La légende des deux royaumes...

By Miss-Laure

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" Lorsque la Lumière sombrera et que l'Obscurité périra Le doute et la peur apparaitront. En ces... More

Chapitre 1 - Partie 1
Chapitre 1 - Partie 2
Chapitre 2 - Partie 1
Chapitre 2 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 1
Chapitre 3 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 3
Chapitre 4 - Partie 1
Chapitre 4 - Partie 2
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6 - Partie 1
Chapitre 6 - Partie 2
Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 7 - Partie 2
Chapitre 8 - Partie 2
Chapitre 9 - Partie 1
Chapitre 9 - Partie 2
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2
Chapitre 11 - Partie 1
Chapitre 11 - partie 2
Chapitre 12 - Partie 1
Chapitre 12 - Partie 2
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 - Partie 1
Chapitre 15 - Partie 2
Chapitre 16 - Partie 1
Chapitre 16 - Partie 2
Chapitre 17 - Partie 1
Chapitre 17 - Partie 2
Chapitre 18
Chapitre 19 - partie 1
Chapitre 19 - Partie 2
Chapitre 20 - Partie 1
Chapitre 20 - Partie 2
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Épilogue de la 1ère partie
Blabla
Chapitre 1 - Partie 1
Chapitre 1 - Partie 2
Chapitre 2 - Partie 1
Chapitre 2 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 1
Chapitre 3 - Partie 2
Chapitre 4 - Partie 1
Chapitre 4 - Partie 2
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6
Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 7 - Partie 2
Chapitre 8 - Partie 1
Chapitre 8 - Partie 2
Chapitre 9 - Partie 1
Chapitre 9 - Partie 2
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2
Nouvelles
C'est parti !
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Epilogue
Blabla de fin

Chapitre 8 - Partie 1

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By Miss-Laure

Océane resserra les pans de sa cape. Cela faisait plusieurs heures qu'elle et William chevauchaient en silence. Elle savait où elle devait aller et le guidait, le faible éclat de la Lune sur l'herbe humide lui suffisait pour éclairer son chemin. Elle aurait pu se diriger les yeux fermés tant elle connaissait les Plaines.

La jeune femme n'empruntait aucune route connue pour semer leurs poursuivants potentiels et ils arriveraient plus au sud que l'endroit indiqué par William. Longeant le chemin et faisant avancer les chevaux dans les herbes hautes pour cacher les traces des sabots dans la boue, Océane se devait d'avancer le plus vite possible avant le lever du Soleil et du brouillard.

Se concentrer sur son chemin pour ne pas penser à ce qu'elle abandonnait. Le visage de son frère et de son amie, puis ceux de sa famille, ses nièces et neveux et enfin celui de Grand'ma s'attardèrent devant ses yeux, lui insufflant une dose de courage. Océane sourit et serra fort son pendentif contre sa poitrine.

William, quant à lui, pensait à leur départ précipité. Le moins discret qu'il ait jamais connu. Laisser Sila mort derrière eux s'était imposé dans son esprit. Une vengeance pour toutes les personnes qu'il avait maltraitées durant sa vie. Mais la bestialité avec laquelle il l'avait tué lui rappelait des souvenirs, des personnes, qu'il aurait voulu garder emprisonnés dans sa mémoire, cela l'effrayait. Il savait cependant qu'il avait fait le bon choix. Il revit le maitre des domestiques tenté d'écarter les jambes d'Océane et à cette pensée, ses poings se contractèrent, tirant sur les brides du cheval. L'animal s'ébroua, le ramenant à la réalité.

L'aube arrivait, colorant la bichromie nocturne d'anis, de rosé et d'or. La brume se leva, mettant plus encore en valeur ces nouvelles couleurs. Océane ralentit sa jument, réduisant ainsi, l'écart entre eux.

— Nous allons bientôt nous arrêter quelques heures, déclara-t-elle une fois qu'il fut parvenu à son niveau. Jusqu'à ce que le brouillard tombe. Nous ne ferons de véritable pause que lorsque nous aurons atteint les montagnes.

— C'est plus sûr en effet, approuva William.

— Je connais l'endroit parfait où nous pourrons nous reposer, ainsi que nos chevaux. Nous y serons bientôt.

Ils chevauchèrent quelques instants côte à côte. La brume se faisant de plus en plus dense, masquant petit à petit les couleurs. Devant eux, surgit une petite cabane qui semblait abandonnée. Etrange endroit pour construire pareille masure songea William, il n'y avait rien aux alentours. Océane, déjà pied-à-terre, lui expliqua :

— C'est une cabane de chasseurs. L'intérieur est sommaire, juste fait pour passer la nuit, avant de reprendre le chemin de la maison.

Elle déposa son paquetage au sol puis entreprit de desseller sa monture. William en fit de même et la suivit à l'intérieur.

— Je suis venue ici plusieurs fois quand j'étais plus jeune, fit-elle en déposant ses affaires dans un coin. J'accompagnais souvent mon père et mes frères durant leurs parties de chasses.

— Vraiment, demanda le Seigneur surpris. J'ai du mal à t'imaginer dans les broussailles attendant que ta proie daigne enfin sortir de son trou.

— Et pourtant, répondit Océane en riant. Partout où mes frères allaient, je voulais les accompagner ! Mais je devais souvent me contenter de garder le campement. Ensuite, c'est avec ma grand-mère que je suis revenue, pour chercher des plantes dans les montagnes. C'est avec elle que j'ai découvert chaque recoin des Plaines.

Tout en racontant ses souvenirs de chasse et de cueillette, elle s'activait. Elle ramassa quelques morceaux de bois déposés dans un coin de la cabane, puis les disposa dans l'âtre d'une vieille cheminée. Ensuite elle récupéra de la paille, tenue au sec dans le seul petit placard. Pendant ce temps, William avait attrapé son briquet de pierres et avait détaillé leur abri exigu. Une table dans un coin, le placard au-dessus, deux chaises, une couchette en face et sur le mur, à l'opposé de la porte, la cheminée. Très sommaire, rien de superflu, mais personne ne s'attardait ici. Une fois qu'Océane eut finit de tout préparer, il s'approcha et d'un geste expert il frotta ses cailloux. Des étincelles jaillirent, et le combustible commença à fumer. Il réitéra son geste trois fois, puis de minuscules flammes apparurent et devinrent plus grande. En peu de temps il y eut de belles flammes.

Chacun resta plusieurs minutes à contempler le feu en silence, Océane sur la couchette, les genoux repliés sous son menton et William sur une chaise, les bras croisés sur la poitrine. Océane, rompant l'inertie, passa la main à sa gorge que Sila avait malmenée et grimaça. William, sortant de sa torpeur, se redressa et s'approcha d'elle.

— Fais-moi voir, demanda-t-il d'une voix douce.

Il s'assit à côté de la jeune femme qui retira la main de son cou, dévoilant des marques violacées. Le seigneur ne dit rien mais il songea que, finalement, Sila avait mérité son sort. Du bout des doigts, il effleura une des zébrures et sentit Océane se contracter. William ne sut si c'était de douleur ou en souvenir du geste du maitre des domestiques. Il retira sa main par prudence ne souhaitant pas la traumatiser plus qu'elle ne l'était déjà.

— D'ici quelques jours il n'y aura plus rien, déclara-t-il pour rompre le silence qui commençait à peser.

— Je sais, répondit Océane laconique.

— Tu devrais mettre de l'onguent dessus, ça disparaitra plus vite.

— Vous avez raison, acquiesça-t-elle en se secouant la tête. Mais avant vous allez me faire voir vos côtes ! Je dois vérifier si le voyage ne les a pas fragilisées.

— Elles vont bien, annonça William soulagé de revoir les habitudes de sa servante revenir.

— Permettez-moi d'en douter. Hier encore l'une d'entre elles vous faisait souffrir.

— Peut-être qu'hier je te mentais et que je n'avais plus mal, badina le jeune homme.

— En quel honneur ? Montrez-moi vos côtes !

— Des fois je me demande qui donne les ordres, maugréa-t-il pour lui-même.

Pendant que William se déshabillait, Océane alla récupérer son embrocation dans son sac. Une fois que le seigneur fut torse nu, elle s'approcha et lui palpa les côtes. William se retint de grimacer de justesse lorsqu'Océane appuya sur celle qui n'était pas tout à fait remise encore.

— Ça ira. De toute façon vous devrez faire avec, mais je ne pense pas que le voyage empirera votre état. Par précaution je resserrai la bande tout à l'heure. Pour le moment je vais les laisser libre.

— Très bien, fit William en remettant sa tunique.

Le feu avait un peu réchauffé la cabane, embuant les carreaux de la petite fenêtre, mais il faisait encore froid. Océane commençait à grelotter.

— Maintenant fais-moi voir ce cou, continua-t-il une fois rhabillé.

— Ce n'est pas la peine, s'écarta Océane gênée.

— Laisse-moi prendre soin de toi à mon tour, insista-t-il doucement.

— Vous l'avez déjà fait, répliqua-t-elle sans oser la regarder.

— Je t'ai impliqué dans cette histoire et c'est ma façon de me racheter, tenta-t-il pour expliquer son sentiment de culpabilité.

— Vous n'avez rien fait sans que je le veuille, s'emporta Océane. J'ai choisi de vous accompagner. Je connais les risques et les implications qui en découlent, continua-t-elle avec fougue. Vous ne m'avez forcée en aucune façon, ce choix est ma décision.

— Dans ce cas assieds-toi et laisse-moi faire. C'est mon choix... et mon ordre. Alors assise !

Océane obtempéra cette fois-ci sans broncher. Pendant qu'il lui passait de l'onguent, elle réfléchissait à ce qu'elle venait de dire. Suivre William était en effet son choix mais elle n'avait pas dévoilé les raisons. Elle-même ne se l'avouait qu'à l'instant même. Elle n'était complètement en phase avec elle-même que depuis que le jeune Seigneur était entré dans sa vie. Elle sentait que son destin était de l'accompagner. Une autre vérité l'assaillait compressant sa poitrine, elle était tombée amoureuse de son maitre. Elle l'aimait tellement fort que l'idée en devenait douloureuse et des larmes naquirent dans ses yeux. William le remarqua et se méprit quant à leur origine.

— Je te fais mal ? questionna-t-il inquiet.

— Non pas du tout, pardonnez-moi, riposta-t-elle en essuyant ses larmes d'un geste rageur.

William ne répondit rien, préférant la laisser à ses pensées et ne pas la brusquer. Il continua à passer l'onguent sur la gorge de la jeune femme.

— Tu devrais te reposer à présent. Dors un peu.

— Ça va aller, je n'ai pas sommeil.

— C'est faux. Je ne suis peut-être pas un soigneur mais j'ai senti ta nuque raidie, tu as les traits tendus et tu n'es pas habituée à chevaucher durant des heures. Après je comprends que tu ne veuilles pas fermer les yeux par peur des images que tu pourrais voir. Mais cette couche est sans doute l'endroit le plus confortable que nous trouverons jusqu'à Somgysaï, alors profites-en ! Arrête de lutter sans cesse contre toi-même.

— Ce n'est pas contre moi que je lutte, grommela la jeune femme vexée, provoquant un sourire affectueux chez son maître.

Elle obtempéra toutefois, attrapa la couverture que le Seigneur lui ramenait et s'enroula à l'intérieur, lui tournant le dos et malgré ce qu'elle avait déclaré, sombra dans le sommeil en quelques secondes.

— Tu n'étais pas fatiguée, hein ? fit William tendrement avant de secouer la tête.

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