Le Corbeau et la Colombe - To...

By miss-red-in-hell

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Après une déception amoureuse, Saoirse a besoin de changement, ce qui la pousse ainsi à déménager dans un pe... More

Partie 1 : Saoirse
Chapitre 1 : Serait-ce une nouvelle vie ?
Chapitre 2 : Chacun son terme
Chapitre 3 : Étrange rapprochement
Chapitre 4 : La dépendance
Chapitre 5 : Quand nos problèmes nous rapprochent
Chapitre 6 : On ne peut pas tout oublier du jour au lendemain
Chapitre 8 : Dans l'hésitation
Chapitre 9 : Mettons les choses au clair
Chapitre 10 : Les chemins se croisent
Chapitre 11 : Quelques inquiétudes semées...
Chapitre 12 : Au plein cœur de la déchéance
Chapitre 13 : Le même problème
Chapitre 14 : Un puzzle infinissable
Chapitre 15 : Une porte s'entrouvre
Chapitre 16 : Une page se tourne
Partie 2 : Merle
Chapitre 1 : Chacun ses choix
Chapitre 2 : La tornade du passé
Chapitre 3 : Comme une ombre
Chapitre 4 : L'ordinaire
Chapitre 5 : Impuissant
Chapitre 6 : Au rythme des troubles
Chapitre 7 : Le voile
Chapitre 8 : Nous avons tous une histoire
Chapitre 9 : On a tous besoin de se protéger
Chapitre 10 : Certaines étapes sont malheureusement nécessaires
Chapitre 11 : Les survivants | TW
Chapitre 12 : Un poids en moins
Chapitre 13 : Comme des étoiles dans le noir
Chapitre 14 : Faites tomber les masques
Chapitre 15 : Un nouveau cycle
Le tome 2 est en ligne !

Chapitre 7 : Les tourments du passé

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By miss-red-in-hell


Depuis mon arrivée dans l'immeuble, j'en avais entendu parler des tas de fois de ce facteur qui se trompait constamment de boîte aux lettres, mais je n'avais jamais pu le confirmer. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. Je venais de trouver la lettre d'un voisin dans ma boîte, mais je ne m'attendais certainement pas à y trouver le nom de "Anna Shaman" sur ce simple bout de papier. J'ignorais si je devais la jeter ou la déposer quand même dans sa boîte malgré sa mort.

Finalement, j'en conclus que la manière d'agir était de faire comme si elle était encore en vie et donc la reposer dans sa boîte en espérant qu'un de ses proches fasse le déplacement. Cependant, lorsque je quittai mon appartement, j'entendis quelques pas provenant de l'étage du dessus alors qu'il était plutôt tard. Intriguée, je montais lentement les marches. D'habitude, je n'entendais pas le moindre bruit, comme si tout l'étage avait été condamné par la mort d'Anna.

À ma plus grande surprise, je trouvai Merle accroupi devant la porte de l'appartement d'Anna, une bougie devant lui. Il constata rapidement ma présence et se tourna vers moi, assez étonné de me voir ici.

— J'ai trouvé une lettre d'Anna dans mon courrier, annonçai-je d'une faible voix.

Il ne réagit pas à mes propos et je m'assis à ses côtés. Il était encore en plein deuil d'une femme qu'il avait aimée et dont ça n'avait jamais été réciproque. D'un certain côté, j'avais l'impression que la situation avec mon ex n'en était pas si éloignée, après tout, je n'avais jamais ressenti son amour à mon égard.

Merle s'empara de la lettre et soupira en la voyant de plus près.

— Ça vient de son ex. Il lui envoyait toujours de l'argent. Il ne doit pas savoir que...

— Pourquoi est-ce que son ex lui enverrait de l'argent ? m'étonnai-je.

— Je n'ai jamais compris pourquoi et elle a refusé de me l'expliquer, lança-t-il d'une faible voix. Tout ce qu'elle m'a dit c'était qu'elle méritait cet argent et qu'il l'avait profondément blessée.

Il ouvrit la lettre, se fichant soudainement d'une probable intimité, comme s'il méprisait l'ex d'Anna ou peut-être tout simplement Anna. Même si je savais les sentiments qu'il avait pour elle, ça n'expliquait pas tout et en ce moment, j'étais encore dans une zone grise.

Il regarda brièvement le contenu de l'enveloppe, au moins trois cents dollars et une lettre. Il se concentra sur celle-ci et la lut dans un murmure :

Voilà ton argent connasse. Vivement que tu me foutes la paix.

Sans rien ajouter, il rangea l'argent et la lettre dans l'enveloppe comme si de rien n'était, pourtant, il était profondément affecté par cette lettre.

— Est-ce que ça a un rapport avec son suicide ? demandai-je, quitte à être indiscrète.

Jusqu'alors, j'avais toujours évité de lui poser des questions trop directes et qui pourraient l'intimider, pourtant cette fois-ci, j'avais osé. Pourquoi ? Peut-être ma curiosité qui prenait le dessus. Je comprenais désormais que cette femme l'avait blessé, mais à quel point ? Est-ce que son suicide était suffisant pour qu'il soit dans un tel état aujourd'hui ?

— Quelques jours avant, je lui ai dit que je ne pouvais plus garder contact avec elle si on entretenait la relation qu'on avait... Elle m'a menacé de se suicider... Je ne pensais pas qu'elle le ferait... Sauf qu'elle l'a fait putain...

Il fixait d'un air vide la porte de son appartement et il se retenait de pleurer. Je pouvais même voir qu'il avait envie de hurler sa haine et sa peine au monde entier. Il tentait de rester silencieux, mais il était évident qu'il avait besoin de tout raconter à quelqu'un. J'ignorais si je serais une oreille attentive. Je n'étais pas douée pour réconforter les autres, je n'avais jamais eu de très bons exemples, et pourtant, je pris sa main dans la mienne et son regard se tourna alors vers moi.

— Je crois bien qu'on a croisé tous les deux le chemin d'une personne qui nous a blessés d'une certaine manière, soufflai-je.

Il m'adressa un sourire en coin et compatissant. Peut-être qu'il ne me dirait rien, mais j'espérais qu'il le fasse. Nous en avions tous les deux besoin d'ailleurs. Il m'avait déjà un peu comprise lors de notre dernière soirée, et rien que ça, je voulais le lui rendre mille fois plus. C'était tellement plus que ce que la plupart avaient fait pour moi. J'étais même capable de l'entendre pendant des heures se plaindre de cette Anna. Il pouvait même l'insulter si ça le soulageait. En tout cas, jamais je n'émettrai le moindre jugement, tout comme lui.

— T'as le temps pour un café, un thé ou je ne sais quoi ? me proposa-t-il d'un air morose.

— Bien sûr.

*

Je l'avais suivi jusqu'à son appartement et il m'avait préparé un thé goût poire chocolat. L'ambiance jusqu'alors avait été assez silencieuse, du moins, jusqu'à ce qu'on s'installa dans son salon. Son chat nous regardait d'un coin de l'œil et se cachait derrière le mur.

— Anna était une fille avec beaucoup de problèmes. Elle était assez instable et très mal dans sa peau, expliqua-t-il avec difficulté. Pourtant, elle arrivait à prétendre avoir de l'assurance, elle avait beaucoup de charisme. Et je le pensais aussi quand elle a emménagé. Je me suis fait avoir, comme tout le monde.

Il but une gorgée de son thé et c'était comme s'il se sentait profondément coupable de l'avoir jugé ainsi.

— C'est en la voyant pleurer devant l'immeuble que je l'ai découvert. Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller l'aider. Elle m'a raconté qu'elle avait trop de pression avec les études et sa famille, qu'elle n'en pouvait plus... Je l'ai recueilli chez moi ce soir-là. Elle n'arrêtait pas de pleurer alors j'ai insisté pour qu'elle reste dormir, je lui ai même laissé mon lit. À partir de ce moment, on a commencé à se rapprocher...

Sa peine se ressentait à chaque mot qu'il prononçait et j'avais presque envie de le couper en pensant qu'il arrêterait d'en souffrir. Mais il avait besoin de se vider et peut-être que j'avais besoin d'entendre quelqu'un qui n'avait pas une vie parfaite...

— On s'est revu à de nombreuses reprises. Et j'ai commencé à avoir des sentiments très forts pour elle. Une amie m'a dit de me méfier, elle n'aimait pas trop Anna et maintenant je comprends pourquoi. Sauf que je n'ai pas écouté mon amie et un jour, j'ai eu la mauvaise idée d'avouer mes sentiments à Anna. Elle a eu une réaction très simple... mais que je n'ai pas compris. Elle a ri. Je n'attendais pas forcément un retour positif ni qu'elle me félicite ou je ne sais quoi... Elle a ri. Comme si elle se moquait de moi.

Alors que je m'apprêtai à boire une gorgée, je m'arrêtai subitement. Cette réaction était si... cruelle.

— Je lui en ai voulu quelques jours. Puis elle est venue me voir, prétendant être désolée. Je l'ai pardonnée parce qu'elle m'a pris dans ses bras et j'ai aimé cette sensation. Même si elle ne ressentait rien pour moi, je voulais qu'elle soit proche de moi... Je m'en fichais que ce soit à sens unique. Je me disais que c'était mieux que rien. Parce que je l'aimais bordel de merde...

Il passa rapidement sa main dans ses cheveux et souffla longuement. J'interceptai sa main quand elle se posa sur le canapé, la prenant dans la mienne.

— Et ce genre de situation se produisait souvent. Elle trouvait un moyen de me blesser et je la pardonnais à chaque fois, comme un con.

— Ce n'était pas con, le rassurai-je.

— J'aurais dû écouter mon amie. Elle me disait sans cesse de ne plus voir Anna, que j'étais dans un état de merde depuis que je la connaissais. Mais je ne l'écoutais pas et je trouvais des excuses à Anna. Elle pleurait tout le temps, faisait de nombreuses crises de panique... Je voulais l'aider, mais vainement. J'en étais venu à pleurer constamment à mon tour.

— Tu l'aimais, et quand on aime quelqu'un, on accepte beaucoup de choses qu'on ne devrait pas, rétorquai-je d'une douce voix.

Ce n'était pas la première fois que je me sentais proche de lui. Des fois, nous avions vraiment vécu des choses semblables. Et ainsi, dans sa relation avec Anna, je voyais quelques ressemblances avec ma relation avec Mason. Ce n'était pas le même genre de personne... et pourtant, c'était suffisant pour qu'on se comprenne.

— J'aurais dû le voir plus tôt. Je l'ai compris trop tard. J'avais déjà perdu contact avec mon amie depuis des mois, comme avec mes parents... Je ne parlais à plus personne vers la fin. Alors je suis venu la voir en lui disant que c'était fini, qu'elle n'existait plus pour moi. Je ne voulais plus jamais la revoir. Quand je lui ai dit ça, j'étais en pleurs. Je ne voulais pas faire ça. J'espérais vraiment qu'elle change, qu'elle se sente bien. Je n'espérais même pas une quelconque relation amoureuse ce jour-là.

Il avait les yeux larmoyants et se retenait de pleurer. Peut-être avait-il peur que je me comporte comme Anna, que je me moque de lui, et c'était tout à fait compréhensible.

— Elle m'a menacé, elle m'a dit qu'elle allait se suicider si je n'étais plus là pour elle. Difficilement, je lui ai tenu tête, même quand elle m'a embrassé. Je suis parti. Les jours suivants, elle a commencé à me harceler de toutes les manières possibles. Je l'ai bloquée du mieux que j'ai pu. Mais on vit dans le même immeuble... Alors elle m'a rendu visite... Elle a voulu me convaincre de ne pas l'abandonner en m'autorisant à coucher avec elle. Elle m'a clairement annoncé qu'elle était prête à satisfaire mes désirs pour que j'en fasse de même avec elle. Elle était entrée chez moi de force, elle s'était déshabillée sous mes yeux pensant que j'allais me jeter sur elle... Elle a tenté de m'exciter...

Il était de plus en plus hésitant et ses mains tremblaient. Il n'avait pas besoin de me donner tous les détails, je m'en doutais, et j'avais envie de pleurer tellement j'étais choquée par un tel comportement. Et comment une seule personne pouvait agir ainsi ?

— Elle était prête à tout ce jour-là pour que je cède. Elle a compris que je ne ferais rien avec son corps. Du coup, elle a pensé que me sucer pourrait me convaincre. Je l'ai repoussé, j'ai tenu tête... Je n'avais pas envie de coucher avec elle si ce n'était pas quelque chose de réciproque, avec des sentiments sincères... Après ça, mes nerfs ont lâché et j'ai vomi.

Il était à la fois embarrassé et soulagé. Je savais que sa gêne disparaîtrait quand il aura enfin tout lâché, quand il aura enfin dit à voix haute ce qu'il taisait depuis des semaines.

— Le lendemain, elle m'a appelé à sur mon lieu de travail et elle m'a prévenu qu'elle allait se suicider à cause de moi. Elle a bien insisté que tout était de ma faute, que je devais payer pour tout le mal que je lui avais fait. Quelques heures après, elle était à l'hôpital, en service de réanimation. Les médecins ont fait du mieux qu'ils pouvaient, mais c'était trop tard, tout ce qu'elle avait ingéré avait déjà attaqué son cerveau et son corps. D'après eux, tout s'était joué à quelques minutes près. Elle aurait pu être en vie...

— Tu n'as pas à t'en vouloir, dis-je tout en serrant davantage sa main. Tu ne pouvais pas savoir qu'elle allait vraiment le faire... Elle faisait tout pour te faire croire que c'était des menaces en l'air...

— Le pire c'est quand j'ai été face à ses parents. Ils étaient tellement malheureux, ils ne comprenaient pas. J'ai essayé de les consoler... mais je ne savais pas comment. J'aurais même accepté qu'il me gifle pour que ça les soulage. En fait, il ne connaissait pas leur fille. Il en avait une vision totalement faussée.

La peine sur son visage commençait à s'atténuer, comme si sa mort avait été une forme de soulagement, même s'il aurait certainement voulu une meilleure fin pour Anna. Il l'avait trop aimé pour lui vouloir du mal.

— J'ai rapidement repris contact avec mon amie, poursuivit-il d'un air un peu plus enthousiaste. Je m'attendais à ce qu'elle me dise qu'elle m'avait prévenu, mais elle n'a pas fait ça. Elle me disait que j'aurais pu porter plainte contre Anna, mais j'ai refusé. De toute façon, elle était déjà morte... et je ne pouvais pas. Elle a essayé de m'aider. Je n'ai pas supporté le suicide d'Anna et je m'en voulais. J'ai commencé à me dire que je méritais tout le malheur du monde parce que je n'avais pas réussi à la sauver. Cette amie m'a vraiment trouvé dans des états misérables... Sauf qu'elle a un peu saturé et s'est éloignée de moi. Elle a refusé de continuer de me voir parce qu'elle n'arrivait pas à le supporter.

— Elle a plutôt mal agi sur ce coup, commentai-je, assez dubitative quant à l'efficacité de cette méthode.

— Du coup, on a perdu contact à partir de ce moment... Mais je ne lui en veux pas. C'était compréhensible après tout ce qu'elle a vécu. Et j'ai finalement commencé à me reprendre en main après son départ. Sauf que je n'ai jamais osé la rappeler ou la voir.

Soudainement, je compris qu'il était, depuis quelque temps, complètement seul. Son comportement à mon arrivée me semblait désormais totalement normal. Pourquoi aurait-il envie de se rapprocher de moi si c'était prendre le risque que je parte ?

Il évita mon regard un instant, comme si l'envie de pleurer était bien trop forte et qu'il devait produire beaucoup plus d'efforts que d'habitude pour se retenir. Je voulais lui dire qu'il pouvait pleurer en ma présence, mais je me tus. Puis il but une gorgée de son thé en silence.

— Mon ex n'était pas aussi affreux qu'Anna... J'ai l'impression que ce n'est rien par rapport à ce que tu as vécu...

— Si tu considères avoir souffert, ta douleur est légitime, me contredit-il aussitôt.

Même si je doutais de ses propos, ça me permit quand même de me rassurer un peu. Je savais qu'il m'écouterait, peu importe ce que je disais, et rien que ça, c'était énorme.

— Aux premiers abords, il était très charmant... Je suis rapidement tombée amoureuse. Puis petit à petit, il a voulu prendre de plus en plus les devants, mais ça ne me gênait pas... Je n'arrivais jamais à me décider.

Je baissai légèrement ma tête et quelques mèches me tombèrent sur le visage. Pourquoi étais-je en train de lui raconter ça ? Il allait sûrement me dire – comme tout mon entourage – que le comportement de mon ex avait été parfait.

— Il était aussi très jaloux, il avait toujours peur que je le trompe. Il doutait de chaque homme que je croisais et m'accusait parfois de l'avoir trompé alors que jamais je n'ai rien fait... Enfin, mis à part à une soirée... On était bourré et c'était un défi avec un ami. Je l'ai embrassé... Mon ex l'a très mal pris, il m'a fait la morale après m'avoir isolée et il m'a giflé. Mais c'était normal. Je n'aurais pas dû.

— Ce n'était pas de ta faute, rétorqua-t-il, les yeux écarquillés.

— Si, quand même un peu...

— Ça arrive souvent ce genre de choses en soirée. Je ne vois pas où est le mal à ça.

— C'est super important un baiser, le contredis-je en fronçant des sourcils et en relevant ma tête.

— Oui, ça peut être important... Mais si toi et ton ami étiez d'accord et que ça n'engageait rien, je ne vois vraiment pas où est le mal à ça. Si je voyais ma copine embrasser quelqu'un d'autre pour un défi, un jeu, jamais je ne lui en voudrais et même si c'était être blessant, jamais je ne la frapperai... C'est un petit peu exagéré comme réaction...

— Tu trouves ? m'étonnai-je.

— Totalement. Au pire, il aurait pu te dire qu'il n'avait pas trop apprécié te voir embrasser quelqu'un et être honnête, pas lâchement te frapper... Tu n'étais pas coupable. Seulement lui. Il l'a refait ?

— Non. Je n'ai pas recommencé de toute manière.

Ce fut à son tour de serrer davantage ma main dans la sienne, comme s'il n'aimait pas que je réagisse comme ça. Pourtant, je trouvais le comportement de mon ex totalement compréhensible à ce moment, je l'avais trahi d'une certaine manière.

— Et il me disait que si je continuais ainsi et que je ne le respectais pas assez, il n'hésiterait pas à me tromper. C'était comme ça à chaque fois que je ne le satisfaisais pas...

Merle sembla tomber des nues en entendant ça, comme si c'était le pire que j'avais dit jusqu'alors, et pourtant, je n'avais toujours pas l'impression d'avoir vécu le pire, même en le disant à voix haute.

— Ça s'est produit beaucoup de fois ? demanda-t-il presque horrifié.

— Pendant toute notre relation, je suppose, répondis-je avec hésitation.

— Et tu considérais ça normal ? m'interrogea-t-il d'un air grave.

Je n'osais rien dire durant de longues secondes. Pourquoi j'avais l'impression que peu importe ce que je dirais ça sonnerait faux ?

— Je suppose... Nous étions en couple... Et je me comportais si mal avec lui...

— Je ne vois pas en quoi tu te comportais mal. S'il doutait de ta fidélité, c'était son problème, pas le tien. Jamais le tien.

— De toute manière, je l'ai quitté quand je me suis rendu compte que je ne l'aimais plus...

Pour une fois, il n'ajouta rien, acceptant de se taire. Mais pourquoi réagissait-il aussi vivement ? Ça n'avait jamais été le bonheur avec mon ex, nous nous disputions beaucoup trop souvent et nous partagions si peu. Je n'avais pas l'impression d'être dans un vrai couple avec lui.

Et pourtant, je n'avais jamais entendu le même discours que Merle venant d'un proche... Il n'avait jamais excusé mon ex et ne m'avait pas désigné comme l'unique coupable, comme l'idiote qui avait abandonné le prince charmant... J'avais envie de lui sourire, mais au fond de moi, j'étais bien trop bouleversée... Étrangement, je n'y comprenais plus rien...

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