Mythomorphia ~ L'Esprit De La...

LaLeaDesMots tarafından

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Mythomorphia. C'est un pays onirique, où le chaos n'a jamais eu sa place. Shayna, Farid, Edwina et la fratr... Daha Fazla

Et c'est parti !
~1~ Edwina
~2~ Farid
~3~ Cécilia & Josh
~4~ Shayna
~5~
~6~ Edwina
~7~ Farid
~8~ Cécilia
~9~ Shayna
~10~ Edwina
~11~ Farid
~12~ Cécilia
~13~ Shayna
~ 15 ~ Farid
~ 16 ~ Cécilia
~ 17 ~ Shayna
~ 18 ~ Edwina
~ 19 ~ Farid
~20 ~Cécilia
~21 ~ Shayna
~22 ~
~23 ~ Edwina
~24 ~ Farid
~25 ~ Cécilia
~26 ~ Shayna
~27 ~ Edwina
~ 28 ~ Farid
~ 29 ~ Cécilia
~ 30 ~ Shayna
~ 31 ~
~ 32 ~ Edwina
~ 33 ~ Farid
~ 34 ~ Cécilia
~35 ~ Shayna
~ 36 ~ Edwina
Mot de la fin

~ 14 ~ Edwina

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LaLeaDesMots tarafından

Une émotion, qui depuis longtemps avait fui son corps, obstrue sa trachée. La peur de les voir se retourner contre elle. Sa nouvelle famille. Ces adolescents qui ont pris soin d'elle, qui sont dans la même situation hasardeuse qu'elle.

Sa faible voix souffle alors son aveu. Son âme semble s'être échappée de son corps et paraît l'observer narquoisement.

Pourquoi l'as-tu caché, petite ? siffle-t-elle. Tu as peur maintenant, je le vois. Mais c'est entièrement de ta faute.

L'effroi qui tord le visage de Shayna lui retourne l'estomac. Edwina ne voulait pas leur faire de mal. Elle ne faisait qu'exécuter des ordres, qu'elle sait maintenant avoir un sombre dessein. La promesse qu'elle a obtenue en échange se brise ; jamais elle n'obtiendra ce qu'elle voulait. Jamais elle ne pourrait réparer son cœur, recoller ses infimes morceaux, si petits qu'ils en deviennent invisibles. Jamais sa mère ne lui pardonnera. Jamais elle ne reverrait l'amour dans ses yeux verts d'eau, aussi clairs que les siens.

Sa vision se trouble, ses pupilles se noient dans le liquide lacrymal. De grosses larmes roulent sur ses joues rebondies, dont les pommettes rosissent. Elle va tout leur dire.

Tu ne peux pas, petite importune. Tu le sais, crache de nouveau cette voix sifflante dans sa tête.

— Je... suis désolée, pleure-t-elle devant cette assemblée amicale il y a quelques instants.

— Pourquoi ? lâche Shayna.

Ses grands yeux noisettes l'observent, la détaillent, ne comprennent pas. D'ordinaire, Shayna comprend rapidement, mais son cerveau paraît perdu. Et il y a de quoi.

— C'est...

Une douleur sans nom fuse dans sa poitrine. Son cœur se comprime, l'air est expulsé violemment de ses poumons. Un étau étrangement apparu l'étrangle. Ses prunelles se dilatent et obscurcissent ses yeux.

— Edwina ! s'exclame Farid, effrayé.

Aussi rapidement que la souffrance est apparue, elle disparaît. Ses griffes effleurent une dernière fois la gorge de la jeune fille, comme un avertissement. La voix d'Edwina se bloque dans se gorge ; aucun son n'arrive à s'échapper. Elle se bat pourtant avec hargne contre ce pouvoir qui l'empêche de s'exprimer.

— Lui... lâche-t-elle dans un râle.

Son souffle éveille les hypothèses du groupe ;

— Lui ? Le roi ?

— Le Cerf ?

Les exclamations fusent, mais aucune ne convient. Edwina, désespérée, comprend qu'ils ne trouveront pas. Le souffle commence à lui manquer, des poumons la brûlent alors qu'elle tente de parler. Encore et encore.

L'énergie déployée autour d'elle est un mur sur lequel elle s'écrase impitoyablement à chaque tentative. Alors, au lieu d'essayer d'aller tout droit, elle cherche un moyen de le contourner.

Ses yeux verts d'eau mangés par la douleur analyse avidement l'environnement. Ils s'élancent à l'assaut de l'arbre, passent en vitesse sur ses camarades, fouillent le sol. Ils terminent leur danse affolée sur un point au sol. Soudain, ils se figent.

Edwina titube difficilement vers cet objectif. Cécilia vient l'aider.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Edwina, parle ! Que veux-tu ?

La jeune fille secoue la tête et continue sa lente progression sur la terre humide, sous le ciel nocturne. Elle finit par atteindre laborieusement une feuille ocre, qui flamboie à la lueur des flammes. Elle montre fièrement du bout des doigts sa couleur rousse. Sa gorge est toujours obstruée par une force invisible. Ses amis redoublent d'efforts pour comprendre son mal. Edwina, dont la douleur redouble soudain, est prise d'une quinte de toux brutale qui la propulse au sol. Ses paumes frappent durement la terre sèche.

— Le renard ? tente Shayna.

Le visage de la souffrante s'éclaire. Le mal qui l'étreint se libère, comme si le fait de le nommer la guérissait.

— C'est ça ? demande Shayna en confirmation. 

— Oui, souffle Edwina, la respiration erratique.

Le visage de Shayna marque sa stupéfaction. Ses yeux en amande s'écarquillent et ses pommettes perdent de leur couleur.

— Je le savais, maugréé-t-elle.

— Le Renard, tente Edwina, la gorge encore entravée par des liens qui s'allègent. C'est le Renard qui m'a dit qu'il nous fallait trouver le Cerf et tuer... le Prince.

— Tuer le Prince ? S'exclame Farid. Mais qu'est-ce que ça a à voir ?

La jeune fille hausse les épaules, le regard dévoré par la culpabilité. Pourquoi a-t-elle gardé tout ça pour elle ?

— Il m'a dit que le Roi voulait le Cerf pour s'accaparer de ses pouvoirs de guérison.

— Mais pourquoi il t'a dit tout ça ? Lui demande Shayna, les sourcils froncés.

Edwina a noté que les sourcils de la jeune fille se fronçaient régulièrement sur ses interrogations intérieures.

— Je récapitule, commence-t-elle.

— T'aimes bien récapituler, dis donc, ironise Farid d'un sourire amusé.

Son regard ne trompe pas : il est torturé par leur situation, mais tente d'alléger l'atmosphère. Shayna lève un regard surpris vers lui, avant de se rendre compte qu'il n'a pas tort et de hausser les épaules, un sourire amusé aux lèvres.

— Le Roi veut le Cerf. Le Prince ne semble rien savoir de tout ça. Le Renard veut le Prince mort et t'a expliqué ses plans.

— Ca n'a aucun sens ! S'énerve Cécilia.

— Qu'est-ce qu'on peut faire ? Demande Edwina d'une toute petite voix, dont l'esprit enfantin a dû mal à comprendre tous les enjeux, malgré les récapitulatifs clairs de Shayna.

— On n'a pas trop le choix, chuchote-t-elle.

Elle lève une main, poing fermé, devant elle. Son pouce se lève alors qu'elle déclare :

— On ne peut pas retourner au Palais les mains vides.

Son index rejoint son premier doigt :

— On ne peut pas tuer le Prince.

Son majeur se dresse à son tour :

— On ne peut pas ramener l'animal au roi.

— Pourquoi ? S'interroge Farid, les sourcils froncés. On n'en a rien à faire. Je veux rentrer chez moi, en plus.

Le regard de Shayna se durcit et Edwina se rapetisse. Elle connaît ce regard pour l'avoir déjà vu chez sa mère. Il n'annonce jamais rien de bon, comme ces lourds nuages noirs un soir d'été. Elle joue avec ses propres doigts pour évacuer le stress alors que Shayna explose devant un Farid confus :

— On ne peut pas leur donner un animal si doux, alors qu'on sait qu'ils vont le tuer, voire pire ! Ca ne te dérange pas, toi, de te dire que tu serais au milieu d'une machination visant à torturer un pauvre cervidé innocent ?

Le jeune homme esquisse un pas en arrière.

— Mais on n'y est pour rien ! Ce n'est ni notre royaume, ni notre monde, ni notre animal de compagnie. Ce qui est sûr, c'est que c'est notre seul moyen de rentrer chez nous ! Et je ne te laisserai pas le gâcher ! S'énerve-t-il, avant de pivoter et de disparaître furieusement.

— Farid ! appelle Cécilia, vainement.

Les épaules d'Edwina sont courbées vers l'avant, portant avec elle son envie de disparaître. Elle n'est pas à l'aise au milieu de ces coups d'éclats. La fatigue a la vicieuse tendance à décupler la puissance des sons ; les voix de ses compagnons explosent aux tympans d'Edwina, dont le regard se remplit de larmes.

Shayna souffle bruyamment devant la réaction du jeune homme qu'elle n'avait visiblement pas souhaité. Son regard se coule vers l'enfant, qui tente de masquer sa peine. Les yeux chocolat de Shayna se remplissent d'excuses et de détresse devant ce comportement. Elle s'approche d'Edwina.

— Non, non, non, ne pleure pas, Edwina. C'est pas grave, hein ? Je suis pas fâchée contre toi, ni contre Farid, d'ailleurs. D'accord ?

Edwina hoche la tête et renifle.

— Alors pourquoi vous vous criez dessus comme ça ?

— C'est parce qu'on n'est pas d'accord et qu'on ne sait pas comment exprimer nos désaccords sans crier.

— Pourquoi il est parti, alors ? Il est fâché ?

— Non, regarde : je vais aller le voir, okay ? On n'était pas d'accord et il est parti.

Le regard larmoyant d'Edwina commence doucement à s'assécher. Elle renifle timidement avant de bailler. Shayna lui sourit. Elle échange un regard avec Cécilia avant de chuchoter à Edwina :

— Tu n'as qu'à aller dormir, d'accord ? Et demain, Farid et moi on se parlera normalement, tu vas voir.

La petite acquiesce et pivote sur ses talons. Cécilia la guide vers la tente, plus pour s'assurer que tout va bien que du fait qu'elle trouve son chemin : la petite habitation mobile est bien visible, éclairée par les flammes. Edwina souhaite bonne nuit à Cécilia avant de s'endormir.

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