Tout est allé si vite que je ne parviens toujours pas à réaliser que nous sommes ici à la maison de la plage. Il a suffit d'une discussion dans le jardin, au clair de lune, pendant que nos familles fêtaient le nouvel an à l'intérieur pour que notre plan soit mit en place. Ces quelques mois de silence n'avait pas effacé nos sentiments si profonds, je m'en rend compte maintenant. Nous nous étions retrouvés dehors par le plus grand des hasards et l'aisance qui s'était créée cet été avait refait surface immédiatement comme si nous ne nous étions jamais quittés. Quelques mots entre nous avait suffi à raviver la flamme qui, au fond, ne nous avait jamais quitté. Nous ne nous étions pas embrassé, il n'y avait même pas eu d'étreinte. Simplement quelques mots et puis cette phrase qui ne cesse de tourner à présent dans ma tête. « Suis-moi. Retournons où tout a commencé. Seulement quelques jours, c'est tout ce que je demande ». Ses yeux implorants n'ont pas au besoin de me convaincre puisque je l'étais déjà dès le début de sa phrase. Je l'aurais suivi n'importe où pourvu qu'il reste avec moi encore un peu, j'en avais terriblement besoin.
Nous sommes ensuite rentrés à l'intérieur comme si de rien était et avons passé la soirée à faire semblant. Puis, à l'aube, je l'ai rejoins dans sa voiture où il m'attendait patiemment. Mon sac sur le dos, je suis montée à l'intérieur et nous sommes partis tandis que tout le monde dormait encore. Je n'ai laissé qu'un mot pour Allison en lui demandant de ne pas s'inquiéter, que je l'appellerai dès que possible pour tout lui expliquer.
Il nous a fallu plusieurs jours avant d'atteindre la villa que nous avions l'impression de n'avoir jamais quitté. Il y faisait moins chaud que cet été mais nous nous y sommes aussitôt senti bien, comme si nous étions enfin rentrer chez nous après un long voyage. Laissant nos sacs dans l'entrée, nous avions immédiatement couru vers la plage pour nous jeter à corps perdu dans la mer tiède de l'hiver. J'aurais pu rester là à faire la planche au côté de lui pendant des heures mais nous avions fini par rentrer pour nous réchauffer. Nous n'avions pas beaucoup parlé depuis que nous étions arrivés, nous ne nous étions même pas embrassés. Je n'avais pas senti le goût de ses lèvres depuis des mois et je n'attendais que ça. J'aurais pu mourir à l'instant juste pour avoir le bonheur de sentir sa bouche sur la mienne une ultime fois.
Après avoir rangé nos quelques affaires, mangé un morceau et prit une douche, nous nous sommes assis sur les marches de la terrasse. Ces mêmes marches où nous nous étions avoués être amoureux l'un de l'autre. Le soleil amorçait sa descente vers l'horizon lorsque Jared s'était tourné vers moi.
-Je t'aime encore.
Et ces mots avaient suffi à me décider quant à la suite des événements. J'avais écrasé mes lèvres contre les siennes, aspirant toute distance qui aurait pu se mettre entre nous. Je ne voulais plus jamais être séparée de lui et j'étais bien décidé à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour suivre mon envie.
Je me suis alors écartée de lui pour plonger mon regard dans le sien. Je savais qu'il me comprenait et mon estomac s'en serrait d'avantage. Je lui appartenais encore, même après tout ce temps loin de lui.
Les mots sont alors sorti tout naturellement de ma bouche.
-Je t'aime encore.