thank you - hs. (II)

Da ariforh

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On ne se rend jamais compte de combien nous sommes forts, jusqu'à ce qu'être fort devienne la seule solution... Altro

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Da ariforh

Tout est allé tellement vite.

Je n'ai pas eu une seule seconde pour réfléchir et penser à tout ceci correctement. J'étais totalement dépassé par la situation. Son corps était là, tout près de moi, allongé sur le siège passager, tandis que son esprit, lui, se battait entre partir ou rester. Mais, se battait-il vraiment? Elle avait fait son choix. J'ignore si elle avait réfléchi à tout ce que ce geste pourrait engendrer par la suite ; à ce qu'elle laisserait derrière elle ; aux personnes qu'elle abandonnerait une fois la chose faite, et réussie. Mais c'était elle. C'était Rose, et je savais qu'elle n'allait pas bien. Pourtant, je n'ai rien fait. Je n'ai pas fait plus de choses. Je lui ai simplement reproché ce qu'elle faisait de mal, ce qui veut dire : se mettre en danger. Et c'est le plus souvent dans des moments comme celui-ci que l'on se rend de compte de tout, parce que l'on prend soudainement un recul énorme par rapport aux événements passés. Et bordel, je suis vraiment con. M'imaginer sans elle est comme un cauchemar sans fin. M'imaginer, chaque jour, sans sa présence, sans son si joli visage, sans son sourire angélique, sans son mélodieux rire, et sans sa douce voix, me fait terriblement mal.

« Monsieur... Styles? »

Mon corps s'immobilise le temps de quelques secondes, me faisant prendre conscience que je faisais des allés et retours dans la salle d'attendre des urgences. Un homme, portant une blouse blanche — sûrement un médecin — se tient dans l'encadrement de la porte, un calepin dans les mains.

« Faites-vous partie de la famille de Rose Adams? » me demande t-il par dessus ses lunettes, puisqu'il semble lire quelque chose en même temps.

Will bondit brusquement de sa chaise.

« Elle est ma petite-amie. » répondis-je silencieusement, mes pieds étant toujours collés contre le sol, m'empêchant de faire quoique ce soit.

« Et moi, je suis son père, » intervient Will, maintenant debout devant ce médecin. Ses mains ne cessent de trembler, « ai-je le droit de savoir comment va-t-elle? »

Le silence de cet homme et sa blouse blanche me glace le sang. Je suis prêt à exploser tout ce qui se trouvera sur mon passage à l'entente de ces nouvelles. Objets et personnes comprises. Je refuse de croire un mot de ce qu'ils diront. Rose ne peut pas me laisser, elle me l'a promit, et j'ai tellement de chose à lui montrer, à lui dire, ou à faire avec elle. Notre vie à deux vient à peine de commencer et j'aimerai qu'elle continue sans jamais s'arrêter.

« Elle va bien. »

Je me surprends à soupirer longuement après avoir retenu ma respiration durant de courtes secondes. Je ne peux décrire les sentiments qui me parcourent en cet instant. C'est un mélange d'excitation, de chagrin, de frayeur, d'amertume, et d'euphorie. Un mauvais — et très étrange — mélange.

« Vraiment? » les yeux de Will se mettent à briller tandis que je m'approche d'eux, « peut-on la voir? »

« Vous pourrez, mais avant, j'ai besoin de vous parler de son état. »

Il se penche un peu plus sur son calepin et fronce les sourcils. Ce n'est finalement que quelques secondes plus tard qu'il le range complètement dans la grande poche de sa blouse.

« Oh, bien-sûr. » Will hoche la tête.

J'ignore comment cet homme arrive a contenir toutes ses émotions en lui, comme il le fait en ce moment même. Mis-à-part de fines larmes, son visage reste neutre et vide face à cette situation. J'ai d'ailleurs remarqué qu'il était de la même façon ce matin. S'il se retient de faire quoique ce soit parce que je suis là, et parce que je suis — en quelque sorte — son gendre, il ne devrait pas. C'est tout à fait naturel de ressentir tout un tas de choses, alors mieux vaut les déverser pour ne pas les garder pour soi-même.

C'est une des choses qu'elle ne cessait de me répéter, presque chaque jour.

« À son arrivée ici, son état était critique, » le regard du médecin jongle entre Will et moi, « elle était en état d'intoxication alcoolique aiguë, ce qui veut dire, dans un coma éthylique. »

Je pince mes lèvres entre elles.

« Comment est-ce possible? » demande Will, les sourcils froncés.

J'ai raconté — le plus brièvement possible — la scène à Will. James est resté chez eux avec Amy, Paul, et Stephany, et ils attendent de nos nouvelles. En plus d'imaginer ma vie sans Rose, mon esprit ne cessait de me torturer en imaginant que Will allait m'envoyer le plus loin de sa fille. Il y a une semaine, il m'a dit que je devais prendre soin de Rose et qu'il me donnait toute sa confiance. Et aussi, que je ne devais pas la briser. Regardez où nous en sommes aujourd'hui.

« Un coma éthylique peut apparaître quand une forte consommation d'alcool est prise très rapidement durant une très courte période. Rose a, de ce que vous m'avez dit, dû boire ces deux bouteilles d'une seule et même traite. »

Bien-sûr qu'elle l'a fait.

« Elle était tout de même consciente en arrivant ici, et étant donné que vous ne saviez pas si elle avait avalé, ou pas, des médicaments, nous avons procédé à un lavage d'estomac en urgence. »

« Et après tout ceci, sa santé n'est pas endommagée? » le médecin fronce les sourcils, juste avant que Will ne reprenne la parole, « irréversiblement, je parle. »

« Oh, non, » il secoue la tête juste avant qu'un sourire n'apparaisse sur son visage, « elle n'aura aucune séquelle. Son pronostic vital n'est miraculeusement pas engagé. »

J'hoche la tête. Will se tourne vers moi, son visage maintenant illuminé par un sourire vrai, et sincère. C'est à peine si j'ai le temps de réaliser ce qu'il se passe quand ses bras m'entourent, et que sa main tape gentiment mon dos.

« Elle est toujours là, Harry, » soupire t-il contre mon épaule, « ma petite fille est toujours là. »

Je souris doucement.
Notre étreinte prend fin juste avant que le médecin ne nous sourisse, en faisant quelques pas en dehors de la salle d'attente qui est, maintenant que nous en sommes sortis aussi, vide.

« Elle a été transférée à l'hôpital après avoir été soignée aux urgences. Sa chambre est la 302. Je vais vous y conduire, suivez-moi. » sur ces mots, le médecin emprunte un grand, sinistre et long couloir blanc. Le silence règne dans cet établissement, ce qui me fait le détester encore plus. Je hais ce genre d'endroit.

Aucun tableau, seules quelques plantes à moitié arrosées décorent cet endroit si vide. Je glisse mes mains dans les poches avant de mon jean tandis que Will monte déjà les escaliers pour rejoindre la chambre de Rose.

Mes pensées divaguent sur de nombreuses choses, et sur une en particulier : son avant-bras. Le médecin ne l'a pas mentionné. Que s'est-il passé? Est-ce qu'il serait infecté? Ou que tout va bien? Pourquoi n'en a-t-il pas parlé?

« Étiez-vous présent lorsqu'elle s'est scarifié de cette façon? » me parvient subitement la voix du médecin, maintenant à mon niveau.

Quel magicien, il sauve ma copine, et il lit dans mes pensées. Incroyable.

« Je suis arrivé après qu'elle l'ai fait. » je réponds, tandis qu'il hoche la tête.

« Rassurez-vous, aucune veine et artère n'a été touché, » m'informe t-il, « nous lui avons mit des points de sutures, pour favoriser, en quelque sorte, la cicatrisation, » j'hoche la tête, « une infirmière passera la voir demain matin pour lui expliquer toutes les choses à suivre pour que le traitement se passe bien. »

Je suis prêt à tout faire pour que son rétablissement se passe dans de bonne conditions. Je ne veux plus jamais que cela arrive alors je serais présent, vraiment présent.

« Combien de temps va-t-elle rester ici? » je l'interroge, tandis que nous prenons un grand escalier doté d'épaisses marches.

« Cette nuit, et par précaution, toute la journée de demain. Vous serez en mesure de la ramener chez vous demain soir. » me répond t-il tandis que j'hoche la tête.

La chambre 302 nous parvient vite. Will est déjà à l'intérieur, alors je vais lui laisser du temps avec elle. Même s'il y passe la nuit, je pourrais rester assis sur le banc en face de la porte de sa chambre. Ça m'est égal. Tant qu'elle est toujours là. Elle sera entre de bonnes mains le temps d'une nuit et d'une journée entière.

« Elle risque d'être épuisée alors ne la forcez pas à rester éveillée. Elle a besoin de se reposer. » m'explique t-il en jetant un coup d'œil à la porte de la chambre.

Savoir qu'elle est saine et sauve m'enlève un énorme poids des épaules.

« Je dois vous informer d'une chose. »

« Allez-y? »

« Ce qu'a fait mademoiselle Adams est une tentative de suicide. Je ne vous apprends rien là dessus, je suppose? » je secoue malheureusement la tête, « après une tentative, et peu importe de quelle manière celle-ci ait été réalisée, le patient reçoit obligatoirement un suivit psychologique. »

Je pince mes lèvres entre elles.

Rose n'acceptera jamais ça.

« Je vous laisse lui dire. C'est souvent plus facile de l'apprendre par une personne proche de soi, plutôt que par une infirmière. » il me sourit.

Je ne sais absolument pas comment lui dire. Dois-je être direct? Ou dois-je y aller doucement? Dans les deux cas, la réponse sera la même : elle refusera.

Tandis que je m'assois sur le banc après qu'il ait tourné les talons, sa voix résonne de nouveau dans ce couloir sans vie.

« Oh, et une dernière chose, monsieur Styles, » il se tourne vers moi de nouveau, « boit-elle régulièrement? »

« Je.. et bien.. »

Je suis incapable de prendre une décision à cet instant précis. Si je lui réponds de façon positive, je suis persuadé qu'il va la suive de très près en plus du suivit psychologique. Mais je ne peux pas nier ce qu'il se passe. Je ne le peux plus.

« Monsieur? »

Cela a prit des proportions trop grandes pour que je ne me permette de garder ça pour moi.

« Oui, » affirmais-je, « elle boit très régulièrement. »

Il hoche la tête plusieurs fois et, sans dire un mot de plus, il s'éloigne de moi pour descendre l'escalier, me laissant dans ce couloir, a attendre que Will ne sorte de la chambre — s'il compte le faire un jour. C'est pourquoi, je me cale contre le mur et croise mes bras sur mon torse avant de fermer les yeux.

Notre vie à deux peut donc continuer, et reprendre son cours, sur, je l'espère, de nouvelles et bonnes bases.

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