Il se lève brusquement et se dirige vers la sortie.
- Théo ! Tu dois me croire.
- Putain Alyssa, c'est vraiment pas le moment de me raconter ce genre de truc ! Je pensais que tu l'avais compris.
- Non tu ne comprend pas. J'en suis sûr que c'est lui.
- Comment tu peux en être sûre ?
- Il ...
Je me souviens de son regard effrayant qu'il a posé sur moi quand il m'a demander de quitter sa maison.
- Il te ressemblait. Il te ressemblait beaucoup trop pour être quelqu'un d'ordinaire. Il savait qui j'étais et que je faisais partie des Élus. Il s'est mit en colère quand je lui ai dit ton nom. Théo j'en suis sûr que c'est lui.
Théo s'approche alors de moi et ajoute.
- Mon père est mort Alyssa. Il.est.mort.
Ses yeux sont à la fois rouges et brillants. Sa voix est grave et trahit ses émotions.
- Je le pensais aussi. Mais cet homme sait beaucoup trop de chose et te ressemble beaucoup.
- Comment veux-tu que je te crois ?
- Pourquoi te mentirai-je ?
Il baisse le regard puis déclare.
- Pour me faire souffrir.
- Non bien sûr que non. Je ne ferai jamais ça. Je sais ce que c'est de perdre ses parents, je ne pourrais jamais jouer avec ça, même avec toi.
Il hésite et je vois qu'il se pose un milliard de question actuellement.
- Théo, je te jure que c'est la vérité. Je t'en prie fais moi confiance.
- Te faire confiance ?
Il crache ça comme si j'étais la dernière personne en qui il voulait faire confiance. Je sais qu'il ne s'entendra jamais avec moi et que nous nous disputerons tout le temps mais c'est pour lui que je fais ça. Pour une fois que je fais quelque chose pour lui, il doit me croire.
- Théo, je fais ça pour toi. Je ne tirerai aucun plaisir à te faire souffrir ou à te mentir. Repris-je.
- Je la sens pas ton histoire Alyssa.
- Vient avec moi. On retourne le voir et tu verras que je ne t'ai pas mentis.
Il prend le temps de me fixer pendant un instant, peut être est-il en train de voir si je dis la vérité ?
- D'accord. Je vais en parler à Avery.
- Non. M'empressais-je de dire.
- Pourquoi ?
- Cet homme ne voulait pas qu'on sache qu'il vivait là bas. Je pense que moins de personnes sont au courant, plus c'est prudent.
- Emmène-moi le voir alors.
- Quoi ? Maintenant ?
- Oui maintenant.
- Mais je ne connais pas la ville et si jamais je me perdais...
- Je serais là, tu risques rien.
J'hésite puis finit par accepter. Nous nous dirigeons d'abord vers le cimetière et de là, je m'aventure dans la forêt qui se situe juste à l'arrière. Nous marchons pendant ce qui me semble une bonne trentaine de minutes, mais il n'y a aucune trace de la maisonnette.
- Tu étais ici hier soir ? Demande Théo .
- Oui.
- Seule ?
- Oui seule.
Après plusieurs heures de recherche, Théo commence à s'énerver.
- Sérieux, t'es sûre que tu n'as pas inventer toute cette histoire ?
Il se fiche de moi j'espère.
- Mais oui, j'ai que ça à faire.
- Bah clairement, il n'y a rien à faire dans cette putain de ville alors je me pose des questions.
- Pourquoi choisirai-je de t'embêter toi ?
- A toi de me le dire Carter.
- Bon arrête de faire l'idiot Théo et cherche avec moi.
- Mais chercher quoi ! J'ai l'impression de chercher un truc qui n'a jamais existé.
- Tu sais quoi ? Peut être que t'aurais du venir ici avec Avery, il n'y a qu'elle qui puisse gérer ton comportement.
- Ouais t'as peut être raison !
Il n'a pas arrêté de me rappeler à quel point il ne me faisais pas confiance et que j'étais probablement en train de lui mentir. Je m'apprête à faire demi tour quand finalement je tombe sur la maisonnette en bois.
- Théo ! C'est ici ! Criai-je.
Ce dernier accourt et me rejoins puis lorsqu'il découvre que je n'avais pas imaginé cette maison, il se met à reculer.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je ne peux pas.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes là, on vient de la trouver et tu veux fuir !
- Je ne peux pas lui faire face. Et si cet homme était vraiment mon père. Ça fait 10 ans que je ne l'ai pas vue.
- Je te rappelles que moi aussi je n'avais pas vue mes parents depuis 10 ans et puis il y'a quelques minutes tu ne me croyais même pas.
- Non, je ne peux pas.
- Tu ne seras pas seul. Ajoutai-je.
Il me regarde sévèrement puis observe la maisonnette et repose ses yeux sur moi et décide finalement d'avancer. Je le suis sans rien dire, je ne veux pas le brusquer, je sais que c'est un moment important alors j'essaie de trouver les bons mots.
Lorsque nous arrivons devant la porte, je m'apprête à frapper mais Théo me retient la main.
- Attend.
Il ferme les yeux un instant puis il ajoute.
- ok Vas-y.
Je frappe alors une première fois et personne ne répond. Je décide de frapper une nouvelle fois cette fois-ci un peu plus fort et la porte grince et s'ouvre.
L'homme que j'ai découvert hier se retrouve de nouveau en face de moi. Il me regarde en fronçant les sourcils puis lorsqu'il voit que je ne suis pas seul son regard se tend immédiatement.
- Papa ?
L'homme qui se tient devant nous ne laisse aucune expression paraître. C'est assez déstabilisant puisqu'il ne fixe non pas son fils mais moi.
- Je vous avez dit de ne pas revenir. Qu'est-ce que vous foutez ici ! Crache-t-il.
- Je..Commençai-je.
- Tout le monde te croit mort ! Qu'est-ce que toi tu fous ici ! S'énerve Théo.
Il ignore volontairement son fils et répond en me fixant.
- Je n'ai rien à vous dire. Vous devez partir. Maintenant.
La tension est palpable et je me surprend à sursauter lorsque Théo donne un coup avec sa main blessé contre la porte.
- Putain tu vas m'expliquer ce qui se passe !
Il refuse toujours de poser le regard sur son fils et contre tout attente il m'attrape par le bras et me fais entrer, laissant son fils à l'extérieur et claquant la porte derrière moi.
- Lâchez-moi ! Lançai-Je.
- Il ne peut pas être ici. Dit-il d'une voix neutre en me relâchant.
- Pardon ? Vous avez vraiment cru que je reviendrais pas ? c'est votre fils ! Dis-je en insistant.
Il ferme les yeux un instant puis les ouvrent et déclare.
- Vous devez me croire, si je fais ça, c'est pour son bien.
Alors que je m'apprête à répondre j'entends Théo qui se met à tambouriner la porte.
- Si vous pensez qu'il lâchera l'affaire, vous avez tort. Suis-je bête ? Vous le savez déjà. Votre fils a toujours été comme ça.
Un silence se fait entendre mais il est de courte durée puisque une des fenêtres se fracasse. Lorsque je tourne la tête, Théo continue à retirer le verre restants avec ses mains, et finit par rentrer les bras en sang.
Il se dirige vers son père, l'attrape par le col de son pull et le plaque contre le mur.
- Tu es culotté de faire ça ! Je pensais que t'étais mort et tu fais comme si tu me connaissais pas ! Comment je suis sensé réagir putain !!
Il repousse son père contre un des murs et ce dernier grogne de douleur.
- Théo, lâche-le. Dis-je pour calmer le jeu.
- Alors tu vas m'expliquer ce qui se passe et TOUT DE SUITE ! Crie Théo.
- Je n'ai rien à vous dire. Lâche l'homme toujours en évitant le regard de son fils.
Théo finit par propulser son père de l'autre côté de la pièce et ce dernier tombe au sol.
- On y va ! Déclare Théo avant de sortir de la maison.
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