Après quelques minutes de marche nous sommes devant le hangar à véhicules. Il se retourne et me fixe un instant, un sourire flottant sur ses lèvres.
- Je te le répète mais, là-bas ce sera différent. C'est un tout autre niveau que ce que tu as pu connaître. Je sais que tu ne rebrousseras pas chemin alors Je vais juste te dire de faire attention à toi. Ils ne te tueront pas mais tu pourrais avoir des séquelles.
- Ne t'inquiète pas je ne risque pas grand-chose. Je réponds avec un sourire énigmatique.
Il avance et entre dans le hangar. Je le suis, très surprise par notre destination. Je m'attendais à ce que nous allions autre part et pas à ce que nous allions dans le hangar. Le bâtiment est énorme et presque vide. Il y a des caisses, qui contenaient probablement des armes, ici et là mais rien d'autre qui ne sorte du lot.
Mon guide se dirige vers un coin de la salle. Puis une fois au niveau du mur actionne un levier caché par des caisses. Mais qui a conçu un truc comme ça ! Il s'est cru dans un film ou quoi ! Un bruit se fait entendre et une trappe d'un mètre par un mètre s'ouvre donnant accès à une échelle. Je le regarde interloquée, ce ne peut être qu'une blague. Oui c'est ça une blague. Ces imbéciles de boxeur ne se seraient pas mis en dessous de l'endroit le plus évident de la ville quand même ! Il sourit de plus belle avant d'ajouter :
- C'est quand tu veux princesse à moins que tu ne veuilles faire demi-tour maintenant.
- C'est bon, j'y vais. Je dis en grognant et en lui lançant un regard excédé. Franchement, ils n'auraient pas pu faire ça ailleurs ?
Je m'engage dans le passage qui est tout de même assez large. Enfin, je suppose que ces gros tas de muscles de boxeurs doivent être limites mais bon. Puis je descends l'échelle en quelques secondes. Il fait noir, très noir et comme la lumière de la lune ne filtre pas je ne vois rien du tout. Jean Michel, -mon guide dont je ne connais pas le nom et donc que je vais appeler Jean Michel pour le moment- descend à son tour puis appuie sur un interrupteur qui allume la lumière me laissant voir une immense galerie souterraine. On marche dans le tunnel dans un silence agréable de plus en plus troublé par des bruits venant de la porte devant nous. Nous sommes encore à quelques mètres de la porte quand "Jean Michel" prend la parole :
- Cette galerie date de la guerre des loups c'est pour ça qu'on est plutôt en sécurité, Il m'explique. Les humains n'ont pas connaissance de cet endroit et on voudrait que ça reste le cas donc tu vas passer un petit entretien. Essaie de mentir et ils le sauront immédiatement, essaie de fuir et ils te rattraperont, répond mal à leurs questions et ils te tueront. C'est la loi ici. Ils t'expliqueront la suite une fois que tu seras acceptée.
J'acquiesce durement. Je ne sais pas qui sont ces gens dont il parle mais ils ont une sacrée réputation. Je vais devoir faire attention. Il ouvre la porte et à ma grande surprise elle ne donne pas sur la salle de boxe mais sur un petit sas avec deux portes. D'une s'échappent très distinctement les cris des boxeurs et de l'autre le silence total. "Jean Michel" s'approche de la deuxième porte et me lance un petit 'bonne chance' mais avant qu'il n'ouvre la porte, je lui demande :
- Je ne sais toujours pas comment tu t'appelles. Moi c'est...
Mais il me coupe.
- Personne ne donne son nom ici, ils t'expliqueront. Appelle moi Ares. Beaucoup d'entre nous ont des noms de code de dieux. Mais tu pourras choisir ce que tu veux. Bonne chance.
Il ne me laisse pas le temps de répondre qu'il ouvre la porte en me poussant légèrement à l'intérieur. J'entends la porte se fermer mais je n'y prête pas attention. Devant moi se tiennent 3 loups garous très, très, très massifs. Ils ont environ trente-cinq ans et se sont de vraies montagnes de muscles. L'un est assis et les deux autres debout à ses côtés.
Celui qui est assis est brun foncé, des sourcils épais et un sourire en coin qui ne m'annonce rien de bon. Celui à sa droite est roux, cheveux courts, yeux bleus ciel. C'est lui qui a l'air le plus gentil des trois. Et le dernier est châtain clair, cheveux mi- longs, coiffés en une coupe lui donnant un air sauvage. Ses yeux gris me transpercent comme s'il voulait lire en moi. Leur aura s'étend autour d'eux ce qui me permet de dire sans hésitation qu'ils sont des deltas.
Je prends le temps d'observer la pièce dans laquelle je me trouve et il s'agit d'un petit bureau contenant seulement une grande bibliothèque, un bureau en bois foncé et trois chaises : une derrière le bureau, occupée par musclor et les deux autres de mon côté de la table. Leurs présumé chef me fait signe de m'asseoir, ce que je fais tranquillement montrant que je ne suis nullement inquiétée par la tournure que prennent les choses. Ils m'observent longuement tentant sûrement de me mettre mal à l'aise, ce qui marche un petit peu je dois l'avouer. Puis au bout d'un nombre de secondes indéterminé mais qui me paraissent une éternité, celui à droite du chef prend la parole.
- Bonjour, et bienvenue en enfer jeune fille. Je ne suis pas sûr que tu aies conscience de là ou tu te trouves, mais peu m'importe. Je vais être clair, si tu meurs ce ne sera pas notre problème. Tu as dû le comprendre c'est nous qui avons créé cet endroit, donc c'est nous qui le dirigeons. Ares te l'a dit : ici tout le monde utilise un nom de code, c'est pour que des gens qui ne sont pas censés être là puissent venir sans risque d'être balancés. Donc les seules personnes à connaître les identités de tout le monde c'est nous trois compris ? J'hoche la tête donc il continue. Pour commencer il faut que tu remplisses ça. Il dit en me tendant un papier que je prends. Il me tend un crayon puis ajoute : Fais vite nous n'aimons pas attendre.
Je ne le regarde pas et me concentre sur ma fiche. 'Fiche de présentation et d'inscription'. On dirait presque une feuille normale si on oublie que c'est pour des combats illégaux. Nom, prénom, âge, des informations de base en somme. Je remplis rapidement puis rends la feuille au prétendu chef. Il la prend puis lit à voix haute :
- Emily Miller, 17 ans, lycéenne, motivation : rien de particulier, une envie de me battre. Il lit en souriant et en me lançant un regard en diagonale. Il n'a pas l'air si terrible que ça finalement. L'un de ses acolytes se penche vers lui pour lui chuchoter quelque chose :
"Dis-lui pour les loups"
Peut-être qu'il pensait être discret mais manque de chance je l'ai clairement entendu.
- Je ne vais pas passer par quatre chemins, es-tu une louve ?
J'allais répondre que non mais ma voix reste bloquée dans ma gorge. Ils m'observent attendant une réaction pendant que les paroles d'Arès me reviennent à l'esprit. "Essaie de mentir et ils le sauront immédiatement" Je suppose que l'un d'eux a la capacité d'entendre mes battements de cœur ou quelque chose comme ça. Surtout que je suis assez proche d'eux. Comment j'ai pu croire que je pourrais leur mentir ? Je souffle d'exaspération puis leur réponds:
- Oui.
Ils me regardent bizarrement, c'est vrai qu'ils ne peuvent pas sentir mon aura alors ils doivent trouver ça étrange. Pourvu qu'ils ne posent pas plus de questions.
- D'accord, on ne te demandera rien d'autre. Sache simplement que tu n'as pas le droit d'utiliser tes pouvoirs. Tu dois te battre en tant qu'humaine. Il y a d'autres loups et autant te dire que les bastons hors du ring sont interdites. Si vous avez quelque chose à régler c'est dans un combat en règle que vous devrez le faire. Compris ?
- C'est très clair. Je réponds avec nonchalance, contente qu'ils ne me demandent rien d'autre sur ma vie personnelle.
- Tu peux y aller alors, Ares va te faire visiter. Ah oui ! quel est ton nom de code ? Tu es libre de choisir ce que tu veux.
- Ce sera Yami.
- Pas très féminin, il dit avec un sourire.
- Peu importe je ne veux pas être considérée comme une simple femme sans défense. Je me battrai pour que les gens d'ici me reconnaissent comme leur égale. Je rétorque espiègle.
Sur ces mots je sors de la pièce et trouve sans surprise Ares adossé au mur devant la porte.
- Ça s'est bien passé j'imagine ? Il demande dans un sourire, quel est ton nom de code ?
- Plutôt bien oui, et appelle-moi Yami.
- D'accord, alors il est temps de te faire découvrir les lieux.
Il se redresse et ouvre la porte d'où on entend la foule. Une forte odeur de transpiration inonde mes narines, et mes oreilles ont envie d'exploser tellement le bruit est fort. Je mets quelques secondes à m'y habituer avant de pénétrer la grande salle. Je suis très étonnée encore une fois, la salle est très grande mais surtout pleine à craquer.
Les gens crient, sautent, encouragent et acclament leurs champions. Nous sommes en haut d'un petit escalier d'où nous pouvons voir toute la salle. Elle est très haute de plafond ce qui a permis de construire des gradins sur l'un des murs. Ils sont pleins eux-aussi et je constate un stand de paris dans un coin de la pièce ou les gens se pressent. Au centre de la pièce deux rings surélevés, au sol noir et aux élastiques rouges sang. Sur l'un d'eux un combat est en cours, pas de gants, pas d'équipement, juste les poings et la volonté. La foule est en délire et crie à chaque coup donné. C'est absolument génial !
Arès me fait signe de le suivre et longe le mur jusqu'à une autre porte qu'il ouvre. L'ambiance est beaucoup plus calme et Il y a beaucoup moins de monde. C'est une salle de musculation, assez grande avec tout le matériel nécessaire. Il m'explique rapidement que l'on peut y aller quand on veut puis repart vers la salle principale. Le combat est fini et je le vois monter sur le ring et me faire signe de le suivre. Je monte, pas très à l'aise avec tous ces regards sur moi, mais il va falloir que je m'y habitue. Il prend la parole :
- Nous accueillons aujourd'hui une nouvelle ! Des acclamations lui répondent. Son nom est Yami et comme le veut la tradition notre nouvelle combattante doit affronter le champion actuel Silver !
Quoi ? Je dois déjà me battre et contre le champion en plus ? Ça s'annonce mal, très mal. Je lance un regard meurtrier à Arès qui aurait quand même pu avoir la décence de me prévenir. Un homme d'environ vingt-cinq ans, un mètre quatre-vingt, au cheveux blonds et courts et au magnifiques yeux bleus/verts monte sur le ring à côté de nous. Il n'est pas le plus musclé des hommes que j'ai vu jusque-là dans la salle. Il est donc techniquement meilleur que les autres s'il ne s'est pas imposé par la force brute. Ce qui va être un grand désavantage pour moi, parce que si je me battais contre un tas de muscle sans cervelle tout irait bien, mais ce n'est malheureusement pas le cas.
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Chapitre 27 terminé ! Je vous avoue que j'ai eu du mal à le terminer à temps parce que pendant les vacances tout mes chapitres d'avance y sont passés. J'espère que je pourrais tenir le rythme avec la rentrée et tout ce qui va avec mais je ferais de mon mieux pour sortir les chapitres à l'heure ! Ça devrait aller mieux d'ici quelques semaine...enfin j'espère ;) Sur ce, à la semaine prochaine pour la suite !
Bisous <3