(À lire avec: Treasure - Urban Cone, dans le média.)
" Il me manque énormément. Ça fait seulement une semaine qu'il est parti, mais c'est plus dur que ce que je pensais. Je m'ennuie sans lui, la seule chose que je fais c'est de me lever, de manger, d'aller en cours et de dormir.
Je ressens le même manque que je ressens depuis que tu es parti. Même si on s'appelle tous les soirs, ça ne me comble pas. Sentir ses bras autour de moi, son parfum, ses cheveux qui sentent la pomme, ses mains avec toutes ses bagues. Tout me manque chez lui. Et ses lèvres. Bordel, je ne l'ai touchés qu'une ou deux fois mais c'est ce qui me manque le plus. J'aimerai l'embrasser à nouveau. J'aimerai ressentir les papillons dans mon ventre quand il est près de moi. J'aimerai sourire à nouveau, j'aimerai rire de ses bêtises. J'aimerai l'embrasser encore une fois. Non plus d'une fois.
Maman est parti en Indonésie, c'est pour le travail. C'est la première fois qu'elle va dans ce pays. J'espère qu'elle fera pleins de photos même si elle doit travailler.
En ce qui concerne papa... Il empire. Ça me fait mal de le voir se détruire. J'aimerai en parler à maman mais je n'y arrive pas. Je ne veux pas détruire ma famille. Je sais qu'il l'aime, ça se voit quand elle est là, avec nous.
Je préfère souffrir. Je préfère prendre les coups, subir ses colères, être insulter que de le voir loin de ma mère.
Je ne veux pas que mon père soit détruit encore plus.
J'ai juste à tenir la fin de l'année et ensuite je partirai avec Harry.
J'en veux quand même à papa de me faire subir tout ça, sans aucune raison. Alors oui je veux partir, partir loin de cette souffrance que j'essaye de cacher à maman.
Je t'aime. "
Je rangeais la lettre dans la boîte en prenant soin de bien la plier. Je m'ennuyais beaucoup ici, ce n'était pas la même chose sans Harry. Je ne sortais pas énormément, sauf pour échapper à mon père ou aller voir mon grand-père.
Harry m'appelait tous les soirs. Il me racontait tout. Il me disait que c'était très différent de chez nous et que la vie là-bas était encore plus intense qu'ici. Il se plaignait de sa sœur qui n'arrêtait pas de lui demander s'il avait quelqu'un. Elle lui avait même présenté une fille deux jours après son arrivé.
On a pas du tout évoqué le sujet du baiser et je dois dire que cela m'arrangeait. Je m'étais mit dans la tête qu'il avait fait ça uniquement parce qu'il partait et qu'il voulait me montrer qu'il reviendrai. Je ne pensais pas une seule seconde qu'il avait des sentiments pour moi. Ça m'était impossible d'y croire.
La seule chose qui me permettait de ne pas trop penser à Harry c'était les cours. Je ne faisais que de réviser, je n'arrêtais pas. Je restais dans ma chambre, enfermée avec mes cours pour éviter de croiser mon père. Les seuls moments où je quittais ma chambre c'était pour manger.
Mais aujourd'hui j'en avais décidé autrement. Je voulais sortir, découvrir des choses. Alors j'avais enfiler mon manteau, pris mes écouteurs et mon portable et j'avais quitter la maison pour marcher dans les rues de Londres. Il faisait assez froid pour un mois de Janvier mais j'aimais ce temps. J'ai toujours aimé le froid à la chaleur. Je n'ai jamais vraiment su pourquoi.
Je regardais les vitrines éclairées des magasins, je nageais dans mes pensés sans faire attention au monde qui m'entourait. La musique m'entrainait dans un monde parallèle. Mais je fus rapidement ramené à la réalité avec mon portable qui se mit à vibrer.
17h34: " Harry à Marie : Tu me manques. "
Rien que ce message réchauffa mon cœur. Il avait toujours le dont de me faire sourire dans les moments où je m'y attendais le moins.
17h36: " Marie à Harry : Tu me manques aussi... "
Je n'avais pas à fait attention que je m'étais arrêtée en plein milieu du trottoir pour répondre à Harry. Quelqu'un me bouscula et mon téléphone manqua de tomber par terre.
« Oh excusez-.. Marie ? »
« Oh... Anne.. » Dis-je gênée.
« Comment tu vas ? » Demande la mère de Harry en remettant correctement son écharpe.
« Ermm.. Et bien ça va.. Et vous ? » Soufflais-je avec un petit sourire.
« Je vais bien. Je rentrais à la maison, tu veux venir prendre quelque chose à boire ? » Propose-t-elle en se frottant les mains pour les réchauffer.
« Je.. Je veux bien. » Répondis-je timidement.
Anne me fit un sourire adorable et m'entraîna avec elle vers sa voiture. Elle me racontait que c'était bizarre de ne plus avoir d'enfant à la maison et qu'elle paraissait vide maintenant. Harry lui manquait beaucoup, ça se voyait quand elle en parlait.
Une fois chez elle, elle m'offrit un chocolat chaud avec une part de gâteau au chocolat qu'elle avait fait dans la matinée. Adorable, pensais-je. C'était la première fois que je voyais les parents de Harry sans lui. Et surtout après le baiser. Je me sentais pas vraiment à l'aise, j'avais peur qu'elle évoque le sujet.
« Alors, ma puce, comment se passe les cours ? » Elle prend sa tasse et l'apporte à ses lèvres.
« Ça va. Je m'en sors plutôt bien. » Dis-je en jouant avec mes doigts.
« C'est bien, dis moi, pourquoi ton portable n'arrête pas de vibrer ? » Demande-t-elle avant de croquer dans sa part de gâteau.
Je ne m'étais pas rendu compte que mon portable vibrait. Je le sortis de ma poche et je vis mon écran inondé de messages. Harry. Il venait de m'envoyer une dizaine de messages.
17h37: " Harry à Marie : On s'appelle toujours après ? "
17h43: " Harry à Marie : Marie ? "
18h00: " Harry à Marie : Chaton, réponds. "
18h03: " Harry à Marie : Je te jure que si tu réponds pas, je prends le premier avion pour Londres!! "
18h06: " Harry à Marie : Bordel, Marie, si ton père a fait quelque chose, dis le moi! "
18h08: " Harry à Marie : S'il t'a envoyé à l'hôpital, je rentre toute suite! Putain, Marie! "
« Ça doit être important vu qu'il n'arrête pas de vibrer. » Souffle la mère de Harry.
Je n'eu pas le temps de lire les autres messages que la mère de Harry me regarda en souriant.
« C'est Harry. »
« Il est vraiment accros à toi! » Rigole Anne avec des yeux malicieux.
J'allai lui réponde mais mon portable se mit à vibrer. Je regarda l'écran. Harry était entrain de m'appeler. Je leva la tête vers sa mère qui me fit signe de décrocher.
« Allô ? » Soufflais-je. « Arrête de hurler... Je vais bien... Harry.. Attend.. Non, je vais bien!... Attends.. »
Je mis le haut parleur et posa le téléphone sur la table. Anne sourit et se mit à parler.
« Bonjour Harrybo! » Salut-elle avec enthousiasme.
« Maman ? » Lâche Harry à travers le combiné.
« En personne! » Rit-elle en me regardant.
« Pourquoi tu es avec May' ? » Demande-t-il avec une voix fatiguée.
« On s'est rencontré dans la rue et je l'ai invité à la maison. »
« Oh.. D'accord. » Il souffle. « Marie, je t'appelle à ma pause déjeuner, avant que tu ailles te coucher ? » (petit rappel: entre Los Angeles et Londres, il y a 8h de décalage donc en ce moment de la fiction, à Los Angeles il est 10h et à Londres 18h)
« Oui.. Oui bien sûr. » Confirmais-je, gênée.
Anne lâcha un petit rire. Je me sentais gênée devant elle quand Harry me parlait. Je ne savais pas vraiment pourquoi. Sûrement parce que Harry m'a embrassé devant elle, ou encore quand il m'appelle "chaton" devant ses parents.
« Bien. » Lâche-t-il. « Maman ? »
« Oui, Harrybo ? » Sa mère revient s'asseoir près du téléphone.
« Ne traumatises pas Marie. » Grogne-t-il avant de lâcher un petit rire.
« Ne t'inquiètes pas! » Dit-elle en me regardant. « Bisous mon Harrybo. »
« Bisous maman. » Il souffle d'une voix suave. « A tout à l'heure, Chaton. »
« A tout à l'heure, Harry. » Mes jours devaient sûrement être rouge tellement j'étais gênée.
Puis il raccrocha.
La mère de Harry avait un sourire aux lèvres qui laissait penser pleins de choses. J'aimais beaucoup la mère de Harry. Elle était la joie de vivre incarnée. Adorable, souriante, d'une gentillesse incroyable, comme son fils, pensais-je.
« Mon fils t'aime beaucoup, Marie. »
Je ne savais pas quoi répliquer. Les mots étaient bloquer dans ma gorge et ne voulait pas sortir. J'avais pourtant envie de lui crier que moi aussi je l'aimais, mais rien ne sortait. Ces mots je les ai seulement connu avec mon grand-père. Il me les disait toujours quand je pleurais et qu'il essayait de me réconforter. Un jour il m'a dit que ces mots il les disait que quand il le pensait sincèrement et qu'aux personnes qui le méritaient. Il m'a dit aussi que c'était un peu des mots magique, qu'il ne fallait pas le dire n'importe quand et à n'importe qui.
Mon grand-père a toujours été le seul à me dire ces mots si particuliers et maintenant je ne les avais pas entendu depuis sa mort et ça me fichait clairement la trouille. Il a été le seul à qui je les ai dit aussi, et les dire à une autre personne, ça me ferait bizarre.
« Je.. Je l'apprécie beaucoup aussi.. » Chuchotais-je.
Elle m'a prise dans ses bras et elle m'a dit qu'elle était heureuse que son fils fréquente une fille adorable comme moi. Ça m'a énormément touché.
Ensuite je suis rentrée chez moi avec le sourire aux lèvres. J'avais passé une bonne journée en compagnie de la mère de Harry. Malgré que je sois souvent gênée, j'avais passé une agréable journée.
Mais je ne m'attendais pas à trouver mon père complètement amoché de la tête au pied. Il saignait de partout. Il avait un énorme coquard. Je ne savais pas quoi lui dire ou quoi faire. Je voulais le soigner mais j'avais peur de me faire repousser.
Je m'approcha de lui. Il releva la tête vers moi. Je déglutis face à son regard noir. Il me pointa du doigt.
« Toi! » Il crachât. « Tout est de ta faute! »
Je le regardais impuissante. Je savais que si je montais dans ma chambre, il allait me courir après. Il allait taper à ma porte jusqu'à ce que je lui ouvre. Alors il fallait autant que je reste ici, planté devant lui.
« Tu n'est qu'une pauvre gamine qui ne sait rien faire! » Crit-il. « Je me demande pourquoi ta mère et moi avons fait un gosse. »
« Papa.. »
« Jamais! Jamais tu n'apprendras! Tu me coûtes la peau du cul pour tes études et tout ça pour quoi ?! Hein ?! Tu n'y arriveras pas ma pauvre fille, tu n'es qu'une merde! Comme ton pauvre grand-père! »
« Je t'interdis de dire ça! » Hurlais-je.
Mais je le regretta toute suite.
Je venais de me prendre son poing dans la figure. Je recula de deux ou trois pas. Les larmes coulaient silencieusement sur mes joues. Je posa ma main sur mon nez et Je regarda ma main. Il y avait du sang. Je saignais.
« Tu me l'interdis ? » Il ricane. « Tu es qui pour dire ça ? Rien. Tu n'es rien. »
Le sang n'arrêtait pas de couler et j'essaye de l'arrêter avec la manche de mon pull, mais rien. Ça coulait toujours. Et s'en que je puisse comprendre ce qu'il m'arrive, un autre coup arriva avant qu'il me pousse. Déstabilisée, je tomba sur le sol.
« Mon dieu, qu'ai-je fait pour avoir une gamine pareil ?! » Il me donna un coup de pied de le ventre. « S'il n'y avait pas ta mère tu serais déjà dehors, à la rue, comme une SDF. »
Je ne pouvais rien dire. Les mots étaient comme paralysés dans ma gorge. J'avais mal partout. Je ne pouvais même pas geindre car je savais que s'il m'entendait il me remettrait un coup. La seule chose à laquelle je pensais c'était mon grand-père. Il me donnait la force de rester éveillé malgré la douleur intense.
« Relève toi! » Il tira mon bras pour me relever.
Je mordis ma lèvre pour me retenir de crier. J'avais mal. Tellement. C'est la première fois qu'il me touche autant depuis que j'ai été à l'hôpital.
Je retomba au sol en me prenant à nouveau un coup de mon père. Il cracha avant de partir dans la cuisine, le laissant seule, à terre. Je me releva difficilement en lâchant des petits gémissement de douleur. Mon corps devait être animé de partout. Mon Ma lèvre était fendu tellement je l'avais mordu, je pouvais sentir le goût du sang dans ma bouche. Je monta ensuite les escaliers avec beaucoup de difficultés. Une fois dans la salle de bain je me laissa tomber contre la paroi de la douche en allumant l'eau.
Mes habits collaient à ma peau. Mes cheveux tombaient sur mon visage qui était ravagé par les larmes. Et la seule je voulais le plus en ce moment c'était les bras de mon grand-père. Ou ceux de Harry. J'aimerai tellement qu'il soit là. Mais non, il est à l'autre bout du monde et je suis seule. Comme je l'ai toujours été.
Même enfiler mon pyjama était un combat sans fin. J'avais tellement mal que chaque mouvement que je faisais me donnait envier de pleurer. Mon nez et ma lèvre ne saignaient plus mais on pouvait voir que la lèvre était fendu et que j'avais un bleu sur la joue droite. Je m'installa dans mon lit avec mon portable avec mes écouteurs et une feuille et un crayon. Je voulais écrire.
Écrire tout ce que je ne peux pas crier au monde entier.
Écrire toutes les larmes que j'ai versé.
Mon portable vibra m'indiquant que je venais de recevoir un message. Je savais pertinemment que c'était Harry. Je regardais l'heure, il était seulement 21h ici et 13h à Los Angeles. C'était l'heure de sa pause.
21h02: " Harry à Marie : Prête ? "
Rien que ce petit message me donnait le sourire même si j'avais mal à la lèvre. Mais je ne voulais pas que Harry m'appelle ce soir. Je savais que j'allais craquer dès que j'entendrai sa voix.
21h04: " Marie à Harry : Pas ce soir, H. Je suis fatiguée, désolée... "
21h04: " Harry à Marie : Ça ne va pas chaton ? "
Je détestais lui mentir mais je n'avais pas vraiment le choix. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète.
21h05: " Marie à Harry : Si,si! Je suis juste fatiguée.. "
Il fallait s'en douter qu'il allait m'appeler. J'hésitais à décrocher. Je savais qu'il allait toute suite deviner que ça n'irait pas dès que j'allais parler.
« Allô ? » Murmurais-je.
« Chaton. » Il souffla. « Je sais que ça ne va pas. »
« Harry.. »
« Dis moi ce qu'il se passe. » Ordonne-t-il.
« Ri-Rien. Tout.. Va- »
« Ne me mens pas. » Me coupe-t-il en grognant.
« S'il te plaît... » Dis-je en un soupir. « Harry.. Juste.. »
« Juste quoi ?! » S'énerva Harry.
« Je t'en pris.. » Pleurais-je. « Je.. Je vais bien.. Contente toi de ça.. »
« Marie.. Tu- »
« Harry, s'il te plait. » Le coupais-je à mon tour.
« D'accord, d'accord. » Souffle-t-il agacé puis il changea de sujet. « Ma sœur a vu mon fond d'écran. »
« Oh.. Et.. Et c'est quoi ton fond d'écran ? » Demandais-je.
« Toi et moi. » Dit-il d'une voix douce.
« Oh.. »
« Elle m'a demandé comment tu allais. Elle m'a aussi dit que faisait un beau.. Un beau couple. »
Je me mis à rougir à la fin de sa phrase. Lui et moi ? Un couple ? Je repensa à notre baiser à l'aéroport.
« Marie ? »
« Mmh ? » Fredonnais-je en sortant de mes pensés.
« Je trouve que ma sœur à raison. »
BONSOIR!
Désolée du retard. xx
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