thank you - hs. (II)

By ariforh

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On ne se rend jamais compte de combien nous sommes forts, jusqu'à ce qu'être fort devienne la seule solution... More

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By ariforh

J'appuie sur le bouton de la machine à café avant de bailler une énième fois depuis que j'ai mis les pieds ici.

Je suis épuisée. Tout ce dont je voudrais, c'est m'allonger sur le sol et dormir. Si je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, c'est parce que je voulais m'assurer qu'Harry dorme correctement. J'ai prié toute la nuit pour que ce genre de cauchemar ne vienne plus lui hanter ces nuits.

Et ce matin, je dois assumer.

Pour être honnête, je suis beaucoup plus aimable qu'hier; mes sourires sont vrais et j'arrive à travailler correctement sans tout casser ou sans me blesser. Aaron l'a remarqué et m'a fait un grand sourire qui voulait dire tant de choses.

« Oh, non, non, non! » mes mains se ruent sur la tasse de café, trop remplie, faisant donc couler du café partout sur le plan de travail autour de la machine.

Et bien. J'ai parlé trop vite.

J'attrape une éponge et j'essuie tout ce café le plus rapidement possible. Personne n'a rien vu, et personne ne verra rien. Ni vu, ni connu.

« Rose, tu peux aller chercher les commandes des salles du fond, s'il-te-plaît? Je dois– »

« J'y vais, ne t'en fais pas. » souriais-je à Jane en la voyant se battre avec ses tasses vides et son plateau.

Je m'exécute alors, m'avançant vers les "tables du fond", comme nous les appelons entre nous.
Une femme avec des cheveux bruns, arrivant jusqu'à ses épaules, est assise seule à une table en train de lire quelque chose sur une petite feuille qu'elle tient entre ses mains.

« Bonjour, » souriais-je aimablement en m'avançant vers elle, « vous désirez quelque chose? »

« Oh, bonjour. Un simple café, s'il-vous-plaît. » elle me renvoie mon sourire.

« Très bien. »

Je me tourne pour rejoindre le comptoir mais sa voix m'interpelle. Je me retourne donc vers elle. Elle penche sa tête pour regarder ce papier et elle la relève, plongeant ses yeux clairs dans les miens.

« Excusez-moi de vous déranger mais sauriez-vous, par hasard, où se trouve cette rue? » elle tourne la feuille de façon à ce qu'elle me fasse face, puis elle pointe du doigt une adresse.

Une adresse que je reconnaitrais entre mille. Je fronce les sourcils avant d'ouvre la bouche pour parler.

Mais aucun son n'en sort au moment où mon cerveaux se pose une question. Pourquoi cette femme, avec des yeux si clairs, qu'il me semblerait les avoir déjà vu quelque part, chercherait-elle a rejoindre la maison d'une personne que je connais bien? Très bien, même?

« C'est–je–non... Non, désolée. » m'excusais-je rapidement, mélangeant tous les mots quand je parle.

« Ce n'est pas grave, je trouverais. » elle hausse les épaules en faisant tomber son regard sur ce bout de papier.

Mon cœur se met soudainement à battre à vive allure et mes pieds me guident vers le comptoir en à peine quelques secondes. Je n'ai pas le temps de tout assimiler. Je n'ai pas le temps, et je ne le veux pas. Non. Ce n'est pas vrai. C'est simplement une coïncidence.

« Rose? » la main d'Aaron se pose sur mon épaule, me faisant sursauter, « tout va bien? Tu es toute pâle. »

Je fronce les sourcils et mes yeux restent bloqués dans les siens. Non, rien ne va. Tout va mal. Tout est mal. Bordel. Comment vais-je faire? Est-ce qu'il faut que je prévienne James? Aidez-moi.

« Est-ce que tu as besoin de prendre l'air? » entendais-je vaguement Aaron.

J'hoche la tête plusieurs fois et sans attendre, je retire mon tablier, prenant la porte du café pour sortir par l'arrière. Une fois le vent du début du mois d'octobre me percutant, je me mets à respirer pleinement malgré cette énorme boule dans mon ventre toujours présente.

Cela ne fait qu'une semaine que nous sommes au courant. Une semaine. Et elle est déjà là, à sa recherche. Je ne veux pas qu'elle lui tombe dessus. Pas comme ça, pas maintenant. C'est beaucoup trop tôt.

La porte s'ouvre, se cognant contre le mur, me faisant sursauter une seconde fois. Jane la referme et me tend mon manteau tandis que le sien est déjà sur ses épaules.

« Je comptais rentrer dans peu de temps, » l'informais-je en mettant mon manteau, « mais merci. »

« Non, on ne mange pas ici, » répond t-elle en secouant la tête, « Aaron m'a forcé à te faire sortir et à te pousser à bout pour que tu me parles de ce qui te rend si absente depuis ces derniers jours. »

Je laisse mes yeux se fermer durant quelques secondes. Ce dont j'aurais besoin à cet instant, ce serait de l'alcool. Plein d'alcool. Juste pour échapper à ce moment qui me retourne le cerveau, le cœur et l'estomac.

« De toute façon, si je refuse aujourd'hui, ce sera pour demain, et ainsi de suite? » soupirais-je.

« Exactement, » elle sourit et m'attrape le bras avant de commencer à marcher dans les rues, me tirant un peu, « tu comprends vite dit-donc. »

Je lui donne un léger coup de coude, la faisant rire. Nous n'allons pas trop loin pour pouvoir s'arrêter au premier fast-food que nous croisons sur notre chemin.

Nous nous asseyons l'une en face de l'autre juste après avoir commandé nos menus qui viendront dans les minutes qui suivent. Elle croise ses bras sur sa poitrine et appuie son dos sur le siège derrière elle.

« Tu as dix minutes pour tout déballer, » dit-elle en tapotant sur sa montre, « tout ce qui est dit ici, reste ici. Je t'écoute. »

« Jane, c'est compliqué... »

« Je m'en fiche de ça, je veux t'aider, » elle s'avance un peu plus pour pouvoir poser sa main sur mon bras, « parler de ce qui ne va pas fait du bien, même si on en pense le contraire. Et puis c'est moi, je suis là pour t'écouter. »

J'hoche doucement la tête.
Elle a raison. Je le sais. J'ai besoin d'en parler. Et même si, hier encore, j'ai dis que ce n'était pas leurs affaires, à Aaron et elle, j'ai besoin de lui expliquer. Tant pis si cela prend des heures; j'ai besoin d'un avis extérieur à propos de toute cette situation.

« Je–et bien..., » je fronce les sourcils, « Harry a été adopté quand il était encore enfant car ses parents sont décédés alors qu'il n'avait que sept ans. Il vivait avec James, l'ami de ma mère... »

« Oh, » elle hausse les sourcils, « James est le père adoptif d'Harry? »

J'hoche la tête pour confirmer ses paroles, « et depuis que je le connais, il n'arrêtait pas de me dire qu'il ne croyait pas à cet accident, que c'était un simple mensonge. »

Je baisse la tête en jouant nerveusement avec mes doigts. Nos commandes arrivent au même moment. J'attends donc que l'homme qui est venu nous les déposer s'en aille pour pouvoir reprendre ce que je disais.

« Il disait que c'était à cause de sa sœur biologique, avec qui il avait réussi à prendre contact, qui avait crée ce doute en lui. »

« De quelle façon? » me demande t-elle, ne touchant pas son hamburger, trop attentive à ce que je raconte.

« Elle n'était pas sure d'elle; elle confondait tout. »

Elle hoche la tête.

« Et nous n'en n'avions pas reparlé depuis... oh. Depuis longtemps, » souriais-je légèrement, le souvenir de son baiser si soudain ce jour-là me revenant, « et le jour où nous avons emménagé ensemble, il a reçu une lettre, et... »

Je stoppe mon récit, sentant cette boule dans le fond de ma gorge se former.

« ...Et c'était sa mère. Biologique. La vrai. Vivante. »

Jane se recule légèrement, « Quoi? »

« James était au courant, » soupirais-je, sentant mes yeux se remplir de larmes, « il lui a finalement autorisé à envoyer cette lettre à Harry... Mais depuis, Harry est distant, il change de sujet sans-cesse, il est absent et il semble s'en foutre de tout... »

Je serre les dents pour m'empêcher de pleurer au milieu de toutes ces personnes dans ce fast-food très fréquenté. Jane le remarque alors elle pose sa main sur la mienne en me souriant pour m'encourager à continuer.

« Elle était au café ce matin. C'était elle. » avouais-je en me mordant la joue.

« Comment peux-tu en être sûre? »

« Elle m'a demandé si je connaissais une adresse, et quand elle me l'a montré, c'était celle de James, » elle hoche la tête tandis que je secoue la mienne négativement, « j'ai dis que je ne la connaissais pas mais elle va bien finir par trouver. Elle veut le voir, Jane. Elle veut voir Harry. »

D'un revers de la main, j'essuie quelques larmes qui menaçaient de glisser sur mes joues.

« Ses yeux, Harry a les-mêmes, c'est sa mère, j'en suis persuadée, et elle va vouloir le voir, mais c'est trop tôt, et James ne va pas apprécier et je ne sais pas si je dois le prévenir puis je ne sais pas non plus comment protéger Harry de tout ça parce qu'il ne m'en parle pas mais je vois qu'il ne va pas bien et ça me rend affreusement mal de le savoir comme ça puisque je suis spectatrice de tout sans savoir quoi fa- »

« Rose, » sa voix me fait relever immédiatement la tête.

Je cligne plusieurs fois des yeux pour essayer de voir correctement malgré ma vision brouillée par les larmes.

« Si Harry ne t'en parle pas, c'est parce qu'il ne se sent pas prêt. Ou alors il n'a peut-être pas envie de t'en parler parce qu'il sait que de ton côté, à ce niveau là, c'est compliqué alors il ne veut peut-être pas t'embarquer dans ses histoires à lui. »

« Mais je m'en fiche de tout ça, » râlais-je en fronçant les sourcils, « pourquoi ne m'en parle t-il pas une bonne fois pour toute? Il serait sûrement soulagé après. »

« Tout le monde ne réagit pas de la même manière, Rose, » elle retire sa main de la mienne pour se reculer et coller son dos contre le dossier de la banquette, « peut-être que sa manière à lui de gérer les choses n'est pas d'en parler, mais d'en réfléchir seul. »

« Et d'en faire des cauchemars affreux? » demandais-je avant de secouer la tête, « je ne sais plus quoi faire. Et là, cette femme va débarquer et... oh mon dieu. »

Je rue mes mains dans les poches de mon manteau pour y sortir mon téléphone. Mes doigts bougent tellement vite que je me surprends moi-même.

"Tout va bien? Comment te sens-tu aujourd'hui?"

Jane arrache l'appareil d'entre mes mains et fronce les sourcils en lisant mon message. Je sais. Ce n'était pas tellement ce qu'il fallait écrire mais la peur a prit possession de mon cerveaux et de mon corps, ce qui m'a poussé a écrire ces choses stupides.

« Tiens, » elle me le redonne puis ne lâche pas son regard de ma personne.

Je baisse les yeux sur mon téléphone, révélant une réponse de mon bouclé.

"Oui, tout va bien. Qu'est-ce qu'il se passe? Tu ne m'envoies jamais de messages quand tu travailles."

"Je voulais simplement m'assurer que tu sois bien au chaud à la maison."

"Je suis chez Niall. Je l'aide pour ce week-end, avec les gars."

Je fronce les sourcils. Ce week-end, oui, c'est vrai. C'est la soirée d'anniversaire de Niall. Et par "les gars", je suppose qu'il veut dire Louis et Liam?

Quoiqu'il en soit, il n'est pas à la maison, ce qui fait diminuer cette boule dans mon ventre. Je n'ai pas à m'inquiéter à ce qu'elle débarque chez nous aujourd'hui puisqu'il n'y aura personne.

"Amusez-vous bien alors. Dis leur bonjour de ma part."

"Message délivré. Tu as leur bonjour en retour! Je t'aime."

Je réponds à ses derniers mots en souriant légèrement puis je le range, reportant mon attention sur Jane.

« Tu l'aimes vraiment, hein. »

« Comme une folle. » avouais-je en riant nerveusement.

« Alors laisse lui du temps. Je t'assure qu'il te parlera. Tu dois être patiente. »

J'hoche la tête doucement.
Je dois l'écouter. Ce n'est pas la première personne à me le dire, et malgré le fait que je sois têtue, je dois l'écouter. Je dois le faire pour Harry. Il faut que je respecte son choix. S'il veut m'en parler, qu'il m'en parle, je serais là. Et si c'est l'inverse, comme c'est le cas déjà, j'attendrais.
Vraiment. J'attendrais.

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