En me réveillant, j'étais à la fois excité et à la fois nerveux. Je me fis un grand petit déjeuner, sous les yeux ébahis d'Isabella.
-Ton père te rends ta liberté de penser ou quoi ?
Toute joie retomba brutalement.
-Mon père...
Si mon père était au courant, il ne l'accepterai jamais. C'était obligé. "Et si c'était Isabella qui lui en parlait ?" Non, il ne l'accepterai quand même pas. J'avais demandé du temps pour Charly. Peut-être qu'il me pardonnerait. Et Erika ? Comment allais-je le lui annoncer ? Si tout le monde savait que j'aimais un homme, comment réagiraient-ils ? Que fallait-il que je fasses ?
-Adrian ? Si tu traînes tu vas être en retard.
Isabella me remit en question.
-J'y vais.
Je pris rapidement ma voiture et partis au lycée. À mon passage, personne ne semblait faire attention à moi, d'autre me dévisageaient. Lorsque je fis mon entrée en classe, tout le monde se tut. Charly était à sa table, la tête baissée. Erika n'était pas là. J'entendis quelqu'un courir, puis, Daphné apparu, furieuse.
-Qu'est-ce que c'est que cette histoire de photo où Klein et Charly s'embrassent !
-De quoi ? M'offusquai-je.
-Toutes les premières ont reçu une photo d'eux avec un message écrit "Dégoûtant" !
-Moins fort, supplia Charly.
-Qui a envoyé ça ? S'emporta Daphné. C'est parce que vous vous sentez supérieurs que vous faites ça ?
Elle était en rage et criait dans la classe, les points tellement serrés que ses jointures étaient devenues blanches.
-C'est parce que vous croyez qu'ils sont différents de vous ? N'ont-ils pas le droit d'aimer ? C'est une histoire d'amour comme les autres ! Où est-ce que c'est écrit qu'on doit absolument aimer un sexe opposé ? Où ça ! Chacun a le droit de faire ce qu'il veut si il aime ça ! Quand une fille couche avec un gars quotidiennement comme un porc ça vous choque pas mais que deux mecs s'embrassent ça vous choque ? Ça vous change quoi, à vous, qu'ils s'aiment ? Parce que dans cette situation c'est vous qui êtes ridicules ! Toujours à faire ce que les autres font ! À critiquer ! À les insulter sans mesurer la violence de vos mots ! Évoluez ! Essayez de comprendre, essayez d'entendre leur version ! Elle est comme les autres, merde !
Elle reprit son souffle, tandis que personne n'avait osé l'interrompre. Elle régnait dans la classe. Erika venait d'arriverais avait tout entendu.
-Vous êtes juste des bandes de lâches.
Elle sortit de la salle.
-Daphné !
Elle se retourna vers moi, les sourcils froncés.
-Merci.
Elle sourit faiblement et partit.