- Ho.. hoseok..
Mon corps cessa tout mouvement. Celui de Jimin également. Je me reculais tout doucement et aperçu la femme que j'aimais.
Enfin, que je croyais aimer.
Elle avait des perles au coin de yeux, et la main sur le coeur. Je me relevais rapidement mais, elle, s'en alla de la pièce, alors je la suivais.
- Ji Hye attend ! Je vais t'expliquer !
Elle se retourna brusquement.
- Qu'est ce que tu veux m'expliquer ? dit-elle froidement.
- Je..
Je n'avais rien à expliquer pour me défendre. J'étais désormais foutu.
- C'est moi qui l'ai embarqué là dedans, il n'y est pour rien.
Dis Jimin en sortant de la chambre tout en remettant sa veste.
- Il n'a pourtant rien fait contre !
- Je l'ai forcé. Les gays forcent toujours les hétéros, dit-il en regardant Ji Hye.
Je ne supportais pas sa phrase. C'était pour me défendre; mais c'est comme ça qu'il se voyait ?
J'étouffais, l'air ne voulait plus passer, je pris alors le gilet sur le porte manteau, et m'en alla de cette scène, comme un voleur, alors que Ji Hye criait mon nom.
Une heure et demie en train de marcher. Les voitures qui roulaient d'un coté, le vide de l'autre. Mes pas ralentissaient au nombre de ces derniers sur le trottoir du pont. Mes bras se balençaient à chaque fois que j'avançais. Le vent frappait contre mes vêtements et mon visage. J'étais épuisé.
Je venais de comprendre que je ne pourrais jamais être avec Jimin. Il y'avait toujours un événement qui chamboulait tout. Mais qu'est ce que j'avais aimé. Ce contact avec lui était tout simplement magique.
Je m'arrêtais de marcher, et laissa mon corps rencontrer le sol dans un choc.
- Park Jimin, quinze ans, je viens de Busan. J'espère grandement m'intégrer dans cette classe.
De tous les élèves qui s'étaient présentés c'était le seul qui avait capté mon attention. Ses cheveux noirs cachaient son front, il avait de mignonnes joues rebondis, et un beau sourire. Le genre de sourire qui pouvait provoquer celui des autres. Il était plus jeune que moi, comme trois élèves ici. Une année de différence. Je pouvais facilement me lier d'amitié avec lui.
Quelques temps plus tard, Jimin était aimé de toutes les filles. Il était beau, intelligent et adorable. Le gendre parfait. Je l'admirais vraiment. À l'heure du repas, il était toujours à une table entouré de jolies filles. Cette fois-ci encore.
- Tu manges pas ? Demanda Jin, à mes côtés.
- Hein? Euh, si, je suis juste perdu dans mes pensées.
Il haussa simplement des épaules et continua à manger pendant que je tentais de quitter Jimin du regard.
- Mais tu me fais chier !
Le regard de Jin, ainsi que le mien, se leva vers le jeune pâle aux cheveux clairs qui débarquait avec sa copine.
- Moi je te fais chier ? Et bien retourne chez tes footballeurs du lycée alors !
- T'as raison, eux au moins ils ont un corps d'homme, contrairement à toi.
- Désolé d'être mieux foutu que toi.
- Espèce de connard!
Elle tourna les talons et s'en alla, furieuse. Yoongi lui, se laissa tomber sur le banc en face de nous, posant son sac sur la table à côté de nos plateaux de cantine. Il s'approcha de moi, prit la fourchette de ma main, et piqua quelques aliments pour les manger ensuite.
- C'était quoi ça ? Demanda Jin.
- Soo' fréquentait Seunghoon, manque de chance, je les ai vu.
- Et vous êtes encore ensemble ?
- Je m'adapte.
Yoongi passait son temps à se disputer avec sa petite amie. Il n'y avait même plus d'amour entre eux, pourtant ils restaient ensemble, c'était incroyable.
- Tu devrais sérieusement rompre avec elle..
- Ça sera pire, dit-il avec un petit rictus.
L'année passait rapidement. Les styles aussi. Jimin devenait de plus en plus beau. Il portait des vêtements qui lui allaient à merveille. C'était une oeuvre d'art.
C'était la saison des ruptures. Yoongi venait de rompre avec sa copine, et Jin avec son copain. Le même jour, ironie. Je réalisais que je n'avais jamais réellement chercher à être en couple. De toute façon il y aura une fin, alors pourquoi vouloir commencer.
Un an de plus. Jimin n'était pas dans ma classe, mais uniquement dans le même cours d'Arts. Cours dédié à la peinture, dessin et sculpture. Il était à côté de moi, mais je ne pouvais m'autoriser de l'observer, puisque j'étais concentré dans mon travail. J'adorais dessiner, c'était un monde que j'admirais. Ce que je ne savais pas, c'est que Jimin jetait toujours des regards au dessus de mon épaule pour regarder mes dessins. Il souriait quand il reconnaissait certains visages, comme si c'était un jeu. C'est comme ça qu'il passait son heure d'art ; en regardant mes oeuvres.
Je posais un coude sur le comptoir et mis mon menton dans le recueil de ma main. Je regardais l'horloge au dessus de la porte d'entrée. Encore vingt minutes de travail. Je n'avais qu'à faire l'inventaire pendant ces dernières minutes. Mais la porte s'ouvrit à nouveau. Je baissais le regard de l'horloge pour voir le propriétaire de la veste bleue ciel et des cheveux oranges qui venait d'entrer. Il revenait ? Seul ? Il avait oublié quelque chose ? Il ne venait jamais seul ici.. Je n'avais pas le temps de répondre à mes questions, qu'il s'approcha de moi, me regardant même.
- Vous avez définitivement arrêté de vendre hakushoku funmatsu?
- Hm, je déglutis, je vais voir attendez.
Pourquoi il me vous-voyait ?! Nous étions dans la même école ! Et il était dans ma classe l'année dernière!
J'ouvrais les yeux. J'étais toujours au sol. J'entendais toujours les voitures derrière moi. Mes mains se posaient sur le sol, et mes bras tentaient de prendre le poids pour relever mon corps. Une fois debout je soufflais.
Jimin était destiné à marquer ma vie.
J'étais destiné à souffrir pour lui.
J'étais destiné à l'aimer.
°
J'étais resté chez moi une semaine. Je n'avais vu ni Jimin, ni Ji Hye, ni mes deux meilleurs amis. Je ne voulais causer de problèmes à personne.
Quelqu'un frappa à ma porte. Plusieurs fois, de plus en plus fort. Je me levais de mon lit et me dirigeais vers la porte, avant de l'ouvrir. C'était Jimin. À ma plus grande surprise. Il me regardait de haut en bas.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Que tu m'évite, d'accord, mais que tu te dénigre, alors ça non.
Je baissais le regard. Pendant ces derniers jours, je n'avais pas pris soin de moi. Je n'avais pas respecté non plus ma prise de médicament.
Il saisit mon poignet et me guida vers la salle de bain.
- Qu'est ce que tu fais là ?!
- Tu vas prendre un bain pour commencer.
- Jimin, s'il te plaît. Sors de chez moi. Dès qu'on est ensemble il se passe quelque chose.
- Prend d'abord ce bain.
- Tu partiras ensuite ?
- Je partirai ensuite.
J'haussais les épaules. Je le regardais verser l'eau dans la baignoire, et préparer des serviettes. Je retirais simplement mon haut, ressentant déjà de la fatigue à cause de ce geste. Jimin se retourna et me regarda. Il fronça les sourcils.
- T'as mangé ?
- Oui.
- Non, je veux dire, t'as bien mangé ou tu t'es contenté de manger un bout de quelque chose par jour ?
- Jimin, je suis fatigué, j'ai beaucoup dormi.
- Désolant.
Il se rapprocha et déboutonna mon jeans.
- Eh, qu'est ce que tu fiches ?!
- Tu ne vas pas prendre de bain habillé.
Il baissa mon vêtement, ce qui me rendait encore plus gêné devant lui.
- Jimin!
- Je suis à un moment dans ma vie où je pense à rien d'autre sauf te venir en aide. Donc si t'es nu devant moi, non je ne te sauterais pas dessus tel une bête sexuelle, mais je t'aiderai à prendre ton bain.
Je baissais le regard, honteux.
- Garde ton sous-vêtement si ça te rassure.
J'hochais la tête. Il me fit signe que le bain était prêt. Je rentrais mon pied dans l'eau, brûlante, puis ma jambe et ma deuxième. Je me baissais totalement dans l'eau, très lentement, et laissais mon dos se plaquer contre la paroi. Jimin retroussait ses manches, prit la bouteille de shampoing, et en appliqua sur mes cheveux. Il passa ensuite ses mains, et frotta, doucement. Je fermais les yeux. Il passait ses mains dans mon cou, sur mes épaules, torse, dos, bras, jambes. Il s'occupait réellement bien de sa corvée. Une fois le bain fini, qui s'était passé en silence, il entoura mon corps mouillé d'une grande serviette. Après m'avoir donné des vêtements, j'attendais sur mon canapé, enroulé dans une couverture, les cheveux encore mouillés.
- Tu as dis que tu partirais.
- J'ai croisé les doigts dans mon dos.
Je soupirais alors qu'il rejoignait la salle d'eau. Je me demandais ce qu'il faisait mais eu ma réponse lorsqu'il arriva avec un sèche-cheveux dans les mains. Il se plaça derrière moi et fit ce qu'il avait à faire. Pendant qu'il passait une main dans mes cheveux les ébouriffant, et les séchant à l'aide de la machine de l'autre, je fixais l'étagère en face de moi. Celle où se trouvait mes mangas.
Il se précipita pour voir mon étagère remplie de mangas. Il les regardait de bas en haut. De gauche à droite. Je m'asseyais sur le canapé en posant quelques feuilles et stylos sur la table basse devant moi, puis le regardais.
Je vis Jimin avec un manga dans les mains, défilant les pages. Il le reposa, et en prit un autre. Qu'il regarda et reposa à nouveau.
- Quand tu auras finis quelques leçons de Japonais, je te filerais des mangas en langue originale.
Il se retourna, me souriant grandement.
J'ouvrais les yeux, toujours avec le bruit du sèche cheveux derrière moi. J'aimais bien le contact de la chaleur lorsque je venais d'un endroit humide. J'aimais bien lorsqu'on s'occupait de moi également. Il cessa de sécher mes cheveux, puis me regarda.
- Tu vas manger maintenant.
- Je n'ai pas faim.
- Je ne veux pas le savoir ça.
Il prit la télécommande sur la table basse et alluma la télé. Il se leva ensuite, alla ranger les affaires utilisées, et se dirigea dans la cuisine. Fallait-il que je sois mal en point pour que quelqu'un prête attention à moi? C'était désolant. Humiliant.
Je me mis correctement dans la couverture, et regarda la télévision. Rien de bien intéressant.
Dix minutes plus tard, Jimin revenait avec de quoi manger, posant tout sur la table basse.
- Où sont tes médicaments.
- Je les prends plus tard.
- Plus tard, tu oublieras.
- Tu n'es pas ma mère, Jimin..
- Mais ta mère serait bien contente si tu m'écoutais.
Je soupirais et lui indiqua l'emplacement de mes soins qu'il alla rapidement chercher. La soirée se passait comme ça ; il était resté à côté de moi, me forçant à manger, tenant la fourchette à ma place. Il m'avait ensuite fixé pendant la prise de mes médicaments, pour que je n'en oublie aucun. Puis il m'avait gardé dans ses bras, la couverture toujours autour de moi. Ma tête posée dans le creux de son cou, tous deux en train de regarder un film. C'était calme. Sans mots. Mais lorsque deux personnes s'aiment, ne dit-on pas que les gestes remplacent les mots ?
J'aimais Jimin. J'en étais réellement sûr. Depuis le début.
Je me retournais pour être face à lui. Mes mains se rapprochaient de son visage, pour capturer ses joues entre mes doigts.
- Tu n'as plus les mêmes joues que celles de tes quinze ans.
- Dieu merci, ria t-il légèrement.
- Elles étaient mignonnes. J'aurai pu les pincer nombre de fois.
Il me souria simplement. Mon regard était encré dans le sien, plus rien ne bougeait autour.
- Jimin.
- Hoseok ?
- Est-ce que tu, m'aimes?
Souriant toujours, il prit ma main dans la sienne. Nos bagues étaient scintillantes à nos mots.
- Oui, je t'aime.
Il se rapprocha et posa ses lèvres sur mon front, avant de remettre ses bras autour de moi.
Jimin se releva ensuite, m'aidant également, pour m'accompagner dans ma chambre.
Il embrassa ma joue, me disant au revoir, mais ma main qui stoppa son poignet, le retint.
- Jimin.
- Mh?
- Si tu m'aimes, laisse tomber Taehyung.
- Laisse tomber Ji Hye.
Il souria en coin. Je continuais alors.
- Laisse tomber les autres garçons.
- Laisse tomber les autres filles.
- Ne me laisse pas tomber pour un autre.
- Ne laisse pas tomber tes médicaments pour moi.
Je fronçais les sourcils alors qu'il souriait grandement. Je venais de comprendre. Je l'aimais.
- Qu'est ce que je t'aime, soupirais-je.
- Qu'est ce que je suis fou de toi.
- J'ai envie de tes baisers.
- J'ai envie de ton corps.
- Je te veux contre moi.
- Je te veux en moi.
Mes joues brûlaient de rougeur, je sentais une chaleur se dissiper dans toutes les parties de mon corps.
- Je veux te faire l'amour.
- Fais-moi l'amour.
Je me rapprochais brusquement, lui de même, pour que nos lèvres puissent se rencontrer dans un choc, rempli d'amour, de brutalité mais surtout d'envie.
Tu n'étais pas un poison dangereux. Mais juste un poison addictif. Qui se devait d'être présent dans mes veines.
Toi, Park Jimin, tu étais une drogue. Une drogue à laquelle on ne peut pas renoncer.