Je sursaute en entendant le son de sa voix. Son souffle est tout contre mon cou et son aura m'oppresse soudainement. Je m'apprête à tourner mon corps vers lui méfiante. Mon sang ne fait qu'un tour. C'est de la peur. Oh la mitoo! Putain de merde elle peut pas la mettre en veilleuse celle là.
Je me retourne, pour affronter ses yeux verts persans, qui me paraissent encore plus beaux à la lumière. Il me fixe impassible. Je ne peux pas savoir ce qu'il pense. Je pense que personne ne le peux. Il est si près que je sens son souffle sur mon visage. Un sourire carnassiers se dessine sur son visage. Il est encore plus beau à la lumière. Je peux observer des détails qui m'avaient échappé la nuit, comme cette petite cicatrice sur son arcade sourcilière. Il me prend lentement le cadre des mains. Je n'avais même pas remarqué que je l'avais encore. Tu es obnubilé par sa beauté!
Les bras contre mon corps, je ne bouge pas. Il regarde la photo un instant puis se rapproche encore plus de moi. Il est trop près. Est-ce qu'il va.. m'embrasser? Rien qu'à cette pensée ma conscience s'enflamme. Elle fait de magnifiques pirouettes avec t-shirt de cet homme dont je ne connais pas le nom. Je recule un peu et heurte le bois de la table, je m'y appuie.
Nos lèvres se rapproche dangereusement et il glisse sa main à côté de mon bras, puis il pose le cadre sur la table et s'éloigne un peu de moi. Non! Se plaint ma conscience en couinant. J'inspire par le nez une grande bouffée d'air. Je n'avais même pas remarqué que j'avais arrêté de respirer. Nos corps sont toujours près l'un de l'autre. Mon cœur tape dans ma poitrine. J'essaie de le calmer en vain.
Il me regarde amusé. Il aime me faire ça. Je reprends peu à peu le contrôle de ma respiration. Et le fixe en fronçant les sourcils. Putain. Qu'est-ce qui s'est passé? Et ma peur elle est passée où hein? Ses yeux ne se détache pas de moi. Il est le demi frère d'Anthea. J'avale ma salive difficilement.
—Et bien alors tu as perdu ta langue?
Il se moque ouvertement de moi. Je sers la table de mes mains pour me redonner une contenance.
—Qu'est-ce que tu fais ici?
Ma voix est un peu plus aiguë que je ne le voudrais. Moi qui voulais avoir de l'assurance, c'est raté.
Il s'habille de son petit sourire puis me détaille sans ménagement. Je frissonne. C'est comme si il pouvait me toucher avec ses yeux. Il relève ensuite ces derniers vers moi.
—J'habite ici. Mais toi, que fais tu ici?
Ah oui merde. Je suis bête. Je le savais. Je me redresse et pose mes mains sur son torse pour l'écarter légèrement de moi. Rien que le toucher me rend fébrile. Il se laisse faire en souriant. Je retrouve un peu de self contrôle et arrive à lui renvoyer son petit sourire.
—J'habite ici.
Je me délecte de sa surprise. Mais il reprend le contrôle rapidement.
—Je vois.. ça risque d'être plus marrant que prévu en fin de compte..
Il se rapproche une nouvelle fois de moi, me faisant encore reculer contre cette table. Et la distance que j'avais mis? elle n'a donc servie à rien?! Je ne le repousse même pas. Il appuie ses mains contre le bois, de part et d'autre de mon corps. Sa peau frôle la mienne et me fais encore frissonner. On se regarde dans les yeux. Les miens sont remplis d'appréhension tandis que les siens de malices. Il allait dire quelque chose mais on peut entendre la porte d'entrée s'ouvrir.
—Cherie c'est nous!
Il tourne la tête vers le son d'une voix masculine plutôt forte. J'en profite pour me dégager et me dirige vers l'entrée. Je m'enfuie t'elle une souris devant un chat. J'y vois Anthea et l'homme de la photo, le présumé William. Ils se retournent. Je leurs adresse un sourire. William s'avance immédiatement vers moi et me tends sa main, pendant qu'Anthea part
poser le pain dans la cuisine.
—Tu dois être Nora West, n'est-ce pas? Dit-il enjoué.
—Oui, exactement, je suis enchanté de faire votre connaissance. Je réponds sur le même ton.
—Oh mais tutoie moi! Brook m'a beaucoup parlé de toi.
Je lui souris une nouvelle fois, j'aimerais bien répondre que moi aussi j'ai beaucoup entendu parler de lui mais c'est faux. Juste deux ou trois fois, par-ci par-là. En parlant du loup Brook revient avec Anthea sur ses talons.
—Je vois que vous avez fais déjà un peu connaissance, il ne manque plus que tu connaisse Ashton.
Je n'émet pas le fait qu'on se connaisse, je ne connaissais même pas son prénom jusqu'à présent. Il s'appelle donc Ashton. Ashton Smith. Vaut mieux que j'évite de mentionner le fait que je l'ai déjà vue. Le four de la cuisine se met à sonner.
—Bon le repas est prêt! Anthea, Nora allez mettre la table s'il vous plaît pendant que les garçons vont m'aider à couper la viande.
Anthea et moi terminons de mettre la table.
La porte d'entrée s'ouvre une nouvelle fois et des petits pas pressés cours vers la salle à manger.
—Nora!
Cayley cours vers moi et me saute dans les bras.
—Cayley!
Je la porte et la sert contre moi. Je suis fille unique. Ce sont eux ma famille, mes soeurs, mon frère.
—Tu m'as croo manqué! Dit-elle toute heureuse.
Elle me sert dans ses petits bras, Ash fait son entrée nonchalamment, les mains dans les poches, il s'assoit et me regarde. Je vois ensuite Jalen arriver, je pose Cayley par terre et à peine entre t'il dans la pièce que c'est moi qui lui saute dans les bras. Jalen est à l'université maintenant, on ne le voit que très peu. Et je dois dire qu'il me manque.
—Jalen!
Il me sert dans ses bras et me regarde attentivement.
—Eh mais t'aurais pas un peu grandi, la dernière fois que je t'ai vu t'étais grande comme Cayley.
Je lui donne une tape sur l'épaule et il embrasse ma joue. Je sens un regard et sur moi, et évidemment c'est celui d'Ash mais aussi de William.
—Je suis content de te voir Nora.
Je souris et vais m'asseoir à ma place habituelle, mais qui maintenant se trouve être juste en face d'Ash. Pourquoi moi! Tout le monde est déjà assis, impossible de changer de place. Nous mangeons tous dans une « bonne humeur », une bonne humeur créée par Brook et William. Leur amour envahit la pièce, s'en ai presque étouffant.
Je sens le regard d'Ash peser sur moi. Je n'ose même pas relever les yeux de mon assiette. J'enfourne une pomme de terre dans ma bouche. J'espère que je mange proprement au moins et que je n'ai rien coincé entre les dents. Ashton mange silencieusement et discute de temps à temps avec Brook qui semble absolument vouloir lui parler.
Mais lorsque William prend la parole, je le vois lui jeter des regards noirs. Une tension entre les deux se fait clairement ressentir.
—Merci Brook pour le repas, c'était succulent. Mais je dois y aller.
Je relève les yeux vers lui. Il se lève, prends son assiette et la débarrasse dans l'évier.
—Tu n'as pas à partir de la table comme ça. Dit William catégorique.
—Oui, oui, tu m'en vois désolé.
William tape sur la table. Tout le monde sursaute.
—William. Tu te calmes. Ashton mon chou, je laisserai la porte ouverte pour toi, ne rentre pas trop tard d'accord?
William jette un regard noir à son épouse. Voilà que les relations familiales commencent très bien.
Ashton souris à Brook, se penche vers elle et lui embrasse la joue.
—Merci.
Je le vois jeter un regard amuser à son père puis me faire un clin d'œil. Je détourne rapidement les yeux et la reporte sur mon assiette vide. Je me lève à mon tour en m'excusant. Je débarrasse mon assiette et la glisse dans le lave vaisselle, pendant que j'entends Brook sermonner William sur son comportement. Je jette mon regard vers Anthea et Jalen. Ils commencent peu à peu à m'imiter. Sauve qui peu si Brook est en colère mieux vaux fuir!
—Je ne veux plus de ça avec lui. Tu ne lui envoie que de la méchanceté!
Ce fut la dernière phrase que j'entendis avant de monter dans ma chambre, qui se trouve être à côté de celle d'Ash. Je crois que l'ironie se fou littéralement de ma gueule. Moi qui voulais l'éviter. Je gratifie Jalen d'un merci, puis il repart. Ma chambre est une des plus reculer. Elle est précédée par un looong couloir. Du coup si je fais du bruit dans ma chambre les autres ne l'entendront pas. Et le hasard du monde a voulu qu'elle soit à côté de celle d'Ashton. Je lève les yeux au ciel.
Je me déshabille enfile mon pyjama qui s'avère être un simple t-shirt gris à Matt. Il est bien trop grand pour moi. Je fais 1m65 et lui 1m80. Son t-shirt me fait une robe. Littéralement. Puis je me couche dans mon lit. J'envoie un rapide message à Matt. Et éteins la lumière. Demain est le début des cours et il va falloir bien plus qu'une bonne nuit de sommeil, pour me remettre de tout ce qui vient d'arriver.
Lorsque mon téléphone me réveille bruyamment. Je me redresse difficilement et l'éteint. Je me lève ensuite en grognant et en pestant contre l'école.
Quel idée de mettre les cours si tôt! Je file à salle de bain. J'ai le malheur de me regarder dans le miroir en passant. Pouah! Qu'est-ce que t'es laide ma pauvre fille! J'expire bruyamment puis rentre dans la douche.
Une fois sortie j'accélère le pas en voyant que je suis en retard. Comme toujours, j'entends la voix d'Anthea marmonner ça d'ici, elle doit m'attendre en bas à l'heure qu'il est.
J'enfile mes vêtements en vitesse.
Un t-shirt noir large, un jean. Je prends mon téléphone, mon sac et descends rapidement en bas.
Anthea m'attend les bras croisés, elle lève les yeux au ciel en me voyant arriver.
—Toujours...
—En retard, je sais.
J'enfile mes chaussures, et nous sortons dehors, là où Matt nous attends. Il nous souris, tandis que nous montons dans sa décapotable. Anthea lui dis bonjour puis je l'embrasse avant qu'il ne démarre vers le lycée. La main dans le vent, j'agite la tête sur un air de unforgettable de french montana. J'aime cette ambiance. J'aime être avec eux. J'aime ma vie.
Matt se gare. Il y'a toujours autant d'agitation sur le parking peu importe la période de l'année. On salue plusieurs personnes et de nombreux regards se tournent vers nous. On se dirige ensuite vers les bureaux qui sont installés à l'entrée, pour que l'ont puissent récupérer nos emplois du temps.
Nous ne sommes pas si en retard que ça, même en avance. Du moins pour ma part, mon premier cours ne commence qu'à 9h00. Par contre...
—Oh merde, mon cours commence dans 5minutes je vous laisse on se capte pour manger.
Elle me fait une bise rapide, pose un bisous sur la joue de Matt et cours à toute vitesse en cherchant sa salle. Je la regarde partir en ricanant.
—Ma puce?
Qu'est-ce que je déteste quand il m'appelle comme ça. Je me retourne vers lui.
—Oui?
—Tu veux que je t'accompagne à ton cours?
—D'accord. Je dis en souriant.
Il glisse sa main dans la mienne et nous vagabondons dans les couloirs en saluant quelque personnes au passage.
Nous nous arrêtons prendre un jus d'orange à la cafète, puis avançons jusqu'à la salle où va se dérouler mon cour. Littérature de vie. Oui c'est le nom de mon cours. Il est orchestré par Mr.. Mr Abott.
—Salle 204. C'est là. Je te laisse ici. On se rejoint comme d'habitude avec Anthea.
Nous sommes devant la salle, ou plusieurs élèves attendent déjà devant cette dernière. Matt passe ses mains sur mes hanches pendant que je glisse les miennes sur son cou. Il embrasse mes lèvres délicatement.
—Tu me feras un debrief après tes cours?
—Comme toujours. Je dis avec un grand sourire.
Il m'embrasse une nouvelle fois puis s'éloigne de moi , en marchant d'un pas pressé vers sa salle.
Lorsque je reporte mes yeux vers la salle, la porte est ouverte, et élèves commencent à rentrer. Je décide donc de faire de même. Je balaie la salle du regard à la recherche d'Annie. Une fille qui le suit depuis ma première année dans toute mes options de littérature aussi étrange qu'intéressante.
Je l'aperçois assise au premier rang, sur la droite. Elle m'a gardé une place juste à côté d'elle. Je lui souris, et me dirige vers elle.
—salut! Me dit-elle toute souriante.
—Prête pour une nouvelle année? Je prononce en m'installant.
—Toujours! Elle dit en rejetant sa chevelure rousse en arrière. Son regard pétille, nous partageons toute les deux la même passion pour la lecture et avons les mêmes goûts. Dur de trouver mieux comme amie de cours de littérature. Et puis Annie est géniale. Nous sortons nos affaires, et de quoi noter.
Un homme plutôt grand et dont les chaussures claquent sur le sol, ferme la porte de la salle et marche droit sur nous. Du moins vers le bureau. Ses cheveux noir sont rejetés en arrière, ses yeux sont d'un bleus étincelants, et il a un petit sourire sur ses lèvres. Il est.. charmant. Il pose sa sacoche sur le bureau, rapidement.
—Bonjour à tous! Je m'appelle Mr Abott, je serai votre professeur de littérature appliqué sur vie réelle. Ou comme j'aime l'appeler, Littérature de vie. Bonjour à toi, retardataire. Dit-il en se tournant vers la porte.
Tous les yeux de la salle se braquent vers le seuil de la porte. Annie et moi comprise. Bordel. Je crois que mon coeur vient se rater un battement. Ses yeux verts.. ce sourire malicieux...
—Et vous êtes? Demande Mr Abott les bras croisés.
—Ashton Smith, monsieur... il se penche légèrement en avant pour pouvoir lire sur le tableau.
—Monsieur Abott. Sa voix est pleine de moqueries et d'ironie, allez savoir pourquoi.
—Et bien Monsieur Smith prenez donc place. Dit le prof en montrant de la main la salle.
Mes yeux croisent les siens, et je le vois afficher son petit sourire qu'il a l'habitude de faire, avant de se placer quelque rang derrière moi, sur la rangée du milieu. Je me retourne malgré moi, vers lui, qu'est-ce qu'il fait là? Je ne l'avais jamais ici avant.. jamais à Stir High en tout cas. Il devait être à Fall High dans ce cas. À croire qu'il me suit, il ne sort même pas de quoi noter, et il a l'air d'avoir un sac vide. Lorsque son regard se reporte sur moi je me retourne vivement.
Mr Abott se retourne, prend une craie et note quelque chose au tableau pendant qu'Annie se penche vers moi.
—C'est qui ce beau goss? Me dit-elle en chuchotant.
—Qui? Je réponds sur le même ton.
Elle me pince l'épaule.
—Aï!
—Ne fais pas comme si tu ne savais pas, je t'ai vue le fixer! Elle me dit avec un grand sourire.
Elle se retourne, et je l'imite, nos yeux s'aventurent près de Ashton.
—Il s'appelle.. Ashton Smith et c'est.. le demi d'Anthea.
—Ah bon?! Elle dit avec excitation.
—Et accessoirement il vit dans la chambre juste à côté de la mienne. Je rajoute en prenant un stylo dans ma trousse.
—Pardon?!
Au même moment, Mr Abott se retourne vers nous et énonce ce qu'il a marqué au tableau. Son intervention m'évitera de passer par la case « OH MY GOD, un beau goss vit à côté de chez toi, mais embrasse le! » de Annie.
—Qu'est-ce que l'amour? Ce sera le sujet de notre première séquence. Nous étudierons, enfin, vous étudierez des oeuvres qui parlent d'amour. La classe sera juste un moyen de débat, de compte rendu et de conclusion. La première séquence sera l'amour, la suivante sera de votre choix. Je disposerai une boîte à chaque début de cours et chacun durant l'heure sera libre de se lever, peu importe le moment et de disposer un papier dans cette boîte.
Je hoche la tête, je trouve le concept très intéressant. Ce professeur me plaît énormément. Je l'apprécie déjà. Je note sur une feuille de mon classeur, l'objet de la séquence.
—Je vais vous demander de parler comme bon vous semble dans le respect des autres bien évidemment, n'oubliez pas de vous écouter. Alors? Qu'est-ce que l'amour? Demande Monsieur Abott en s'appuyant sur son bureau. Il remonte un peu ses manches, et nous regarde un peu amusé.
De nombreux marmonnements se soulèvent, et tous le monde chuchote. Je m'apprêtais à faire de même avec Annie mais elle lance expressément.
—L'amour c'est l'expression d'un fort sentiment. Dit ma rousse préférée d'une voix forte.
Le professeur acquiesce et lui sourit. Je suis certaine que le rouge monte au joue de mon amie.
—Ça peut-être l'amour maternel. Lance Joshua dans le fond.
—Ou fraternelle. Dit une armoire à glace blonde en tapant l'épaule de Joshua.
Josh se frotte l'épaule vigoureusement, il doit avoir mal, lui qui n'est pas très épais. Je ricane. Puis malencontreusement je pose mes yeux sur Ashton. Il me fixe avec un petit sourire, et lorsque nos regards se croisent, il hausse un peu les sourcils et son sourire s'agrandit. Je détourne une nouvelle fois les yeux pendant que les autres élèves continuent de lancer leurs réponses.
—Moi je pense que l'amour c'est le coup de foudre, on peut très bien tomber amoureux d'un inconnu à l'arrêt de bus juste en croisant son regard. Dit une brune un peu plus loins sur ma gauche.
Tomber amoureux d'un inconnu, à qui l'on à jamais parler? N'importe quoi. C'est impossible. On ne tombe pas amoureux de quelqu'un au hasard comme ça juste en croisant son regard. Bon. Il est temps de prendre la parole. Je profite d'un petit espace de 3 seconde pour parler.
—Je ne suis pas d'accord...Je pense que l'amour est un élan du coeur mais aussi de l'esprit, et c'est quelque chose de.. doux, c'est être en parfait accord avec l'autre...
—Voilà une définition bien jolie...
Je me retourne vers la voix qui m'a interrompu. Ashton lève les yeux au ciel. J'arque un sourcil.
—Pardon?
—Ta vision des choses est d'un tel ennui.. Il dit en baillant. Il baille? Sérieusement? C'est quoi son problème?
—Partage nous donc ton savoir Ashton. Demande le professeur Abott en s'asseyant pleinement sur le bureau.
—L'amour c'est bien plus que ça...
—Je t'en pris éclaire nous! Je prononce sarcastique, et d'un ton presque méchant.
—L'amour c'est... perdre la tête, ton esprit, ton corps et même ton coeur, tout ça ne t'appartient plus. L'amour c'est la passion..
Il joue avec son stylo, pourtant il n'a aucune feuille posé sur sa table. Il me jette des regards en biais en alternance avec ceux qu'il jette au professeur, son tatouage sur sa main s'étire au mouvement de ses doigts. Cette rose.. elle me rappelle quelque chose mais depuis quelque jour je suis incapable de m'en rappeler.
—La passion est destructrice et elle n'est pas fiable. Je dis en l'interrompant à mon tour.
—L'amour est un danger, une folie, et la passion n'est que son expression à l'état pur. Il dit ça en me défiant du regard.
Tout cela me rappelle notre première rencontre. Le discours que nous avions tenus. Cette fois je ne me laisserai pas faire. Et je n'avouerai jamais qu'il a raison. Même pas en rêve.
—La démence n'est jamais bon signe. J'énonce en le défiant du regard à mon tour.
Annie à côté de moi, à la bouche grande ouverte. Elle nous regarde échanger, si elle n'avait pas la bouche si ouverte elle sourirait sûrement. Je ne perdrai pas ce duel. Tout le monde dans la classe suit notre combat avec attention et plus personne ne parle.
Les yeux verts d'Ashton me sondent, ils veulent m'attraper et me noyer dans ses prunelles. C'est déstabilisant mais je ne me laisserai pas faire.
—L'amour est une folie et lorsqu'elle est incurable, il faut céder. Des boucles noires viennent s'écraser sur son front, son petit ton condescendant à le don de m'énerver.
—L'amour n'est pas que folie et passion. La passion est dangereuse et elle ne dure jamais. Les gens finissent par détester ce qu'ils ont aimé, voilà ce qui est insensé! Oui, je commence à m'emporter. Mais son visage narquois me donne envie de lui jeter ma trousse à la gueule.
—Vaut-il mieux s'aimer passionnellement durant une courte durée ou subir un amour platonique tout au long de sa vie? Peut-être est-ce, ce à quoi tu aspire? Dit-il en se réinstallant sur sa chaise. Sa voix est toujours calme contrairement à la mienne mais je vois bien que je commence à lui taper sur le système. Tant mieux, c'est réciproque!
—Certains aiment l'amour platonique... Je dis ça en essayant de me calmer. Ce sourire moqueur toujours fiché sur ses lèvres, m'insupporte. Mon visage est crispé et je le fixe en me mordant l'intérieur de la bouche. Essayons de nous calmer.
—Ce que leurs vies doivent être ennuyeuses...
Il prononce en roulant des yeux. Il m'énerve!
—C'est vrai que s'aimer à s'en haïr est beaucoup plus distrayant! La passion est incontrôlable et n'en vaut pas la peine!
—Ceux qui n'aime pas avec passion n'aime pas vraiment. Il prononce bien plus fort.
—Tu...!
—Bon arrêtons nous là. Je pense que nous en avons assez dit. Sachez que malgré que l'amour soit un sentiment universel, il existe plusieurs manières d'aimer. Cela peut-être l'amour d'une mère, celui d'un frère ou pour son ami, ou encore et n'omettons pas l'amour pour son conjoint ou sa conjointe.
La voix grave du professeur Abott m'a stoppé dans ma lancer. Je jette un dernier regard de mépris à Ashton avant de me retourner. Je trouve une petite satisfaction personnelle dans le discours du professeur, j'ai raison, du moins en partie.
—Qu'il soit platonique ou si ardent qu'il nous consume, l'amour est divers et dépend de chacun. Il dépend de vous, de moi, de nous. Mr Abott laisse couler un long regard sur nous. Sa réflexion est bonne. Alors Ashton et moi avons raison tous les deux. D'accord, je peux le concevoir. Du moins essayer.
—Bon pour vous donnez de quoi appuyer vos idées ou vous en intéressez à d'autre, voici les lectures que je vous propose.
Mr Abott, se retourne, prend de nouveau une craie et l'écrase sur le tableau pour écrire une suite de mots.
—C'était quoi ça? Me demande Annie en se penchant vers moi.
Je détourne la tête du tableau et plonge mes yeux dans les siens noisettes.
—De quoi tu parles?
Elle me pince de nouveau l'épaule.
—Aï, putain! Mais Annie!
—Arrête de me mentir! C'était quoi ce débat entre toi et le beau goss?
—Ses idées sur l'amour sont juste un peu... perdus, et ça m'énerve franchement.
—Ouuuuh. Elle me donne un petit coup d'épaule.
—Annie je suis en couple et tu le sais.
—Rien ne t'empêche de profiter un peu de la marchandise! Elle dit en jetant son regard vers Ashton, je me remercie de ne pas l'imiter.
Je lève les yeux au ciel. En essayant de voir derrière le dos charismatique de Mr Abott.
—Vous m'épuisez Mlle Potts.
Elle ricane,tandis que le professeur se retourne.
—Orgueil et préjugés, Romeo et Juliette, les hauts de hurlevents, Cyrano de Bergerac, Anna Karenine et pour votre petit plaisir personnel, 50 nuances de grey. Nous lirons un extrait de chacune de ses oeuvres en classe et débattrons sur ces dernières. J'ajouterai aussi quelque poème de mon choix. Vous pouvez vous procurer certains de ses livres pour votre loisir mais il n'est pas obligatoire de les acheter puisque nous étudierons seulement les passages que j'aurai choisi et que je vous aurai imprimé. Des questions?
Certaines mains se lèvent, je pensais pourtant qu'il avait été clair et explicite.
—Oui euuh..
Mr Abott s'appuie de nouveau sur son bureau et parcours la forêt de mains levées, avant de s'attarder sur quelqu'un. Je me retourne à mon tour. Une jeune fille blonde aux pointes de cheveux noir, et dont la voix est douce comme une mélodie de piano prend la parole.
—Rita monsieur.
—Et bien Rita quel est votre question?
—Aurons nous un travail de fin de séquence à rendre.
—Vous aurez sûrement un examen, ou une disserte à me rendre.
Tout le monde acquiesce. Ce sont des informations à prendre en compte. Les questions fusent dans la salle. Et je me retourne malgré moi vers la direction d'Ashton. Est-ce ma faute si la fille qui pose une question se trouve à côté de lui?
Nos regards se croisent. Et je n'entends même pas la jeune fille parler. Ils sont... hypnotiques. Il passe le pouce sur sa lèvre, sans cesser de me fixer. J'ai un léger picotement dans la nuque et je me passe une main dans mon cou, mais même quand je détourne mes yeux des siens, je sens les siens sur moi et je reporte alors les miens vers eux... c'est un cercle vicieux.
Il me fixe, je le fixe. Il n'a qu'à pas me fixer, voici ma magnifique excuse. Et puis ses yeux verts sont beaucoup trop intéressant à mon goût.
Je sursaute comme une idiote lorsque la sonnerie retentit. Je détourne les yeux d'Ashton et range mes affaires rapidement. Vaut mieux que je sorte de cette endroit au plus vite. Je sors rapidement de la salle en disant un bref au revoir à Annie et sans un seul regard en arrière.
Il est.. il est insupportable, un idiot de première, je n'ai pas d'autre mot. Ashton Smith a beau être le nouveau demi frère d'Anthea, j'en conclue que ça va être compliqué de vivre avec lui. Surtout quand un mec est sexy comme ça! Hurle ma conscience.
Je lève les yeux au ciel, avant de me diriger vers mon second cours, j'ai déjà mes livres pas besoin de repasser par mon casier. Partons pour une heure d'histoire.
La matinée passe très rapidement, je me dépêche d'avancer vers la cafétéria, et je vois au loins Anthea et Matt à notre point de rendez-vous habituel.
—Alors ses cours? Me demande Matt les mains dans les poches, dans sa petite veste des Dragons.
Je me remémore mon premier cours de la matinée.
—Bien. C'était... intéressant. Je dis en embrassant la joue de Matt.
—Bon on va manger? Demande Anthea
—Allons y. Je prononce en avançant vers la cafet.
Nous nous installons sur une table libre, au milieu de tous ses ados.
Nous mangeons en parlant de tout et de rien. Et soudain dans mon oeil de meilleure amie géniale, je repère Anthea fixer plusieurs fois derrière moi. Je me retourne et un garçon au cheveux blonds, plutôt baraqué qui la regarde aussi en souriant près des plateaux.
Je me tourne de nouveau vers ma meilleure amie.
—Qui est-ce? Je dis en agitant mes sourcils.
—Hein? Elle dit en revenant un peu sur terre.
—C'est qui? Je continue en la pointant de ma fourchette.
—Qui est quoi? Demande Matt la bouche pleine.
Ses joues deviennent cramoisies. Je sens qu'il y'a quelques chose de juteux à tirer de cette histoire.
—Anthea tu as 2 secondes pour parler. Je lui dis catégorique.
—C'est Andrew.. un.. un ami..
Anthea n'est pas timide, ni gêné. Elle ne l'est que quand elle a un coup de coeur.
—Un ami? Je répète en haussant les sourcils.
—Oui bah.. c'est quelqu'un que j'aime bien.
Je tape dans mes mains, en souriant. Matt essaie de suivre la conversation en mangeant, mais il a du mal, puisque nous échangeons surtout de manière silencieuse toutes les deux.
—Je déteste quand vous faites ça. Dit Matt en levant les yeux au ciel.
Nous ricanons toutes les deux. Et nous on adore faire ça! La fin de journée se passe sans encombre, je crois et j'espère ne partager aucun autre cour avec Ashton. Je crois que Littérature de vie est le seul, pour mon plus grand plaisir. Je ne l'ai d'ailleurs pas revu de toute la journée et c'est tant mieux.
Chapitre publié!
You know it.😌
Enfin bref, j'ai déjà commencé à écrire le prochain chapitre, il arrivera peut-être plus tôt que prévu ou pas😅
Je vous fais de grosses biz et à la prochaine 🧚🏽♀️