- Normalement c'est là, fini par lâcher Chris après trois étages monter, deux redescendus.
- Comment ça normalement ?
- J'y vais jamais comment je peux savoir où se trouve son bureau
Je roule des yeux et ouvre la porte, sur une salle de cours bondé, mes yeux s'agrandissent et je claque la porte rapidement.
- Ah finalement ce n'est pas là.
Je lève un sourcil.
- Bouge pas, je vais à l'accueil demander, Chris reprend les escaliers pendant que je me laisse tomber contre un mur près des casiers.
Je compose le numéro de James et attend.
< Salut Grytte.
< Coucou James, ça va comment ?
< Comme un gars qui vient de se faire plaquer.
< James.
< Je sais, on habite trop loin l'un de l'autre, les relations à distance ce n'est pas ton truc.
< Voila.
< Fais pas la con, tu sais que je t'aime toujours.
< Moi aussi crétin, mais j'aurais du naitre avec d'autre parents.
< J'aurai pus te loger chez moi.
< Dis pas de conneries
< Je dois le prendre comment si tu te trouve un nouveau mec ?
< Il n'y aura pas de nouveau mec déjà.
< Et ensuite ?
< Bah rien, il n'y aura rien.
Je l'entends souffler de l'autre côté du téléphone. Je sens mon cœur de lama fragile se consumait au fond de ma cage thoracique, j'aimerai lui balancer un je t'aime à la figure avant de l'embrassait lui et ses lèvres douces.
< Merde, il faut que je te laisse, je te rappel ce soir.
< Au revoir Grytte.
Je raccroche, j'ai les mains moites et je sens mon cœur tambouriner contre mes oreilles. La vie est une grosse merde en boite, je serre les dents et me balade dans les couloirs, je trouve un perchoir ; une fenêtre avec assez d'espace pour y poser ses fesses, du coin de l'œil je regarde les allés-venues des norvégiens. Une petite blonde passe avec son sac près d'un arbre, elle à une tête d'artiste, j'y mettrai ma main à couper.
- L'allemande ?
Je lève la tête et aperçois Chris.
- C'est bon j'ai trouvé.
Je lâche un léger soupire et la suit, les couloirs sont vides, c'est l'heure à laquelle tout les élèves sont en cours, sauf certains qui profitent d'une pause pour s'installer dans les couloirs. Je me fraye un passage entre des jambes tendues et arrive finalement au fameux bureau, Chris me fais signe qu'elle attend dehors. Je toque maladroitement à la porte, une voix bourrue me répond d'entrer. Je tombe sur un vieux monsieur à la moustache ressemblante à Hercule Poirot, des lunettes rondes et une vielle redingote.
- Bonjour.
- Bonjour Grytte, installe-toi, dit-il en m'indiquant la chaise en face de son bureau, je pose mes fesses sur le siège, sentant le ressort me rentrer dans la fesse gauche
- Que nous vaut le plaisir de ta venue ?
- Mes parents se sont séparés, il lève un sourcil, je lache un petit sourire avant d'essayer de trouver une position que ferai moins souffrir mon postérieur.
- Voici certains papiers qu'il faut que tu remplisses toi-même, le lycée organise un voyage durant l'année, dans différents lieux, les élèves choisissent d'eux-mêmes où ils souhaitent s'inscrire. Bien entendu des familles accueilleront sur place, mais ils viendront tout d'abord ici avant que nous ne faisions le déplacement. Ah oui aussi vu que tu es nouvelle, il y ici les « bus » c'est un groupe qui regroupe plusieurs élèves qui montent des projets, qui cherchent des sponsors, bref plein de choses dans ce type. Il y a des spécialités si tu souhaites t'y inscrire, comme l'art ou la musique qui sont des cours en plus.
Je prends tout en note dans ma tête.
- Et puis les groupes de musiques et autres font des activités après le cours si jamais tu voudrais les rejoindre.
J'hoche de la tête pour lui montrer qu'il peut continuer.
- Je ne te retiens pas plus longtemps, on se verra demain, je vais passer dans ta classe.
-Merci et au revoir, je me lève et sors.
J'ai perdue Chris, Grytte enfant abandonnée le premier jour de son arrivée dans un pays de merde.
Je commence à chercher dans toutes les portes qui m'ont l'air susceptible de ne pas contenir d'élèves en plein cours.
En ouvrant une porte de salle de je ne sais quoi je tombe sur un couple en train de se prendre la tête ou je ne sais quoi.
- Oups je repasserai plus tard les enfants.
Je claquais la porte, puis la rouvrais, le garçon me fusilla du regard
- J'avais prévenue que je reviendrai, bon y a un de vous deux qui connait Chris ?
Ils hochèrent la tête ensemble.
- Vous pouvez me dire où Chris pourrait se trouver ?
- Quel Chris ?
- Comment ça quel Chris, je parle de Chris la casquette avec une tête de poulet qui fait des fellations à sa sucette.
- C'est ta Chris, lança grand nez à sa blonde.
Dans mon cerveau c'était le chao totale.
La fille m'entraina avec elle, avant de composer un numéro et de mettre sur haut parleur.
< Allo Chris ?
< Oui.
< Je suis avec ta pote elle te cherche.
< Ah oui l'étrangère, je suis à la cafeteria retrouvez moi là-bas.
< Dac, ca marche.
Bon bah, j'espère au moins qu'elle va me donner un truc à manger.
- Enfaite moi c'est Noora.
- Grytte pour te servir, t'étais avec ton copain ?
- Hum oui c'est compliqué, évite juste d'en parler avec Chris elle n'est pas au courant.
- Ah oui je vois, les relations secrètes, tranquille les gens me demandent rien je suis la « nouvelle ».
- J'avais vu ca.
Je levais un sourcil.
- Très beau doigt d'honneur.
Mon visage s'éclaira.
- Ah oui, je ne vous aime pas les norvégiens.
Elle me regarde sceptique.
- Tu ne peux pas détester les gens comme ca.
- Si vous êtes mon parfait contraire, vous méprisez la différence et tout ce qui sort du rang, vous êtes les petits enfants sages qui ne veulent pas faire de bêtises.
- Et bien tu te trompe, j'ai vécu pas mal de temps en Espagne et que même si ici on est un peu tous pareil, je peux te dire que dans cette ville, ce n'est ni les soirées, ni la drogue, ni l'alcool, ni les bastons qui manque.
- Aurais-je trouvé un petit paradis sur Terre, rigolais-je, fais pas cette tête la, j'adore la petite liste que tu viens de me faire, même si d'après ta tête j'imagine que toi ce n'est pas ton truc.
- Effectivement c'est le cas, tu devrais faire partie de notre bus, sa changerai un peu.
- Ah oui les bus, tu es avec qui.
- Chris, Vilde, Eva et Sana
- Justement Vilde est ma cousine, j'emménage chez elle.
- Elle ne nous en a pas parlé.
- Ca a était fait un peu à la rapide.
- On est arrivée, me lança t-elle après qu'elle ce soit arrêter d'un coup et que je me sois pris un casier dans la figure.
J'aperçois Chris qui guette les gens, son regard dériver vers moi.
- Cousine de Vilde, crie t-elle dans toute la cafétéria.
Et merde c'est reparti.