Le soir, il fallu que j'aille chez mes parents pour chercher des affaires. La crainte de me faire disputer me fit angoisser. J'ouvris la porte de la maison et tombai sur mes parents. Mon père laissa tomber sans doute mes dernières affaires qui restaient chez eux.
-Dehors.
-Hein ?
-Maintenant que tu es rétabli nous pouvons de l'annoncer. À partir d'aujourd'hui tu n'es plus notre enfant, tu ne nous causera plus jamais d'ennuis. Fais ce que tu veux de ta vie, ça ne nous regarde plus.
"C'est bien ça, récolter le résultat de ce qu'on a semé. Jusqu'à aujourd'hui j'ai toujours agi comme je le voulais, alors je suis punie..."
-Vous agissez ainsi juste parce que votre enfant ne vous oublie pas docilement ? Fit une voix derrière moi.
Je me retournai, surprise.
-Bah... Toi ?
C'était Fredrik qui se tenait à la porte, regardant mes parents avec un air mesquin.
-Une enfant ne tel pas le droit de commettre des erreurs ? J'espère que vous êtes aussi exigeant avec vous-même qu'avec votre fille... à moins que vous ne vous accordiez cette ultime privilège d'abandonner votre rôle de parent ?
-Mais ! T'inquiète pas ! Arrête, le suppliai-je.
-Qui êtes-vous pour vous mêler de nos affaires de famille ? Gronda mon père.
-Je regrette sincèrement de vous donner mon avis, mais si je me permets cet affront c'est que vous êtes les parents de la femme que je souhaite épouser.
-Hein ? Épouser ? Elle ? Vous êtes fous !
-Je ne suis pas fou, enfin je ne crois pas. De toute façon bien moins que vous... Vous opposerez-vous à notre mariage ?
-Il y a décidément des gens bien étranges ! Faites comme bon vous semble, ça ne nous regarde plus.
Fredrik prit mes affaires.
-Je risque de vous rendre visite prochainement pour régler quelques formalités administratives.
-Tant que cela ne nous cause pas d'ennuis c'est bon. Mais partez maintenant !
Fredrik me prit la main m'emmena dehors.
-Je commençais à m'inquiéter de ne plus avoir des nouvelles.
-Fredr...
-Alors j'ai appelé ta mère qui m'a prévenu que tu quittais l'hôpital aujourd'hui. Mais moi je n'étais pas au courant de tout ce qui t'étais arrivé.
-Fredrik !
Il se retourna vers moi.
-Ce que vous venez de dire... Vous n'êtes pas sérieux j'espère.
-Bien sûr que si, désolé d'avoir demandé ta main de manière si irrévérencieuse.
-Non... mais tu as déjà fait tant de choses pour moi ! Ça ne sert à rien d'aller est aussi loin ! Ne t'inquiète plus pour moi, tu peux me laisser maintenant. J'ai déjà tellement profité de ta gentillesse ! Tu as déjà fait tellement pour moi mais moi, je ne veux pas être un poids pour toi.
-Voilà qui est inattendu... Tu penses donc que j'ai agi ainsi par pitié ?
-Mais c'est que... Moi je ne comprends pas pourquoi tu m'as choisi ! Pas du tout ! Je comprends plus rien du tout !
-Parce que tu as pleuré. Tu as pleuré en disant que tu te sentais seule et je te trouvais infiniment humaine. Alors je suis tout simplement tombé amoureux de toi.
Il leva la tête vers le ciel.
-Moi aussi il m'est arrivé de penser que tous les autres n'étaient que des ordures. Mais je n'ai jamais pu pleurer aussi naturellement que toi. Jamais...
Il prit mon menton dans sa main et s'approcha de moi.
-En fait tant que tu étais collégienne, je devais faire attention. Et je ne savais pas comment m'y prendre sachant que Charly avait ton âge. Mais tu m'as redonné l'espoir d'aimer. Maintenant tu es majeur. Alors, accepte ma proposition !