Cette vie et celle d'après...

By RomyMancini

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Cette histoire est le tome 2 de « cette nuit et celle d'après », il est conseillé de lire le tome 1, mais pa... More

Partie 1- Prologue
Chapitre 1- (1-2) ça va swinguer !
Chapitre 1 (2-2) - Ça va swinguer !
Chapitre 2 - Lala pour les intimes...
Chapitre 3 - So peaceful
Chapitre 4 - Double flèche
Chapitre 5 - In extremis...
Chapitre 7 - Le fils presque parfait
Chapitre 8 - Tragique miracle
Chapitre 9 - Force de vie
Chapitre 10 - (1-2) Trêve nocturne
Chapitre 10- (2-2) Trêve nocturne
chapitre 11 : (1-2) Des amis qui vous veulent du bien
chapitre 11 : (2-2) Des amis qui vous veulent du bien
Chapitre 12 (1-2) : "Ce n'est pas la destination mais la route qui compte"
Chapitre 12 (2-2) : "Ce n'est pas la destination mais la route qui compte"
Chapitre 13 (1-2) : "J'étais ton père"
Chapitre 13 (2-2) : "J'étais ton père"
Chapitre 14: (1-2) Parenthèse enchantée
Merci et ptite pub...
Chapitre 14 (2-2) : Parenthèse enchantée
Chapitre 15 (1-2): Rencontre du troisième type...
Chapitre 15 (2-2): Rencontre du troisième type...
Chapitre 16 (1-2): La vie est belle
Actualité 2023 !
Chapitre 16 (2-2) La vie est belle
Chapitre 17 (1-2) Apprendre à danser sous la pluie
Chap 17 (2-2) Apprendre à danser sous la pluie
Chap 18 (1-2): Après la pluie, la tempête...
Chap 18 (2-2) Après la pluie, la tempête...
Chap 19: Comme un air de déjà-vu

Chapitre 6 - Déjeuner sur l'herbe...

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By RomyMancini


L'amour et l'amitié sont des tentatives pour élargir le cercle, et retrouver l'unité perdue.
Citation amérindienne ; La sagesse amérindienne (1837)

Lila

J'avais beau prier, je dirai même que là c'était implorer, midi approcha à grands pas et après avoir souhaité un bon déjeuner à mon collègue préféré, l'apparition, loin d'être divine, arriva.

Jayden se tenait devant la porte de la boutique. Il portait déjà sa tenue de golfeur élégante et décontractée, avec un polo et un short blanc. Je ne pus toutefois me retenir de sourire en voyant son haut avec les finitions jaunes présentes sur ses flancs, le col et l'extrémité des manches courtes, mais surtout la magnifique casquette assortie. Le blanc lui allait très bien, chose qu'il m'était impossible de lui avouer à lui, bien évidemment.

– Génial, on dirait un petit poussin tombé du nid.

Les hostilités étaient lancées.

– J'ai le gant jaune aussi, mais je te les montrerai plus tard, ajouta-t-il, en soulevant les deux sachets de nourriture qu'il avait dans les mains.

Bon, de toute façon, je voulais aller manger sur le terrain de golf. Je m'étais préparé ma petite spécialité : pain de mie toasté, mayonnaise, tomate, salade, bacon grillé, le tout coupé pour former deux triangles et le petit pique en bois qui va avec. Si je ne le présentais pas comme cela, ma sœur ne voulait pas les manger. Il me sortit de mes rêveries culinaires.

– Au menu du jour, des Butte Cornish Pastries, accompagnés d'une salade composée et en dessert des Montana Whoppers, jubila-t-il.

Dans l'entourage lourdingue, je voudrais l'amie Stacy. Non, parce qu'à part être médium, ce qui était loin d'être son cas, vu son air satisfait, il était plutôt bien renseigné sur mes plats préférés. Il faisait même un sans-faute.

– Mouai, une tourte et un cookie, tu aurais pu faire mieux, minimisai-je.

Son sourire comblé suivit mon pas décidé. J'avais récupéré ma petite glacière et me dirigeai vers la petite voiturette. Avec un peu de chance, il pourrait se prendre les pieds dans le tapis d'entrée, se tordre la cheville et ne l'ayant pas vu, je pourrai continuer mon petit chemin tranquille.

Manque de bol, il était toujours là quand je pris le volant. Il déposa à l'arrière, ces délicieux mets, j'avais reconnu sur le sac le nom de la meilleure enseigne de la ville. Et le comble de tout, il ne parla pas. Maddox m'avait autorisé à aller sur le parcours et nous roulons dans un calme presque agréable. Non, sérieusement quand il se taisait, je me sentais presque à l'aise à ses côtés. En tout cas, mon corps n'émettait plus tous ces signes d'alerte à l'intrus.

– Tu es malade ? demandai-je enfin. Si oui, préviens-moi de suite, je n'ai pas envie de jouer au garde malade.

– Je vais parfaitement bien, merci de t'inquiéter pour moi.

Je ne relevai même pas. Silencieux, mais toujours alerte.

– Tu ne demandes même pas où l'on va ?

– Non, contrairement à d'autres, j'adore l'inconnu. Donc, je me laisse surprendre.

– Arrête ça de suite, je ne suis pas là pour te surprendre, j'avais prévu de manger au dernier trou du parcours, seule ! Si tu n'avais pas tapé l'incruste, soufflai-je.

C'était donc cela le truc, nous étions totalement différents. J'étais du genre à détester les surprises, l'inconnu. Je voulais savoir. C'était vital pour mon équilibre psychologique. Par exemple, je passai tous les Noël à traquer mes parents pour savoir ce qu'ils allaient m'acheter. Ou comme mon père, je n'étais pas une grande bavarde, mais pendant un film, je pouvais passer deux heures à poser des quantités de questions, de suppositions en tous genres.

À force, si la personne connaissait le film, elle finissait par craquer ou si elle n'en savait pas plus que moi, elle craquait aussi, mais autrement... Comme Stacy qui ne voulait plus aller au cinéma avec moi. Parker lui devait s'en accommoder, pourquoi ? Allez savoir ! C'était le grand mystère Parker ! En plus, je ne supportais pas les papouilles, même si pour la majorité des couples une salle obscure était assez propice à ces marques d'affection.

– Tu aurais pu refuser, susurra-t-il, le sourire aux lèvres.

– Ah! Parce que j'avais le choix, si oui, je te laisse là, maugréai-je.

– On a toujours le choix, Lila. Et tu as choisi d'accepter.

– Il faut que l'on parle de toute façon, autant le faire le plus tôt possible, me justifiai-je, en arrêtant la voiture sur la petite route qui nous mènerait sous le magnifique arbre que j'avais vu le jour d'avant.

– Déjà ? On en est déjà au : « faut qu'on parle ? ». On n'a rien commencé ou sinon je n'étais pas là. Je proteste ! Je souhaite tout reprendre du début.

Je venais de me rendre compte de la porter de mes mots. Il fallait vraiment que je fasse gaffe, bordel ! Il n'en loupait pas une. Autant les mecs en général n'écoutaient rien, autant lui, il retenait tout. J'étais quand même prise par l'envie d'en finir, mais mon estomac lui, me suppliait d'entendre un peu. On s'installa à même la pelouse, à l'ombre des grandes branches. La vue était grandiose et il n'allait pas gâcher mon repas.

La scène était presque drôle, comme dans la peinture de Manet, une petite rivière parcourrait le terrain de golf et le point d'eau se trouvait derrière nous. Et contrairement à cette magnifique œuvre, j'étais habillée.

– Tu en veux, proposai-je, en lui tenant un triangle de mon sandwich.

Je ne voulais rien lui devoir... C'était toutefois dur de rivaliser avec ce qu'il avait apporté, mais en général ma petite préparation faisait son effet.

– C'est à quoi ? demanda-t-il, tout curieux.

– Je croyais que tu aimais les surprises ?

Ok, elle était facile.

– Si je trouve tous les aliments, j'ai droit à quoi ? me taquina-t-il.

– À strictement rien ! C'est du pain, de la tomate, de la salade et du bacon ! N'exagère pas.

Il avala une énorme bouchée en me faisant un clin d'œil. J'étais tombée dans le panneau. Il avait eu les informations qu'il voulait. Je capitulai, le temps de savourer mon Butte Cornish Pastries. Quoi ? Ils étaient posés là, autant en profiter. Les pommes de terre, le bœuf, les oignons étaient succulents.

– Tu connais quand même l'histoire du Butte Cornish Pastries, les épouses des mineurs leur préparaient ce plat pratique et complet, que l'on pouvait amener sans en mettre partout, continua-t-il.

– Je sais, monsieur Je sais tout ! bougonnai-je.

Je venais du Montana quand même. Il pensait vraiment m'apprendre quelque chose là !

– Non, parce qu'en fait, tu en as là, dit-il, en montrant un morceau de pomme de terre sur ma cuisse. J'étais assise en tailleur. Et encore là.

Effectivement, j'avais également un bout de carotte sur l'autre jambe.

– Tu as de la mayonnaise sur le coin de la lèvre depuis un sacré moment, mais je suis assez poli pour ne pas te le faire remarquer.

– Oh, moi qui pensais que tu me reluquais, plaisanta-t-il, en passant sa langue au coin de sa bouche.

Je le regardai à présent dans les yeux, et malgré son regard troublant, je remarquai que le peu de fois où l'on s'était vu, nous avions tendance à nous regarder un long moment. Merde, pourquoi je soulignais ce détail insignifiant.

– C'est super-bon, ton truc, c'est simple, mais délicieux !

– Chaque fois que l'on sort balader, ma sœur demande ces sandwichs. Ils ne sont pas super pratique à manger, je te l'accorde. Et merci pour ça, en profitai-je. Je secouai ma tourte et fis encore tomber quelques aliments.

– Tu fais donc partie des personnes qui parlent de bouffe, en mangeant. C'est très français, tu plairais à... il s'arrêta net.

– Bah alors, monsieur je dis tout ce que je pense. En tout cas, moi, j'apprends des choses sur toi de manière loyale. Toi, tu soutires des informations contre mon gré.

Cela faisait partie des choses que je voulais lui dire. Entre autres...

– Raclette et macarons. Il réfléchit un instant, comme si la suite était de la plus haute importance. Au citron, mais les autres aussi, j'adore. La tarte tatin aussi, et le gratin dauphinois. Bon, je crois que je n'ai pas de plats préférés en fait...

Il passa un long moment à m'expliquer les spécialités européennes et surtout françaises qu'ils venaient de me citer. Je ne connaissais pas du tout et franchement cela faisait envie.

Je ne voulais pas lui donner satisfaction en lui demandant comment il connaissait tous ces plats et pourquoi avait-il voyagé en Europe ? Mais cela me brûlait les lèvres. Nous étions en train de parler de la fameuse histoire de la tarte tatin et il n'était pas peu fier de m'avoir fait sourire aux nombreuses anecdotes concernant son invention. Ma préférée était quand même celle où la sœur Tatin avait fait tomber sa tarte aux pommes, ce qui créa ce fameux plat. Comme quoi, la vie tient à pas grand-chose.

– Tu as l'air en admiration, si tu veux, je te prépare une tarte tatin ce soir.

Ok, Jayden Bennett bien tenté.

– Justement, avant d'y aller, je vais bientôt reprendre, avec toi en plus, précisai-je. Je souhaite que l'on se voit...

Je restai un instant sans pouvoir poursuivre, me rendant compte de mon erreur. Je vous laisse imaginer par vous-même le sourire jubilatoire de mon interlocuteur, pendant que j'essayais de reprendre mes esprits qui me faisaient faux bons au mauvais moment.

– Tu as très bien compris Jayden ! Je ne souhaite plus que l'on se voit !

Il réfléchit un instant, toujours avec son petit rictus narquois sur les lèvres. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même.

– C'est d'accord.

Je restai abasourdi. Il abandonnait si facilement ? Monsieur la sangsue ? Voyant mon air ahuri, il poursuivit.

– Donc, on dîne ensemble ce soir.

– Jayden, ma langue a fourchée, je me suis trompée.

– Pas de soucis, mais entre toi qui ne souhaites plus me voir et ton inconscient, je choisis d'écouter ce dernier.

– Mon inconscient pense ce qu'il veut ! Je te dis que je n'ai pas envie de te revoir. Et en plus je suis en couple.

Béni soit Parker.

Moi aussi, répondit-il.

Je ne savais plus que dire. Il avait une copine sérieusement ? Bref, je m'en fichais après tout, il pouvait en avoir dix s'il voulait.

– Non, je déconne, mais j'ai adoré ta réaction. Tes yeux parlent toujours pour toi, Lala. Et, je sais que tu as un copain, Parker...

J'avais l'impression d'être dans le film The Truman Show. Ma vie était une téléréalité, tout le monde était informé du moindre détail de ma vie malgré moi. J'étais à la limite de me tourner pour chercher les caméras.

Il se leva, ramassa les restes et me tendit la main pour m'aider à me relever. Au point où j'en étais. J'acceptai.

– C'est si compliqué pour toi d'avoir un ami en plus ?

Je me figeai. Il tapait en plein dans le mille et je sentis qu'il n'avait pas la réponse à cette question. Personne ne lui avait parlé de Chayton.

– J'ai déjà un meilleur ami, soufflai-je.

– Un meilleur ami ? Je ne crois pas en l'amitié homme/femme, il y en a forcément un des deux qui espèrent autre chose.

– C'est puéril comme manière de penser.

– Non, réaliste.

– En plus, tu n'es pas cohérent, tu viens de dire que tu veux que l'on soit ami.

Il sourit. Ce mec était déconcertant. Je perdais mon temps, et vu la tournure que la conversation était en train de prendre, j'allais me retrouver à dire des choses sur ma vie privée qui ne le regardait pas.

– La discussion est close, tu veux faire ta partie de golf ou pas, éludai-je.

– Tu vois, de toute manière que tu le souhaites ou pas. C'est déjà trop tard.

Il n'avait pas tort, j'allais le croiser tout l'été, il fallait que je me fasse une raison. Je me dirigeai jusqu'à la voiturette, sans dire un mot, bien consciente qu'il avait gagné une bataille, mais pas la guerre. Et à cet instant, je me souvenais qu'une partie de golf durait maximum quatre heures trente. Au plus profond de mon être, j'espérai vraiment qu'il soit doué...


Allez, je publie le chapitre 6, mais finalement, il y aura deux parties. Avec la rentrée, j'ai quand même trouvé un soir pour écrire la suite ;) ! Je ne sais malheureusement pas quand j'écrirai la partie deux, surement dimanche prochain... Je prendrai le temps de relire aussi, n'hésitez pas à commenter ! Merci bcp ;) A bientot !

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