Je fixe les derniers couples restants, attendant une réponse de leur part. J'ai un peu peur qu'ils décident de faire comme les autres et de partir mais de toute façon on ne peut rien faire de plus. L'homme jette un regard à sa femme puis elle prend la parole.
- Nous acceptons votre proposition d'alliance. Pardon de n'avoir pas beaucoup participé au début de la conversation mais nous voulions nous assurer de qui vous étiez.
- Merci. Maintenant je vais vous expliquer plus en détail ce qu'il s'est passé et ce qu'il va se passer.
Sur ces mots je commence à tout leur raconter de A à Z sans oublier le moindre détail. Il nous faut près de deux heures pour discuter stratégie et essayer trouver un moyen pour obtenir des informations sur Thomas et sa meute. Il va falloir qu'on les trouve parce qu'on ne peut se contenter de subir leurs assauts. Les deux couples sont toujours là même si nous avons arrêté de parler de ce sujet difficile pour aller sur quelque chose de plus léger.
Les discussions battent leur plein dans plusieurs côtés de la pièce mais je n'y participe pas. Je réfléchis à comment je pourrais trouver la planque de Thomas. Je suis tellement dans mes pensées que je n'entends pas la jeune femme s'approcher de moi. Si je me souviens bien, elle s'appelle Alex.
- Vous semblez préoccupée Emily. Ne vous en faites pas, avec les deux alliances que vous venez de conclure vous n'avez pas de soucis à vous faire.
- J'ai un mauvais pressentiment, je sens que Thomas n'a pas usé de toutes ses cartes. Je réponds après un petit sursaut. Et vous pouvez me tutoyer.
- De même. Je ne vous ai pas dit mais je suis psychiatre et je dois dire que tu es particulièrement intrigante pour quelqu'un comme moi.
- Pourquoi ? qu'est-ce que tu vois en moi ? Je demande à la fois curieuse et réticente à l'idée qu'elle puisse lire en moi.
- Je ne sais pas, une jeune fille forte d'apparence mais qui porte une cicatrice encore ouverte. A première vue j'aurais dit que c'était à cause du fait que tu es une hybride mais finalement je pense que ça date de ton enfance. Un passé difficile, ou quelque chose comme ça. Elle dit d'un ton doux pour ne pas me brusquer.
- Je vois, tu as sans doute raison. Je pensais être passée au-dessus de mon passé mais visiblement ce n'est pas tout à fait le cas...
- La chose qui m'a un peu surprise tout à l'heure c'est que malgré le fait que Thomas soit ton frère, tu ne sembles pas avoir le moindre remord à vouloir le tuer. J'ai bien compris que vous ne vous connaissez que depuis quelques mois mais ton instinct de louve aurait dû te pousser à vouloir l'aider ou au moins à l'épargner.
- Il s'en est pris à ma meute pour une histoire de vengeance qui ne concerne que nous. Il ne mérite aucune pitié de ma part. C'est aussi sans doute parce que nous ne sommes que demi-frères.
Elle acquiesce et nous continuons de parler de la meute et de nos compagnons respectifs. Elle est gentille même si je sens qu'elle m'analyse à chaque mot que je dis. Ça me met un peu mal à l'aise mais je fais mine de rien même si elle a dû le remarquer. Les quatre Alphas finissent par nous quitter et rentrer sur leurs territoires.
Aaron et moi rentrons chez nous en parlant de nos impressions sur nos nouveaux alliés. Mon âme-sœur semble beaucoup les apprécier. On se met en pyjama puis on va se coucher même si personnellement je ne suis absolument pas fatiguée. Il est pas loin de minuit mais je n'arrive pas à fermer l'œil. Je crois que je ne suis pas la seule puisque Aaron n'arrête pas de bouger et de se retourner dans le lit.
- Que dirais-tu si on allait faire un tour dehors ? Je demande en chuchotant.
- Avec plaisir, il fait beaucoup trop chaud pour pouvoir dormir de toute façon.
Sur ces mots, on sort de la maison sans faire de bruit pour ne pas réveiller les Deltas puis on se transforme pour aller plus vite. On décide de se rendre sur une zone neutre non loin de chez nous pour courir un peu dans l'obscurité de la nuit. Il y a beaucoup de nuages donc notre visibilité est très réduite mais ça ne nous dérange pas particulièrement.
Nous parcourons la forêt au pas de course quand j'entends un bruit sur notre droite. Je pousse Aaron dans un buisson et lui intime de ne pas bouger ni faire de bruit. Il me regarde interrogativement tandis que je scrute les environs en tendant l'oreille. Je crois entendre deux loups qui se rapprochent de nous. Aaron semble les avoir remarqués aussi puisqu'il avance discrètement vers eux. Je le suis, toujours dissimulée par les feuilles et les arrivants ne semblent pas nous avoir repérés.
Nous ne sommes plus qu'à une quinzaine de mètres d'eux, ils ont repris forme humaine sans doute pour discuter. Je regarde leurs auras et leurs natures pour me rendre compte que ce sont de simples Omégas. C'est étrange de les trouver là alors qu'ils appartiennent probablement à une meute. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire au milieu d'une forêt, sur un territoire neutre et surtout en pleine nuit. Ce sont deux hommes, le premier est très grand, je dirais un mètre quatre-vingt-quinze tandis que l'autre est à l'inverse plutôt petit. Aaron et moi ne bougeons plus d'un pouce pour ne pas qu'ils ne nous repèrent.
- Alors, il y a du nouveau ? Demande le grand.
- Ils ont reçu la visite de plusieurs Alphas cet après-midi ils sont partis assez vite donc je pense qu'ils ont refusé de les aider.
" Ils parlent de nous ? " Je demande incrédule.
" J'ai bien peur que oui " Me répond Aaron.
- A combien d'Alphas ils ont fait une proposition ?
- J'en ai vu sortir deux, je suis resté une heure et personne d'autre n'est sorti de chez eux.
- Je vois, je vais communiquer ces informations à l'Alpha. Tenez-vous prêts, l'attaque aura lieu dans trois jours à minuit, alors ne soyez pas en retard.
- Bien, ne nous décevez pas non plus.
Sur ces mots ils se transforment tous les deux et partent dans des directions opposées. Nous attendons qu'ils soient loin pour repartir vers notre territoire. Nous ne parlons pas de tout le trajet, trop absorbés par nos pensées. Ce n'est qu'une fois que nous sommes dans la cuisine qu'Aaron ouvre la bouche pour essayer de comprendre ce que nous venons de voir.
- L'un des deux appartenait à la meute de Thomas, c'est certain. L'autre était sûrement d'une meute alliée à la sienne. L'attaque aura lieu dans trois jours, ça nous laisse peu de temps pour nous préparer.
- C'est vrai. Nous devons trouver une idée et contacter nos alliés pour qu'ils se tiennent prêts.
Nous passons le reste de la nuit à préparer un plan digne de ce nom. Nous sommes tous les deux complètement exténués mais nous avons trouvé une idée qui pourrait potentiellement marcher. C'est dangereux et nous ne sommes pas sûrs de réussir mais nous n'avons pas d'autre plan. Nous avons aussi contacté les Alphas qui viendront demain pour que nous leur expliquions la situation. Je pense qu'ils vont désapprouver notre plan mais nous saurons les convaincre d'une manière ou d'une autre.
Nous allons nous coucher en espérant que la nuit nous porte conseil. Je fais plusieurs cauchemars, ce qui ne me repose absolument pas et me donne une tête affreuse au moment de me lever. Je croise un des Deltas en allant dans la cuisine et à son regard je comprends que je dois vraiment avoir mauvaise mine.
Plus tard dans la matinée, à dix heures, nos alliés arrivent et nous leurs expliquons notre découverte de cette nuit ainsi que notre plan. Ils sont tous étonnés par nos révélations et s'en suit un débat animé pour savoir quoi faire.
- Ils nous ont espionnés, je n'en reviens pas. Comment ont-ils pu venir jusqu'ici sans que personne ne les ait vus. Demande Alex.
- Je ne sais pas mais dans un sens ça nous arrange. Ils pensent avoir une longueur d'avance sur nous alors que c'est nous qui avons le plus d'informations. Ça va jouer en notre faveur. Répond Aaron.
- C'est vrai, mais ne faut pas qu'ils se doutent de ce que vous avez entendu.
La conversation continue ainsi pendant plus de deux heures qui me paraissent interminables. J'ai sommeil et je ne suis pas assez concentrée sur ce qu'il se passe. Quand nous sommes d'accord sur la stratégie à suivre, la "réunion" se termine enfin. Je rentre chez nous et fais une sieste d'une heure sur le canapé mais ça ne suffit pas à me détendre. J'ai peur que notre plan échoue, que quelqu'un soit mortellement blessé ou simplement que rien ne se passe comme prévu. Aaron arrive dans le salon et me lance un regard doux pour me soutenir puisqu'il ne peut pas faire grand-chose d'autre.
- Tu devrais aller courir ou te défouler quelque part, ça te ferait du bien.
- Tu as sans doute raison... Je réponds en me levant et en sortant de la maison pour me diriger vers la salle de boxe.
Une fois là-bas, je vais directement dans la salle d'entraînement pour frapper un sac de sable. J'évacue toute ma colère, mon stress, mon appréhension et tous les sentiments négatifs qui m'assaillent. Je suis concentrée, tellement que je ne me rends compte que mes poings saignent que quand deux personnes me tirent en arrière. Je me retourne et tombe sur Athéna et Silver qui me regardent avec inquiétude.
- Calme toi, tout va bien. Me dit doucement la jeune femme.
Je ne sais plus quoi faire. Toute la pression que j'ai accumulée ces derniers jours ressort et je ne peux que m'écrouler au sol mes jambes ne me portant plus. Ils me prennent délicatement dans leurs bras et me consolent comme ils le peuvent.
- Ne pleure plus, ça va aller. Me dit Silver en me frottant le dos.
Je pose une main sur ma joue et constate qu'elle est mouillée de larmes. Je ne m'en étais même pas rendue compte. Je pleure toute ma frustration et ma colère dans leurs bras pendant plusieurs longues minutes avant de parvenir à me calmer. Ils s'écartent de moi et me regardent en souriant tristement. Je les remercie et me relève avec peine.
- Tu es sûre que ça ira ?
- Oui merci et pardon de vous embêter avec mes problèmes.
- C'est normal ne t'en fais pas. Tu as besoin de te défouler alors pourquoi ne pas m'affronter ? Propose Athéna.
J'accepte et nous montons sur le ring prêtes à en découdre. Le combat est lancé par Silver qui fait office d'arbitre. Je me prends beaucoup de coups au début. Elle n'y va pas de main morte et je peine à rester debout. Je me défends du mieux que je peux mais elle est rapide et forte. Je finis par tomber mais elle ne vient pas me finir et attend patiemment que je me relève. Je me rends alors compte de ma faiblesse. Je suis pathétique à gésir par terre alors qu'elle a à peine une égratignure. J'aurais pu abandonner mais au lieu de ça, je perds toute notion du temps et ne vois que mon adversaire. Je me place en position de combat et mon regard se fait déterminé. Etre faible n'est pas une tare mais le rester si, alors je donnerai tout pour obtenir la victoire. Athéna sent ma soudaine détermination et se place aussi en position de combat. Rien ne compte autour de nous sauf le combat qui va se dérouler.
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Chapitre 69 terminé ! Je m'excuse pour ce retard mais avec le bac de français je n'ai pas eu le temps d'écrire. J'espère que ce chapitre vous a plu et à la semaine prochaine pour la suite !
Bisous <3 <3