'Nos chemins se sont croisé nos destins se sont lié'
As Salam Anleykoum
Trois mois se sont écoulés depuis notre dîner chez Tata Samia. Durant cette période, Hanane et moi nous sommes beaucoup rapprochées. Je l'ai présentée à Malika, Samira et Namir, et tout s'est très bien passé entre nous. Hanane traîne avec nous dès qu'elle en a le temps et vient presque tous les jours à la maison pour réviser ensemble. Ces moments ont consolidé nos liens d'amitié.
Au cours de ces semaines, j'ai également pris quatre kilos de plus, me situant désormais à cinquante-six kilos. Je pense que le stress lié au bac y est pour quelque chose. Le grand jour est dans trois jours, et j'espère sincèrement que tout se passera bien. Nous sommes dans la dernière ligne droite.
Aujourd'hui, c'est vendredi et je n'ai pas cours. Après avoir terminé mes révisions à la bibliothèque municipale, la faim commence à se faire sentir. Il est aux environs de treize heures lorsque je quitte la bibliothèque pour rentrer chez moi. Après avoir prié, je me suis changée et je me suis mise à cuisiner. J'ai opté pour des spaghettis avec du poulet aux olives, un plat rapide et délicieux. Je me suis servi à manger avec une bouteille de jus de fraise et j'ai savouré mon repas en regardant Bob l'éponge.
Une fois mon repas terminé, j'ai nettoyé mon assiette, rangé la cuisine et pris quelques minutes pour me reposer. Ensuite, je me suis préparée pour l'arrivée de Hanane, qui devrait arriver d'ici peu. J'ai enfilé un Gondouroi, un boubou de style comorien que m'a rapporté une de mes tantes après son dernier voyage là-bas. Comme nous serons uniquement entre filles, je n'ai pas besoin de porter le voile. Quand j'ai entendu quelqu'un frapper à la porte, j'ai supposé que c'était elle, alors je me suis dirigée pour ouvrir.
Moi : Salam Aleikum ma chérie.
Hanane : Aleikum Salam, comment ça va ?
Moi : Al Hamdulilah, entre.
Hanane : Merci. Alors, le bac, les révisions avancent ?
Moi : Ne m'en parle pas.
Hanane : rire D'accord, chef.
Moi : Mettons-nous au travail. Tu as un devoir de science dans trois jours, et moi le bac.
Hanane : Exactement, miss.
Nous avons passé deux heures à réviser, puis Nader est passé la chercher. J'ai préparé le dîner et je suis allée me coucher vers vingt-trois heures.
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Pendant ces trois mois écoulés, j'ai commencé à travailler dans le cabinet de mon professeur. Bien que je ne fasse pas grand-chose étant donné que je ne suis pas encore diplômé, cette expérience reste très enrichissante. J'apprends plein de choses qu'on ne trouve que sur le terrain, et c'est vraiment extraordinaire. À la fin de mon stage, mon professeur m'a proposé un contrat à durée déterminée de deux ans avec des possibilités de renouvellement ou d'évolution, en fonction de mes capacités, comme il me l'a bien fait comprendre.
Mes parents sont très contents et fiers de moi, d'autant plus que je leur ai annoncé que je voulais me marier et que j'avais une fille en tête. Vous pouvez imaginer l'excitation de ma mère, elle était aux anges, et ma sœur encore plus, car elle allait peut-être avoir une belle-sœur.
Pendant un mois, j'ai essayé d'en apprendre davantage sur elle, de la connaître un minimum, même si on ne peut jamais vraiment connaître une personne sans avoir vécu sous le même toit qu'elle. Mais cela donne une première idée. J'ai cherché des informations auprès de ses proches, en évitant de me fier trop aux rumeurs, car elles peuvent être créées de toutes pièces par des personnes envieuses.
Deux semaines après la fin de mes investigations, mes parents, Nader et moi sommes en route pour demander sa main. Je suis habillé d'un kamis blanc avec un habillage bleu, et j'ai avec moi dans la voiture un gros bouquet de roses. J'espère que cela lui fera plaisir. Je stresse beaucoup, et si elle refuse ?
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Nous avons reçu les résultats du bac il y a deux semaines. Je suis comblée car je l'ai eu avec mention très bien, ce qui m'a valu une bourse de mérite. Mes amies l'ont également eu avec mention, c'est une joie totale, je vous laisse imaginer.
Aujourd'hui est un jour très spécial en effet, avec la demande de ma main qui approche. Ma mère m'avait prévenue il y a une semaine de cette merveilleuse nouvelle. Je ne sais pas qui va venir, et ma mère a bien insisté sur le fait que j'ai le droit de refuser si je ne la trouve pas à mon goût. Cela m'a fait sourire sur le moment.
Je suis habillée, coiffée, le voile posé, assise dans ma chambre, en train d'attendre. Mes sœurs, frères, leurs femmes et leurs enfants sont tous là pour assister à la demande. Je stresse un peu car je n'ai aucune idée de qui cela peut être. J'ai attendu environ vingt minutes, puis on a frappé à la porte. Je suis allée chercher un plateau avec des boissons et je suis allée au salon rejoindre les autres. Quelle surprise de voir Tata Samia, son mari et ses enfants ! Je n'en revenais pas. Je me suis assise entre mes parents sur le canapé et j'ai salué tout le monde.
Tata Samia s'avança avec respect : "Salma Anleykoum, nous sommes ici présents devant vous pour demander la main de votre magnifique et splendide jeune fille Nadjma pour notre fils Mahir."
Ton père répondit cordialement : "Anleykoum Salam. Nous sommes flattés, mais dis-moi Mahir, pourquoi ma fille ?"
Mahir prit une profonde inspiration avant de répondre avec émotion : "Votre fille est exceptionnelle, et cela m'a frappé au moment même où elle a refusé de monter dans ma voiture lors de notre première rencontre au mariage de votre fils. Cela peut sembler anodin, mais sa manière simple et douce de rejeter mon invitation a éveillé ma curiosité. Elle est belle, intelligente, respire la joie de vivre, pieuse, respectueuse, et elle suit le droit chemin. Elle respecte ses aînés, reste discrète et n'attise pas les mauvaises langues. Il n'y a rien à lui reprocher, si ce n'est sa bonté. Enfin, votre fille, je l'aime."
Ces mots touchants firent naître une émotion profonde. Une larme échappa à ta mère et à toi-même, car entendre parler ainsi de ta personne était un témoignage rare et précieux. Toutes les mères rêvent que l'on parle ainsi de leur fille. Ton père, bien qu'émotionnellement réservé, ne laissait pas transparaître sa fierté, mais tu le connaissais suffisamment pour deviner qu'il était ravi à ce moment-là.
Nader commenta avec admiration : "Masha 'Allah, frère, tu as dû t'entraîner, je n'aurais pas dit mieux."
Mahir répondit humblement : "C'est naturel, pas besoin de s'entraîner, il faut laisser parler son cœur."
Salim ajouta son approbation : "Personnellement, tu m'as convaincu. Je n'ai jamais rien entendu à ton sujet, mais je te donne volontiers la main de ma sœur. Je te fais confiance."
Je plaisantai avec légèreté : "C'est à moi ou à toi qu'il a demandé la main ?" Ce qui déclencha un rire général.
Mon père prit la parole solennellement : "J'accepte de te donner la main de ma fille, mon plus cher joyau."
Ma mère, émue, ajouta : "Je te donne la main de ma fille."
Tati Samia s'adressa à moi avec bienveillance : "Alors, ma fille, dis-moi, est-ce que tu acceptes ?"
Je répondis avec sincérité : "Je voudrais m'entretenir avec Mahir seul à seul d'abord avant de donner une réponse, si possible."
Mahir répliqua avec compréhension : "Il n'y a pas de problème à cela, je pense. Cela est légitime."
Ma mère proposa : "Allez dans ta chambre, ce sera plus calme."
Nous nous levâmes et partîmes dans ma chambre. Je m'installai sur mon lit pendant que Mahir prit place sur la chaise de mon bureau.
Moi : "Mahir."
Lui : "Oui, c'est mon prénom."
Nous riions ensemble, détendant l'atmosphère.
Moi : "Pour être franc, je ne m'attendais à rien, à n'importe qui. À aucun moment je me suis dit que cela pouvait être toi, mais je suis contente que ce soit toi. On ne se connaît pas vraiment, mais je préfère le peu que je connaisse de toi à un inconnu total. Tu comprends, c'est rassurant."
Lui : "Oui, je te comprends parfaitement. Et avant que j'oublie de te le dire, félicitations pour le Bac et la Bourse."
Moi : "Merci beaucoup. Et comment sais-tu pour la bourse ?"
Lui : "Hanane."
Moi : "Ah oui, j'aurais dû m'en douter."
Nous rîmes ensemble et décidâmes de retourner au salon.
Lui : "Tu as toujours autant de doutes ?"
Moi : "Confiance."
Lui : "Rire. Cependant, on ira doucement après le mariage, pas de précipitation. On aura le temps de mieux se connaître doucement."
Moi : "Cela me va. Tu as tout à fait raison."
Nous retournâmes au salon où je pris place entre mes parents. Tous les regards étaient tournés vers moi, attendant ma réponse.
Moi : "Ce sera oui."
Tata Samia réagit surprise : "Oui ?"
Moi : "Oui, j'accepte cette union."
Tata Samia m'a prise dans ses bras, et les youyous ont commencé à résonner dans la maison. Ma sœur, qui était restée avec les enfants à la cuisine, est venue au salon en criant elle aussi. Après une bonne demi-heure de cris de joie, j'ai proposé que l'on passe à table. Tout le monde s'est installé autour de la table à manger, et j'ai servi avec l'aide de ma sœur le repas : du riz au coco avec du lait de vache et de la viande de bœuf sautée. C'est un plat typique comorien, un incontournable.
Pendant le repas, les parents ont discuté des préparatifs du mariage. Le nikah aura lieu dans une semaine, Insha'Allah. Mahir et moi échangions des regards complices entre deux bouchées.
À la fin du repas, ma sœur et moi avons débarrassé la table. Mes belles-sœurs ont nettoyé la table et l'ont rangée, tandis que ma sœur s'est proposée pour faire la vaisselle et m'a demandé de retourner auprès de Mahir et de sa famille. Je les ai rejoints au salon, Mahir était sur le point de partir. La mère de Mahir m'a prise dans ses bras, Hanane aussi et Mahir me fit juste un signe de tête. Nous avons échangé nos numéros avant qu'il ne descende rejoindre sa famille en bas.
Je me suis dirigée vers ma chambre lorsque quelqu'un a tapé à la porte. J'ai pensé qu'ils avaient peut-être oublié quelque chose. J'ai ouvert et j'ai vu Mahir avec un bouquet de roses.
La scène était si douce lorsque Mahir m'a offert ce magnifique bouquet de roses. "Pour la plus belle des femmes," m'a-t-il dit, et j'ai simplement répondu par un timide "euh, merci." Des roses, c'était magnifique. Je me suis alors rappelé que je ne sais pas qui lui a dit que j'aimais les roses, mais bon, la majorité des femmes apprécient ces gestes délicats.
Après avoir pris une douche et accompli mes prières, je me suis préparée à dormir, épuisée par cette journée mouvementée. Alors que je consultais mon téléphone avant de m'endormir, j'ai vu que je venais de recevoir un message de Mahir : "Passe une très bonne nuit, ma belle." J'ai répondu aussitôt : "Merci à toi aussi, beau jeune homme."
Fatiguée mais pleine de joie, je me suis endormie rapidement, prévoyant d'appeler les filles demain pour leur raconter toute cette histoire. Elles ne sont au courant de rien pour le moment, mais Namir, lui, était déjà au courant. Il était venu à la maison hier pour manger et avait été témoin des préparatifs.