Homme comme Homme

2 - Charly

Des converses vertes apparurent en face de moi. Je levai la tête et reconnu Daphné, les cheveux attachés en chignon mal fait. Elle me sourit.

-Salut, je suis venue te chercher.

-Salut, Daphné.

Je rangeai mes cahiers et la suivit.

-On va chez toi ? L’épisode de The Walking Dead est sorti cet après-midi. Faut absolument qu'on le regarde, dit Daphné enthousiaste.

-Mon père rentre tard ce soir.

-Dommage, on ne pourra pas goûter les superbes pâtes carbo de Fredrik, rit-elle.

Je souris. Mon père travaillait beaucoup, il était flic. Ma mère était décédé huit ans avant et depuis, papa n’avait jamais retouché à une femme. Daphné m’avait beaucoup aidé et encore maintenant, elle était celle en qui j’avais le plus d’estime. C’était la fille d’une coréenne et d'un américain. Ayant un an de plus que moi, sois 18 ans, elle avait prit un appartement pas loin de chez nous et était le genre de file indépendante, à fumer une clope sur son balcon vers minuit. Pourtant elle était une futur avocate. Et c’était une belle personne.

-Une fois arrivés chez moi, nous nous installâmes dans ma petite chambre, plaids sur nos genoux, guirlande allumée, petite télé sur The Walking Dead et popcorn en main.

-Daphné ?

-Mh ?

-Pourquoi tu n’es jamais en couple avec un garçon ?

Elle rit. Son rire était très chaleureux. Je me souviens de la première fois que nous nous sommes rencontrés, son rire était ce qui m’avait le plus plu chez elle.

-Et pourquoi tu ne l’es jamais toi aussi ? Me contre-attaqua-t-elle.

-Parce que je n’ai pas encore rencontré la bonne personne, dis-je timidement.

Elle haussa les épaules.

-C’est parce que tu ne regardes pas assez ton environnement. Peut-être que tu as quelqu'un qui te regardes mais toi, tu ne le vois pas.

-Pourquoi tu dis ça ?

Elle pencha la tête vers le côté.

-Parce que moi, je suis dans cette situation. Je suis celle qui regarde mais qui n’est pas regardée.

Un petit sourire se dessina sur mon visage.

-Et qui peut bien être cette personne ?

Elle rit, cette fois-ci, presque gênée. Elle baissa la tête et la bascula vers l’arrière tellement brutalement que j’eus cru qu'elle allait se la fracasser.

-Une certaine personne.

-Allez dis-moi Daphné !

Elle se leva brusquement.

-On va préparer un gâteau d’anniversaire à ton père. Il fête ses 38 ans aujourd'hui.

-Tu évites la question là !

-Allez bouges toi ! Il est tard il va bientôt arriver.

Je lui lançai un coussin, vexé. Elle l’attrapa facilement et sourçilla.

-Tu veux vraiment jouer à ça ?

Je me mordus la langue, sachant pertinemment qui allait gagner la partie. Daphné était grande bagareuse avec des points aussi forts que celui d’un homme.

-Alors ?

-Oh oh…