La Décadence des Flamants - T...

By miss-red-in-hell

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TOME 5 DE LA DÉCADENCE DES FLAMANTS // Résumés des tomes précédents disponibles au début ... More

Résumé des tomes précédents
| PARTIE 1 |
Chapitre 1 : Le retour
Chapitre 2 : Le respect | TW
Chapitre 3 : Les doutes | TW
Chapitre 4 : On est tous à la recherche de quelque chose
Chapitre 5 : L'illusion de l'argent | tw
Chapitre 6 : Jouons ensemble
Chapitre 7 : Le retour à la réalité
| PARTIE 2 |
Chapitre 1 : Le temps passe
Chapitre 2 : Oiseaux rebelles
Chapitre 3 : Les nuisibles sont partout | tw
Chapitre 4 : Les jeux sont faits
Chapitre 5 : Chacun sa hiérarchie | tw
Chapitre 6 : Le poids de la réalité
Chapitre 7 : Erreurs | tw
Chapitre 8 : Un autre jour | tw
Chapitre 9 : Bienvenue dans la famille | tw
Chapitre 10 : Clair obscur | tw
Chapitre 11 : Impuissance | tw
Chapitre 12 : Lié
Chapitre 13 : Écoulement | tw
Chapitre 14 : Dans l'attente | tw
Chapitre 15 : Mort de l'intérieur | tw
Chapitre 16 : Le soi-disant calme
Chapitre 17 : Les liens sont toujours là
Chapitre 19 : De nouveau dans la merde
Chapitre 20 : Nous souffrons
Chapitre 21 : On en apprend tous les jours | tw
Chapitre 22 : Perdus dans les ténèbres
Chapitre 23 : Un pas en avant
Chapitre 24 : Pertes
Chapitre 25 : Qu'une question de temps
Chapitre 26 : Ce dont nous avons besoin | Partie 1
Chapitre 26 : Ce dont nous avons besoin | Partie 2
Le tome 6 est en ligne ! o/

Chapitre 18 : Un bordel sans fin

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By miss-red-in-hell

– Cole –

Je fermai lentement la porte derrière moi, mais je ne pouvais pas repousser ce moment davantage. Je n'avais pas le choix, je devais l'affronter coûte que coûte et prétendre qu'absolument rien ne s'était passé.

En m'asseyant devant elle, je lui adressai un sourire qu'elle me rendit immédiatement et j'allumai par la même occasion une cigarette. Que ça pue la clope n'avait rien de professionnel, mais peu importe...

— Ça va ? s'inquiéta-t-elle. Tu as l'air assez tendu...

— Juste le travail... Assez épuisant en ce moment, mais rien de grave.

— Tu ne devrais pas fumer dans ton bureau, lança-t-elle d'un ton plutôt réprobateur.

— Tu as un problème avec la clope maintenant ? m'étonnai-je.

Paris n'avait jamais touché à la moindre cigarette de sa vie, même pas pour essayer alors que je lui avais proposé plusieurs fois. Cependant, elle n'avait jamais montré le quelconque dégoût ou la quelconque gêne. Elle n'avait pas non plus essayé de me faire arrêter comme certains avaient pu tenter de le faire. Au contraire, Paris s'en fichait, même si elle s'amusait parfois à me dire que je ferais moins le malin lorsque ça me causerait un cancer.

— En fait, je dois te parler de quelque chose d'assez important pour moi, annonça-t-elle d'un air grave.

C'était bien la première fois que Paris prenait ce ton-là avec moi, quelque chose devait vraiment lui avoir miné le moral pour qu'elle en arrive là.

J'éteignis ma cigarette du bout des doigts, préférant la continuer tout à l'heure, et me penchai vers elle, les coudes sur mon bureau, lui donnant toute mon attention, peu importe de quoi il s'agissait.

Elle baissa sa tête pour éviter mon regard et tritura ses doigts. Sa bouche s'entrouvrait mais aucun son n'en sortit. Elle hésitait vraiment à m'en parler et je ne savais pas vraiment comment réagir. Ce n'était pas son genre de se comporter ainsi, ce pourquoi je me préparais mentalement à quelque chose d'assez perturbant et peu plaisant.

— J'aurais dû t'en parler il y a quelques années... Je n'ai pas saisi l'occasion sur le coup, et puis j'ai préféré ne rien dire. Mais je préfère être honnête avec toi, on a toujours été honnête entre nous alors...

Sa voix s'éteignit et elle releva sa tête. Elle cherchait ses mots, butait presque sur chacun d'entre eux. Je n'avais toujours pas la moindre idée de ce qu'elle voulait me dire, mais je ne pus m'empêcher de sortir une connerie :

— Tu es amoureuse de moi c'est ça ?

— Mais non abruti ! s'écria-t-elle, laissant apparaître enfin un sourire. Ce que tu peux être con des fois !

— Tu peux continuer, je voulais m'assurer que ce n'était pas grave.

Elle secoua la tête en levant les yeux au ciel. Je savais très bien que Paris ne ressentait pas le quelconque sentiment amoureux pour moi et n'en ressentirait jamais. Ça n'avait absolument rien à voir avec une putain d'histoire de friendzone, juste que nous n'étions pas compatibles en tant que couple. Même en tant qu'amis nous étions à la limite de la compatibilité, c'était pour dire...

— Dis-moi Paris, qu'est-ce qui te fout dans un tel état ? m'enquis-je, ne supportant pas de la voir ainsi. Je peux comprendre.

— Il y a quelques années, tu n'aurais pas compris justement.

— Bon, arrête de tourner autour du pot et dis-moi clairement, insistai-je en prenant le ton le plus rassurant que je pouvais. Enfin, si tu as envie de me le dire...

Elle prit une longue inspiration puis se lança alors, bien qu'hésitante :

— Je t'ai dit que je préférais l'adoption, que c'était moins égoïste... mais ce ne sont que des excuses. En fait, je n'ai pas vraiment d'autres choix... je suis stérile.

Elle ne dit rien de plus et je restai muet et circonspect face à ces révélations tout en ignorant comment je devais réellement agir.

— Et... ça fait combien de temps que tu le sais ? demandai-je d'une voix tremblante pour briser le court silence qui s'était installé.

— Je l'ai appris un peu avant mon départ pour New York, avoua-t-elle, presque honteuse.

À cette époque, elle m'avait dit vouloir partir parce qu'elle avait besoin de découvrir de nouveaux horizons et qu'elle ne supportait plus la vie à San Francisco. Finalement, je me rendais compte quelle était sûrement la réelle raison de son départ.

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? m'enquis-je, assez désemparé.

— Je voulais te le dire... mais à chaque fois, ce n'était pas le moment. Et puis, je ne voulais pas t'emmerder avec ça. Ce n'était pas si grave que ça...

— Pourtant, ça l'est pour toi, rétorquai-je.

— Quand j'aurais pu te le dire, tu n'aurais pas compris... Tu t'en fichais d'avoir des gosses.

— Je me fichais aussi d'aller bien, ce n'est pas une raison quand même, la contredis-je peut-être un peu trop fermement. J'aurais pu essayer de comprendre... Et comment oses-tu penser que tu m'emmerdes ?

Nous avions beau nous dire que nous ne devrions pas garder le moindre secret, mais à chaque fois, l'un de nous mentait et se taisait, pensant que c'était ce qui était mieux à faire. D'habitude, j'étais celui qui trahissait ce pacte. Aujourd'hui, c'était Paris, sauf qu'elle avait davantage de remords que je ne pourrais jamais ressentir.

— Paris, je ne veux plus jamais que tu me mentes et que tu gardes quelque chose d'aussi lourd pour toi, même si tu penses que je ne pourrais pas comprendre... ce qui était certes plutôt vrai pour ça... mais maintenant, les choses sont différentes.

Nous nous échangeâmes un sourire comme si quelques phrases avaient été suffisantes pour arranger la situation.

— Promis, je ne te cacherai plus rien, lança-t-elle avec enthousiasme. Et je veux que ce soit pareil de ton cas ! Parce que c'est bien sympa de faire la morale, mais t'es pas mieux dans le genre !

Elle me pointait du doigt et pendant un bref instant, je me rappelai que j'étais en train de lui mentir. Je tentai de garder ce stupide sourire sur mon visage pour continuer de prétendre qu'il ne passait rien de bien grave.

— D'accord, je te dirai tout aussi de mon côté, mentis-je.

Elle baissa son doigt, mais son regard n'avait pas changé, il était toujours aussi perçant, comme si elle savait quelque chose et attendait que je le dise de moi-même. Avait-elle vraiment compris ou ne faisait-elle que bluffer comme elle le faisait si souvent ? D'habitude, je pouvais facilement déduire s'il s'agissait de bluff ou non, sauf cette fois-ci.

Elle se leva et prit appui sur le dossier de la chaise pour se pencher vers moi.

— Tu te rappelles quand on était allé dans un bar et que tu avais fini en pleurs en disant que tu ne finirais jamais en couple avec des enfants parce que c'était impossible pour quelqu'un comme toi ?

— À l'évidence, j'avais sûrement bu, plaisantai-je.

— Oui, tu avais bu... mais c'était quand même sincère, tu y pensais vraiment. Et donc, ce soir-là, j'ai été incapable de dire ce que j'avais sur le cœur... parce que oui, c'était à ce moment-là que je voulais te parler de ma stérilité...

— Je suis désolé, murmurai-je.

— Non, ne t'excuse surtout pas. J'ai été contente que tu te confies ainsi... même si c'était sous le coup de l'alcool.

— Peut-être... mais tu n'as pas pu dire ce que tu voulais...

— Ce n'est pas grave. Si ça trouve, je n'en aurais même pas parlé même si tu avais fermé ta gueule.

Elle laissa échapper un petit rire que je rejoignis, puis son regard se durcit, comme si elle s'attendait à ce que je lui révèle quelque chose. Assez anxieux, je m'agrippai aux rebords de la table.

— Ça va ? Tu as l'air vraiment tendu... Tu devrais te reposer.

— Je te l'ai dit... Le travail.

Elle ne semblait pas vraiment convaincue par ma réponse et elle devait sûrement savoir quelque chose pour être aussi insistante. Je lui adressai un sourire comme pour masquer les apparences. Ça sembla lui persuader de penser qu'il était enfin temps de partir.

— En tout cas, si jamais ça ne va pas ou que tu as besoin de parler, n'hésite pas. Je ne suis pas là pour te juger.

— D'accord, rétorquai-je d'une voix légèrement plus aiguë.

Elle ne dit rien ni ne posa la moindre question puis partit. Dès son départ, je soupirai longuement et finis ma clope. Mais je n'avais pas besoin que d'une clope, j'avais besoin de plus, un verre de n'importe quel alcool, ce qui n'était vraiment pas une bonne idée.

Une fois ma cigarette finie, je rejoignis le coin café pour m'en faire un en espérant que ça atténue l'envie. Comme toujours, quelqu'un s'approcha de moi pour me dire à quel point j'avais été courageux et qu'il m'admirait alors que quelques jours auparavant à peine, il me méprisait. Et comme toujours, je répondais la même chose :

— Ce n'est rien, j'ai fait ce que j'avais à faire... N'importe qui l'aurait fait.

Pourtant, l'admiration restait et d'autres compliments toujours aussi étranges s'en suivaient. Je hochai la tête à chacune de ses phrases tandis que je me contentai de cet infect café qui me donnait la gerbe.

Je mis alors rapidement fin à cette discussion en prétextant avoir une réunion et m'éclipsai. Lisa m'intercepta dans les couloirs pour s'assurer que tout allait bien, mais elle ne se laissa pas duper par mon mensonge. Elle n'insista pas pour en apprendre davantage et me laissa continuer mon chemin. En réalité, je comptais juste aller aux toilettes pour rendre cet affreux café qui m'était resté au travers de la gorge. Dès que Lisa me laissa enfin seul face à moi-même, c'était ce que je fis, et de nouveau, j'avais l'impression que ma vie était encore un bordel sans fin...


------------------

Hey !

J'espère que vous allez bien ! ^^

(Désolée pour la torture, je devrais vraiment me cacher des fois XD)

Sinon, juste pour mettre ça au clair, j'ai changé tous les titres de la saga Décadence. Certes, j'aimais bien Décadence comme titre, mais j'avais besoin de quelque chose de plus unique et qui pourrait mieux se relier avec mes autres histoires. En tout cas, ça ne change absolument rien au contenu <3

Et sur ce, bon Halloween (et bonnes vacances à ceux qui en ont) :D

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