cachette de Sam, ce qui le rendrait vulnérable et accessible à la colère vengeresse de Patrick. Je ne sais pas où il est parti, contrairement à mon frère, mais je suis persuadée qu'il n'est pas très loin, à la recherche de Sam pour lui tomber dessus et en finir avec lui une bonne fois pour toutes. Il faut que je sois là pour lui et que je trouve une solution avant qu'il ne soit trop tard.

   Avant que nous rentrions chacun de notre côté je lance à Alex :

   — Il y a quelque chose que tu pourrais faire pour m'aider.

   — Dis-moi.

   — Il faudrait que l'on fasse arrêter Patrick.

  — Et comment tu comptes faire ça ?

   — C'est vrai que ça risque d'être compliqué, oublie.

   Il hausse les épaules, à peine étonné.

   En effet ça va être très compliqué si je ne peux pas lui expliquer la situation, surtout qu'il ne pourra pas trouver plus d'informations que moi. Il n'y a qu'une seule personne qui peut m'aider à faire tomber Patrick.

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