thank you - hs. (II)

By ariforh

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On ne se rend jamais compte de combien nous sommes forts, jusqu'à ce qu'être fort devienne la seule solution... More

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By ariforh

Les larmes dévalent mes joues à une allure incontrôlable. Il est partit, sans se retourner. J'ai crié son prénom de nombreuses fois mais il ne m'a jamais adressé un regard, ni un mot, avant de passer les portes, créant, dès à présent, un énorme mur entre nous. Il ne m'a pas laissé le temps de lui expliquer. Tout ceci aurait été différent s'il l'avait fait, mais je ne peux pas lui en vouloir ; si les rôles avaient été inversés, j'aurais très probablement réagit de la même façon.

« Bon, il faut que tu m'expliques, » soupire Michael, tout en continuant les mouvements de sa main, de haut en bas dans mon dos, pour me réconforter.

Mon téléphone entre les mains, je tente désespérément de recevoir un appel, ou un message de sa part. Il ne peut pas tout abandonner sans savoir ; je suis sûre qu'il meurt d'envie d'avoir plus d'explications.

Je suis dans leur chambre. Pour être honnête, je ne sais pas si je suis autorisée à aller dans les chambres des autres personnes admises dans ce centre, mais Lysa dormait quand j'ai voulu rentrer dans la notre pour y déposer mes deux sacs, et puis Michael et Connor m'ont ordonnés de ne pas rester seule.

Je suis seule avec Michael car Connor a son rendez-vous avec son psychologue. J'ai trouvé ça étrange qu'il soit en début de soirée, mais avec toutes les personnes dans ce centre, il faut trouver des créneaux pour tout le monde, et je suppose que ce n'est pas tout le temps facile.

« C'était ton petit-ami? » demande Michael, la voix étrangement basse.

Mon ventre se tord brutalement de douleur, à ses paroles. Douleur que je ressens en fermant fortement les yeux. Ceux-ci, en revanche, ne sentent même plus les larmes qui s'en échappent.

Je secoue la tête de haut en bas, et de gauche à droite. Que dois-je répondre à ça?

« Oui? Non? » il soupire, « ne te renfermes pas, j'ai besoin de comprendre. »

Je serre les dents avant d'hocher véritablement la tête.

« Alors, c'est oui, » confirme t-il, « et pourquoi est-il venu? »

« P-p-p– »

« Calme toi Rose, respire, » il stoppe ses mouvements mais garde sa main en haut de mon dos.

« Rose, tu dois te calmer, » il me serre un peu plus contre lui, « respire, comme ça. »

À l'entente des battements de son cœur, je me calme doucement. Petit à petit, les larmes cessent de couler le long de mes joues quand je prends de grandes inspirations et que je souffle longuement, comme il m'a apprit à faire plusieurs fois.

« Voilà, c'est ça, » dit-il d'une voix encourageante, « continues. »

S'il savait que si je réussi à me calmer, c'est parce que je viens de penser à Harry.

Nous restons de longues secondes dans un silence qui n'est pas gênant, mais plutôt reposant. Il reste à fixer le sol en face de nous, même s'il me lançait de petits regards toutes les dix secondes.

« Il s'appelle Harry, » soufflais-je, coupant ce silence avec ma voix étouffée.

« Harry, » répète t-il en hochant la tête, « et qu'est-ce qu'il faisait là, Harry? »

J'ouvre mes yeux, qui étaient jusque là fermés, et je me mets à jouer nerveusement avec mes doigts, ayant posé mon téléphone à côté de moi, sur le lit sur lequel je suis assise.

« Il était venu m'apporter mes affaires, » je sens que mes mains se mettent à trembler, « et c'est– j'ai dit– enfin, j'ai remit des choses sur le tapis, ce qui a fait que le ton est monté, et– et– »

« Ne t'énerve pas, respire, » il pose sa main sur mon avant bras — celui qui n'est pas sensible — et le serre légèrement, « arrête de trembler, tout va bien. »

Non, rien ne va. Tout va mal, bordel.

« Et Connor est arrivé, et Harry l'a vu, et il– il a cru que– »

« J'ai comprit, » me coupe t-il en soupirant longuement, « et pourquoi ne lui as-tu pas dit? »

« Je n'ai pas eu le temps ! » m'exclamais-je fortement en bougeant mes mains devant moi, dans des gestes brusques, « il est partit sans m'écouter et il ne répond pas à mes messages ! Il les voit, mais il ne répond pas ! »

J'attrape mon téléphone et je le secoue devant moi, sentant, de nouveau, les larmes ruisseler sur mes joues.

« Attends quelques jours, » lâche t-il en attrapant mon téléphone, « c'est dur d'attendre, je sais, mais il reviendra de lui-même. Il voudra savoir. »

Je renifle et pour la première fois depuis que nous sommes ici, je relève les yeux vers son visage rayonnant et souriant, malgré mon état misérable et défectueux.

« Tu– tu crois? »

« Évidemment, » il me sourit chaleureusement, « et en attendant, je suis là. »

J'hoche la tête.

« Et Connor, bien-sur. » rajoute t-il en haussant les épaules, ce qui me fait sourire.

Soudain, son expression du visage change complètement, me rendant inquiète.

Jusqu'à ce qu'il se mette à parler.

« Oh mon dieu, et je suis désolé d'avoir dit qu'il était sexy, je savais pas, mais j'allais pas mentir, enfin, non, c'est pas– »

« Michael, » le coupais-je en riant, « ce n'– »

Je suis brusquement coupée par l'ouverture soudaine de la porte de la chambre, qui révèle Connor, une feuille dans la main, et un sourire éclatant sur le visage.

« Vous ne devinerez jamais ce que j'ai dans les mains, » il entre dans la chambre et secoue la feuille devant nos yeux, « ni ce que cette feuille va me permettre de faire ! »

« Accouche ! » râle Michael tandis que je m'essuie discrètement les yeux.

« J'ai ici mon autorisation de sortie. »

Je relève la tête. Connor est sérieux, et visiblement très vraiment content de cette nouvelle. Quand je me tourne vers Michael, celui-ci a également un grand sourire scotché au visage.

« Putain, mec ! » Michael se lève pour le prendre dans ses bras, d'une façon un peu brusque, mais qui me fait tout de même sourire, « c'est génial ! »

« Je peux sortir demain soir, » nous explique t-il, « je suis tellement content ! Après sept mois enfermé ici, je vais pouvoir redécouvrir le monde ! »

Michael lâche un rire, tout comme Connor. Il redécouvrira le monde. Est-ce je ressentirais ce genre de chose le jour de ma sortie? Si je réussi, un jour?

« Il faut fêter ça, » Michael se dirige vers la porte, juste avant de l'ouvrir, « est-ce que ça te dit que je te foute une raclée au baby-foot? Étant donné que tu es nul? »

La mâchoire de Connor se décroche tandis que j'essaie d'étouffer mon rire en posant ma main devant ma bouche.

« Tu le regretteras, tu verras. » menace Connor en passant la porte, et en faisant semblant d'être énervé.

Quand je passe devant Michael pour pouvoir sortir de la chambre, et donc les suivre, celui-ci m'attrape le poignet et approche sa tête près de la mienne pour pouvoir me chuchoter quelque chose.

« Ne t'arrêtes jamais de sourire. »

Je baisse la tête, ne pouvant pas m'en empêcher. Il lâche un rire avant de refermer la porte derrière lui pour que nous puissions rejoindre Connor qui est déjà partit, très déterminé à prouver qu'il est doué au baby-foot.

J'espère que cette soirée me fera — en quelque sorte — oublier ce qu'il s'est passé l'heure d'avant, malgré le fait que le prénom d'Harry ne cesse de résonner lourdement dans mon esprit. C'est comme si je commençais déjà à ressentir un manque de sa part. Et je pense que c'est à cause du centre, évidemment, mais surtout, à cause de ce qu'il s'est passé. Je m'en veux tellement. J'aurais dû le crier ; j'aurais dû crier que ce n'était rien, que j'étais en colère mais que je l'aimais malgré tout, et que Connor n'était que... Connor. J'aurais dû.

Mais ce qui est fait, est fait.
Il est trop tard à présent.

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