Dans les chapitres précédents: Allison était persuadée que Scott s'était fait enlevé, alors elle, Stiles, Malia et Isaac sont parti à sa recherche, se basant sur le gribouillage de Lydia où on avait découvert Scott dans un sombre entourage. Après l'avoir cherché dans la réserve de Beacon Hills, le groupe décide de se diriger vers Umbra, la forêt des ombres, où des créatures intriguantes les attendent. Une certaine figure les guident jusqu'à la forêt basse, où ils trouvent Scott, seul, les yeux brillant de leur nuance violette...
PDV de Stiles
-Scott?
Allison ne cessait de répéter son nom depuis que nous l'avions amené chez Derek, le seul endroit où nous avions pensé aller. Il ne répondait pas, ne clignant à peine des yeux. Nous l'avions trouvé assis au pied d'un arbre, en sueur, le torse et les pieds nus, et complètement paralisé. Ma veste était encore sur son dos, et mon coeur débattait dans ma poitrine alors qu'Allison l'implorait:
-Scott, je suis là, on est là... Parle-nous s'il te plait.
Il ne bougeait pas d'un centimètre. Je remarquai des cicatrices sur son ventre et des entailles un peu partout sur son corps. Derek venut à côté de moi, lui qui était resté silencieux depuis notre arrivée. Personne ne l'avait informé de la disparition de Scott, et il avait été déconcerté de nous voir entrer ici avec Scott dans un tel état. Je crois qu'il l'était encore, comme tout le monde ici.
-Est-ce que je peux savoir qu'est-ce qui se passe... me chuchota-t'il, dans un mélange d'inquiétude et de frustration, pour ne pas déranger Allison qui continuait d'essayer de lui parler.
-Je crois que je ne sais pas plus que toi Derek, dis-je, avant de tourner la tête vers Scott, celui-ci assis sur une chaise, tenant fermement ma veste sur son dos avec des yeux vitreux, perdus dans le vide. Allison m'a contacté hier, continuai-je, avant d'appeler ta cousine et Isaac cet après-midi. Elle m'a expliqué que Scott avait disparu depuis quelques semaines...
-Disparu? Il s'était fait enlevé? me demanda Derek, éberlué.
-Je crois, oui... On l'a trouvé comme ça dans la Forêt des Ombres... Et il ne parle pas depuis. répondis-je, aussi tendu que lui.
Je n'imaginais même pas ce que Scott avait pu vivre pour être aussi... Comme ça. Surtout étant un vrai Alpha. Je soupirai, Derek partageant mon soupir.
Je pensai à la dernière fois que nous nous avions parlé. On revenait d'Eichen House et je me sentais tellement trahis à son égard. Derek avait essayé de tuer la druide, jusque là mon seul espoir de briser le sort de Lydia. Maintenant, je m'en voulais de ne pas l'avoir écouté. J'allais perdre mon âme pour rien du tout.
-Tu avais raison, Derek. fis-je soudain.
-Sur quoi? me demanda-t'il.
-Sur tout. La druide, le sort, Lydia...
Il m'observa avec de grands yeux, avant de baisser la tête.
-Ça n'a pas marché... en déduisa-t'il.
Il secoua la tête.
-C'est impossible... Ça a marché pour moi, Stiles. Une créature de la sorte ne rompt jamais ses promesses...
-Eh bien, on dirait qu'elle a fait une exception pour moi. répondis-je, amer.
Derek souffla, comme si tout cela était trop pour lui. Ce l'était pour moi aussi.
Perdre mon âme.
Je ne savais même pas ce que ça incluait. Peut-être que j'allais devenir une espèce de mort-vivant. Ou alors j'allais peut-être bien juste mourir. Encore. C'était pas nouveau, et ça ne me faisait plus vraiment peur. Ce qui m'effrayait plutôt c'était l'impact que ça aurait autour de moi. Parce que la mort ne me toucherait pas juste moi, mais ma famille, mes amis, mes proches... Bref, je l'avais déjà vécu. Toute cette peine pouvait les convaincre de faire des choses qui les mettraient en danger eux-mêmes.
Comme Lydia, qui m'avait ramené à la vie en mettant sa propre sécurité en péril. Si seulement elle ne l'avait pas fait, on n'en serait pas là. Mais je ne pouvais pas la juger pour quelque chose que j'aurais fait moi-même. Je ne pouvais pas l'empêcher de m'aimer.
Mais de toute façon, ce n'était plus le cas aujourd'hui. Et je ne savais plus si tout cela avait de l'importance.
Derek posa sa main sur mon épaule, d'un élan amical ou réconfortant, peu importe.
-On va trouver une solution, Stiles. On en trouve toujours une. Je lui répondis d'un faible sourire. Pour l'instant, tu devrais rentrer chez toi, te reposer un peu. Je t'appelerai s'il dit quelque chose.
Je hochai la tête, me dirigeant vers la porte.
-Hey Stiles, attends. m'interpella Derek avant que je ne sorte, m'indiquant d'approcher.
Je revenus vers lui alors qu'il pointa mon torse.
-Tu devrais soigner ça, m'indiqua-t'il à voix basse.
Je baissai les yeux vers ma poitrine, une douleur dont j'avais presque oublié, sûrement à cause de tous les événements, refaisant surface. La griffure de Liam. Je remarquai qu'elle avait recommencé à saigner et je le rassurai d'un calme forcé:
-Inquiète-toi pas pour ça, c'est rien. Oublie pas de m'appeler si Scott dit quoique ce soit.
Et je repartis, serrant les dents face à la brûlure sur mon torse.
PDV de Scott
Je les entendais. J'entendais leurs voix, tout. Leurs battlements de coeur irréguliers, leurs soupirs...
Je ressentais la peur, l'inquiétude, l'incertitude qui se dégageait d'eux. D'elle.
Je sentais du sang, pas le mien, provenant de la veste sur mon dos, mais cette odeur, je m'y étais habitué.
Je les voyais, je savais qu'ils étaient tous là, mais je n'étais pas heureux de les voir,
Car mes yeux regardaient autre chose.
*************************FLASHBACK**************************
Quelques jours plus tôt...
Ma blessure guérissait. Pas aussi vite qu'avant mais au moins elle guérissait. C'était peut-être bien ça le problème.
Dès que mes blessures étaient guérites, les frère et sœur revenaient pour une autre séance de torture, où ils me posaient des questions que j'avais appris à ne plus répondre, car aucun d'entre eux ne me croyaient. Les blessures avaient beau guérir, certaines d'entre elles laissaient des cicatrices. Par exemple, si la lame avait été saupoudré de poudre de sorbier ou de gui.
Maintenant que j'avais vus leurs visages, Carmen ne me mettait plus de bandeau, ce qui me laissait voir tout ce que Ian allait me faire subir avant même que ça commence. Je connaissais toutes leurs techniques maintenant, que je n'avais d'ailleurs jamais vu auparavant chez d'autres chasseurs. Je crois qu'ils les inventaient. J'entendais encore la voix de la chasseuse blablater que chasser était une affaire de famille, avant que leurs deux parents soient assassiné par moi. Enfin, c'était sa version. Ils avaient sûrement été assassiné par un loup-garou avec des yeux violets, comme moi, alors que je ne savais même pas ce que ça signifiait. Ce que je savais par contre, c'était que parfois j'étais si
détruit de l'intérieur pendant les séances, que tout ce que j'avais envie de faire était de leur donner raison. De dire que c'était moi qui les avait tué. Juste pour voir la haine dans leurs yeux, pour leur rendre l'appareil. Peut-être aussi pour abréger mes souffrances.
J'avais l'impression que plus d'un an s'était écoulé, et c'était peut-être bien le cas. Parfois je pensais à Allison, parfois non, trop épuisé pour penser à quoique ce soit. Au moins je n'étais pas seul.
-Ça dépends de la façon que tu le vois, car je suis vraiment fatiguant. dit Timothée, alors que je levai les yeux dans les airs.
Même si je n'avais plus mon bandeau, je ne savais toujours pas à quoi il ressemblait, celui-ci enchaîné sur le mur derrière moi et trop loin pour que je puisse l'apercevoir. Dommage.
-De toute façon, il n'y a rien d'intéressant à voir. répondit-il en lisant toujours dans mes pensées. Un maigrichon roux avec des yeux verts!
-Oh arrête! m'exclamai-je. Je suis sûr que tu es trèèèès intéressant à voir!
Il ria un petit peu et je souris. Je n'imaginais pas ce que ça faisait d'être seul dans un endroit comme celui-ci. Timothée l'avait été avant que je n'arrive. Il m'avait déjà raconté une fois que la seule chose qui l'avait empêché de perdre la tête était le mur à sa proximité, où il y était enchainé. Sur la paroi, il écrivait ce qui lui passait par la tête, avec une roche qu'il avait trouvé sur le sol.
-Bientôt, il me restera plus grand place. ajouta-t'il.
De mon côté, je crois que la seule chose qui m'empêchait de devenir fou était de parler avec mon ami.
-Awww, ça c'est gentil. Tu me considères vraiment comme ton ami, sérieux? me demanda Timothée, comme plein d'espoir.
-Oui, bien-sûr.
Timothée avait rapidement passé d'un pure étranger à un ami pour moi. Je crois que sans son support, avec tout ce que j'avais enduré ici, je ne serais même pas en vie en ce moment. J'étais certainement reconnaissant, mais je crois que je n'en n'avais plus pour longtemps de toute façon. Les chasseurs n'obtiendraient rien de moi et je sentais qu'ils devenaient de plus en plus impatients. Ils se tanneraient bientôt et passeraient à autre chose. Je n'avais plus grand espoir de revoir ma famille, mes amis, ou Allison... Je n'espérais plus qu'ils viennent pour moi ni que je puisses un jour m'échapper.
J'allais mourir ici.
-Et voilà le grand pessimiste qui revient... soupira Timothée. Ça allait bien, non? On parlait, on parlait de quoi déjà... Ah oui! Comment je suis un si irréprochable et merveilleux ami pour toi! Un sujet bien plus intéressant...
-Est-ce que tu penses encore à ta famille toi, parfois? À tes proches? l'interrompis-je.
Il ne répondit pas.
-Je me souviens quand je me suis réveillé pour la première fois ici, continuai-je, on avait parlé et tu m'avais raconté que ça faisait plusieurs années que tu ne les avais pas vus. Tu espérais qu'ils viennent te chercher... Est-ce que tu y crois encore?
-Hey, est-ce que je t'ai raconté la fois où j'ai lis dans les pensées de mon dentiste et...
-Tim! l'arrêtai-je. Ne change pas de sujet, s'il te plait...
Un silence s'installa dans la pièce, laissant place seulement aux petits sons que faisaient les gouttes d'eau s'échappant des tuyaux usés sur le sol de béton. Pourquoi il évitait ce sujet tout d'un coup? J'entendis un long soupir, suivi d'un reniflement.
-Je t'ai mentis, Scott... commença-t'il, sa voix basse et rauque.
Je l'entendis encore renifler et compris qu'il pleurait. Je ne dis rien, trop surpris d'entendre mon ami si joyeux et optimiste à l'habitude, se briser ainsi.
-Ma famille, continua-t'il, eh bien je n'en n'ai plus. Ma race est rare et comme moi, ils ont été utilisés pour soutirer des informations.
-Quoi? Mais ils sont peut-être encore vivant, on ne sait p... essayai-je, mais il m'arrêta aussitôt.
-Ils sont morts, Scott. Tous. Ce n'est pas ma première cellule. Ce n'est pas la première fois que je vois quelqu'un être torturé, à mort pour certains. J'ai même été torturé moi-même, puni pour avoir essayé de m'échapper ou de protéger ma famille. J'ai vus mes proches s'éteindre un à un, mort à l'épuisement, ramassés comme des déchets.
Mais j'ai quand même gardé espoir, espérant que quelqu'un viendrait me chercher... Que ça soit cette famille inexistante que j'ai mentis à propos, peu importe, c'était déjà mieux que rien.
J'avalai ma salive, soufflant. Je suis vraiment désolé, Tim.
-T'a pas à l'être, tu es la première personne depuis des années qui a de l'importance. Tu sais, au bout d'une quarantaine de prisonniers, je ne m'attachais plus à personne, jusqu'à tant que je te rencontre toi.
-Et j'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi Tim... Tu es plus fort que je le pensais. Peut-être même plus que moi.
Je crois que je pus l'entendre sourire, me souvenant de la conversation qu'on avait eu une fois alors qu'il me racontait que ce n'était pas parce que j'étais plus musclé que lui que j'étais plus fort. Il me disait que si on avait à se battre, il gagnerait puisqu'il lirait dans ma tête tous mes gestes avant que je ne les exécute.
-Tu sais, Scott, je sais ce que tu as fait... continua-t'il, sa voix rebaissant de ton. Je sais aussi que ce n'était pas ta faute. Tu n'as jamais voulu m'en parler et je respecte ça. Tout ce qu'on a vécu... Ça nous a rendu plus fort.
-Je crois pas qu'avoir tuer m'est rendu plus fort, dis-je amèrement. C'était ma faute... Et j'ai aimé ça.
Je me dégoûtais moi-même.
-Peu importe, l'important c'est que tu n'es pas resté comme ça. Tu n'es pas une mauvaise personne. Tu es une bonne personne qui a été victime de mauvaises intentions. Et cela t'a rendu plus fort. Peut-être assez fort pour sortir d'ici.
Je baissai la tête. "Sortir d'ici".
-Et je sais comment sortir d'ici. dit Timothée.
Je relevai la tête rapidement, confus, m'apprêtant à lui demander de quoi il parlait quand la grande porte métallique, capitonnée et insonorisé, s'ouvra à la volée. Carmen et Ian entrèrent rapidement et je grognai... Une nouvelle séance.
[...]
-Allez, assez pour aujourdhui, fit Ian en direction de sa soeur, celle-ci retirant sa dague enduit de gui de mon épaule.
Je lâchais un gémissement alors qu'elle l'enleva et accotai ma tête sur mon torse humide de sueur, halêtant.
-On fait toujours son entêté, pas vrai Scott? lança la chasseuse, le front plissé. Je ne comprends pas pourquoi tu t'entêtes à ne pas vouloir nous dire la vérité...
-C'est... la vérité. dis-je, sans émotion.
-J'imagine que tu penses que c'est du courage, mais tu te rends juste la vie plus dure ainsi... rajouta Ian, comme si je n'avais même pas parlé.
Sa soeur tourna la tête vers lui.
-Tiens-tiens, tu viens de me donner une idée. émetta-t'elle d'un sourire mauvais au coin des lèvres. Viens, Ian.
Les jumeaux sortirent, Carmen chuchotant quelque chose dans l'oreille de son frère juste avant de fermer la porte derrière eux. Dès qu'ils furent partis, j'échappai un long soupir, mon épaule ainsi que les six autres endroits où on m'avait poignardé, me brûlant à mort.
-Ça va aller? me demanda Timothée, entendant mes pensées.
-Comme toujours. répondis-je, essayant de calmer ma respiration palpitante.
Il y eue un petit silence alors que je crachai un filet de sang par terre.
-Tim, tu m'a dis tout à l'heure que tu savais comment sortir d'ici... C'est vrai? demandai-je, confus.
-Très vrai. Lors de ma dernière tentative d'évasion, juste avant que tu ne sois amené ici, je me suis rendu jusqu'à la sortie de ce bunker souterrain, avant d'être rattrapé par les chasseurs. Je connaîs tous les moindre chemins pour s'y rendre.
Je fronçai les sourcils, suspicieux.
-Pourquoi tu ne me l'as jamais dit avant? formulai-je, essayant de comprendre.
-Parce que je ne savais pas si tu étais, eh bien, la bonne personne.
La bonne personne? Timothée continua face à mon incompréhension:
-Comme je l'ai dit, la plupart des personnes qui se font capturer ne reste jamais bien longtemps Scott, et je ne savais pas si tu allais, tu sais, mourir au bout d'un certain temps, comme les autres... Alors j'ai attendu. Puis je me suis rendu compte que tu étais différent des autres.
-Différent? demandai-je, confus.
-Oui. Je n'ai jamais eu autant d'espoir de sortir d'ici que maintenant. Et tu es la personne avec qui je suis certain qu'on réussira à s'échapper de ce trou perdu.
Je souriai. On allait s'échapper. J'allais revoir tous ceux que j'aimais. Tout ça grâce à lui.
-Scott, tu es mon seul am...
La grande porte grinça de nouveau, interrompant Timothée. Les jumeaux apparurent, transportant un petit engin ressemblant à une boîte mécanique qu'ils déposèrent sur leur table à outils. Carmen s'approcha et me jeta un saut d'eau froide à la figure. Toujours aussi accueillante celle-là.
-Re-bonjour Scott! Désolé de te décevoir mais ce n'est pas tout pour aujourd'hui! J'ai ma petite idée à te faire découvrir, ou plutôt...
Elle se tourna vers Timothée et ria.
-À te faire découvrir.
Ian lui tendit son taser électrique et elle le brandit d'un air satisfait.
-Alors, je vous explique les garçons... Toi, la petite vermine, tu vas lire dans les pensées de Scott et tu vas me dire tout ce que je veux entendre sinon... Je te jure que notre petit loup-garou ici présent va hurler comme un petit chien. Aussi simple que ça!
Je m'esclaffai d'un rire faux.
-Vous pouvez me torturer autant que vous voulez ça ne changera pas le fait que je n'ai pas tuer vos parents. énonçai-je pour la mille et une fois.
-On va bien voir ça... Peut-être que ton ami ici est d'un autre avis. Pas vrai, vermine? fit Carmen.
-C'est "Timothée", tarée. répondit-il.
Je souriai en voyant le visage agacé de la chasseuse juste avant qu'elle ne m'envoie le taser dans les côtes, me causant des convulsions saccadées. Elle le retira quelques secondes plus tard, et tous mes muscles se relâchèrent.
-Bon, commençons. Timothée, dit moi ce que tu vois dans la tête de Scott. Sois précis. prononça Ian d'un ton posé.
-Précis, okay... Donc premièrement je vois qu'il vous emmerde tous et qu'il aimerait bien envoyer son poing dans votre figure, précisément Carmen puisqu'elle est énervante et de mauvaise humeur tous les jours, comme si elle avait ses règles 365 jours par année, et toi Ian, eh bien, à part être d'un calme constipé à chaque fois que tu parles, il aimerait quand même te...
-ASSEZ!! hurla Carmen en envoyant le taser une nouvelle fois sur mon torse.
Cette fois-ci elle le laissa et je sentis mon coeur sauter dans ma poitrine à chaque choc électrique intensifié par l'eau que Carmen avait jeté sur moi. Je n'avais plus le contrôle, comme si mon être tout entier était contrôlé par le courant et la seule chose que j'étais obligé de confronter était cette douleur immonde dans chaque parcelle de mon corps. Ça faisait si mal que je crus bientôt mourir.
-Arrêtez! S'il vous plaît... Scott! s'exclama Timothée.
La douleur s'arrêta net, mon corps ne réagissant plus à aucune de mes commandes.
-Bon, je vois qu'on arriva pas à grand chose comme ça... Le petit morveux s'est rangé de son côté et on n'obtiendra rien de lui. remarqua la chasseuse. Alors on va y aller d'une autre manière.
Carmen éteigna le taser et se dirigea vers son frère.
-La machine. Sur lui. indiqua-t'elle en pointant Timothée.
Ian brancha des fils dans la petite boîte métallique, les reliant à des électrodes. Oh non.
-S'il vous plaît, non, ne faites pas ça... Il ne vous a rien fait... arrivai-je à articuler, les spasmes encore présent à cause de l'électricité qui était restée dans mon corps.
Carmen me fit un sourire narquois et se dirigea vers le coin derrière moi avec les fils conducteurs... Vers Tim. Elle sorta bientôt de mon angle de vue et je n'entendis que le splash d'eau sur mon ami, ainsi que sa plainte quand elle lui planta les électrodes dans le corps.
-Donc, Scott, écoute moi bien... s'exclama-t'elle pour bien que je l'entende. Tu vas m'avouer ce que tu as fait et pourquoi tu l'as fait, tu vas me dire toute la vérité ou bien tu peux juste ne rien dire, et ton petit ami souffrira. C'est ton choix.
Non, non... Tim, mais qu'est-ce que je dois faire...?! Soudain, j'entendis une voix dans ma tête, semblant lointaine, tellement que je ne pus que distinguer quelques mots.
" e.. ait... rien... dit... ien.."
Elle devenue de plus en plus forte, jusqu'à tant que j'entends clairement:
"Ne fait rien, ne dit rien!"
Tim??
-Alors, Scott... continua Carmen d'une voix malicieuse. Tu serais prêt à faire souffrir un innocent juste pour quelques mots? Pour la vérité?
J'étais persuadé que c'était la voix de Timothée, et je l'entendais dans ma tête! Est-ce que je lisais dans les pensées moi aussi??
"Non, Scott, fait pas l'imbécile, c'est moi. Je crois que je réussis à te transmettre des pensées..."
-Scott, je te conseille fortement de répondre, c'est la meilleure chose à faire... m'adressa Ian d'une voix "dite" rassurante.
"Ne dit rien, Scott! Si tu fais ça, ils vont te tuer."
«Mais qu'est-ce que je suis supposé faire alors??» lui répondis-je. «Te laisser souffr...» Ian monta le manche de la machine jusqu'à dix volts et j'entendis le hurlement déchirant de Timothée ainsi que le son de l'électricité qui se promenait d'un bout à l'autre de la pièce.
-Arrêtez!! criai-je alors que Ian redescendit la poignée à zéro.
-Tu as quelque chose à dire, Scott? dit Carmen en s'approchant de moi.
Les paroles de Timothée tournaient sans cesse dans ma tête et je ne pus rien d'autre faire que de cracher à la figure de la chasseuse avec haine. Ian repartit la machine, plus haut cette fois, et Timothée hurla. Je hurlai aussi. Comme si c'était moi qui était à sa place, comme si je ressentais sa douleur, sa peine. Et en fermant les yeux, je la ressentais réellement.
Ian finit par éteindre la machine au bout d'un moment, je ne sais pas combien de temps, car je n'entendais plus le courant électrique. Je sais par contre que je n'avais pas ré-entendu la voix de Timothée depuis. Les coups furieux de Carmen contre le mur et sur tout ce qu'elle trouvait résonnaient en écho dans la pièce. Ian ne pouvait pas la calmer, je crois qu'il n'essayait même pas. J'attendais, prononçant le nom de mon ami à plusieurs reprises dans ma tête, sans réponse. Soudain, j'entendis la petite voix cassante de Tim et je fut un quelque peu rassuré.
"Scott, s'il te plait, promets-moi de t'échapper, promets-moi de sortir d'ici."
Tim! Oui on va s'échapper ensemble, mais pourquoi tu me dis ça...? pensai-je, confus.
"Promets-le."
Je te le promets Tim mais...
"Merci Scott, merci mon ami."
Une image apparut dans ma tête. Ça ressemblait à un plan, avec plusieurs passages, comme un vieil abri de guerre. C'était le plan du terroir. Le plan pour s'échapper d'ici.
Un coup de feu éclata. J'ouvris les yeux et vis Carmen, un pistolet fumant à la main, les yeux injectés de sang.
-Cam, mais qu'est-ce que tu as fait... résonna la voix du chasseur à travers la pièce.
Ma vue se brouilla, se brouilla de larmes. Je vais m'échapper, Tim...
Je te le promets.
***********************FIN DU FLASHBACK*************************