Ceci est la première version, le premier jet plein de fautes et d'incohérences ! Si tu veux lire la version réécrite, je te conseille de t'y rendre à la fin ^^
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BE MY LOVER
Je mords ma lèvre inférieure et plisse le bas de ma robe jaune canari. Il va poser son regard sur moi dans quelques secondes, quand la porte du tram s'ouvrira pour laisser entrer les collégiens, il tournera forcément la tête vers moi, m'observera de la tête aux pieds. Et il constatera tout de suite que j'ai fait un effort de style ce matin. Nos regards se croiseront et ça sera enfin le coup de foudre !
Trois mois que j'attends ce moment, trois mois que j'espionne ses allées et venues, du tram au lycée, du lycée au tram. J'ai même pris l'habitude de marcher deux kilomètres chaque matin pour prendre la station avant la sienne. Il va bien daigner observer la jeune fille en jaune criard le dévorant du regard depuis maintenant dix minutes. Je n'ose pas ciller, mes yeux me piquent et je commence à douter de la qualité de mon mascara, payé bien trop cher à mon goût.
La porte automatique s'ouvre lentement, laissant passer les petites têtes à poux, nous sommes légèrement secoués par le groupe d'éléphanteaux à deux pattes. J'espère intimement qu'une de ces brutes d'un mètre trente va le bousculer, histoire qu'il arrête d'observer le paysage.
Je vois sa silhouette s'étirer, son épaule pivoter vers moi, son profil laisse place à son visage, quand un cri survenu de nulle part me fait bondir et m'oblige à faire un quart de tour.
– Bien le bonjour Castille !
Un long et ennuyeux soupir s'échappe de ma gorge, alors que j'observe mon meilleur ami Ruben me sourire à pleine dent. Ses quenottes blanches scintillent presque. Il garde son large sourire attendant une réponse de ma part, je me contente de rouler des yeux et d'annoncer.
– T'as tout gâché Ruben...
– Quoi ? Moi gâché ton assaut redoutable que tu prépares depuis des semaines ? demande-t-il en remuant ses bouclettes noires sur le front.
– Oui toi tu savais que j'avais tout prévu au millimètre près, je grogne entre mes dents, mais l'envie de hurler me démange fortement.
– Vraiment ? réagit faussement heureux Ruben en s'appuyant de tout son poids contre une des portes automatiques.
Ce garçon est un véritable poids, je ne sais comment le destin a pu nous réunir ensemble et faire de nous des amis, des meilleurs amis je dirai même. Ruben c'est le mec bien qui devient vite la bonne copine à qui on a envie de téléphoner tous les soirs. Sous les apparences il paraît parfait, il a un physique plutôt envieux, des beaux cheveux noirs bouclés qui contrastent avec son teint hâlé et des yeux émeraude qui vous percent l'âme en deux en un rien de temps.
Mais Ruben est gay, j'en suis certaine, il ne me l'a pas dit, cela doit le gêner dans le fond. Mais ce garçon n'a jamais approché une seule fille de toute sa scolarité et pour dire cela fait dix ans que je le supporte chaque jour que dieu m'offre.
– Tu vas tomber et finir par embrasser le béton.
Il me lance de ces fameux sourires taquins, fouille d'une main dans son sac sans me quitter du regard et m'annonce tout en croquant dans une pomme :
– Il y a plus de chance que j'embrasse le sol que toi l'autre garçon... Quel est son nom déjà ?
– Gabin Vincent et ce n'est pas n'importe quel garçon Ruben, c'est le capitaine de l'équipe de basket du lycée.
– Oh le cliché, geint d'ennui mon ami en plissant les sourcils.
J'ai bien envie de lui répondre qu'il est un cliché à lui seul en étant mon meilleur ami et gay par-dessus tout, mais je préfère me taire. La voix automatique du tram annonce l'arrivée au lycée, je cherche d'un regard hâtif mon doux chevalier, mais je ne retrouve pas sa trace parmi cette foule.
– C'était plus cool quand on faisait le chemin ensemble, rajoute Ruben en faisant tourner le trognon de sa pomme entre ses doigts. Il feint un air triste et force sur la moue, en gonflant ses joues.
– On l'a fait pendant des années, j'ai d'autres objectifs maintenant.
– Ah oui ?
– Oui j'estime qu'a seize ans j'ai le droit de choisir...
– Ta prochaine victime ? me coupe Ruben en souriant, parce que là ça frôle le harcèlement, est-ce qu'il sait au moins comment tu t'appelles ?
Je serre les poings contre ma taille, monte sur mes pointes de pieds me retenant de gifler le brun de toutes mes forces.
– Bien sûr qu'il le sait !
– Intéressant !
La bouche de Ruben forme un O tant il mime l'étonnement. Bien sûr que dans le fond je sais que Gabin ne doit pas me connaître, mais je ne peux pas m'avouer vaincu encore moins devant mon ami, qui se ferait une joie de me rappeler que je prends mes désirs pour des réalités et que c'est mal.
– Tu n'en as pas marre de te moquer de moi sans arrêt ?
– Je constate ton acharnement pour un inconnu c'est différent.
– C'est pas un inconnu, il est dans notre lycée et dans ton groupe de chimie aussi !
– Oh la belle jambe que ça me fait !
Ruben roule des yeux, non sans se retenir de rire. Il doit me trouver un peu idiote dans le fond. Mais je sais que si je persiste dans mes efforts, Gabin finira par me voir moi.
– Tu pourrais m'aider au lieu de te moquer de moi ?
– Mais tu te débrouilles très bien toute seule non ? Cette robe jaune te va à ravir, dommage qu'il ne t'ait pas vu...
Il a le don de m'agacer en forçant sur l'ironie depuis son arrivée. Lui ne voit donc vraiment pas les efforts que je fais depuis plus de deux semaines.
– Cela dit, j'aime bien ton nouveau parfum...
J'esquisse un sourire, quand Ruben m'annonce ça avant qu'il ne reprenne.
– Dommage que ça fasse mégère de quarante ans en manque d'activités conjugales si tu vois ce que je veux dire !
Il m'offre un clin d'œil avant de partir dans un fou rire en solo. Quel goujat, quel monstre. En matière de relations amoureuses, il est vraiment de mauvais conseil !
– T'es vraiment nul !
Les portes automatiques du tram s'ouvrent enfin laissant apparaître l'immense bâtisse en art gothique qu'est notre lycée. Je passe la première, ignorant Ruben et ses violons. Il finira par me rattraper de toute façon. Hors de la foule, j'essaie tant bien que mal de repérer Gabin.
Il est déjà près du reste de l'équipe, son rire grave parvient jusqu'à moi et cela fait bondir mon cœur dans ma poitrine. Il est beau même de loin, et encore plus de près. Ses cheveux châtains légèrement en bataille et très volumineux encerclent son visage. Ses grands yeux bleus pétillent de malice. Son sourire illumine son visage, il dégage quelque chose d'apaisant et agréable.
– Bon p'tite Castille tu vas encore mâter la bouche grande ouverte ? m'annonce Ruben en se plaçant juste devant moi et mon béguin. Je ne peux m'empêcher de rougir de honte.
– Ça ne te regarde pas ! Et puis qu'est-ce que tu as ce matin, tu es insupportable, on dirait que tu as tes règles !
Ruben hausse les épaules sans pour autant se braquer, ce garçon a une patience à toute épreuve.
– Je dis ça pour que tu n'es pas l'air ridicule, tu sais.
– Je ne suis pas ridicule, je suis amoureuse c'est différent, tu ne peux pas comprendre.
– Soit ! Je serai en cours de français quand tu auras fini d'être amoureuse Castille, essaie de garder ton cœur en un seul morceau aujourd'hui.
– Va te faire voir !
Le temps qu'il finisse par partir, l'équipe de basket aussi à quitter la cour. Je me retrouve donc seule à observer l'immense clocher au-dessus de l'immeuble central. C'est si difficile de faire tomber un garçon amoureux de soi en fin de compte...
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Salut à toi lecteur ! J'écris cette histoire légère drôle et romantique pour mon plus grand plaisir ! Si toi aussi tu y prends du plaisir c'est le principal ♥ A bientôt pour le prochain chapitre !