La légende des deux royaumes...

By Miss-Laure

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" Lorsque la Lumière sombrera et que l'Obscurité périra Le doute et la peur apparaitront. En ces... More

Chapitre 1 - Partie 1
Chapitre 1 - Partie 2
Chapitre 2 - Partie 1
Chapitre 2 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 1
Chapitre 3 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 3
Chapitre 4 - Partie 1
Chapitre 4 - Partie 2
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6 - Partie 1
Chapitre 6 - Partie 2
Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 7 - Partie 2
Chapitre 8 - Partie 1
Chapitre 8 - Partie 2
Chapitre 9 - Partie 1
Chapitre 9 - Partie 2
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2
Chapitre 11 - Partie 1
Chapitre 11 - partie 2
Chapitre 12 - Partie 1
Chapitre 12 - Partie 2
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 - Partie 1
Chapitre 15 - Partie 2
Chapitre 16 - Partie 1
Chapitre 16 - Partie 2
Chapitre 17 - Partie 1
Chapitre 17 - Partie 2
Chapitre 18
Chapitre 19 - partie 1
Chapitre 19 - Partie 2
Chapitre 20 - Partie 1
Chapitre 20 - Partie 2
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Épilogue de la 1ère partie
Blabla
Chapitre 1 - Partie 1
Chapitre 1 - Partie 2
Chapitre 2 - Partie 1
Chapitre 2 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 1
Chapitre 3 - Partie 2
Chapitre 4 - Partie 1
Chapitre 4 - Partie 2
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6
Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 8 - Partie 1
Chapitre 8 - Partie 2
Chapitre 9 - Partie 1
Chapitre 9 - Partie 2
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2
Nouvelles
C'est parti !
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Epilogue
Blabla de fin

Chapitre 7 - Partie 2

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By Miss-Laure

Inwë se sentit lasse tout d'un coup. Alors qu'elle s'apprêtait à quitter la salle, Lysianna l'interpella et l'invita à faire quelques pas avec elle. Ne pouvant s'y soustraire, elle accepta.

Elles marchèrent toutes les deux pendant plusieurs minutes sans qu'aucune ne parle. Ce ne fut que lorsqu'elles arrivèrent dans une clairière et qu'elles s'installèrent sur un banc de granit rosé et brun, objet complètement surnaturel dans cet univers boisé, que Lysianna prit la parole.

— C'est mon père qui l'a fait construire et apporté ici pour ma mère. Elle ne venait pas de Somgysaï, c'est étrange n'est-ce pas ? Alors que cet endroit est fait pour nous accueillir. Elle venait du Sud des Plaines du Soleil. C'était d'ailleurs la tante du Seigneur Samios. Ce qui explique pourquoi il nous est si fidèle.

— Vous êtes cousine avec Samios ?

— Oui, cependant ma mère a coupé tout contact avec sa famille, en épousant mon père par amour. Nos deux Royaumes étaient déjà en conflit, et elle a été reniée par tous les siens, sauf sa sœur, la mère de Samios, avec qui elle est restée en contact toute sa vie durant. Quand la chaleur du Soleil lui manquait, elle venait s'installer ici, alors mon père l'emmenait au bord de la mer quelques jours.

— C'est une jolie histoire, fit Inwë en caressant à son tour de la paume les grains lissés de la roche.

— Comment vous sentez-vous ?

— Épuisée, lasse et absolument pas légitime dans mon rôle.

— Vous devriez pourtant. Parce qu'il n'y a personne d'autre de plus justifié que vous pour être à cette place. Vous êtes une Fille de la Lune et cela vous place au-dessus de n'importe qui.

— Mais je n'ai rien demandé de tel. Je n'ai pas été éduquée pour cela.

— Je le sais, mais vous ne pouvez faire autrement que de l'accepter. Vous avez une force exceptionnelle en vous, ne le niez pas. Vous avez traversé de main de maître ces dernières années et cela n'a pas dû être aisé. Ça ne l'aurait été pour personne. Toutefois, vous vous êtes entourée de gens fidèles sur qui vous pouvez compter sans vous laisser abattre. Vous avez développé votre don tout en servant votre peuple de manière anonyme. Elio m'a expliqué ce que vous faisiez. Vous vous êtes complètement approprié votre nature de Fille de la Lune.

— Mais en contrepartie, j'en paie le prix. Je suis la femme du meurtrier de William, l'homme le plus avide de pouvoir que notre continent ait porté depuis des décennies.

— Vous avez vous-même construit votre cage autour de lui, vous aviez le choix. Je connais la raison qui vous a poussé à faire cela, car tel est mon don. Très honnêtement, Inwë, vous auriez pu filer à l'époque, vous cacher ici. Au lieu de cela, vous êtes retournée auprès de Finwë.

— Si vous êtes au courant de tout, alors vous devez comprendre que c'était l'unique façon de sauver ma fille.

— Vous auriez pu venir ici. Finwë vous aurait cherché, mais nous aurions probablement pris la même décision que nous prenons aujourd'hui. Peut-être même que Finwë aurait eu du mal à rassembler une armée rapidement. Votre fille aurait grandi avec vous. Pourquoi avez-vous ignoré cette option ? Vous vous êtes refusé le bonheur, parce que vous ne vous pardonniez pas la mort de son père et vous ne vous la pardonnez toujours pas.

Inwë fixa sa consœur, tétanisée. Tout au fond d'elle, elle savait qu'elle avait raison, cette possibilité de venir se cacher, elle l'avait écartée autrefois. Elle s'était punie de la mort de William parce qu'elle se sentait désespérément coupable, et aujourd'hui encore c'était toujours le cas. Elle était restée avec Finwë afin de vivre dans un deuil et une flagellation perpétuelle.

— Mais grâce à cette décision, reprit Lysianna en capturant ses mains dans les siennes, vous avez permis à votre frère et à votre amie de vivre une vraie vie, confortable. Grâce à vous ils n'ont plus besoin de se cacher. Vous avez permis aux habitants des Plaines de gagner une reine qui pense à eux et à leur bien-être. Vous avez permis aussi à Erid de devenir un homme et d'affronter ses peurs pour l'amour d'une fillette. Vous allez offrir à Julyne un bien plus grand destin que celui qui l'attendait dans son cloître. Et pour finir, deux frères ont pu se réconcilier. Gabriel serait probablement mort sans avoir parlé à Erid et cela aurait été terrible pour notre ami. Tout comme cela aurait été injuste pour Gabriel de mourir pour un homme qui a passé sa vie à lui mentir.

— Je me moque bien avoir pu aider Gabriel. Ça ne me rendra pas plus heureuse...

— Ne laissez pas la haine entretenir votre amour pour William, sinon lui aussi sera détruit et il n'en restera qu'un tas de cendres. Gardez-le précieusement en vous, nourrissez-vous de lui. Vivez votre vie au lieu de vous terrer dans les souvenirs. Ne soyez pas trop dure avec Gabriel, parce que vous pouvez comprendre où le chagrin nous mène parfois. Pensez au fait que votre décision a également apporté son lot de joie.

La Fille du Soleil se releva avec un sourire bienveillant sur le visage.

— Restez ici encore un instant. Et je vous en prie, soyez heureuse.

Après lui avoir caressé la joue, elle s'éloigna. Inwë resta assise sur le banc un moment encore, laissant les mots de Lysianna se répéter en boucle dans son esprit. Mais elle n'était pas encore capable d'accepter ses paroles. Pas totalement. Pas tout de suite. Alors elle se redressa et quitta l'endroit.

La Fille de la Lune se rendit à la salle d'entraînement. Elio y était sûrement encore, ainsi qu'Erid. Et en effet, quand elle entra dans la grande pièce, le jeune Prince de Somgysaï était affalé dans des coussins, en train d'observer les deux frères s'affronter dans un duel amical à l'épée.

— Pas trop épuisé ?

— Ça peut aller. L'entretien avec ma mère s'est bien passé ?

— Je vois que tout se sait rapidement ici, répliqua Inwë en regardant vers Gabriel.

— Erid s'est étonné de ne pas te voir arriver en même temps que lui et a posé la question. À mon avis, il s'attend à ce que vous vous entretuiez tous les deux.

— Ce qui pourrait bien arriver.

Elio sourit, puis il la fixa du regard, attendant qu'elle réponde à la question initiale.

— Tout ne s'est pas bien déroulé, non. Elle a l'art de lancer des vérités qui font mal.

— Ma mère est très forte pour ce genre de chose, en effet. Je ne suis pas certain qu'elle y prenne plaisir, toutefois.

— J'aurais cru que si, pourtant.

— Mais je la connais mieux que toi.

— Tu as raison, fit-elle en lui pressant la main avec affection. Je suis désolée.

— Ce n'est rien. Je te connais aussi et à mon avis, pour que tu m'en parles, cela signifie que tu as accepté ce qu'elle a dit, mais que tu as encore un peu de mal à y faire face, répondit-il en gardant sa main dans la sienne.

— Tu es peut-être nul avec une épée à la main, mais tu es incontestablement plus sage que moi.

— Quoi ? fit Elio en s'écartant avec un sourire. Alors comme ça tu me trouves si mauvais ?

— Bien sûr que non. Tu as fait d'énormes progrès. Tu ne seras jamais un grand guerrier, mais tu pourras combler cette lacune par ton sens de l'observation et ton intelligence.

— Comment cela ?

— Regarde Erid et Gabriel se battre. Observe-les attentivement.

Tous les deux se tournèrent vers les combattants. Les deux hommes étaient simplement vêtus de leur pantalon noir, le torse découvert, et se tournaient autour. Erid avait cette moue amusée qui ne le quittait jamais vraiment et Inwë fut surprise de voir que dans le regard de Gabriel, brillait la même lueur d'amusement. Même son maintien était moins rigoureux que d'habitude, il semblait relaxé.

Les deux frères s'observaient. Tous deux avaient le visage mangé par une barbe. L'aîné avait attaché en une demie-queue les mèches de cheveux susceptibles de lui tomber devant les yeux. Erid n'en avait rien fait mais cela ne semblait pas le déranger.

Inwë sentit exactement quand Erid décida de passer à l'action et cela ne manqua pas. Son ami fit un pas en direction de son frère, prêt à attaquer par le bas. Mais après une feinte brillamment accomplie, il se fraya un chemin dans la défense de Gabriel, par le haut. Il aurait réussi à atteindre l'épaule de son aîné si celui-ci n'avait pas été un virtuose avec une arme dans les mains. Gabriel fit un pas sur le côté, pivotant légèrement sur lui-même. À peine plus qu'un glissement. Erid, surpris, dut mettre toute sa dextérité en œuvre pour s'écarter du coup de son frère. Au dernier moment, il para l'attaque au niveau de son buste, bandant tous ses muscles pour l'occasion.

Les deux frères restèrent ainsi à se fixer, un instant, à quelques centimètres l'un de l'autre. Si Erid était un tout petit peu plus grand que son frère, ce dernier était bien plus imposant physiquement. Tout en Gabriel respirait le guerrier, l'homme fait pour se battre. Et même si Erid avait une belle musculature, on sentait que ce n'était pas sa nature. Dans ces conditions, il était facile pour Inwë de savoir qui aurait le dessus.

Erid s'écarta de son frère qui avait déjà repris une position défensive. Puis ce fut une succession de coups, aussi spectaculaires que dangereux. L'intrépidité du cadet palliait la dextérité de son aîné. Du moins parce que ce dernier l'avait souhaité, songea Inwë en se tournant vers Elio.

— Alors ? Selon toi, qui domine ce combat ?

— Je dirais que c'est Gabriel.

Inwë l'invita à poursuivre d'un hochement de tête.

— On a l'impression qu'il connaît les coups à l'avance et quand ce n'est pas le cas, il semble reprendre l'avantage rapidement. Du coup, Erid est obligé de se mettre en danger pour le surprendre.

— Tu as tout à fait raison. Je pense même que Gabriel n'est pas à son maximum et qu'il laisse volontairement un peu d'espace à son frère pour que celui-ci puisse le feinter. Regarde, la !

Erid venait d'attaquer une nouvelle fois et prit appui sur sa jambe faible, celle cicatrisée. Il mit légèrement plus de temps à se remettre en garde, cependant Gabriel n'attaqua pas.

— Tu as vu ? Il n'a pas tiré avantage de la faiblesse de son frère, alors qu'il aurait très bien pu l'achever.

Elio acquiesça d'un signe de tête.

— Si tu trouves une faille à ton adversaire, n'hésite pas à l'exploiter. Sers t'en à ton avantage, parce que lui n'aura pas de pitié pour toi.

— Et si je rencontre un homme comme Gabriel ?

— Fuis.

— Mais...

— Ce n'est pas une question d'honneur, le coupa-t-elle. Lorsque ta vie est en jeu, ton honneur ne compte plus. Tu ne pourrais affronter un homme comme lui, ça reviendrait à te sacrifier en vain. Je suis peut-être dure. Mais présumer de ses forces ne nous sauve pas la vie. Regarde ce qui est arrivé à William.

Elio hocha la tête et lui serra la main avec affection, conscient que si elle en venait à parler de William, c'était qu'elle était vraiment inquiète pour lui.

— Que se passe-t-il ici ? Demanda Erid qui s'approchait, avec son frère légèrement en retrait.

— Elio et moi faisions la longue liste de tes faiblesses lorsque tu combats.

— Ma longue liste de faiblesses, ce qu'il ne faut pas entendre, s'insurgea Erid, ce qui fit sourire son frère.

Le cadet dû le sentir, car il se tourna vers Gabriel en demandant :

— Et quelles sont donc les siennes ?

— Mis à part ce léger souci de garde qui traîne un peu trop vers le bas, je crois que je ne peux pas en dire plus pour le moment.

— Et pourquoi donc ?

— Parce qu'il n'a pas montré toutes ses capacités, il te ménage. Ai-je raison ?

Ce dernier se contenta de la fixer avant de lui sourire d'un air entendu.

— En tout cas, tu ne ménages pas ma fierté...

— Pauvre de toi, rétorqua-t-elle d'un ton faussement contrit.

— Mais il est vrai que Gabriel a un vrai instinct avec une arme dans les mains. Instinct que je n'ai pas.

— Mais tu as un talent certain cependant, que beaucoup rêveraient d'avoir.

— Je confirme, compléta Elio à ses côtés.

— Serait-ce enfin un compliment ? Mais puisque nous sommes dans un moment de parfaite honnêteté, alors je dois bien avouer que toi aussi tu as l'instinct, une arme à la main. Vous êtes les mêmes. D'ailleurs, j'aimerais bien savoir ce qui arriverait si vous vous affrontiez. Tu savais qu'elle m'avait battu à plate couture lors de notre premier affrontement ? ajouta-t-il à l'intention son frère. Alors qu'elle n'était qu'une novice.

— Un coup de chance et tu m'as laissée faire. Ceci dit tu l'avais amplement mérité.

— Certes.

— Mais je refuse de me battre contre lui.

— Pourquoi ? intervint Elio.

— Parce que ce ne serait pas une bonne idée, fit Inwë en se relevant.

— Tu as peur, c'est ça ? la provoqua Erid.

— Non. Je crois juste que ce n'est pas opportun.

Gabriel la fixait sans rien dire alors que la jeune femme commença à s'éloigner, coupant court à la conversation. Finalement, elle se retourna et lança à Erid :

— Tu devrais songer à faire payer l'entrée, je suis sûre que vous auriez un succès fou auprès de la gent féminine.

— Je savais que le spectacle t'avait plu ! s'exclama Erid avec son sourire irrésistible.

***

Inwë tournait en rond dans sa chambre. Elle ne parvenait pas à trouver le sommeil. Ses pensées revenaient sans cesse sur le discours de Lysianna. Elle s'était laissée aller à la fatalité, comme pour subir un deuil plus pénible encore. Un deuil à la hauteur de l'amour qu'elle ressentait pour William, occultant tout le reste, même son enfant. Lysianna avait raison et au fond d'elle-même, elle le savait depuis le début.

Un autre point obscurcissait sa nuit également. Gabriel. Lysianna avait raison, elle était à même de comprendre sa douleur. L'aurait-elle pardonné elle aussi, s'il n'avait pas éliminé William ? La réponse était oui, elle aurait pardonné ses actions. Mais il s'agissait de William.

Comment les autres avaient-ils fait ? Lysianna avait été sa sœur adoptive. Erid avait vu son frère tuer son ami le plus proche, son confident. Et à présent, il avait réintégré Gabriel dans sa vie et construisait une nouvelle relation avec lui.

La tête de la jeune femme était sur le point d'exploser. Elle finit par quitter sa chambre et partit se promener dans la demeure royale. Elle déambula un long moment avant de se rendre au banc de granit, pour la deuxième fois de la journée.

En s'approchant, elle vit que le banc était déjà occupé, par l'être qui troublait ses pensées. C'était une vraie malédiction, ou le destin. Ou l'œuvre de Lysianna qui lui avait fait découvrir cet endroit le matin même. Gabriel se tourna vers elle et finit par lui demander :

— Vous m'espionnez ?

— Ce serait surestimer l'intérêt que je vous porte.

— Pourtant vous m'observez beaucoup trop.

— Parlez pour vous.

Inwë ne bougea pas d'un pouce.

— Il semblerait, en effet, que moi non plus je ne sache plus quoi penser de vous. Le banc est assez grand pour deux, vous savez, ajouta-t-il en désignant la place à ses côtés.

Inwë, après un moment d'hésitation, finit par céder et vint s'assoir sur l'immense pierre de granit. Elle, installée à une extrémité, Gabriel à l'autre.

— Vous voulez dire que vous ne me prenez plus pour une petite peste manipulatrice et froide ?

— Je ne dirais pas ça. Vous êtes prête à tout pour votre vengeance et cela, désormais, je peux le concevoir. En revanche, je trouve cela admirable de vouloir le faire proprement et éviter un pugilat.

— Est-ce pour cette raison que vous êtes intervenu en ma faveur, aujourd'hui ?

— En effet.

— Qu'auriez-vous fait, vous, pour vous débarrasser de Finwë ?

— Une épée dans le cœur. Il ne mérite pas plus d'égard.

Inwë hocha la tête et tous deux restèrent silencieux un moment.

— Je vous en veux pour William.

— Je sais. Je comprends.

— Je me fous de votre compréhension.

Mais c'était faux, elle s'en rendait compte désormais et cela la mettait en colère. Contre elle-même. Elle finit par se lever du banc et Gabriel l'interpella.

— Pourquoi m'avoir prévenu pour Erid avant notre arrivée ? Vous auriez pu vous taire et me laisser moi-même faire cette découverte. Mais vous avez préféré affronter ma colère plutôt que de me cacher la vérité.

Inwë pouvait lire dans son regard qu'il s'interrogeait vraiment sur ses motivations qui l'avaient poussée à tout lui révéler.

— Parce que, contrairement à ce que vous pensez de moi, je ne suis pas ce genre de personne. Et malgré tout mon ressenti à votre égard, vous ne méritiez pas ce que Finwë vous a fait. Je pensais que vous prévenir pouvait vous préparer à cette rencontre avec Erid.

— Vous êtes une personne d'honneur. Je regrette de ne pas m'en être rendu compte plus tôt.

— En revanche, je ne changerai pas mon opinion sur vous.

Sans un regard de plus pour Gabriel, elle le laissa là et s'enfuit lâchement.

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