La légende des deux royaumes...

By Miss-Laure

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" Lorsque la Lumière sombrera et que l'Obscurité périra Le doute et la peur apparaitront. En ces... More

Chapitre 1 - Partie 1
Chapitre 1 - Partie 2
Chapitre 2 - Partie 1
Chapitre 2 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 3
Chapitre 4 - Partie 1
Chapitre 4 - Partie 2
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6 - Partie 1
Chapitre 6 - Partie 2
Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 7 - Partie 2
Chapitre 8 - Partie 1
Chapitre 8 - Partie 2
Chapitre 9 - Partie 1
Chapitre 9 - Partie 2
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2
Chapitre 11 - Partie 1
Chapitre 11 - partie 2
Chapitre 12 - Partie 1
Chapitre 12 - Partie 2
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 - Partie 1
Chapitre 15 - Partie 2
Chapitre 16 - Partie 1
Chapitre 16 - Partie 2
Chapitre 17 - Partie 1
Chapitre 17 - Partie 2
Chapitre 18
Chapitre 19 - partie 1
Chapitre 19 - Partie 2
Chapitre 20 - Partie 1
Chapitre 20 - Partie 2
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Épilogue de la 1ère partie
Blabla
Chapitre 1 - Partie 1
Chapitre 1 - Partie 2
Chapitre 2 - Partie 1
Chapitre 2 - Partie 2
Chapitre 3 - Partie 1
Chapitre 3 - Partie 2
Chapitre 4 - Partie 1
Chapitre 4 - Partie 2
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6
Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 7 - Partie 2
Chapitre 8 - Partie 1
Chapitre 8 - Partie 2
Chapitre 9 - Partie 1
Chapitre 9 - Partie 2
Chapitre 10 - Partie 1
Chapitre 10 - Partie 2
Nouvelles
C'est parti !
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Epilogue
Blabla de fin

Chapitre 3 - Partie 1

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By Miss-Laure

— Que pouvez-vous nous dire sur Somgysaï, demanda le Seigneur Mordrais.

Il était assis sur un siège rembourré de coussins brodés de ses armoiries aux fils d'or. Autour de la table se trouvaient ses conseillers généraux et tous étaient très attentifs à ce que le Seigneur William allait dire. Ce dernier, aux côtés de Mordrais, ne paraissait pas très intéressé par ce qui se déroulait dans la pièce. Tranquillement, il se pencha sur la carte déroulée devant lui et détailla tout ce qu'il était possible de détailler.

— Pour finir, le palais de la Reine Lysianna et de son époux, Fenhrir, se trouve au cœur de la Forêt des Songes, elle-même au centre du Royaume de Somgysaï. Impossible d'y accéder par le Nord, ou par le Sud vous seriez repéré à peine un pied dans la Forêt. A l'Ouest, il n'y a qu'une route pour traverser les montagnes et elle est surveillée. De plus, elle se perd à l'entrée de la Forêt. A l'Est, les tours de garde le long de la côte repèrent chaque navire qui approche du rivage. Il n'y a pas de point stratégique pour y rentrer, c'est pour cela que la cité des Songes est imprenable.

— Pardonnez-moi, coupa un conseiller. Vous nous avez dit être passé par un autre chemin non surveillé. Pourquoi ne pas nous en parler ?

— C'est exact, affirma William. J'ai traversé les montagnes par un passage peu connu. Et pour cause. C'est un chemin très escarpé qui laisse à peine passer un homme sur son cheval. Il ne résistera pas à toute une armée.

— Peut-être, reprit le conseiller. Mais il permettrait d'envoyer quelques espions...

— Qui ne connaissent pas la Forêt, interrompit le jeune Seigneur. Ils pourraient ne jamais trouver la Cité car il n'y a aucune route tracée, comprenez-le bien. Êtes-vous déjà entré dans une forêt inconnue qui n'avait aucune route ? Je vous garantis qu'il est impossible de se diriger, on peut s'égarer en quelques minutes. J'ai moi-même perdu mon chemin durant ma jeunesse et pourtant, j'ai grandi là-bas. J'ai mis huit jours à rentrer chez moi, uniquement parce qu'on a fini par me retrouver. Et quand bien même vos hommes trouveraient la cité, continua-t-il sur un ton qui montrait bien la faible probabilité de cette option, Lysianna ne mettrait pas longtemps pour les repérer, vous pouvez lui faire confiance. Vous avez le meilleur des espions chez vous, pourquoi vouloir en envoyer là-bas ?

— Parce que nous ne faisons pas confiance à quelqu'un qui trahit les siens, rétorqua un général assis à sa gauche.

— Assez ! déclara le Seigneur Mordrais amusé. Ne doutons pas de notre ami. Après tout, n'est-il pas venu de lui-même nous aider ? Ses informations sont intéressantes. Très bien, mon cher William, continua-t-il en lui donnant une grande claque dans le dos. Que nous proposeriez-vous ?

— De ne pas les attaquer chez eux, fit-il en se massant l'épaule. Même avec toute mon aide, vous ne sortirez jamais vivant de ces bois. En revanche, une guerre ouverte vous permettrait de les faire sortir de leur forêt et ainsi de les battre sur votre terrain.

— Vous ne nous servez à rien dans ce cas ! s'exclama un conseiller face à lui.

— Vous le voyez ainsi, railla William. C'est vrai qu'un espion de mon rang, chez vos ennemis ne servirait à rien. Je fais seulement partie du conseil royal, ironisa-t-il. Je peux les influencer, tout comme je peux vous informer. Mais si vous doutez de moi, je peux toujours partir dès maintenant.

Mordrais explosa d'un rire tonitruant, d'autres se contentèrent de pouffer discrètement.

— Bien ! mugit le maître des lieux. Je crois que notre jeune ami en a assez dit pour aujourd'hui. Nous pourrions mettre en place quelques stratégies et vous nous direz si elles sont réalisables. Si vous voulez bien rester avec nous, évidemment, plaisanta-t-il. Vous nous aiderez de vos précieux conseils.

— Mais volontiers, accepta le Seigneur William.

Les hommes s'activèrent autour de la carte, mettant en place des plans d'action, les balayant au fur et à mesure pour en inventer des nouveaux.

William se lassa bien vite et les laissa dans leur va-et-vient stérile. Il était plutôt content de la tournure des évènements et sa vie au château du Seigneur Mordrais n'était pas aussi déplaisante qu'il se l'était imaginé en arrivant. Cependant, elle changeait radicalement avec ce qu'il avait connu jusque-là.

La réunion touchait à sa fin, plus personne n'était autour de la carte, les hommes discutaient en petits groupes. William se leva de son siège pour sortir. Il en avait assez fait pour la journée, estimait-il. Toutefois, le Seigneur Mordrais l'intercepta avant qu'il ne passe la porte.

— Votre installation s'est bien passée ? Vous vous habituez aux Plaines ? Ce doit être différent de chez vous.

— Je m'adapte plutôt bien, je vous remercie, fit le jeune homme poliment. Comme je disais à ma servante, ressentir de telles chaleurs me manquait. Nous ne les connaissons que très peu chez nous.

— A propos, commenta Mordrais qui n'en avait pourtant que faire du bien-être de son invité. Vous satisfait-elle ?

— En tout point ! répondit William mutin.

— Je vois, s'esclaffa son hôte. Je vais vous laisser dans ce cas ?

William le remercia et avec un petit clin d'œil, il sortit de la pièce.

***

Quand Océane se réveilla le lendemain du décès de Nora, elle était dans un vaste brouillard la coupant du monde autour d'elle. Elle répéta les gestes qu'elle faisait chaque matin par habitude et quitta la maison de ses parents sous leur regard inquiet. Elle était bien sûr bouleversée par la mort de Nora, mais pas seulement. Elle avait passé la nuit à rêver de ses visions et en était encore empreinte. Elle voguait, complètement perdue au milieu de toutes ces images, mais petit à petit, alors que la brume se levait autour d'elle, la jeune femme se sentait étrangement complète. Comme si cette expérience avait modifié qui elle était, lui révélant une part d'elle-même qui lui avait toujours manqué jusqu'à ce jour et ce sentiment troublant de plénitude cohabitait avec celui de perte. Elle devait s'y habituer, apprendre à maîtriser cette sensation étrange. Mais pour l'heure, tenta-t-elle de se ressaisir, elle était au service du Seigneur William et avait intérêt de faire son travail correctement.

Comme la séance informative s'était déroulée selon ses attentes, le Seigneur William était de bonne humeur. Il entra dans sa chambre, sifflotant. Sa servante était là, faisant son lit et s'activant autour. Mais il s'aperçut immédiatement que quelque chose n'allait pas. Ses gestes étaient peu assurés et ses mains tremblantes. Elle ne semblait même pas l'avoir entendu arriver et quand il entrevit son profil, caché derrière ses cheveux en bataille, il vit qu'elle avait le teint blafard, les yeux rougis et encadrés de cernes violacées.

Il s'approcha d'elle doucement sans qu'elle ne le remarque. Quelque chose en lui ne voulait pas l'effrayer, ni la surprendre par sa présence. Il stoppa son avancée et se racla la gorge. La jeune femme parut enfin le voir et sursauta en se redressant. Il la vit ensuite chanceler et se maintenir aux rebords du lit pour ne pas tomber au sol.

Instinctivement, il avança vers elle pour la soutenir, mais elle était à nouveau droite, se pressant juste la tempe gauche avec sa main. Il la prit quand même par le coude et lui proposa de s'asseoir mais la jeune servante refusa si ardemment qu'il dut le lui ordonner. Il la fit assoir du bout des fesses sur le bord du lit puis la lâcha enfin pour aller lui chercher de l'eau.

— Tu devrais dormir un peu plus la nuit, tu serais plus en forme la journée et cela t'éviterait ce teint cadavérique qui ne te sied guère, déclara-t-il sarcastiquement, en versant l'eau de sa carafe dans un verre.

— Veuillez m'excuser, fit Océane d'une petite voix. Cela ne se reproduira plus.

William se retourna surpris du manque de verve dans les propos de sa servante. Il ne la connaissait pas très bien, mais il lui savait plus de répartie que cela. C'était justement ce qui lui avait plu chez elle et qui l'avait persuadé de l'engager. Il s'approcha de la jeune femme, le verre à la main et le lui tendit. Il s'assit à ses côtés alors qu'elle le remercia avec Ce regard qui traduisait toute la perplexité qu'elle ressentait vis à vis de son geste attentionné. Il lui délivra un sourire canaille et énigmatique comme il savait si bien les faire. Mal à l'aise de se sentir observée, Océane but l'eau au plus vite et se releva rapidement.

Malheureusement, elle chancela de nouveau et William l'obligea à se rassoir.

— Mais je dois finir de ranger votre chambre, protesta-t-elle.

— Mon but n'est pas que tu te tues à la tâche et si tu dois te reposer quelques instants pour être plus efficace, c'est alors dans mon intérêt de prendre soin de toi, lui fit-il sans se séparer de son sourire.

Océane soupira et son regard se vitra à nouveau, comme si elle était partie loin. Le jeune Seigneur la regarda intrigué, puis finalement lâcha :

— Veux-tu me dire ce qu'il t'arrive ?

Le ton était hésitant sur la fin, comme s'il regretta déjà d'avoir posé cette question. Elle se tourna vers lui sans vraiment le voir, comme si l'interrogation mettait du temps pour lui parvenir. Il se détourna d'elle, s'écartant un peu, semblant vouloir s'éloigner de cette intimité qui venait de se créer entre eux.

Finalement, alors qu'il lui tournait le dos et qu'il était presque à l'autre bout de la pièce, la jeune femme finit par confesser :

— Ma grand-mère est morte la nuit dernière. Nous étions très proches, plus que je ne peux l'expliquer, dit-elle laissant une larme rouler sur sa joue. Elle est morte dans mes bras.

Puis la jeune femme parut reprendre ses esprits, secoua la tête et essuya ses larmes qui rendaient mal-à-l'aise le jeune Seigneur et elle se redressa sans chanceler cette fois.

— Je suis navrée, se reprit-elle.

Quelque chose avait changé dans son regard, William le perçut quand il lui fit de nouveau face. Une détermination, mais également autre chose de plus profond, un sentiment qu'il ne pouvait pas nommer mais qui allait bien au-delà de la simple volonté. Cette étincelle dans ses yeux le fascinait. Reprenant ses esprits, il secoua la tête et lui déclara, en faisant un geste vague de la main :

— Fini de ranger la chambre et rentre chez toi pour la journée. Repose-toi...

Sur ses paroles, il se dirigea vers la sortie, comme s'il ne voulait pas en discuter et pour une fois, Océane ne parlementa pas.

— Merci, lui fit-elle doucement. Vous êtes gentil.

Il marqua un minuscule arrêt avant de poursuivre son chemin sans un mot et claqua la porte derrière lui.

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