"C'est une histoire entre lui et moi"
Le début de semaine était très chargé pour nous. Mahir et moi, ainsi que nos familles, courions dans tous les sens pour organiser le mariage. Ma sœur s'est occupée de prévenir la famille, pendant que ma mère réservait une salle pour le dîner avec la mère de Samia.
Nous sommes jeudi, le mariage est prévu pour samedi. Il me reste encore à chercher mes chaussures, mes robes et mon diadème. Je me lève et vais prendre le petit-déjeuner avec Hanane. Depuis l'annonce du mariage, elle vient officiellement tous les matins prendre le petit-déjeuner chez moi. Cela lui permet de saluer tout le monde. Heureusement que je le prends à neuf heures pendant les vacances, sinon je l'aurais tuée. Ensuite, je me prépare et descends avec Hanane pour attendre Mahir. C'est lui qui nous dépose pour faire du shopping aujourd'hui.
Hanane plaisante en disant : "Prête à voir ton chéri ?"
Je lui réponds avec humour : "Hanane, je vais te couper la langue."
Elle rit et ajoute : "Tu es toute rouge."
Mahir arrive quelques minutes plus tard, et je me prépare à monter à l'arrière de la voiture, mais il me fait signe d'aller à l'avant. Alors, je prends place à l'avant pendant que Hanane s'installe à l'arrière.
Moi : Salam Alaykoum.
Une fois installé Mahir, prend un moment pour me reluquer avec un petite sourire timide, ce qui n'échappa pas au regard de Hanane.
Mahir : Wa Alaykoum Salam.
Celui-ci se ressaisit, démarre et nous nous dirigeons vers le centre commercial. Il s'arrête à l'entrée et nous dépose.
Mahir : Nous voici. Ne prenez pas trop de temps, je viendrai vous chercher dans une heure.
Moi : Tu veux venir avec nous ?
Hanane : Non, cela ne concerne que nous deux.
Moi : J'aimerais quand même avoir ton avis.
Mahir : Ne t'inquiète pas, je serai content quel que soit ton choix.
Moi : D'accord, allons-y alors.
Mahir : À tout à l'heure, mes amours.
Hanane : Bisous.
Moi : À tout de suite, mon chéri.
Hanane : Ah, vous êtes vraiment mignons.
Moi : Oui, je sais. Bon, on y va.
Hanane : On commence par quoi ?
Moi : Les chaussures, bien sûr.
On est parties acheter une paire de talons blancs, une paire de sandales, et une paire de baskets chacune.
Moi : "Les chaussures, c'est fait. Maintenant, les robes. Je veux un Lehenga pour mettre mes origine indienne à l'honneur."
Hanane (en riant) : "Il nous faut aussi des robes de soirée."
Moi : "Allons chercher les robes. J'envoie un message à Tata pour le Lehenga."
Elle : "D'accord, dépêchons-nous."
On a acheté deux robes de soirée chacune et en avons profité pour acheter des robes pour sortir, des collants, et de la lingerie.
Moi : "Je suis fatiguée. Je pense qu'il est temps de rentrer. Je vais appeler Mahir pour qu'il vienne nous chercher."
Hanane : "Tu as dit que tu appelais qui ?"
Moi : "Mahir, pourquoi ?"
Hanane : "Tu as dit 'mon mari', pas Mahir. Alors chipie."
Moi : "Laisse-moi, tu devient parano ."
J'appelle, il répond après deux sonneries.
Moi : "Allô."
Lui : "Oui, ma belle, vous avez fini ?"
Moi : "Oui, tu peux passer nous chercher ?"
Lui : "J'arrive dans quelques minutes."
Moi : "D'accord, à tout à l'heure."
Lui : "À tout à l'heure, bisou."
Mahir n'a pas tardé à arriver. Il est descendu de la voiture et nous a aidé à ranger nos achats. Ensuite, il a démarré et a pris la direction de chez moi.
Lui : "Je vois que vous avez acheté plein de choses. Vous vous êtes amusées ?"
Moi : "Franchement, j'ai passé une bonne journée. On a pu faire le tour."
Hanane : "Et on a acheté beaucoup de choses intéressantes. Encore merci pour ta carte, mais je ne l'ai pas utilisée."
Lui : "Ah oui ? Pourquoi ?"
Moi : "J'ai décidé de payer. Cela me faisait plaisir."
Lui : "D'accord, merci, c'est gentil, tu n'étais pas obligé ."
Moi : "T'inquiète ."
Lui : "Avant que j'oublie, Hanane, tu déjeunes chez Nadjma avec les parents."
Hanane : "D'accord."
Moi : "Et toi, tu ne viens pas aussi ?"
Lui : "Tu veux dire 'et nous'."
Moi : "Comment ça ?"
Lui : "Nous devons aller visiter quelques appartements que tes parents m'ont aidé à trouver. Je souhaiterais qu'on aménage ensemble directement après le mariage."
Moi : "D'accord, mais cela n'exclut pas que j'ai faim et que je risque de tomber dans les pommes si je ne mange pas."
Eux (en riant) : "Haha !"
Moi : "Je suis sérieuse en plus."
Lui : "Ne t'inquiète pas, on ira manger."
Moi : "Tu me rassures."
Lui : "Nous sommes arrivés. Hanane, dégage de la voiture avec vos courses."
Moi : "Mets-les dans ma chambre."
Hanane : "Tout de suite, d'accord. Bye, les amoureux."
Nous avons visité en tout trois appartements, mais ils étaient tous éloignés de nos quartiers. Celui-ci était magnifique, mais je ne voulais pas trop m'éloigner.
Moi : "Les appartements sont magnifiques, mais ce ne serait pas mieux si on arrivait à trouver un appartement entre chez nos parents ?"
Lui : "Si tu veux, cela sera plus facile pour aller les voir, même si les deux habitent un peu loin l'un de l'autre."
Moi : "Un entre les deux, mais bon là je ne peux pas bien réfléchir, j'ai faim."
Lui : "Haha, viens, on va manger un tacos à O'Tacos."
Il saisit ma main et me tire doucement vers lui, alors que nous étions non loin du restaurant où nous venions de manger. L'heure tournait autour de treize heures quand nous avons terminé notre repas. Mahir avait besoin de se changer et de récupérer quelques affaires chez lui avant de me ramener. Nous avons donc pris la direction de son appartement.
À l'origine, j'avais l'intention de rester dans la voiture pendant qu'il faisait ses affaires, mais il a insisté pour que je le suive. J'ai donc pénétré dans son appartement et me suis confortablement installée sur le canapé pendant qu'il se rendait dans sa chambre pour se changer. Une dizaine de minutes plus tard, il m'a rejointe.
Moi : Tu as un très joli salon.
Lui : Merci, je te fais une visite rapide.
Moi : Vas-y.
C'était un très bel appartement, avec des tableaux accrochées un peu partout. Ils avaient du goût.
Moi : On y va ?
Lui : Oui, allons-y.
Nous sommes sortis de l'appartement, moi avant lui, et avons pris la direction de chez moi.
Ma mère : Alors, vous avez trouvé un appartement ?
Moi : Salam Anleykoum, non, malheureusement, nous n'avons pas trouvé.
Sa mère : Comment ça ? Il était moche ce que vous avez visité ?
Lui : Non, mais nous souhaitons un appartement pas très loin de vos résidences.
Sa mère : Pourquoi ?
Moi : Pour que nous puissions venir vous voir le plus souvent possible.
Ma mère : C'est mignon et très gentil, mais si vous ne trouvez pas, ne persistez pas. Je regarderai si nous avons des appartements comme ça pas loin et je te tiendrai au courant, Mahir.
Lui : D'accord, merci beaucoup.
Moi : Merci maman, je vais me changer, je vous laisse.
Lui : D'accord.
Mahir m'a fait un sourire complice et je suis partie me changer dans ma chambre. J'y ai retrouvé Hanane allongée sur mon lit, concentrée sur son téléphone.
Moi: Hanane
Elle: Oui, belle sœur
Moi: rire Lève-toi, on va aider nos mères à préparer le dîner.
Elle: D'accord, je vais me changer et on y va.
J'ai ouvert mon dressing et opté pour un boubou, j'ai mis le voile assorti et je me suis dirigée vers la cuisine, accompagnée de Hanane.
Moi: Qu'est-ce qu'on cuisine ce soir ?
Ma mère: Du pilaou au poulet.
Je décide de m'occuper des oignons et des légumes pendant que ma mère s'occupe de la préparation du poulet. La mère de Mahir, quant à elle, prépare le Katchoumbra (un mélange de carottes, oignons, vinaigre et piment), un accompagnement essentiel pour le Pilaou qui ajoute une saveur supplémentaire. Celle-ci était arrivée pendant que je me changeais. Une fois que j'ai terminé mes tâches, je suis partie voir ce que Mahir faisait. Il était posé en train de regarder la télé, alors je décida de lui jouer un petit tour. Je m'avance doucement et plaça mes mains sur ses yeux.
Mahir: C'est qui ?
Moi: ...
Mahir: Hanane.
Moi: ...
Mahir: Ma femme.
Moi: C'est qui, ta femme ?
Mahir: Nadjma.
Je ris et enlève mes mains. Je prends ensuite place sur le canapé à côté de lui et commence à regarder la télévision aussi.
Moi: Qu'est-ce que tu regardes ?
Mahir: Ton visage.
Je rougis à ses paroles.
Mahir: Tu fais moins la maligne.
Je lui donne une petite tape sur l'épaule et détourne le regard.
Mahir: Je rigole, retourne-toi.
Je décide de ne pas lui obéir et il commence alors à me faire des chatouilles pour me faire changer d'avis. Je ris tellement que j'en tomba par terre.
Moi: Aïe.
Mahir: Rire
Mahir m'aida à me relever et nous regardâmes tranquillement la télévision. Une fois le dîner prêt, nous nous sommes tous mis à table pour manger. La conversation tournait autour des préparatifs du mariage pour ne pas innover. Après le dîner, Hanane et moi avons ramassé et fait la vaisselle ensemble.
Vers vingt et une heures, il était temps pour Mahir, sa mère et Hanane de partir. Après les au revoir, ils sont descendus les escaliers, puis j'ai fermé la porte lorsque je ne les voyais plus. Elle n'est restée fermée que quelques secondes, car aussitôt, quelqu'un a frappé à celle-ci, c'était Mahir.
Mahir: Je ne pouvais pas partir sans dire bonne nuit à ma femme.
Moi: Bonne nuit Mahir.
Il m'a fait un bisou sur le front et est parti. J'ai refermé la porte, ai fait mes prières et me suis couchée avec un sourire scotché sur mon visage.
Un petit mot, un geste minuscule qui peut faire toute la différence. Mon cœur bat à cent à l'heure, les papillons dans le ventre. Je me demande ce que tout cela signifie.