Comment pouvait-il dire une chose pareil ? Ces mots résonnaient dans ma tête. Papa passa dans ma chambre mais je refusai d'en sortir, trop abattu. Daphné avait essayé de me joindre mais je lui répondis que je voulais rester seule. Elle respecta ma volonté et je me retrouvai à rester immobile sur mon lit.
-C'est une sensation tellement... Horrible...
Tout d'un coup, je pris un coussin, me l'écrasai contre ma tête et criai. Sur un coup de tête, je sortis brutalement de ma chambre et sortis dehors, courir le long de la mer. Il fallait que je me vide l'esprit. Combien de temps étais-je rester à courir ? Combien de kilomètres avais-je fais ? Aucune idée. Tout ce que je sus, c'est que j'avais croisé Erika, assise sur un rocher. Je m'arrêtai, essoufflé. "Pourquoi irai-je la voir ?" Toujours aucune idée. Mais je gravis les rochers pour m'asseoir à ses côtés.
-Tu es venu m'insulter ? Dit-elle d'un ton sarcastique.
-Non, je suis venu m'excuser. C'est à cause de moi que t'es comme ça.
Elle rit. Cette fois, différemment des autres fois. C'était un vrai rire, timide. Elle baissa la tête et tripota ses doigts.
-C'est moi qui devrais m'excuser. On ne peut pas obliger quelqu'un de l'aimer et on ne peut pas non plus lui interdire d'aimer quelqu'un d'autre.
-Pourquoi ce serait à toi de t'excuser ?
-C'est... C'est moi qui ai envoyé cette photo.
Mon cœur rata un battement. Je pris une grande bouffée d'oxygène et observa les étoiles.
-Pourquoi tu as fais ça ?
-Charly il faut que tu saches que... que tu as bouleversé tous ses plans. Il ne s'est jamais intéressé à l'amour. Moi, je n'étais là que pour le soutenir et pour coucher avec lui. Toi c'est différent...
-Normal je suis un gars.
-Oui, mais y'a pas que ça. Il t'aime, tu l'intéresse.
Je meditai quelques secondes sur ses dernières paroles.
-Promets moi de ne pas lui en parler.
-Je te le promets. Mais alors réponds à une de mes question.
-T'es embêtant, tu sais ?
-Oui...
-Mais je t'écoutes.
-Depuis quand tu l'aimes ?
Elle réfléchit quelque secondes.
-La première fois que je l'ai vu, je devais avoir huit ans. Il était distant mais il était gentil. Puis sa mère est décédé. Depuis, son caractère s'est transformé en glace et j'ai eu peur de lui. Une sombre époque... Je l'ai revu au lycée et on a repris contact.
-Daphné aussi à eu une belle période de noirceur dans sa vie.
-Sa mère est morte aussi ?
-Non, c'est différent. La mort d'un parents nous fait souffrir, c'est évident. Mais on sait qu'il nous a aimé. Le rejet d'un parent prouve le contraire. Et elle vit encore avec ce fardeau.
-Je crois que Daphné est celle en qui j'ai le plus d'estime.
-Tu n'es pas la seule à penser ça ! Riai-je.
Elle observa mon visage, se prit le visage entre les mains, puis, se releva brusquement à tel point que j'eu peur qu'elle tombe.
-T'es vraiment un crétin !
-Hein ?
-Un crétin ! Cria-t-elle.