La légende des deux royaumes...

By Miss-Laure

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" Lorsque la Lumière sombrera et que l'Obscurité périra Le doute et la peur apparaitront. En ces... More

Chapitre 1 - Partie 1
Chapitre 1 - Partie 2
Chapitre 2 - Partie 1
Chapitre 2 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 1
Chapitre 3 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 3
Chapitre 4 - Partie 1
Chapitre 4 - Partie 2
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6 - Partie 1
Chapitre 6 - Partie 2
Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 7 - Partie 2
Chapitre 8 - Partie 1
Chapitre 8 - Partie 2
Chapitre 9 - Partie 1
Chapitre 9 - Partie 2
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2
Chapitre 11 - Partie 1
Chapitre 11 - partie 2
Chapitre 12 - Partie 1
Chapitre 12 - Partie 2
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 - Partie 1
Chapitre 15 - Partie 2
Chapitre 16 - Partie 1
Chapitre 16 - Partie 2
Chapitre 17 - Partie 1
Chapitre 17 - Partie 2
Chapitre 18
Chapitre 19 - partie 1
Chapitre 19 - Partie 2
Chapitre 20 - Partie 1
Chapitre 20 - Partie 2
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Épilogue de la 1ère partie
Blabla
Chapitre 1 - Partie 1
Chapitre 1 - Partie 2
Chapitre 2 - Partie 1
Chapitre 2 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 2
Chapitre 4 - Partie 1
Chapitre 4 - Partie 2
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6
Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 7 - Partie 2
Chapitre 8 - Partie 1
Chapitre 8 - Partie 2
Chapitre 9 - Partie 1
Chapitre 9 - Partie 2
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2
Nouvelles
C'est parti !
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Epilogue
Blabla de fin

Chapitre 3 - Partie 1

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By Miss-Laure

Adossé à un pan de mur, Gabriel observait le jeune second d'Inwë s'affairer dans la salle des gardes. Si au départ il s'était demandé ce qu'elle avait derrière la tête pour engager ce garçon qui paraissait si jeune et inexpérimenté, il devait bien s'avouer qu'il le trouvait compétent.

Le jeune homme passait ses journées à aller et venir, recueillant des informations demandées par la Reine, laissant traîner ses oreilles ici et là pour collecter des bribes de conversations qui ne lui étaient pas destinées. Il était efficace et discret et sa jeunesse était un atout de taille qui faisait qu'on ne se souciait pas de lui.

Après tout, ce n'était qu'un gamin au service d'une Reine étrange, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, songeaient à tort la plupart de ses interlocuteurs. Mais Gabriel, lui, se méfiait. Il savait que la volonté et l'efficacité n'étaient pas une question d'âge, et il l'avait vu récupérer plusieurs fois les rapports de Kaarl sans sourciller à ses tentatives d'intimidation. Il l'avait même, fait troublant, remis en place d'une simple phrase polie avec une autorité naturelle qui avait interpelé l'homme qu'il était. C'était comme si cette jeune personne était habituée à donner des ordres depuis si longtemps qu'il ne s'en rendait même plus compte. Gabriel, même s'il avait des responsabilités depuis de longues années, probablement avant même que le jeune homme vienne au monde, n'était pas ainsi. Il n'avait pas cette aisance-là, Inwë non plus alors qu'elle était Reine. Finwë, en revanche, était ainsi car il y était habitué depuis l'enfance.

Qui était-il ? D'où venait-il ? Des questions auxquelles il n'avait pas de réponses tandis que le second restait évasif. Personne ne pouvait le renseigner et Gabriel n'aimait pas ça. Pourquoi Inwë l'avait engagé ? Trop d'interrogations en suspens, et c'était ainsi depuis que la Fille de la Lune partageait la vie de Finwë.

Mais Gabriel comprenait pourquoi il l'avait choisie, elle. Cette union était aussi dangereuse que de marcher au bord d'une falaise sur le point de s'effondrer. Et Finwë aimait le jeu, le risque et le challenge. Dans toute son arrogance il pensait qu'il avait réussi à faire plier sa reine et qu'elle ne chercherait jamais à se venger de lui.

Cependant, Gabriel savait qu'il n'en était rien. Il avait observé la force de caractère d'Inwë, sa volonté morale, et il savait que cette femme ne capitulerait jamais véritablement. Peu importe qu'elle parut soumise, il n'en était rien et ne le serait jamais. Une part de lui admirait sa pugnacité tandis que l'autre, la plus grande part, se méfiait d'elle au plus haut point. Alors, il gardait un œil sur la Reine pour la surveiller.

Il l'avait vue sombrer plusieurs fois, mais jamais elle n'avait baissé les bras, et quand elle parvenait à ressortir la tête de l'eau, gare à ceux qui lui faisaient front. Cela avait été le cas de Kaarl et depuis cette altercation, une Lune auparavant, la jeune femme revenait dans la partie, ce qui ne présageait rien de bon aux yeux de Gabriel. Alors de voir ce jeune bras-droit soutirer des informations partout où il pouvait, ne contribuait pas à le rassurer.

Il aurait aimé faire part de ses doutes à Finwë, mais, sachant que c'était inutile, il se contenta de surveiller. Même si surveiller le jeune homme avait réveillé de façon inattendue des souvenirs inopportuns. Et il savait que cette réminiscence l'empêchait un peu plus de se faire une idée correcte du jeune homme.

— Il vous intéresse tant que ça, fit une voix féminine dans son dos.

Gabriel se retourna, surpris, même s'il n'en montra rien. Inwë se tenait là, à quelques pas de lui, les mains sur les hanches et le sourire aux lèvres. Il fut étonné de ne pas l'avoir entendue arriver. Lui, qui avait développé son ouïe depuis son plus jeune âge, s'était laissé prendre par le fil de son passé.

— Ça alors ! Pour la première fois depuis que nous nous connaissons, vous semblez pris au dépourvu. Je ne pensais pas que ceci arriverait un jour et encore moins que je serais là pour le voir, pire, que j'en serais la cause. Que va-t-il vous arriver ? Si Finwë l'apprenait, il risquerait de vous remplacer par un spécimen plus jeune. Faîtes attention.

Gabriel était habitué à ce mépris qu'elle affichait face à lui. Et c'était précisément ce qui lui faisait sentir qu'elle se vengerait de Finwë un jour. Cette volonté hors limite et cette patience à toute épreuve qui forçait son admiration à chaque fois, bien malgré lui. Il ne répondait jamais à ses provocations, cependant ce jour-là, il la mit en garde.

— Vous devriez plutôt faire attention à vous. De même pour votre second, je crains qu'il pose trop de questions, qu'il soit trop efficace.

— Pourquoi m'avertir dans ce cas ? demanda-t-elle sur la défensive, déstabilisée.

— Prenez ça comme un conseil d'ami alors, fit-il avec un sourire qui la désarçonna.

Elle n'était pas habituée à cela de sa part. Habituellement, Gabriel ne jouait pas à ce genre de jeu. Les faux-semblants n'étaient pas dans son code de conduite. Il préférait rester neutre et impénétrable.

— L'hypocrisie ne vous va absolument pas.

— Pourtant j'ai eu tout le loisir de contempler un maître en la matière. Je peux vous dire que vous excellez dans la duperie, je vous observe tous les jours.

— Tant d'intérêts m'honorent.

Gabriel se contenta de hausser un sourcil.

— Qu'en dit mon cher époux ? Oh, je vois. Il ne vous écoute pas, c'est cela ? Voilà ce que je crois, fit Inwë s'approchant de lui jusqu'à lui faire face et que leurs corps se touchent presque. Mon époux ne tient pas compte de vos avertissements. Voilà pourquoi vous me dévoilez vos pensées et essayez de me menacer.

— Je ne suis pas du genre à cacher mes pensées, fit Gabriel en ne la quittant pas des yeux.

— C'est un tort dans le milieu dans lequel nous vivons. Prenez-ceci comme un conseil d'amie en retour du vôtre, rétorqua la Reine à voix basse.

— Sachez que je vous surveille, répliqua Gabriel en se penchant vers elle. Je sais que vous mijotez quelque chose, votre désir de vengeance envers Finwë et moi-même est toujours là, je le vois.

Sur ces paroles, il la quitta, la contournant pour s'en aller d'où elle venait. Elio, qui avait fini ses affaires, s'était approché et la regardait surpris par son air renfrogné. Il n'avait pas saisi ce qui s'était dit, mais avait vu parlé Inwë et Gabriel de façon véhémente.

— Viens, ordonna-t-elle sèchement.

Inwë marcha d'un pas vif jusqu'à ses appartements sans dire un mot et claqua la porte derrière eux. Elle se dirigea dans chambre pour s'assurer qu'ils étaient seuls, Elio toujours dans son sillage. Ce fut seulement là qu'elle lâcha un cri de rage et d'impuissance, tapant du pied au sol et jetant un coussin au travers de la pièce, ce qui ne causa pas de grands dégâts mais qui eut le mérite de faire sourire le jeune homme. Sourire qu'il cacha quand elle se tourna vers lui en colère.

— Cet homme m'énerve, si tu savais ! Il est là, si droit, si sûr de lui, comme s'il avait raison de tout, fit-elle en tentant de le mimer.

Elle regarda le coussin à l'autre bout de la pièce et eut presque envie de rire, mais Gabriel la mettait mal à l'aise. Il avait toujours su lire en elle avec une telle clairvoyance, qu'elle se sentait à chaque fois mise à nue et désemparée face à lui. Sentiment qu'elle détestait depuis qu'elle était devenue l'épouse de Finwë. Perdre le contrôle de ses pensées, à ses yeux, était synonyme de perdre le peu qu'il restait d'elle.

— Il va falloir faire plus attention, reprit-elle d'un ton plus calme, il nous soupçonne. Je ne pense pas qu'il prévienne Finwë sans preuve, ça serait une erreur de sa part et il ne m'aurait pas prévenue.

— C'est un homme loyal et intelligent. Dommage qu'il soit au service de la mauvaise personne.

— Ça le rend stupide, oui. Je le hais.

— Parce qu'il n'est pas dupe ?

— Parce qu'il était là, lorsqu'on nous a attaqués, William et moi.

— Il était sûrement présent sur ordre de Finwë. N'aurais-tu pas tué si William te l'avais demandé ? N'as-tu pas pris sa défense ?

Inwë ne lui avait jamais révélé dans les détails ce qu'il s'était passé cette nuit-là, mais Elio s'était douté que Finwë n'avait pas exécuté son frère en main propre. Et finalement, quoi de plus naturel qu'il envoie son second pour voir si le travail avait été correctement réalisé.

— Pourquoi tu me dis tout ça ? demanda-t-elle avec hargne.

— Parce que tout n'est pas noir ou blanc ! C'est parfois plus compliqué que ça.

— Qu'en sais-tu ? Que connais-tu de la vie et de ses douleurs ? Rien !

Inwë s'était approchée de lui, furieuse, en haussant la voix.

— Ce que je sais, c'est que la haine te détruit et te coupe du monde et des gens qui sont autour de toi et qui sont présents pour toi, déclama-t-il sur un ton calme, serein mais puissant, heurtant son amie de plein fouet. Nous aurons Finwë. Nous le punirons, pour tout ce qu'il a fait, nous te vengerons. Mais pas au prix que tu y mets, pas en sacrifiant l'amour et la compassion qu'il y a en toi. Je ne suis peut-être qu'un enfant, comme tout le monde le pense ici, j'ai peut-être vécu à l'abri toute ma vie, cependant je sais ce que je dis. Je ne suis ni idiot, ni inconscient. Et j'affirme que tu t'es perdue. Tu n'es plus la personne que j'ai connue, il y a six années. La preuve, tu n'as plus le même nom. Et si je t'aime toujours, Océane était une bien meilleure personne qu'Inwë, même si cette dernière attend que la nuit tombe pour sauver des vies en cachette. Tu te dissimules à toi-même en réalité, tu t'es perdue en route pour devenir celle que tu es aujourd'hui, et tu n'arriveras pas à vaincre Finwë tant que tu n'auras pas retrouvé Océane.

Inwë tomba dans son fauteuil et des larmes commencèrent à ruisseler le long de ses joues, les premières depuis son retour il y avait plus de cinq ans. Avec ces mots, Elio venait de faire remonter à fleur de peau tout ce qu'elle s'était acharnée à enfouir depuis son accouchement.

— Tu as raison, fit-elle en sanglotant. Mais j'ai tellement perdu, Elio. Pas seulement qui j'étais, pas uniquement ma famille, pas que William. J'avais un enfant, une petite fille, lui avoua-t-elle alors qu'il s'était approché d'elle pour la consoler. Une petite fille dont j'ai été obligée de me séparer dès sa naissance et aujourd'hui j'ignore où elle se trouve et même si elle vit toujours. Je me hais de l'avoir abandonnée alors qu'elle ne demandait rien de plus que mon amour et ma protection.

Elio resta sous le choc de la révélation. Il ne pouvait imaginer combien cela avait dû être difficile pour son amie. Il la prit dans ses bras parce que parfois, les mots étaient superflus. Toutefois, il lui assura cependant une chose.

— Nous la retrouverons. Je te promets que quand tout ceci sera fini, nous la retrouverons et nous en prendrons soin.

Il resta à la bercer ainsi, la rassurant, jusqu'à ce que ses sanglots s'étouffent.

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