Homme comme Homme

13 - Adrian

J'étais assis à ma place quand Erika débarqua dans la classe, toute joyeuse.

-Adrian, toi aussi tu as reçu l'invitation ?

-Celle où tout les premières sont invités à une soirée ?

-Oui !

-Je l'ai reçu oui. Tu y vas ?

-Quelle question ! Bien sûr que j'y vais ! Tu m'accompagnes ?

-Vas pour la soirée.

-Génial ! Il faut que je prévois tout. C'est pas trop pratique tout ça, c'est demain soir.

Charly arriva et s'installa à sa table. Je me levai et le rejoint.

-J'ai vu ton père hier.

-Oui je sais il me l'a dit, dit-il d'un ton un peu trop sec à mon goût.

Je fronçai les sourcils.

-Quelque chose ne va pas ?

-Tout va bien, Klein.

-Je ne crois pas.

-Si si.

Il fouilla dans son cartable.

-Tu cherches quelque chose ?

-Mon carnet de maths.

-Ah, il est dans l'étagère du fond.

Il me fusilla du regard.

-C'est toi qui l'a mis là-bas ?

-Bah oui, je l'ai trouvé alors...

-T'as fouillé dedans je suppose.

-Juste jeté un coup d'œil.

Il partit chercher son carnet furieux.

-Charly je comprends pas...

-Moi non plus je comprends pas ! Je comprends pas pourquoi tu me parles alors que ce que tu veux c'est Daphné !

-Quoi ? Qu'est-ce que...

-À vos places ! Ordonna le professeur.

-Tu dis n'importe quoi, t'as pas le droit de me dire ça ! M'emportai-je.

-Monsieur Klein à votre place s'il vous plaît.

-Pourquoi j'irai la voir hein ? Dis-moi !

-Monsieur Klein dehors immédiatement !

Je partis rageusement, claquant la porte derrière moi. Mais pour qui il se prenait lui ? Et pourquoi ses paroles me mettaient dans un tel état ?

-Merde...

-Tiens, c'est le petit Klein.

Je relevai la tête.

-T'as pas cours Daphné ?

-Non, je finis les cours justement. Tu t'es fais viré ?

-Faut croire...

-Motif ?

-Je me suis emporté contre ton petit protégé.

Elle fronça les sourcils.

-Charly ?

-Il dit que si je lui parle c'est pour toi.

-Tiens tiens...

-Mais c'est pas vrai je te le jure.

-Oui bah ça j'avais bien compris.

-Ce que je comprends pas c'est pourquoi ça m'a fait autant d'effet qu'il m'ait dit ça.

Une minute de silence s'imposa.

-Tu t'es jamais dis que tu éprouvait peut-être quelque chose pour Charly ? De l'attirance par exemple.

Je réfléchis. C'était vrai que j'avais une certaine plaisance à le regarder. Où je le voyais, je devais y aller.

-Je suis pas homosexuel, Daphné.

-Pourtant tu l'aimes bien Charly.

-C'est vrai.

-Réfléchi Klein. Essaye de savoir si c'est de l'attachement lié à l'amitié, ou de l'attirance lié à l'amour.

Réfléchir. Non, j'étais hétérosexuel. S'en était sûr. Elle commença à partir.

-Daphné !

-Oui ?

-Tu sais si Charly vient à la soirée demain soir ?

-Parle lui ! Explique lui ! Et invites-le !

Je voulus lui demander une réponse à ma question mais elle était déjà trop loin. Mais ses paroles ne me laissait pas indifférent. Je pris mon téléphone et envoyai un message à Erika. "Ce soir, vient chez moi avec une jolie lingerie" puis je rangeai mon téléphone dans mon jean, déterminé.