La légende des deux royaumes...

By Miss-Laure

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" Lorsque la Lumière sombrera et que l'Obscurité périra Le doute et la peur apparaitront. En ces... More

Chapitre 1 - Partie 1
Chapitre 1 - Partie 2
Chapitre 2 - Partie 1
Chapitre 2 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 1
Chapitre 3 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 3
Chapitre 4 - Partie 1
Chapitre 4 - Partie 2
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6 - Partie 1
Chapitre 6 - Partie 2
Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 7 - Partie 2
Chapitre 8 - Partie 1
Chapitre 8 - Partie 2
Chapitre 9 - Partie 1
Chapitre 9 - Partie 2
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2
Chapitre 11 - Partie 1
Chapitre 11 - partie 2
Chapitre 12 - Partie 1
Chapitre 12 - Partie 2
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 - Partie 1
Chapitre 15 - Partie 2
Chapitre 16 - Partie 1
Chapitre 16 - Partie 2
Chapitre 17 - Partie 1
Chapitre 17 - Partie 2
Chapitre 18
Chapitre 19 - partie 1
Chapitre 19 - Partie 2
Chapitre 20 - Partie 1
Chapitre 20 - Partie 2
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Épilogue de la 1ère partie
Blabla
Chapitre 1 - Partie 1
Chapitre 1 - Partie 2
Chapitre 2 - Partie 1
Chapitre 2 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 1
Chapitre 3 - Partie 2
Chapitre 4 - Partie 1
Chapitre 4 - Partie 2
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6
Chapitre 7 - Partie 2
Chapitre 8 - Partie 1
Chapitre 8 - Partie 2
Chapitre 9 - Partie 1
Chapitre 9 - Partie 2
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2
Nouvelles
C'est parti !
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Epilogue
Blabla de fin

Chapitre 7 - Partie 1

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By Miss-Laure

Ce qu'Inwë appréciait particulièrement, c'était de pouvoir profiter des bains chauds tôt le matin. Elle avait, bien évidemment, une immense baignoire personnelle dans ses appartements, mais elle aimait l'ambiance et l'environnement des bains publics. Alors, elle s'y rendait en début de matinée pour ne croiser personne. Les habitants de la Forêt des Songes n'étaient pas très matinaux et elle en profitait.

Cependant, ce matin-là, on avait décidé de la contrarier, songea-t-elle en entrant. Elle entendait deux voix et en s'approchant, elle reconnut celles d'Erid et Gabriel. La jeune femme hésita un instant. Avait-elle envie de se mêler à eux ? S'il n'y avait eu qu'Erid, elle n'aurait pas hésité le moins du monde. En revanche, elle évitait le plus possible son frère aîné, ils ne se croisaient qu'aux entraînements et c'était bien suffisant. Il était bien plus difficile de lui faire face qu'elle se l'était imaginé. Elle le détestait toujours autant et pourtant, de nouveaux sentiments étaient nés à son égard.

La peine, pour sa perte, et la compréhension de sa douleur. Elle éprouvait même pour lui une certaine admiration. Il se tenait là, droit, fort et fidèle à lui-même. Il ne se laissait pas abattre par ce qu'il avait appris, bien au contraire, alors qu'elle, à sa place, aurait été anéantie. Comment pouvait-il tenir sans s'effondrer ? Il devait avoir une force extraordinaire en lui.

Cette admiration qu'elle éprouvait la faisait le détester encore plus. Elle ne souhaitait pas l'admirer, elle voulait juste le haïr en toute indifférence. Alors, la Fille de la Lune commença à faire demi-tour, mais les deux frères s'aperçurent de sa présence et Erid l'interpella.

— Une tête couronnée serait-elle déjà debout ? Comment est-ce possible ?

— Très cher, fit-elle en se forçant à sourire. Je suis venue ici chaque matin, à cette heure si matinale comme tu le sous-entends, et ne t'y ai jamais vu. La vraie question est donc, que fais-tu, déjà debout ?

Elle s'était résignée à entrer dans l'eau et s'avançait vers eux pour finalement s'assoir auprès d'Erid.

— Mon genou me faisait souffrir et je ne trouvais plus le sommeil, du coup je suis allé rejoindre Gabriel qui était réveillé, et nous sommes venus ici. L'eau tiède apaise ma douleur.

— Fais-moi voir, fit Inwë d'un ton autoritaire.

Erid se mit debout face à elle, complètement nu. La Fille de la Lune eut un mouvement de recul, surprise.

— Je n'en demandais pas tant...

— C'est ce qu'elles disent toutes.

— Erid...

— Je suis prêt à toutes les oublier si tu me le demandes ! s'exclama-t-il d'un ton théâtral.

— Ce que je te demande, surtout, c'est de te taire et de me cacher ce que je n'ai pas envie de voir.

Erid s'exécuta et plaqua ses mains sur  son entre-jambe. La  jeune femme jeta enfin un coup d'œil sur la cicatrice qui s'étendait sur une bonne partie de la cuisse gauche d'Erid, et plus particulièrement sur son genou.

— Elle me parait moins boursoufflée que dans mon souvenir, constata-t-elle en la touchant du bout des doigts. Tu mets toujours les onguents que je t'ai appris à faire ?

— Oui. Mais je n'avais plus l'habitude de m'entraîner autant, alors il faut que mes articulations se réhabituent.

Inwë hocha la tête, puis finalement posa sa paume sur le genou de son ami. Elle se concentra quelques instants et la douce chaleur, caractéristique de son don de guérison, l'envahit. Le courant circula entre lui et elle, puis quand il s'acheva, elle retira sa main.

— C'est incroyable, fit-il en se rasseyant et pliant sa jambe plusieurs fois. Je ne sens plus rien. Comment as-tu fait ?

— Secret de Fille de la Lune.

— Elle a transféré la douleur de toi à elle, expliqua Gabriel qui avait gardé le silence jusqu'à cet instant, les observant durant leur petit échange.

Inwë se tourna vers lui, surprise. Jamais elle n'avait dit à quiconque que lorsqu'elle les guérissait, pendant un instant, elle prenait leur mal et souffrait à leur place. Comment Gabriel avait-il pu comprendre ? Personne jusqu'à présent ne s'en était douté, pas même Géron qui l'avait accompagné tant de fois. Souvent, on pensait juste que c'était son énergie qui se transmettait, d'où ses étourdissements plus ou moins importants selon les cas.

— C'est vrai ?

— Oui. Pendant un instant qui varie selon la gravité de la blessure du patient, je ressens sa douleur.

— Tu ne recommenceras pas sur moi, dans ce cas.

— Pourquoi ? La douleur a été vive, certes, mais fugace, un claquement de doigt. Alors pourquoi ne pourrais-je pas te soulager ?

— Océane, chérie. Je sais que tu as en toi ce grand sens du sacrifice, cependant, tu n'as pas à souffrir à ma place. Laisse-moi ma douleur, tu as assez à faire avec la tienne et si tu veux me soulager, je connais une manière bien plus charmante de le faire, ajouta-t-il, mutin, en passant son bras autour de son épaule.

Inwë, qui savait qu'il plaisantait, lui lança tout de même son coude dans le thorax, lui arrachant un cri de surprise qui se transforma en une quinte de toux. Sur ses entre faits, Julyne et Luna firent leur apparition. Comme elles non plus ne venaient jamais à cette heure-ci, habituellement, Inwë se dit que ça ne devait pas être la première fois qu'Erid se rendait ici pour calmer sa douleur. Elles avaient dû prendre l'habitude de le rejoindre pour lui tenir compagnie.

Luna barbota jusqu'à Erid et Inwë s'émut de voir qu'elle savait déjà nager. Elle aussi avait appris environ au même âge, avec ses frères, dans la Rivière aux Milles Reflets qui passait près de la maison de ses parents, et cela restait un bon souvenir.

La jeune femme n'avait pas été présente dans ceux de sa fille et quoi qu'il arrive elle s'en voudrait toujours. La fillette vint l'embrasser sur la joue. Depuis son arrivée, une demi-Lune plus tôt, Inwë avait passé la plupart de ses après-midi en sa compagnie et celle de sa cousine.

— Est-ce que j'aurais manqué l'invitation ? demanda Julyne. Il ne manque plus qu'Elio et la troupe sera au complet.

— Elio va venir ? s'enquit Luna dans les bras d'Inwë.

Cette dernière avait appris à accepter avec plaisir les marques d'affection de sa fille et les chérissait à présent. Elle ne trouverait plus aussi difficile de la prendre contre elle, au contraire. Désormais, elle profitait de chaque instant avec Luna.

— Je ne pense pas, ma chérie, lui fit Erid. Elio doit profiter de cette matinée pour se reposer. Apprendre à se battre est très fatigant. Surtout lorsque c'est Gabriel qui s'en occupe.

Inwë avait pensé que Gabriel se serait montré maladroit et gauche avec Luna, elle ne l'imaginais pas si à l'aise avec les enfants. Mais elle se trompait. Inwë voyait bien qu'il savait y faire avec elle et devait reconnaître qu'elle était jalouse que sa fille l'adore, mais aussi qu'il sache parfaitement quoi faire avec elle alors qu'elle-même éprouvait quelques difficultés.

— Pourquoi c'est dur d'apprendre à se battre pour Elio ? C'est pas dur pour moi, demanda Luna.

— Parce qu'il n'est pas dans la nature d'Elio de se battre, expliqua Gabriel. Ce n'est pas un guerrier. Et si pour toi c'est si facile, c'est que tu n'es qu'une enfant et qu'on ne se bat pas contre toi comme contre un homme.

— Ça veut dire que c'est dans ta nature, à toi ?

Elle était venue à quelques entrainements et l'avait vu se battre sans éprouver la moindre difficulté.

— En effet. C'est ce que je suis. Un combattant. C'est le seul don que j'ai reçu et la seule chose que j'ai apprise à faire correctement.

— C'est pas vrai. Tu sais aussi faire les câlins.

— Mais moins bien que moi, n'est-ce pas ? demanda Erid.

Cette dernière question n'avait pas pour but de flatter l'ego de l'homme, mais plus de rassurer le père adoptif.

— Bah oui, rétorqua Luna après avoir réfléchi quelques secondes.

Cette remarque fit sourire tout le monde.

— Je vous l'affirme, elle brisera des cœurs, fit Julyne amusée par la réaction de Luna.

— Ne me dis pas ça, gémit Erid. Je ne veux même pas y songer.

Inwë regardait la scène qui se jouait devant ses yeux, en spectatrice. Erid et Julyne étaient les parents de sa fille. C'était eux qui l'élevaient. Mais où était sa place à elle ? Serait-elle toujours tata Inwë ? Elle n'était pas jalouse de l'amour que Luna portait à ses amis, mais lui révéler la vérité briserait peut-être son équilibre. Avait-elle le droit de faire cela ?

Elle en avait assez de se poser toutes ces questions. Ne pouvait-elle pas vivre normalement et voir ce que l'avenir lui réservait, plutôt que de se torturer l'esprit et ne pas profiter de l'instant présent ? Même Gabriel semblait y parvenir, bien qu'elle le sente encore éprouvé. Elle en revenait encore à cela : s'il pouvait le faire, alors qu'il avait bien plus perdu qu'elle, elle s'y pouvait y arriver. Au moins pour sa fille, elle devait arrêter de se torturer l'esprit.

Julyne s'assit à côté d'Erid, qui la prit par l'épaule avant de lui embrasser le front. Pour être tout à fait honnête, elle avait été surprise de les voir ensemble. Julyne avait réussi le petit prodige d'alpaguer Erid et ce dernier ne semblait rien avoir à y redire. Il y avait des miracles parfois qui faisaient la magie de ce monde.

Elle profita que Luna soit dans les bras de Gabriel pour observer ce dernier. Julyne lui avait coupé les cheveux au niveau du milieu de son cou et ils ondulaient avec l'humidité. Sa barbe, rasée en arrivant, avait repoussée et si elle avait déjà vu sa cicatrice en quartier de Lune au sous son œil gauche, elle venait de découvrir les autres qui parsemaient son corps. Que ce soit sur son dos, son torse, ses bras et, elle n'en doutait pas non plus, sur ses jambes.

Au total, il devait bien en avoir une quinzaine. Certaines étaient nettes et lisses, sûrement des coups d'épée soignés proprement, tandis que d'autres étaient légèrement boursouflées ou striées. Il y en avait même une, sous l'omoplate droite, qui ne formait qu'un mince fil et Inwë se demandait s'il ne s'était pas pris une flèche ou un poignard à cet endroit.

S'il ne battait pas Erid et sa cicatrice, qui partait de son tibia pour remonter jusqu'à sa hanche, toutes ces marques prouvaient une chose : en dépit de tout, Gabriel était un homme qui aimait vivre et luttait pour cela. Elle finit par s'apercevoir que lui aussi l'observait, intrigué de l'intérêt qu'elle lui portait. Elle détourna rapidement le regard et commença à s'éloigner.

— Il faut que je vous laisse, fit-elle à Erid et Julyne. J'ai un conseil à convaincre.

— Ils sont lents à se laisser persuader n'est-ce pas ? demanda Erid amusé.

— Ils savent que j'ai raison, Fenhrir le sait aussi et m'approuve. Et pourtant ils hésitent encore, finit-elle par dire après un regard confus vers Gabriel.

C'était stupide, jamais il n'irait dire quoi que ce soit à Finwë désormais, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se méfier. Ce dernier se referma. Encore une fois, elle détourna les yeux, ne voulant pas s'encombrer de ses états d'âme. Alors qu'elle les quittait, il prit la parole.

— Puis-je vous accompagner ?

— Je croyais que vous ne vouliez pas vous mêler de mes affaires ?

Gabriel  la fixa dans, sans rien dire, comme à son habitude. Finalement, elle céda du bout des lèvres :

— Vous pouvez vous joindre à moi.

Elle finit par sortir et récupérer ses affaires, puis elle alla se changer dans ses appartements. Arrivée devant la salle de réunion, Gabriel l'attendait pour rentrer, toujours vêtu de noir. Si on ne leur dit rien quand il fit son apparition à ses côtés, la jeune femme put tout de même ressentir les regards inquiets des membres du conseil et leur hostilité envers l'homme qui l'accompagnait.

Toutefois, elle fit comme à son habitude et s'assit dans un fauteuil en attendant que Fenhrir arrive. Gabriel, quant à lui, resta un peu en arrière, debout, les bras croisés, comme toujours.

Enfin, le roi de Somgysaï fit son entrée accompagné de son épouse. C'était la première fois que Lysianna participait à l'une de ces réunions et Inwë doutait de la coïncidence. Avec Lysianna, les coïncidences n'existaient pas. Peut-être que les choses allaient s'accélérer. En tout cas, elle le souhaitait de tout son cœur.

Le conseil, jusqu'à présent, lui avait cédé mille hommes et ne souhaitait pas en confier plus pour ne pas vider la Forêt de toute protection. Toutefois, Inwë savait que sans le double d'effectifs, ils ne pourraient faire face aux armées de son époux.

— Je vous l'ai déjà dit, expliqua-t-elle aux hommes face à elle qui la regardaient avec scepticisme. Je vous suis infiniment reconnaissante des troupes que vous envoyez, mais ce n'est pas suffisant. Rien qu'entre les soldats de la cité royale et la milice de Finwë, nous devons approcher et mille cinq cents têtes. Même si les habitants de Süryell défendent leur cité au dehors des murs, Mordrais a une armée privée immense. Il loue le service de ses hommes aux seigneurs des alentours. Ces derniers n'ont qu'une faible garde personnelle qu'ils ne déplaceront pas.

— Inwë a raison, intervint Gabriel à la plus grande surprise cette dernière. Mordrais a près de mille cinq cents hommes à sa solde. Et il est prêt à tous les confier à Finwë pour partager la gloire de la destruction de Somgysaï. Ils comptent faire brûler les bois par le Sud. Mais aussi à l'Est, par la Mer.

Il désigna les points qu'il venait de mentionner sur une carte.

— Nous avons un allié puissant sur les mers pour nous aider, lui avoua Inwë.

— Samios, déclara l'ancien confident de son époux sans paraitre de surpris.

La jeune femme approuva d'un signe de tête.

— Le Seigneur Samios ne laissera pas passer un navire qui n'est pas le sien. Il a la plus grande flotte de ce continent et malheureusement pour mon époux, ils ne se sont jamais entendus.

Et sans l'aide de ce Seigneur des mers, songea Inwë, ils auraient été impuissants, écrasés de toutes parts. Ses marins lui étaient tellement fidèles, qu'à moins de les tuer un par un, où de réduire la flotte en cendres, Finwë n'avait aucune solution pour les contrôler.

— Ils vont se rassembler à la fin de l'été, informa Gabriel. Ils veulent opérer rapidement, sans risque de siège, pour que tout soit fini avant l'hiver. A l'origine, ma présence ici était de constater sur place si cette opération était possible. Aucun espion n'a réussi à s'extirper des griffes de cette Forêt pour nous le dire.

Cette remarque enorgueillit les hommes autour de la table, fiers de leurs vigils, mais aussi de la nature profonde de leur forêt qui les avait toujours protégés.

— Alors, qu'en pensez-vous ? demanda Fenhrir à Gabriel.

— Je pense qu'ils peuvent tout à fait vous détruire si vous ne faites rien.

Le roi de Somgysaï paraissait du même avis et, pour la première fois, Inwë nota une ressemblance entre les deux hommes, aussi bien dans leur carrure que dans leur façon d'être. Fenhrir sembla se fier au jugement de Gabriel et même lui faire confiance. Cette constatation l'ébranla. Fenhrir était une personne, songeait-elle, qui ne pouvait pas se tromper sur quelqu'un, qui semblait capable de cerner une personne en un regard.

La jeune femme se rendit compte qu'elle ne savait rien de son passé avant son mariage avec Lysianna. Fenhrir ne venait pas de la Forêt des Songes, ça elle pouvait en jurer. Il avait un physique plus rude, plus dur. Le genre en lequel elle avait pleinement confiance. Voilà pourquoi sa ressemblance avec Gabriel la troublait.

Plus elle apprenait à connaître ce dernier, plus il semblait remplir les mêmes critères. Or, elle ne voulait ni le respecter, ni l'apprécier et encore moins le juger digne de confiance. Elle préférait se tenir loin de lui.

Elle avait manqué un bout de l'échange entre les deux hommes, mais elle revint à elle quand Lysianna prit la parole.

— Sous-estimeriez-vous la puissance de Ninnië et des Filles des Deux Astres quant à la protection sacrée de ces bois ?

Même dans son intonation, Inwë sentait qu'elle était bienveillante. Et elle savait que les jugements de Lysianna étaient eux aussi infaillibles. La jeune femme était perturbée. Avaient-ils tous oubliés ce que Gabriel avait fait à William ?

Non. Ils connaissaient simplement le pardon, même si cela avait coûté la vie d'un de leur proche. Pour eux, Gabriel avait été dupé. Cela l'excusait-il pour autant ? Etait-elle capable de lui pardonner ? Pour le moment, la réponse était non. Mais était-elle capable de passer outre ?

Inwë avait bien trop peur de ce qui pouvait résulter de cette question pour se la poser. Alors, elle se focalisa sur les paroles Gabriel.

— Je ne sous-estime pas votre puissance, fit-il en se tournant vers Inwë qui détourna le regard. Finwë encore moins que moi d'ailleurs. C'est pour cela que près de trois mille hommes fouleront vos terres, pour anéantir ceux qui auraient survécus. Il faut bien comprendre que Finwë est un conquérant, il ne s'arrêtera jamais. C'est dans sa nature de dominer.

— Ça n'avait pas l'air de vous déranger jusqu'à présent, grommela Inwë pour elle-même.

Elle sentit Gabriel tiquer à ses côtés, mais il ne lui répondit rien.

— Nous vous remercions pour votre opinion, déclara Lysianna. Elle met en valeur ce qu'Inwë a pu nous avancer.

— Je crois que cela suffit pour aujourd'hui, compléta Fenhrir. Nous nous reverrons dans quelques jours. En attendant, mes conseillers et moi-même allons réfléchir plus en détail à ce que vous nous avez dit tous les deux.

Il adressa un sourire à Inwë qui le remercia du regard. Les vraies négociations commençaient enfin, la demi-Lune passée n'avait été là que pour juger sa volonté et sa persévérance. Comme sur les Plaines du Soleil, on ne lui ferait jamais vraiment confiance.

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Erid, mon personnage préféré à tout jamais. Je sais que c'est moi qui l'ait créé et écrit mais il me fait beaucoup trop rire le bougre !

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