vingt cinq jours pour tout ch...

By alorsjethaine

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où vanille reçoit des lettres tous les jours à partir du premier décembre. où la personne qui les écrit est a... More

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By alorsjethaine

Lundi matin.
Retour à la normale.
Retour à la dure réalité de la vie pour Vanille.
Et une sérieuse gueule de bois.
Depuis que Zaïra l'avait déposée chez elle, la veille, elle se sentait ailleurs. Elle aurait voulu lui demander de rester. Mais quelque chose en elle lui disait que si elle l'avait fait, cela aurait été une erreur. Elle pensa aussi à son inconnue. Si seulement elle était à ses côtés...Elle relut pour le quatrième fois la lettre qu'elle avait rédigé pendant la nuit, la remit dans son enveloppe et la laissa au pas de la porte d'entrée. Elle la contempla d'un regard vide, la mine défaite par l'absence de sommeil. Puis elle partit, une boule d'angoisse se formant au creux de ses entrailles. Car elle avait en elle la curieuse sensation que cette journée allait être plus difficile que les autres.

Et elle ne s'était pas trompée.

Chère J,

Tu es donc au courant de mon escapade dans ce bar ? Si j'y étais, c'était pour te trouver, tu ne peux donc rien me reprocher. On dirait mon amie Zaïra. Je suis certaine que vous vous entendrez bien, toutes les deux. De vraies râleuses. Toujours est-il qu'elle m'a sauvée la mise. Qui sait ce qui aurait pu m'arriver ? Si ça trouve, je serais dans le coma en ce moment même.

J'ai peur. J'ai peur de ce qui pourrait se passer aujourd'hui. J'ai toujours été très intuitive, je sais quand une journée va s'avérer être mauvaise, du moins la plupart du temps. Et aujourd'hui je me suis réveillée avec une angoisse inexplicable. Peut-être que je me fais des idées. Peut-être que tout sera comme d'habitude.
Peut-être.

Passe un bon lundi, J.
Fais-le à ma place et ne t'en fais pas pour moi. Je peux me ramasser à la petite cuillère seule.

Vanille.

***

Elle n'avait jamais eut ce sentiment d'être épiée, d'être jugée. Elle n'avait jamais eut l'impression que le regard des autres la transperçait comme des lames de rasoir. Mais aujourd'hui c'était différent. Ils savaient. Ils savaient qu'elle était entrée dans ce bar. Et elle regretta amèrement de l'avoir fait. Il n'y eut pas d'insultes. Pas de coups. Pas de menaces écrites sur une feuille de papier glissée dans son casier. Il n'y a pas besoin de tout cela pour faire souffrir, pour installer un vide glacial au plus profond de vous. Ils n'avaient pas besoin d'ouvrir la bouche. Leurs yeux en disait plus que n'importe quelle phrase lâchée d'un ton acerbe.

-Sale lesbienne.

Sauf que c'était faux.

Ou pas?

***

Les autres étudiants sortaient de leurs salles de cours tandis que Vanille se sentait mourir un peu plus chaque fois que leurs regards croisaient le sien. Elle y lisait du dégoût, de la peur et un semblant de haine, au lieu de l'habituelle indifférence qu'on lui réservait encore quelques jours auparavant. Avant, on la regardait sans la voir. Aujourd'hui, on la dévisageait durement et l'on lacerait son cœur d'un simple coup d'œil. À l'intérieur du bâtiment, il faisait si froid que même son épais anorak ne pouvait lui faire oublier le vent glacé sur sa peau. Elle baissa les yeux sur ses bottines fourrées et se fraya un chemin parmi la marée humaine. Personne ne chuchota sur son passage mais elles sentait leurs regards sur elle. Elle sentit des larmes amères lui monter aux yeux. Lorsqu'elle sortit enfin elle atteignit la grande porte de sortie, elle se sentit enfin respirer. Les flocons de neige se mêlaient à ses larmes salées qui avaient finalement coulé le long de ses joues, comme pour la libérer de sa tristesse trop longtemps refoulée. Cela lui importait peu désormais si tout le monde la lorgnaient comme si elle était dégoûtante. Elle se laissa pleurer, évacuer tout ce qui la blessait depuis trop longtemps. C'était si bon de sentir l'air froid pénétrer ses alvéoles entre chaque sanglot et détruire toute once de tristesse dans son cœur.

-Vanille ?

La jeune femme se retourna, toujours en larmes et croisa de plein fouet les orbes couleur jade de Zaïra. Vanille la fixa longuement tandis que son amie fit de même.

-Zaïra ? Qu'est-ce que tu fais là? demanda Vanille, les joues rougies par le froid et les larmes.

La plus âgée s'approcha de la petite brune et la serra contre elle. Vanille sentit son cœur perdre tout contrôle et son être tout entier se réchauffa instantanément, comme revigoré par le corps de Zaïra contre le sien. Elle sentit les mains de son amies fourrager dans ses cheveux et ferma les yeux sous ses caresses, tout en tentant de calmer son rythme cardiaque. Elle sentait le souffle chaud de la métisse contre son cou et elle sourit faiblement.

-Je suis là, 'Nille. Je suis là. Viens avec moi.

Les flocons tombaient sur leurs chevelures brunes qui se confondaient l'une dans l'autre. Zaïra lui pris la main, déclenchant dans ses entrailles un tourbillon de sensations inconnues mais d'une beauté à couper le souffle.

-Où est-ce qu'on va? Je vais rater mon bus, lui demanda la plus jeune, une pointe d'angoisse dans la voix tout en tentant de calmer la tempête qui s'était déclenchée en elle.

-C'est une surprise. Et je pourrai te ramener. Fais moi confiance, répondit Zaïra d'une voix douce.

Elle la mena vers sa voiture noire sous l'œil désapprobateur des étudiants encore présents sur place. Puis, elles pénétrèrent dans l'automobile. Zaïra à la place du conducteur et Vanille à celle du passager. La première démarra à toute vitesse tandis que la seconde savourait l'exquise sensation de bonheur qui s'infiltrait en elle.

***

Vanille en eut le souffle coupé. Devant elle se tenait un spectacle époustouflant. Zaïra était à ses côtés, souriant devant l'expression de pure extase de la plus jeune. Un gigantesque sapin d'un vert profond et brillant les surplombaient, vêtu d'un habit de neige et de guirlandes lumineuses qui scintillaient dans la quasi-pénombre. Chaque seconde qui passait donnait l'occasion à une nouvelle couleur d'illuminer l'arbre, du bleu turquoise au rouge carmin, en passant par un jaune puissant. Une douce odeur de marrons chauds flottait dans l'air et les passants riaient tout en buvant du vin chaud ou discutaient près des échoppes tout en faisant leurs achats. Le marché de Noël de la ville était sensationnel et avec Zaïra, il l'était d'autant plus. Vanille n'y était jamais allée auparavant, ses parents préférant commencer les festivités bien au chaud, chez eux. Son amie s'approcha d'elle et posa une main sur son épaule, tout en continuant d'observer l'arbre illuminé. La petite brune aimait la sensation de chaleur que lui provoquait le touché de son amie sur sa peau, alors qu'elle n'était pas en contact direct avec celle-ci.

-Tu veux faire du patin? lui demanda la plus âgée sans quitter le sapin des yeux.

Vanille se sentit rougir.

-Je...je n'en ai jamais fait avant.

-Peu importe. Je t'apprendrai, dit Zaïra en lui souriant.

Elle se sentait honteuse de devoir montrer son piètre talent en patinage devant Zaïra et encore plus gênée de lui faire dépenser de l'argent pour la location des patins, mais la jolie libraire semblait bien décidée à la faire patiner. Celle-ci emmena la plus jeune vers la patinoire qui luisait sous les spots et sur laquelle évoluaient des professionnels comme des personnes moins douées. Vanille se sentit un peu rassurée de voir qu'elle n'était pas la seule débutante. Zaïra sortit son porte monnaie devant maisonnette de bois dans laquelle on avait entreposé une soixantaine de paires de patins et tendit un billet à la jeune femme qui occupait le stand.

-Une paire en trente-neuf et une en...trente-six, s'il vous plaît, demanda-t-elle.

Vanille la fixa avec de grands yeux étonnés.

-Tu connais ma pointure?

Zaïra se tourna vers elle en riant.

-Tu as exactement les même bottes que ma sœur, déclara-t-elle en prenant les patins que lui tendait la fille. Et elles n'existent qu'à partir du trente-six et vu tes tout petits pieds...

La plus jeune se sentit soudainement flattée. Ainsi, Zaïra faisait vraiment attention à elle ? Les paroles avaient recollée une pièce manquante de son cœur. Parfois, il suffit d'une phrase pour vous réparer un peu de l'intérieur. Zaïra lui tendit sa paire de patins que Vanille s'en alla enfiler sur un banc installé spécialement à cet effet un peu plus loin. La brune la rejoignit rapidement et l'aida même à les lacer correctement. Elles se levèrent finalement et Vanille perdit l'équilibre. Il était difficile de tenir debout avec ces patins mais heureusement, Zaïra la rattrapa de justesse par le bras. Elle se fixèrent longuement et se mirent à rire. Finalement, elles se remirent à marcher en direction de la patinoire, non sans difficultés. Arrivées sur celles-ci, Zaïra attrapa à nouveau la main de Vanille et la mena en douceur au centre de la surface glacée. La jeune femme adora la sensation de vitesse et de froid sur ses joues presque autant que la main de la libraire dans la sienne. La lune s'était maintenant levée sur la ville et les deux jeunes femmes évoluaient sur la glace, le sourire aux lèvres et main dans la main. Ensemble. Et le cœur battant.

***

Vanille,
j'espère toujours -plus si secrètement que ça- qu'un jour tu tombes amoureuse de moi.
J'espère que tu as appréciée cette journée. Je sais qu'en fin de compte, elle n'était pas si difficile que ça. N'écoute pas ceux qui jasent autour du toi. Tu es merveilleuse et ils ne connaissent pas la raison pour laquelle tu y étais.
Ton amie Zaïra a l'air de beaucoup t'apprécier...
Passe une bonne nuit, 'Nille.
Si tu savais combien je t'aime.

J.

•••

décidément, la ponctualité n'est pas ma principale qualité. normalement, je poste un chapitre par semaine mais en ce moment, je révise pour mon brevet blanc qui arrive lundi et je ne suis pas au mieux de ma forme. bref...

sinon, j'espère que vous avez aimé ce chapitre et que vous allez bien.

xxx

alorsjethaine.

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