"Donc... Luke et toi vous êtes ensemble ?"
Isabela leva les yeux vers l'écran de son ordinateur, haussant les épaules. C'était une question à laquelle elle aurait bien aimé avoir une réponse claire, mais il semblait que les choses n'avaient jamais été claires entre le bel Australien et elle. C'était bien pour cela qu'elle avait décidé d'en parler avec Sinead. Ça n'avait jamais été dans les habitudes de la jeune Murton de parler de garçons avec son amie, même si elle de son côté la mettait toujours à jour sur sa vie sentimentale ; mais Sinead avait capté depuis un petit moment que la brune avait un truc pour Luke, même si elle ne lui avait jamais explicitement dit. Le problème était que, comme Isabela, elle s'en était aperçue qu'après le départ du blond et elle était vite arrivée à la conclusion qu'une histoire entre ces deux-là était quasi impossible donc elle voulait absolument empêcher son amie de tomber dans un monde d'illusions et de faux-espoirs, alors elle évitait d'en parler. Mais a priori, la vie semblait s'être accordée sur les sentiments d'Isabela. Alors cette dernière avait pensé lui en parler, en partie car elle avait besoin d'un point de vue différent de celui des deux garçons avec qui elle vivait actuellement, et aussi pour mettre Sinead – en tant que membre du groupe des quatre – au courant de ce qui s'était passé.
Et il s'était passé beaucoup de choses en deux jours à peine.
Luke et Isabela s'étaient de nouveau embrassés à minuit, en sous-vêtements dans l'eau, éclairés par des feux d'artifice. La situation était probablement peu conventionnelle, mais cette fois-ci, aucun des deux ne pouvait douter de ce baiser et de son intention. A la différence de leur premier baiser, ils étaient tous les deux relativement sobres et Luke ayant fait le premier pas, Isabela était obligée de reconnaitre qu'elle lui plaisait, autant une telle chose lui paraissait irréelle. Et autre chose qui ne faisait que confirmer cette attirance mutuelle c'était qu'après lui avoir chuchoté à l'oreille ces mots qui faisaient référence au message qu'il lui avait envoyé exactement un an auparavant, par la proximité de leur corps, la brune avait senti quelque chose qu'elle n'aurait jamais pensé sentir. Autant avaient-ils toujours été tactiles, elle ne s'attendait pas à ça. Ça l'avait, sur le coup, surprise et déstabilisée. Tout ce qu'elle avait réussi à faire était de doucement s'éloigner de lui, remettant en place une mèche de ses cheveux. Luke, lui, était plutôt gêné car, évidemment, il n'avait pas prévu qu'un simple baiser lui ferait tant d'effets. Par chance, Ashton était intervenu, venant leur souhaiter la bonne année et prendre sa meilleure amie dans ses bras. Après coup, Isabela et Luke restèrent à une certaine distance l'un de l'autre, en partie car leurs amis s'étaient immiscés entre eux, en partie car l'imprévu dont ils avaient fait l'expérience plus tôt avait jeté comme un malaise.
Pendant quelques dizaines de minutes encore, la petite bande était restée dans la mer, sous le regard de la nuit, à rire et à profiter du moment. Personne n'y avait pensé sur le coup, mais il s'agissait de leurs derniers instants avec Michael avant son départ. Il s'envolait dans deux jours pour les Etats-Unis, et personne n'était capable de prédire quand ils le reverraient. En y repensant plus tard, le jeune Clifford se rendit compte qu'il s'était attaché à Ashton et Calum, pour le peu de temps qu'ils avaient passé ensemble. Il savait pour sûr que son meilleur ami et Isabela l'accompagneraient jusqu'au bon terminal à l'aéroport, mais après cette nuit, il ne reverrait plus le couple d'Australiens. Et il s'était dit, avec rétrospective, qu'il aurait aimé les avoir toujours connus car en leur compagnie, c'était l'impression qu'il avait eu. Il était clair qu'Ashton et Calum étaient des garçons naturellement sociables, qui plaisaient à tout le monde, mais durant leurs premières semaines en Afrique du Sud, ils s'étaient liés d'amitié avec ce garçon bizarre et par-dessus tout lui-même en toute circonstance.
Mais cette nuit-là, ils étaient juste des gamins dans l'eau.
Ils en étaient sortis à un moment donné, et personne ne voulait que la soirée s'arrête à là. Ils étaient partis pour passer encore du temps tous ensemble, peut-être habillés cette fois-ci, même si l'idée de Michael avait finalement abouti à des souvenirs marquants. Isabela n'aurait jamais un jour imaginé qu'elle ferait un bain de minuit en sous-vêtements avec quatre garçons. Enfin par chance il n'y avait pas beaucoup de lumière car ça aurait pu rendre le moment beaucoup plus embarrassant pour elle, de nature relativement pudique, autant avait-elle pour habitude de se montrer devant ses amis en maillot deux pièces. Tandis que les garçons se séchaient dans le jardin, Isabela avait préféré prendre une douche sachant qu'elle avait du sable présent dans des endroits où elle ne voulait pas vraiment en trouver. Elle avait ensuite rejoint ses amis dehors, s'était rappelée qu'elle avait acheté une bouteille de champagne avec Calum plus tôt la veille. Elle l'avait donc sorti du réfrigérateur, et grâce aux mains expertes de Luke, le bouchon s'était retrouvée dans un buisson d'hibiscus. Isabela s'était alors retrouvée à aller récupérer le fameux bouchon, étant la seule dont les bras pouvaient passer entre les branches étroite du buisson. Après quelques minutes, ils avaient bien fini par le boire ce champagne.
"C'est qu'on est quand même bien là" avait remarqué Ashton.
Personne ne pouvait dire le contraire. Dans le cœur de chacun, ils s'accordaient à penser qu'ils étaient heureux à cet instant précis, sous le regard des étoiles, entre eux, sans l'ombre d'un soucis à l'horizon.
Ils étaient si bien là, que ni Luke, ni Michael ne voulaient partir. Ils avaient tous deux l'impression que retourner chez le jeune Hemmings couperait court à un moment qui était fait pour durer plus longtemps. Et à cette réflexion, Michael avait compris que c'était l'occasion d'être encore une fois spontané – après tout, c'était ce qu'il faisait de mieux. Il savait que le temps avait la fâcheuse habitude de fuir à toute vitesse et que cette nuit-là, ils avaient réussi à le ralentir pour profiter l'un de l'autre, alors il s'était dit que s'il pouvait stopper le temps encore plus longtemps, il n'allait pas hésiter. Il avait regardé Isabela, ce sourire qui lui était si propre aux lèvres et il lui avait dit :
"T'as toujours des brosses à dent en plus chez toi ?"
Il était vrai qu'idéalement, les deux garçons seraient partis au lit dans des sous-vêtements qui n'avaient pas été trempés dans l'eau de mer, et qu'ils n'auraient pas eu à emprunter des vêtements à Ashton et Calum pour passer la nuit, mais ça ne les avait pas dérangé plus que ça sur le moment. Pour ce que ça valait, ils avaient fait durer le moment, bougeant du jardin vers l'intérieur de la maison, continuant à rire entre eux, en même temps qu'ils se préparaient à dormir. Michael s'était dit, alors qu'il aidait son meilleur ami à faire le lit, que c'était la dernière fois qu'il dormait chez Isabela. Ça l'avait ramené en arrière, aux fois où il ne voulait pas partir de chez elle car il était trop heureux en compagnie de ses amis mais que par chance, Madame Marquez était du genre à accueillir donc elle et ses filles s'arrangeaient pour que tout le monde puisse passer la nuit chez elles. Elles avaient toujours des brosses à dents en plus – à force de voyager, elles recevaient souvent ces petites trousses de toilette dans l'avion et elles n'utilisaient jamais les brosses à dent qui s'y trouvaient car elles voyageaient avec les leurs. Elles finissaient par en faire une collection, de brosses à dents inutilisées mais elles étaient plutôt utiles, en fin de compte. Ce souvenir rendait Michael un peu nostalgique, même si ne l'avouerait jamais, mais il se disait aussi qu'il ferait mieux de ne pas trop y penser. Il avait donc continué à parler et à amuser tout le monde jusqu'à ce qu'ils commencent tous à fatiguer. Ashton et Calum étaient les premiers à aller au lit, et pas longtemps après, le blond s'était assoupi dans la chambre d'Imelda.
Luke lui, était resté éveillé plus longtemps. Il ne s'était pas dirigé vers sa chambre pour la nuit après avoir fait un tour dans la salle de bain, car il avait préféré s'arrêter devant la porte d'Isabela. Il avait doucement tapé et elle l'avait invité à entrer. Elle pliait ses vêtements avant de les poser sur une chaise et elle s'était retournée pour le regarder, un sourire aux lèvres. Depuis leur baiser dans l'eau, ils n'avaient pas beaucoup interagi. Ils s'étaient échangés quelques mots, mais Luke sentait qu'il avait créé une certaine gêne à son insu et il voulait y remédier. Alors il s'était assis sur le bord du lit de la brune, alors qu'elle s'y installait. Son visage était éclairé par la douce lumière de sa lampe de chevet, une lueur qui comme toutes les autres, rendait compte de sa beauté. Les yeux bruns d'Isabela voyager doucement de sa propre main qui jouait distraitement avec un oreiller vers le torse nu du blond avant de remonter vers son beau visage.
"On peut parler ? Il lui avait demandé. De ce qui s'est passé dans l'eau ?
Il avait remarqué les joues de la brune s'enflammer.
- On peut, si tu veux.
Il s'était déplacé, de sorte à être assis sur le lit à côté d'elle.
- Je voulais m'excuser de... tu sais. Ça ne m'est jamais arrivé lorsque j'embrasse une fille d'être aussi... stimulé, on va dire ça comme ça. Je sais que ça t'a dérangée.
Elle était restée silencieuse.
- Ouais, ça ne m'étais jamais arrivé avant mais je ne t'en veux pas pour ça. Ce serait con, avait-elle fini par dire.
Il avait bougé, pour s'approcher d'elle. Alors qu'elle lui avait dit qu'elle ne tenait pas rigueur de ce qui s'était passé, ce qui avait retenu son attention c'était qu'elle n'avait jamais été dans une situation pareille auparavant. Il n'avait pas tout de suite répliqué, car il réfléchissait et il avait fini par comprendre qu'elle n'avait jamais eu de relation avec un garçon. Et sur le coup, cela l'avait beaucoup intrigué. Luke, depuis qu'il la connaissait, avait toujours pensé qu'Isabela devait plaire à beaucoup. Sa personnalité était attachante, son esprit fascinant, son physique bouleversant. A l'époque, il ne l'avait jamais directement interrogé sur sa vie amoureuse, mais il avait compris qu'elle était célibataire au moment où ils s'étaient connus. Dans leur bande de toute façon, il n'était pas coutume d'ouvertement parler de sa vie sentimentale. On finissait par savoir indirectement ce qui s'y passait chez l'autre. Isabela, de nature secrète, était celle dont le passé amoureux était le plus mystérieux, alors Luke s'était imaginé qu'elle avait connu des histoires sur lesquelles elle avait passé l'éponge. Or il se rendait compte qu'il avait probablement faux.
- T'as jamais été avec un mec avant ?
Il avait pensé la question et l'avait posé tout haut sans faire exprès. La brune l'avait regardé brièvement avant de secouer négativement la tête.
- Non, je n'ai jamais été avec personne. Mais ce n'est pas un drame.
Elle avait posé sa main sur l'épaule du garçon, avant d'y reposer sa tête, et lui, il ne pouvait s'empêcher de froncer les sourcils.
- Bah un peu, il avait sorti. T'es grave bien comme fille, c'n'est pas logique.
Elle avait doucement ri, son souffle s'écrasant dans le cou du jeune homme.
- T'es adorable Hemmings mais la vérité c'est que chacun a ses goûts et je ne suis pas aux goûts de tous.
- Bah t'es dans mes goûts à moi.
-Je n'en doute pas, vu ce qui s'est passé dans l'eau, elle avait ri.
Il avait légèrement bougé pour pouvoir la regarder en face, un sourire sur les lèvres.
- Ah parce qu'on en est déjà à rigoler ?
- Je pense qu'on n'est plus trop gêné par ce qui s'est passé, elle avait dit un petit sourire sur les lèvres.
Il avait pouffé.
- Non, on est cool maintenant. Mais je m'excuse quand même, c'était embarrassant pour moi.
Un petit rire était sorti de la bouche de la brune.
- Hey, faut voir les choses autrement. Je pense que c'est en quelque sorte flatteur que de savoir que je te fais cette effet-là.
Luke ne pouvait se retenir de glousser. Il l'avait regardé, admirant le fait qu'à toute heure et tout moment, il ne pouvait s'empêcher d'apprécier sa beauté. Il avait ensuite rapproché le corps d'Isabela du sien. Une de ses mains s'était naturellement posée sur sa hanche et il avait pris un instant pour admirer ce visage qui le faisait se sentir si bien, et pour apprécier le souffle de la jeune fille contre sa peau.
- Tu me fais, effectivement, cette effet-là, Murton."
Elle avait croisé son regard bleuté, reconnaissant la flamme qui y brillait, et sans y réfléchir à deux fois, elle l'avait entrainé dans un baiser passionné. A cet instant même, Luke avait senti son corps prendre feu, alors que ces douces lèvres au goût mentholé dansaient avec les siennes. Sa main s'était doucement glissée sous le t-shirt d'Isabela, sentant sa peau chaude contre sa paume, alors que les doigts fins de cette dernière laissaient des caresses le long de son torse provoquant un frisson dans tout son corps. Il avait mis fin au baiser pour prendre son souffle après un instant qu'il aurait, dans le fond, préféré faire durer. Après cela, ils étaient tous deux restés dans le silence, n'entendant que leurs respirations. Et Luke ne voulait pas bouger.
Il était bien, avec le corps d'Isabela contre le sien.
Plus tard dans la matinée, le blond et son meilleur ami étaient repartis chez eux. Après avoir passé près d'une heure dans le lit de la brune, il était reparti se coucher dans la chambre d'à côté, son cœur battant la chamade mais apaisé de s'être retrouvé auprès d'elle. Et avant de partir, il l'avait prise dans ses bras se disant qu'autant il aurait voulu l'embrasser, il ne se sentait pas de le faire. Cela avait laissé Isabela quelque peu confuse. Autant il était clair à présent que l'attirance était mutuelle, elle n'arrivait toujours pas à comprendre leur relation. Et elle se disait que peut-être, elle n'avait pas à chercher à comprendre. Peut-être qu'elle devrait arrêter de se poser des questions, de laisser les choses se faire naturellement. Mais le problème était qu'autour d'elle, on allait forcément l'interroger. Ashton avait compris le fonctionnement de sa relation avec Luke, alors il n'allait pas lui demander d'y coller une étiquette, mais il voulait savoir où ces deux-là partaient, avec leur histoire. Et de la même façon, lorsque Sinead lui demanda si ils étaient ensemble, c'était qu'elle ne cherchait qu'à donner du sens à ce qui se déroulait entre ses amis.
"Isa, qui est au courant pour vous ? elle demanda encore une fois.
Sa voix coupa court à l'instant de réflexion d'Isabela, et elle prit quelques secondes avant de bien recevoir la question.
- Toi, Ashton et Calum, certainement Michael. C'est tout.
Elle entortilla une mèche de cheveux autour de son doigt, l'esprit toujours un peu ailleurs.
- Et... tu vas en parler à tes sœurs ?
Isabela pouffa.
- Non ! Elles vont en faire tout un drame. Je vais attendre pour voir.
Sinead ne dit rien, elle aussi pensive.
- Ça fait beaucoup d'informations d'un coup, lâcha-t-elle enfin.
- Désolée.
- Non c'est cool, et puis ça me divertit tes histoires là", sourit la belle brune.
Isabela rit, puis elle détourna la conversation sur la vie de son amie. Cela lui faisait un drôle d'effet, de parler de cette aspect-là de sa vie avec quelqu'un. Jusque-là, elle ne s'était confiée dessus qu'à Ashton, en plus de s'être récemment ouvert au petit-ami de celui-ci sur le sujet. C'était qu'en général, elle n'estimait pas que sa vie amoureuse pouvait susciter l'intérêt d'autrui, tout comme elle pensait que sa vie en entier n'était pas assez intéressante pour qu'elle en parle. Elle était normalement de ceux qui s'enfermaient dans une routine et pensaient être destinés à ne vivre qu'ainsi, sans le moindre rebondissement qui puisse venir troubler le quotidien. Tout ce qu'Isabela avait vécu, avait accompli, tout lui paraissait insignifiant. A côté, elle se disait que les autres vivaient des expériences plus intenses, plus riches et à ce titre, elle ne se sentait pas de leur parler de ce garçon qu'elle aimait depuis trois ans, de ses rêves d'une vie heureuse futiles, de ses relations familiales ennuyeuses.
Mais cette fois-ci, elle était au cœur d'une véritable histoire qui semblerait-il, valait la peine d'être racontée. Pour une fois, Isabela se mettait au centre de son univers.
Michael se jeta sur son lit, fixant le plafond de sa chambre. Le décompte avait commencé, il ne lui restait plus que deux nuits et trois jours en Afrique du Sud. Il devait penser à stratégiquement faire sa lessive, parce qu'il lui restait encore une valise à remplir de ses effets personnels. Au point où il en était, il ne savait même plus si il voulait tout embarquer avec lui ou juste prendre le stricte minimum. Il aurait bien posé la question à Luke, mais son meilleur ami était déjà bien occupé comme ça à penser sa vie amoureuse. Et puis, ce n'était pas pareil pour lui : il était retourné chez lui après un an au Cap, il n'avait qu'à ramener ce qu'il avait emporté à son départ. Mais Michael avait vécu quatre ans, pratiquement cinq, dans cette ville, et ces cinq ans avaient déterminé la personne qu'il était aujourd'hui. Ainsi, chaque vêtement, chaque objet, chaque photo, était pour lui une pièce du puzzle qu'il était. Il se disait que laissait certaines de ces choses reviendraient à abandonner une partie de son identité, mais en même temps il voulait évoluer et c'était pour cette raison qu'il partait aussi loin de tout ce qu'il connaissait. C'était pour cela qu'il n'avait rempli qu'une moitié de valise, jetant l'éponge au bout d'une demi-heure. Faire le choix entre cette paire de bottes ou cette autre lui semblait être une tâche titanesque. Il détestait être aussi indécis.
Il était Michael Clifford, il était réputé pour sa confiance en soi et sa spontanéité. Il ne revenait jamais sur ses décisions, il ne doutait jamais de lui, il croyait en sa capacité à faire le choix optimal pour sa personne et ceux qui l'entouraient.
Alors, se savoir allongé sur ce lit, frustré et perdu, le rendait totalement fou. Après un instant, il se leva et se dirigea dans sa cuisine. Depuis le départ de ses parents, il n'avait pas réellement vécu seul, s'étant arrangé pour passer la majorité de son temps chez Luke ou chez Rakesh, si ce n'étaient pas eux qui venaient passer la nuit chez lui. Ça lui paraissait étrange de se retrouver seul avec lui-même dans cet appartement beaucoup trop grand pour une personne. Le frigo était à moitié vide, il ne restait plus que quelques bières qu'il comptait finir avant son départ, quelques fruits et légumes qu'il allait cuisiner à un moment donné, un ramequin de beurre pratiquement vide et un pot de mayonnaise. Ça le désolait. C'était, de ce qu'il savait, le frigo type d'un étudiant. Heureusement pour lui, il allait vivre en collocation alors éventuellement, son réfrigérateur serait deux fois plus rempli que s'il vivait seul. Il en serait probablement moins attristé. Quand il y réfléchissait bien, autant aimait-il sa liberté et son indépendance, vivre seul n'était pas pour lui. Il n'avait jusque-là passé que sept jours à tout casser livré à lui-même il n'avait jamais eu le moral aussi bas. C'était qu'au fond, il avait besoin d'être entouré pour être heureux.
Tandis qu'il cassa un œuf dans une poêle, il ferma brièvement les yeux et pria l'Univers que son colocataire soit une personne géniale car s'il y avait bien une chose qui effrayait Michael Clifford plus que la mort, c'était la solitude.
Luke aidait son père à mettre les vêtements à sécher dans leur petit jardin. Le soleil de l'après-midi tapait contre son front alors qu'il usait de sa grande taille pour étendre les draps sur la corde à linge. Il s'était réveillé de sa sieste il y avait à peine une dizaine de minutes et à peine sorti de sa chambre, il avait été sollicité par son père. Il n'avait bien entendu pas refuser, il n'avait aucune raison de le faire. Et alors qu'il l'aidait avec cette tâche ménagère, son esprit vagabonda dans sa mémoire. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, le beau blond n'avait jamais aimé les 1er janvier. Mais cette année en particulier, il avait entamé sa journée avec une sensation étrange au creux de son estomac. Le ciel était peut-être bleu là-dehors, mais il sentait qu'un nuage gris flottait au-dessus de lui, l'empêchant d'apprécier le beau temps. C'était que en cette journée calme, il avait la tête ailleurs. Il avait comme l'impression d'être tombé du petit nuage sur lequel il s'était senti flotter dernièrement.
Il réalisait en ce moment précis que son meilleur ami partait dans deux jours et qu'il ne le reverrait plus après. Autant quand lui était parti il y avait deux ans, ils savaient qu'il reviendrait à un moment donné pour les vacances, et dans tous les cas, il pouvait toujours espérer que Michael le rendrait visite si jamais il retournait temporairement à Sydney. Au début de l'année scolaire, il avait interrogé le jeune homme sur ses plans d'avenir. Il savait pour un fait qu'il n'était pas taillé pour l'université – c'était un chemin trop basique, trop scolaire pour le grand Michael Clifford. Un esprit libre comme le sien ne pouvait être retenu pendant des heures dans un amphithéâtre à ingurgiter des théories qui prenaient que très rarement du sens dans la réalité. Non, un mec comme lui était fait pour être directement jeté dans le monde actif, dans un univers d'artistes qui ne cherchaient qu'à briller par leur originalité. Luke avait été donc très surpris quand il avait appris qu'il avait quand même rempli des demandes d'inscription dans plusieurs établissements. Mais après il lui avait expliqué la situation : alors qu'il remplissait des demandes, à côté il cherchait un poste dans des studios à San Francisco. Le choix de cette ville avait intrigué le blond – quand on voulait percer dans la musique, on pensait à Los Angeles, New-York, Londres si on partait outre-Atlantique. Mais San Francisco ? Michael s'était expliqué : c'était une ville historiquement ouverte à la différence et au nouveau, dont la culture consistait à mettre en avant les minorités. Cela tout seul l'attirait grandement. Et puis, il n'était qu'un débutant. Sa musique ne s'était jamais propagé plus loin que dans les quelques bars de Cape Town dans lesquels il avait joué. Il était, à ce stade-là, pas encore prêt pour la compétition acharnée de la Cité des Anges. Quand le jeune Hemmings l'entendait parler de son plan, cela lui semblait au final certes ambitieux, mais tout à fait sérieux. On pouvait lui reprochait de courir après un rêve futile d'adolescent, mais Luke savait par sa propre expérience que son meilleur ami avait tout à fait raison de poursuivre sa passion. Au final, il n'y avait pas meilleur univers que la scène musicale américaine pour Michael Clifford.
Il était fier de le voir partir, prendre sa vie en main, s'élancer dans l'inconnu sans un seul moment se questionner sur les choix qu'ils faisaient. Mais voir son meilleur ami grandir et partir le déchirait un peu car dans le fond, Luke craignait de perdre ceux qu'il aimait plus que la mort.
Surtout qu'il s'était rendu compte que la distance et lui ne fonctionnaient pas de pair. C'était peut-être pour ça qu'il avait enchainé les conneries lors de ses premières années livrées à lui-même. Il avait perdu tous ses repères. Michael, ses parents et quelque part, Isabela. Si il leur disait par message qu'il allait bien, dans le fond il ne s'était jamais senti aussi mal. Il avait passé deux ans à être perdu et à mourir de l'intérieur car il ne supportait pas d'être loin de ceux qui le faisaient se sentir bien. Il avait cessé de parler à Isabela au bout d'un moment car elle lui rappelait qu'il n'était jamais aussi heureux qu'auprès d'elle, car elle lui rappelait cette seule année de sa vie où il avait été enfermé dans une bulle de bonheur, où il avait fait la connaissance de ses âmes qui avaient marqué son cœur. Et Luke se sentait mal à l'idée de voir Michael partir car il craignait foutre en l'air leur amitié puisque ne pas savoir quand il se reverrait l'effrayait plus que jamais. Et le départ du fils Clifford ne faisait que lui rappelait que le temps ne s'arrêtait pas. Il partait, et il voyait le monde changer sous ses yeux, impuissant.
Luke n'avait finalement été que très rarement capable d'être maître du changement dans sa vie. En réalité, seules deux fois il l'avait vraiment été.
Lorsqu'il avait quitté ses études pour lancer sa propre affaire.
Lorsqu'il avait embrassé Isabela Murton.
Et ce dernier acte semblait embarquer sa vie dans un autre chemin. Pour la première fois, il était profondément perturbé par ce qu'il ressentait. En fait, pour la première fois il se permettait de ressentir en profondeur. Son pouls qui augmentait, les frissons le long de son échine, ses cellules qui prenaient feu, son esprit qui s'embrumait. Avec la jeune Murton, il avait toujours agi de la même manière : il ne réfléchissait pas à deux fois, il se lançait directement dans ce qu'il voulait faire. Lui parler alors qu'elle n'était qu'une inconnue, la faire rire alors qu'ils commençaient à se rapprocher, lui souffler des mots qui la rendait folle, l'inviter à danser, la prendre dans ses bras. l'embrasser. Une fois. Deux fois. Trois fois. Autant qu'il le souhaitait, du moment qu'elle désirait ses lèvres autant qu'il enviait les siennes. Pour la première fois, il pensait à elle sans que ça ne lui rende complètement fou. Il était certes troublé par toutes ces nouvelles choses qui prenaient vie en lui, mais étrangement, ça lui faisait du bien. Le changement qu'il avait opéré sur sa propre vie faisait fleurir son cœur. Et à un moment où il craignait de se détacher de Michael, il ne pensait qu'à se rapprocher d'Isabela.
Car encore une fois, il n'y avait qu'elle qui le faisait se sentir bien.
"Ma famille revient dans une semaine, déclara Isabela se jetant sur le lit qui servait jusque-là à Ashton et Calum.
Celui-ci releva la tête de son téléphone, repoussant les cheveux de la brune qui s'étaient posés sur sa jambe.
- On va devoir changer de chambre ? Demanda le bouclé.
- Non soyez chill les gars, on ne va pas vous faire bouger. Rosie dormira dans la chambre d'Imelda.
Elle se redressa de sorte à être assise entre les deux amoureux. Une brise venant de la fenêtre caressait son visage, la faisant fermer les yeux un instant pour profiter de ce peu de fraicheur qui lui parvenait. Lorsqu'elle les rouvrit, elle sentit le regard de ses amis sur elle, et elle sentait qu'ils se posaient la même question :
- Tu vas leur dire pour Luke ?
La brune ne répondit pas, se concentrant sur sa main qui jouait avec un trou dans le vieux t-shirt qu'elle portait. En réalité, elle ne pouvait pas répondre par un simple "oui" ou "non" à la question ; d'abord elle devait savoir si il y avait quoique ce soit entre le blond et elle qui vaille la peine qu'elle le partage avec ses parents et sa sœur, et puis même s'il se passait quelque chose, elle ne pensait pas leur en parler. Le temps s'en allait vite, et elle se disait qu'en toute logique, rien de sérieux ne pouvait prendre vie dans les quelques semaines qui lui restaient au Cap.
- Il n'y a rien à dire pour l'instant, finit-elle par sortir en toute franchise. Mais ça n'empêchera pas Luke de passer à la maison à l'improviste comme il le fait si bien.
Calum sourit – il aimait bien Luke, il était de bonne compagnie. Il adorait Isabela comme une sœur et bien entendu il était fou d'Ashton, mais il aimait bien s'entourer d'autres personnes de temps en temps et les blagues pourries du blond l'avaient séduit. Et une partie de lui était également curieux de vivre pour quelques jours avec la mère d'Isabela et sa sœur. De ce qu'il avait compris, elles étaient aux antipodes de la brune : bruyantes, pleine de vie, explosives. Et de son avis, ça promettait une fin de séjour mémorable.
- Après je pense qu'il va se retenir d'être trop tactile devant ma mère, continua Isabela.
Un sourire en coin apparut sur les lèvres d'Ashton.
- Ouais mais bonne chance pour cacher la tension sexuelle entre vous, il remarqua.
Elle se tourna vers lui, les yeux écarquillés à mesure que ses joues prenaient feu. Elle était tentée de nier l'existence d'une quelconque tension, mais elle ne se sentait pas de se mentir à elle-même, ni à ses amis. De toute façon, au point où les choses en étaient, elle n'aurait pas pu nier. Ashton avait, par son pouvoir de persuasion surpuissant sur Isabela, appris ce qui s'était passé dans l'eau et si il s'était retenu jusque-là de faire des remarques dessus, il ne pouvait résister à la tentation d'embêter sa meilleure amie.
- Bon on va pas jouer les cons Isa, il continua avec le même sourire narquois sur les lèvres. Il veut grave coucher avec toi.
Calum s'étouffa à côté de la brune, qui était partie dans un rire nerveux. Une partie d'elle disait que c'était une idée totalement absurde. Elle lui disait que personne, dans toute sa conscience, ne voudrait d'elle, ne voudrait la toucher, ne voudrait lui faire l'amour. C'était la voix de ses démons, de ses insécurités, de son estime de soi au plus bas. Pourtant, une autre partie de sa personne lui disait autrement. Encrée dans la réalité, cette partie lui rappelait toutes ces paroles qu'ils s'étaient échangés, ces regards brulants, leurs mains incapables de ne pas se poser sur la peau de l'autre. Et, autant elle avait du mal à accepter l'idée qu'une personne voudrait d'elle, elle réalisait que c'était probablement le cas et elle ne savait pas comme y réagir.
- J'ai tort ma belle ? lui demanda le bouclé.
- Je ne sais pas, demande à Luke. Genre je sais ce qu'il veut, elle répliqua en levant les yeux au ciel.
Le sourire d'Ashton s'agrandit. Il aimait bien la voir gênée dès que le sujet venait sur la table, même si ils parlaient de lui pratiquement tous les jours depuis qu'ils habitaient sous le même toit. Elle ne pouvait se retenir de rougir, comme si son amour pour le bel Australien était son plus grand secret. Quand leur amitié n'était que virtuel, elle était moins dans la retenu. Elle s'ouvrait d'avantage sur le sujet, probablement parce qu'elle n'avait pas à croiser le regard noisette de son meilleur ami lorsqu'elle parlait du garçon qu'elle aimait, parce qu'elle ne voyait pas ses réactions, parce qu'elle n'avait pas à s'inquiéter de paraitre ridicule parce qu'elle ressentait des choses. Mais en même temps, le jeune Irwin savait que dans le fond, elle ne pouvait être trop longtemps gênée avec lui. Il avait le don de la faire se sentir dans un espace sûre, et c'était le cas, là maintenant sur le lit de Rosie, alors qu'elle était assise entre Calum et Ashton.
- Et toi ?
Elle regarda le jeune homme, confuse.
- Ashton arrête, intervint Calum comprenant tout à fait ce qu'il lui avait demandé.
Celui-ci regarda son petit-ami, haussant les sourcils.
- C'est bon bébé, on est entre potes.
Isabela assista à leur échange, pas plus éclairée sur ce qui se passait. Elle bougea, se retrouvant cette fois-ci assise au bout du lit en face des deux jeunes hommes. Elle se racla la gorge, portant leur attention sur elle. Ils la regardèrent, Calum légèrement mal à l'aise, alors qu'un air joueur se dessinait sur le visage du bouclé.
- Bon, il se passe quoi là ? Elle finit par les interroger.
Le brun soupira, ramenant ses jambes à son torse. Il jeta un rapide coup d'œil au jeune Irwin, avant de prendre la parole :
- Il t'a demandé si tu veux coucher avec Luke.
Elle grimaça, foudroyant du regard son meilleur ami. Celui-ci haussa innocemment ses épaules, mais il ne céda pas. La gêne d'Isabela l'amusait plus que jamais à ce moment précis, et il était déterminé à avoir cette conversation avec elle. Elle pouvait résister autant qu'elle le voulait, mais il finirait par avoir les réponses qu'il voulait.
-Vas-y Isa, ce n'est pas la première fois qu'on discute de ça. La différence c'est que tu peux pas t'exprimer en emojis cette fois.
Elle passa ses mains sur son visage.
- Mec, t'es sérieux ?! Tu l'as vu ? Ce gars est un putain de dieu, faut même pas la poser c'te question.
Calum resta sous le choc face à ce qu'elle venait de dire, tandis qu'Ashton poussa un cri. En moins d'une seconde, il se prit un coussin en pleine figure, et il répliqua en tirant la brune par les pieds vers lui.
- Ah bah voilà ! C'était pas compliqué !
- Bah non, mais je ne voulais pas en parler.
Il sourit, prenant la brune dans ses bras sous sa grande surprise. Elle avait des fois un peu de mal à comprendre son meilleur ami, autant elle le connaissait par cœur. Des fois, il agissait de sorte à échapper à son entendement.
- Et puis ça n'arrivera pas, elle lâcha.
Ashton fronça les sourcils.
- Pourquoi ? J'veux dire, si ça marche entre vous ça arrivera à un moment ou un autre.
Elle soupira, évitant de croiser les regards des deux jeunes hommes.
- Je ne sais pas... j'ai zéro expérience, ça fait pitié. Il y a encore deux jours je n'ai jamais embrassé quelqu'un. Juste comme ça, je suis une personne dénuée de toute sexualité.
Elle enfuit sa tête dans le torse d'Ashton, embarrassée de s'être ainsi ouverte à eux. La question de sa sexualité avait toujours été sensible. C'était en partie car la société dans laquelle elle vivait avait tant de règles et de normes à ce sujet, en partie car elle avait du mal à apprécier son propre corps. Elle ne pouvait se mettre dans la tête d'un autre, s'imaginer à travers le regard d'autrui et apprécier ce qu'elle voyait. Comment quelqu'un d'autre pouvait aimer tout ce qu'elle haïssait ? A tout ceci s'ajoutait son éternel célibat, qui lui donnait l'impression de n'être attirante qu'au regard de jeunes ados bourrés en soirée. Luke la faisait se sentir, sur le moment différent. Elle aimait son regard posé sur elle, la manière dont il la détaillait lorsqu'elle s'exposait à lui dans son deux pièces, quand il lui disait toutes ces choses, soient-elles vraies ou pas, sur ce qu'il appréciait chez elle et qu'il aimerait lui faire. Une des composantes majeures de leur relation était bien ces flirts incessants et ce jeu de faire céder l'autre. Donc sur le moment, Luke la faisait se sentir désirable, et elle aimait ça. Mais dès l'instant où il n'était plus là, où elle ne l'entendait plus et ne le voyait plus, elle changeait complètement, revenant à la Isabela de tous les jours, qui n'était au final que ses insécurités.
- Hey, dis pas ça Isa. Si j'étais pas gay et amoureux fou de Calum, j'aurais définitivement tenté ma chance avec toi, la rassura le bouclé
Un faible sourire s'installa sur ses lèvres, mais elle se disait en même temps qu'il lui disait cela car c'était son meilleur ami et que bien sûr, leur amitié faisait qu'il l'idéalisait. Ce n'était, en réalité, pas le cas. Ashton pensait ce qu'il avait dit. Dans une autre vie, dans laquelle il serait attiré par la gente féminine, il aurait certainement été attiré par la jeune Murton. Sa personnalité était charmante, et son corps magnifique. Elle était, à son sens, tout à fait séduisante.
- Ce n'est pas ton expérience qui détermine qui tu es, renchérit Calum. J'veux dire, t'es beaucoup plus que ça. Et puis ça va prendre du temps mais éventuellement tu vas finir par réaliser par toi-même que t'es tout à fait désirable."
Isabela releva la tête, croisant le regard du brun. Ses paroles avaient du sens, clairement, comme si il savait exactement ce qu'elle devait entendre. Elle n'était pas pour autant plus rassurée sur sa propre personne, mais entendre des points de vue autre que le sien sur la question lui faisait un bien fou. Elle cogitait, se disant qu'elle avait probablement bien fait d'avoir cette discussion avec les deux garçons. Ils avaient apporté une nouvelle lumière sur cette partie de sa vie qu'elle préférait laisser dans l'ombre. Elle se redressa, et finit par les prendre tous les deux dans ses bras, les serrant comme si elle craignait les voir disparaitre.
Parce que oui, Isabela réalisa qu'un monde sans Ashton et Calum serait un monde où elle toucherait le fond sans la possibilité de remonter.
_________________________________________
HEY C'EST QUI QUI UPDATE DEUX SEMAINES SEULEMENT DEPUIS LE DERNIER CHAPITRE.
Yep, that's me.
J'ai commencé à écrire ce chapitre pas très certaine d'apprécier ce que j'en faisais mais en fin de compte, c'est un chapitre que j'apprécie énormément. Sans être rempli véritablement d' "actions" (lol comme si il y avait vraiment de l'action dans mes fanfics), j'ai fini par doucement faire avancer l'histoire et tacler un sujet que je ne retrouve pas souvent dans les fanfics sur ce site : la sexualité. Je ne parle pas de lemon ofc mais d'un perso qui n'arrive pas à se voir comme une personne désirable. Et ça rentre tout à fait dans la logique de Self Love parce que s'aimer, c'est aussi prendre compte qu'on est pas juste bien pour nous-mêmes mais aussi pour les autres. Souvent on n'oublie qu'on a pas besoin de ressembler à un mannequin de lingerie pour donner envie à quelqu'un. Et c'est important pour moi de le rappeler. Vous êtes bien comme vous êtes, ok ? Genre, super hot.
Brefouille, idk si vous êtes beaucoup à lire ma fanfic, encore moins mes NDA à la fin mais si vous le faites, je vous serais reconnaissante de laisser vos ressentis. C'est une histoire qui me tient vraiment à cœur donc ça m'intéresse de savoir ce que vous en pensez. Donc n'hésitez pas !
Et comme d'habitude, je vous remercie de me lire. 💕
Sur ce, au prochain update ! Xx :)