Les Louboutin sont les meille...

By ApoliteElueau

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Quand tous les jours n'est que pauvreté, le rêve serait de gagner au loto, sauf si l'on vous initie à deveni... More

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By ApoliteElueau


Hello les chocovores !

Comme je suis fière de poster ce chapitre ! Enfin ! Comment ça je suis en retard et tout et tout ? Bon 24 H j'avoue ^^ Désolée pour ceux qui ne savaient pas que la date de publication avait été reportée. N'hésitez pas à vous abonner pour ne pas manquer les aventures d'Alix et mes petites galères éventuelles de publication ;)

Mis à part ça les partiels vont encore durer 2 semaines pour moi. Donc je risque d'être moins présente dès lundi. Parce que oui mes profs sont des sadiques qui étendent les partiels sur 3 semaines ! --"

Merci encore pour tous vos mots de soutien, vos commentaires et votes !! Mon nombre de lectures et de votes ne cesse d'augmenter grâce à vous et vous êtes de plus en plus nombreux à me lire....

JE SUIS TROP HEUREUSE !! * fais une danse de la joie*

Trêve de déhanché, comme promis ce fameux chapitre ! On se retrouve plus bas !

- Apolite, fan de chocolat officielle

*

France avait accouru dans le couloir pour prévenir de façon discrète le mec qui jouait la dame pipi devant l'entrée de la maison. Il faisait le malin en se prenant pour le James Bond des W.C mais une fois que France lui eût expliqué le souci il se mit à paniquer comme le dernier des pantouflards.

—  J'appelle tout de suite une ambulance ou pas... De la drogue tout de même... Voilà qui va ruiner le mariage ! De la drogue à un mariage ! Nous voilà bien !

Son visage s'était déformé. Il s'était mis à se ronger l'ongle de son pouce en écoutant France lui expliquer la situation.

—  Appelez un médecin personnel ou je ne sais pas moi ! Quelqu'un de compétent ! Mais les médecins ne sont pas là pour juger mais pour soigner ! Et puis avec une maison comme celle-ci vous devez avoir une porte de derrière !

—  Les gens sont dans le jardin de derrière, la cérémonie du mariage ne va pas tarder. Mais effectivement ils pourraient passer par l'entrée de service réservé au personnel de maison. Bien jeune fille, bien !

— France Moody, héritière de l'empire cosmétique de Frank Moody.

Il sourit de façon gênée avec une de ses expressions qui signifie« on s'en fout, non ? Y a plus urgent là ?». Sans lui accorder davantage d'attention le brave homme accourut dans les toilettes tandis qu'il composait le numéro des urgences en tremblotant.

—  Bon France, t'as fait ce que tu avais à faire, maintenant occupe-toi de ce paquet d'herbe, se répétait-elle à mi voix...

Elle attendit que le personnel apporte tous les plats dehors, cachée derrière un arbre gigantesque qui trônait dans l'entrée, près d'un grand escalier qu'on ne voit que dans les châteaux. Elle se précipita ensuite dans la cuisine. Ils ne reviendraient pas avant un moment avec tous ces allers-retours déjà effectués.

Bon, le calcul était simple. Il faisait une chaleur quasi caniculaire dehors. Ce n'était qu'une question de temps avant que les effluves d'herbe n'alarme sa mère, sa sœur ou l'autre nounou débile. Enfin elle disait ça... c'était la première fois qu'elle touchait à cette connerie. Mais c'était pour Slade a fond. C'était une des conditions pour qu'il vienne. Ça et une chose à laquelle elle ne préférait pas songer.

S'occuper de l'odeur. Apparemment avec la chaleur ça se mettrait à sentir.Elle se rappelait bien avoir entendu une fille de sa classe en parler. Son grand frère avait été découvert par ses parents à cause de l'odeur de beuh qu'il essayait de camoufler avec un max de déodorant. Mais une fois il a oublié, et il faisait chaud.

France n'avait pas de déodorant ou de parfum pour camoufler l'odeur et se rendre dans une salle de bain, certainement à l'étage était bien trop risqué. Il fallait donc qu'elle trouve un moyen de cacher ce truc. Elle ouvrit le frigo avec précipitation. Elle y trouva un gâteau de mariage somptueux avec du glaçage rose et blanc. Les mariés avaient été représentés avec un détail incroyable. Elle eût envie de détruire ce gâteau qui prenait toute la place dans le frigo ! Impossible de cacher le cannabis là et puis elle n'aurait pas la possibilité de le reprendre discrètement après. Et quelqu'un finirait par le trouver en fouillant un peu dans la cuisine. C'était un peu la seule chose qu il restait dans le frigo. On aurait dit que tout le reste avait été retiré pour ne pas contaminer le gâteau.France claqua la porte du frigo avec colère.

Réfléchis France, réfléchis ! Qui pourrait t'aiguiller ? Elle faisait les cents pas dans la cuisine quand l'idée lui vient : Internet bien sûr ! La seule personne...enfin chose à qui on pouvait tout demander sans être jugée.

Elle tapa donc "Comment camoufler l'odeur de l'herbe ?".Elle tomba sur un blog où de jeunes junkies parlaient de leurs expériences respectives et de leurs astuces diverses et variétés pour planer. Elle faillit retourner à sa recherche précédente avant de voir la réponse d'un mec qui avait pris le pseudo "herboriste en herbe" .

Astuce de l'herboriste en herbe :

"Pour les gens qui se font choper à cause de l'odeur de leur came, essayez les tupperwares. Ils gardent un maximum l'odeur et la fraîcheur du produit."

Merci l'herboriste ! Un tupperware, une cuisine, match ! Elle fouilla dans les placards et bingo le plus petit tupperware du monde lui tendait les bras.

Il ne restait plus qu'à le mettre dans un endroit où personne ne fouillerait ici. Ça ne rentrait pas dans sa pochette évidemment.

Elle prit un sac poubelle sous l'évier, mis son tupperware dedans et le mit dans la poubelle à peine remplie.

—  Avec le gratin parisien qu'on a dehors, je ne pense pas que quelqu'un viendra faire les poubelles. Et on n'est pas prêts de la jeter avant la fin de soirée. Ce ne sont pas ceux là qu'elles utilisent pour les déchets de cérémonie, marmonnait-elle en jetant par dessus du Sopalin qu'elle froissait pour camoufler le sac jeté dans la poubelle. Je viendrai te récupérer ce soir petit sachet, et avec toi Slade ne pourra plus me résister après ça.

***

—  Vous êtes sûr que ça ira ? demanda Alix une seconde fois en voyant le vigile de l'entrée regarder le corps inerte du drogué.

—  Oui, je vous dis que oui, bégaya-t-il. Il n'est pas mort. C'est toujours ça de gagner. Allez rejoindre les autres avant de manquer toute la cérémonie. J'entends déjà des cris de liesse au dehors. Ne manquez pas tout à cause de cet abruti. J'ai appelé l'ambulance. Je leur ai donné les consignes pour ne pas qu'on se fasse remarquer. Allez-y !

—  Je ne vois pas un des sachets qu'il brandissait tout à l'heure par contre. Il me semblait qu'il y en avait deux : un avec de la cocaïne et un avec de l'herbe..., dit-elle en cherchant du regard.

—  Tant mieux s'il a disparu ! Ça fera un souci de moins. Je préviendrai la famille potentielle de l'homme. Ne vous en faites pas.

Elle sortit de la pièce et vit France au loin. Elle n'avait que quelques pas à faire pour atteindre l'entrée. Elle avait la démarche un peu moins assurée que d'habitude.

—  France ?

La jeune fille trembla un peu et se stoppa. Elle ne se retourna pas,figée.

Non ça ne servait à rien de paniquer. Elle ne pouvait pas avoir remarqué. Elle avait été discrète en prenant le sachet.

—  Pourquoi tu pleurais tout à l'heure ?

France se tourna à demi sur Alix.

—  France Moody ne pleure jamais.

— Si tu le dis, répondit Alix en continuant à marcher vers elle. Tu n'aurais pas vu un sachet d'herbe par hasard ? Il en manque un. En sortant peut-être ?

Elles se jaugèrent du regard tandis qu'Alix se rapprochait jusqu'à arriver en face d'elle.

—  Tu me soupçonnes d'avoir pris de l'herbe à quatorze ans ? T'es quelle espèce de nounou toi ? Maintenant arrête de me parler, tu vas ternir ma réputation. Déjà que les filles ici sont un peu connes.

— C'est pour ça que tu pleurais ?

France serra le poing. Alix posait trop de questions. Il fallait noyer le poisson. Elle devait la satisfaire en lui donnant une réponse. La nounou se souciait plus des sentiments qu'elle éprouvait plutôt que de la drogue maintenant.

—  Ce sont les filles ici qui me charrient parce que mon père danse avec d'autres femmes que ma mère et de façon un peu trop collé-serré. J'ai appris que mon père a une réputation de frotteur plus que d'homme d'affaires. Enfin ça, ce sont les dires d'une des débiles. Elles sont toutes jalouses. Mon père est beaucoup plus riche que les leurs, aussi simple que ça.

Et la voilà qu'elle fronçait les sourcils. Facile à duper la Alix en fin de compte. Maintenant se retourner et partir avec une mine triste.Elle pensera que c'est pour cacher des larmes alors qu'elle, France Moody, ne parle pas à des gens aussi insignifiants qu'Alix Benson.

Alix sortit quelques instants plus tard, en se préoccupant encore de l'état de France et du type camé dans la salle de bain. Mais ses inquiétudes se dissipèrent lorsqu'elle s'aperçut que le décor avait changé au dehors.

Une trentaine de tables rondes pouvant accueillir six personnes avaient remplacé la décoration d'origine. Elles étaient placées de part et d'autre du jardin de devant pour laisser un espace considérable,certainement pour danser, étant donné la playlist beaucoup plus joyeuse qui vibrait dans les airs. Tout le décor avait été refait. Des petites lampes à pétrole, des bouquets, des bougies et des objets de quincaillerie avaient été mis sur des petites tables pas plus haute qu'une table de chevet. La décoration était princière et en même tant si champêtre. Le bois brut des tables était coupé par une longe nappe blanche et beige sur lesquelles étaient placées avec minutie des roses coupées courtes de couleurs blanches et rouges. Des bougies rondes aux mêmes couleurs étaient dispersées aux quatre coins des tables. Des guirlandes de lampes de puissance faible traversaient le jardin, suspendues dans les airs.

La grande table droite servait à entreposer des plats auprès desquels un groupe de gens en uniforme de serveur se pressaient en voyant le début d'une foule arriver de ce côté du jardin. Certains s'attablèrent immédiatement, dans une cacophonie de rires .

—  Ça a été placé pendant la cérémonie... que vous avez d'ailleurs manquée ! Il vous fallait tant de temps que ça pour trouver ce qu'est Paris Match ?

Thalia avait souri de toutes ses dents en voyant l'air hébété d'Alix.

—  Quel dommage. Moi qui me faisait une joie de voir le mariage de gens que je ne connais pas!

—  On sent que vous croyez en l'amour vous ! rit-elle en la prenant vivement par le bras.

Sa familiarité désarçonna une fois de plus Alix, mais elle se laissa porter par la femme. Thalia l'invita à s'asseoir à une des tables rondes, à côté d'une autre où étaient déjà installés des gens à qui elle fit brièvement d'un signe de tête avant de grimacer en se tournant vers Alix. Encore des gens qu'elle devait apprécier !

— Pourquoi vous ne croyez pas en l'amour Alix ? lança-t-elle en s'asseyant. Une déception ?

— Il faut toujours y croire. Si on ne croit pas aux choses essentielles, celles qui sont censées être les plus pures, on pourrait finir par croire que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Ça doit exister quelque part dehors, l'amour, certainement... et pour moi aussi.

— Les hommes : aussi utiles qu'inutiles, hein ?Cela vous dérange-t-il que Hans nous rejoigne ainsi que des amis à moi ? Vous vous entendez bien, non ? Il a failli refuser avant qu'il sache que j'avais pour intention de vous kidnapper à ma table.

Alix devint verte. Un guet-apens ! Voilà ce que c'était !

— Ouais...nan...Enfin c'est pas que ça me dérange. Ça me fait presque plaisir, mais en me dérangeant quand même, vous voyez le délire ?

Mais c'est toi qui délire Alix ! Bravo pour la diversion, t'es une génie ! Einstein peut aller se refaire une réputation ! Nan mais sérieusement... trouver un truc, vite un truc. N'importe quoi !

— Juste une question comme ça... Hans est endetté ?

— Endetté ? Hans ?, ricana-t-elle. Vous êtes certaine de bien le connaître?

Bah non, Thalia, justement, se disait-elle.

— Il est le bras droit de Frank Moody, le roi de la cosmétique américaine. Autant dire qu'il n'a pas à s'en faire pour ses vieux jours. Sans Hans Frank n'est rien.

— Mais alors je ne comprends pas comment il aurait fait pour vous devoir de l'argent ? Je me disais aussi avec la paire de Louboutin qu'il m'a achetée c'était pas ....

Alix eut une expression figée en se rendant compte qu'elle venait de de se trahir. Thalia écarquilla les yeux et eut un sourire narquois en se rapprochant son siège de celui d'Alix.

— Je vous réponds si vous me répétez ce que vous venez de dire ! Hans payer un truc à quelqu'un ? Il faut vraiment qu'il soit amou... Oh merde ! Vous couchez ensemble depuis combien de temps ?

— Quoi ? Mais non, il y a méprise. On..., elle baissa d'un ton en voyant les gens de la table d'à côté lorgner sur elle, on n'est même pas encore sortis ensemble.

— « Pas encore », donc vous l'envisagez ? Moi qui pensais que Hans finirait seul, et qu'il se serait construit une femme en dollar.

— Mais non ! Mais... Vous auriez dû faire avocate vous.

Thalia lui lança un regard louche. A cet instant une femme et un homme en habit de serveur arrivèrent pour leur énoncer des plats avec des périphrases incroyables qu'Alix eut du mal à saisir avec sa maîtrise du français. Ils récitaient les combinaisons d'amuse-bouches et de plats d'une voix monocorde, droits comme des piquets, le regard dans le vide.

— Je prendrais le...la...votre deuxième formule s'il vous plaît, demanda Alix avec une hésitation.

— Rosace de Topinambour et truffes noires, feuilles de mâches croquantes et julienne de pommes à la vinaigrette de noix, bon choix !  Il s'agit exclusivement de l'entrée. Madame désire-t-elle le plat qui va avec ?

— Je vous redirai ça, dit-elle avec un sourire qu'elle aurait voulu moins crispé.

— Et pour vous Madame ?

— Le tournedos de filet de bœuf et ses frites de Polenta aux raisins secs accompagnés de sa poêlée de légumes croquantes sous la dent et fondante dans la bouche !

 Thalia avait dit ça sur le même ton snob que les serveurs. Alix se retint pour ne pas éclater de rire alors qu'un des serveurs était de tout évidence ennuyé par son imitation.

— Et comme boisson ? rajouta la serveuse.

— Du vin blanc, beaucoup de vin blanc, répondit Alix en voyant le regard à nouveau moqueur de Thalia.

— Tiens quand on parle du loup ! s'écria la trentenaire.

— Qu'est-ce que vous disiez sur moi ?

La voix de Hans. Cette fois-ci c'était fichu. Elle sentit les pulsations de son cœur la trahir. Ses mains devenaient moites et son échine se crispa.

Hans s'était placé en face des deux femmes, mais davantage proche de Thalia. L'attaque serait moins frontale. Il se passa la main dans les cheveux avant de toucher à nouveau les manchettes de sa veste.

— Alix me demandait comment il était possible que tu me doives de l'argent alors que tu lui as payé sa jolie paire de Louboutin ?

— Ça s'est fait sur le coup, dit Hans en se servant un verre de vin.

Alix croisa le regard de Hans et compris qu'ils étaient tous les deux dans la même galère. Thalia ne lâcherait pas l'affaire des Louboutin et partir précipitamment c'était comme se trahir, révéler des sentiments. Alix ne partirait pas parce que des sentiments pour Hans elle n'en avait pas. S'il croyait qu'une paire de Louboutin suffirait...

— « Tu me dois de l'argent » c'est un code qu'on a entre nous. En fait l'argent désigne des actions de la boîte de Frank. Les temps sont durs. J'aurais bien besoin d'une autre entrée d'argent, lâcha Thalia en regardant alternativement les deux américains. Frank négocie les parts de marché comme un requin. Hans peut acheter des parts plus facilement que nous et il pourrait les mettre ensuite à mon nom l'aide de quelques combines dont il a le secret, des trucs de boursiers que je ne maîtrise pas du tout. Bref, pendant que Monsieur prend son temps se décider je perds de l'argent moi.

— On a fait les meilleurs chiffres il y a deux mois. C'est d'ailleurs pour ça que tout le monde ne parle que de lui. Frank a été en couverture de Vanity Fair.

— Comme étant l'homme le plus influent des États-Unis, intervint Alix.

Hans ne manqua pas l'occasion pour lui sourire et de la fixer. Cette fois-ci elle en fit de même. Apparemment il se fichait bien que Thalia pense des choses sur eux deux. Ça devait l'amuser. Il avait juste pris un verre pour se mettre dans l'ambiance générale. Il n'y avait qu'elle qui avait déjà descendu son verre aux deux-tiers,l'estomac vide.

— France m'en a parlé, ajouta Alix en détournant le regard. N'ayez pas l'air si surpris que je connaisse un peu les activités de Frank.

— Vous avez le droit de vouer un vrai culte à on mari. De toute façon tout le monde ne fait que ça ce soir. Je ne sais d'ailleurs pas où il est encore passer. Et Anne qui passe son temps à faire la tronche dans un coin. Faut vraiment que je me sente seule pour venir vous parler.

Des paroles aussi agréables ne pouvaient sortir que de la bouche d'une Moody. Et cette fois-ci c'était Leslie qui s'était jetée sur une chaise à côté de Hans, directement en face d'Alix. Leslie leva ses grands yeux bleus vers Alix avec un froncement de sourcil exagéré.

— Vous vous occu...occupez encore bien de mes filles à ce que je vois. Du grand art Alex... Merde ! Alix ! Alix, Alix, Alix !

Voir Leslie prendre un air faussement solennel en se posant une main sur la bouche avait mis la puce à l'oreille des trois adultes attablés. Tout le monde ressentit comme une gêne. Ils échangèrent un regard, interdits. Non, Leslie était belle et bien ivre morte.Les yeux légèrement injectés de sang. Le chignon désaxé et quasi tombant aurait dû les interpeller plus tôt. Elle explosa d'un rire aiguë et inattendu, un rire à la Moody, en levant la tête au ciel.Elle la fit tourner avant de se rabattre à moitié sur la table, les avants-bras poussant les assiettes et la multitude de couverts qui allaient de paire. Le bruit de la vaisselle heurtée interpella les voisins de tables encore une fois.

Un homme imposant de graisse eut un rire bref. Il avait l'attitude intéressé de l'homme qui s'ennuie et prêt à regarder n'importe quoi pour se distraire.

— Eh bien Leslie, si Frank te voit dans cet état !

Sa pique fut suivi d'un gloussement général des gens présents à sa table.

— I screw Frank and I screw you fat man !

Alix au fond d'elle-même était choquée, cependant ce fût un sourire radieux qui s'afficha sur son visage. Attirer l'attention à un mariage avec des insultes bien américaines, il n'y avait qu'un esprit déjanté pour faire ça. Même elle, Alix, n'aurait pas osé faire ça.

C'était fou de voir comme la langue natale redevenait prédominante dans nos états les plus primitifs. La nature de chacun transparaît à ces moments là. Le masque tombe. Nina avait raison : Leslie était humaine. Le choc. Tout ce beau monde était humain. Et elle,Alix, n'était qu'une humaine parmi d'autres humains. Tout le reste ce n'était que de la poudre aux yeux, un rôle. Il fallait faire comme Thalia avait dit : garder son rôle, s'y tenir, ne pas se trahir. Et c'est cette épave ivre qui lui avait montré la voie,l'accessoire premier de tout ça, de tout ce travail de mise en scène : Les Louboutin.

Le vieux bedonnant fit sortir Alix de sa réflexion en émettant un râle. Il toisa encore Leslie avant de retourner vaquer à ses occupations avec un rictus mauvais.

Leslie réussit à atteindre la bouteille de vin. Thalia l'empêcha de s'en emparer d'une tape sur la main. Dans une réaction exagérée Leslie écarquilla les yeux et secoua sa main heurtée avec une grimace de douleur.

— What are you doing bitch ? s'exclama-t-elle encore plus fort qu'à la première altercation.

— Je sauve mes intérêts et les tiens, biatch ! J'ai pas encore profité des actions sur tes entreprises alors c'est pas le moment de tuer la réputation de ton mari avec tes conneries d'alcoolique en herbe.

Leslie leva la tête dans un hoquet de surprise. Puis elle détailla chaque personne à la table et se fixa sur Alix.

— Al... Toi ! Il faut que je te parle.

En la suivant Alix avait pensé qu'elle était chargée d'une mission. Mais elle comprit très vite en voyant Leslie se vautrer dans un des fauteuils sous les tentes en toiles suspendues que la raison était juste pratique. Leslie avait juste besoin de parler et qui plus est dans une langue qu'elle maîtrisait et avec la personne qu'elle supportait peut-être le plus dans le trio attablé.

— Vous pourriez me dire ce que vous voulez sur mon mari, je vous croirai. Il me trompe comme pas permis. Vous savez Alix ce que j'aime chez vous, c'est la sincérité. Même si vous pouvez être la dernière des garces, vous ne m'avez jamais rien dissimulé vous savez.

— Vous me faites confiance à ce point là ?

— Bien sûr !

— Leslie... il y a peut-être une chose que je ne vous ai pas dite.

Elle vit Leslie qui avait posé sa tête sur le haut du canapé,dissimulant son visage.

— Oh, vous n'êtes pas obligé de me regarder. Ce que je m'apprête à vous dire est vraiment affreux.

Alix garda la tête fixe, droite devant elle. Il fallait qu'elle lui dise. Ce qu'elle avait vu dans la chambre... Des années de mariage encore malheureux l'attendaient autrement. Bien sûr qu'ils risquaient de rentrer aux États-Unis après ça mais tant pis !Déjà France qui subissait les moqueries de la part des autres filles et maintenant elle qui boit plus que d'habitude. C'était peut-être la seule et dernière fois qu'elle jouerait le rôle de nounou et d'amie pour cette famille, mais son cœur allait explose rsi elle ne disait pas ce qui s'était passé.

Alix prit une bonne inspiration. Elle sentait Leslie crispée,toujours le visage caché sur la sofa. Elle souffla intensément.

— Madame Moody je vais vous demander de ne pas m'interrompre. Je sais que ce que vous allez entendre va être dur et va sonner affreusement à vos oreilles, mais je vais vous demander de ne pas m'interrompre car je n'aurais pas la force de le redire une seconde fois... C'est à propos de votre mari. J'ai vu une scène que je n'aurais pas dû voir. Ça s'est passé quand je suis rentrée seule de Louboutin. C'est là que j'ai fait cette découverte. Je vous assure que j'aurais aimé vous en parler plus tôt mais c'est tellement dur à dire, alors excusez-moi si je me perds. Donc je suis rentrée. Je suis montée dans la chambre d'Anne. Je n'étais pas censée y aller mais j'ai entendu un bruit, comme quelqu'un qui s'effondre. J'ai cru que c'était Anne qui s'était fait mal. Le Majordome m'avait dit de na pas monter, c'est vrai, mais je suis montée. Leslie, je suis navrée, navrée pour ce que je vais vous raconter. Je profite de ce moment où on est isolées, vous comprenez ?... Leslie quand j'ai ouvert cette porte j'ai vu votre mari. Il était nu... et pas seul. Anne était avec lui, nue, elle aussi. Vous pourriez penser que votre mari couchait avec votre amie d'enfance, mais non. Du moins, ce n'est pas la partie que j'ai vu. Quand j'ai entrouvert la porte , Anne Solange était nue sur le lit. Mon dieu, c'est affreux, dit-elle en courbant l'échine et en reprenant son souffle. Elle était penchée à quatre pattes...et derrière elle se tenait un homme costaud, assez grand, à la peau très mate. Je ne le connais pas. Je me suis longuement demandé qui ça pouvait être mais il n'est sur aucune photo de famille de la maison.... C'est pas le père d'Anne Solange en tout cas. Comme je l'ai dit il était mate de peau... Il était nu aussi et était en train de... Je vais pas faire un dessin... Mais Frank regardait. Il était assis, nu sur un sofa et il regardait la scène comme on regarde un film, comme si c'était une chose qu'il avait voulu. Il s'est levé ensuite. Il a sans doute participé à la chose, je ne vais pas vous mentir en vous disant que la probabilité est faible... C'était affreux à voir. J'aurais espéré n'avoir jamais été dans cette situation, Leslie je...

— Rrrrh !

Alix se tourna subitement vers Leslie. Ce n'était pas un gémissement qu'elle avait entendu mais un bruit étouffé. Elle saisit l'épaule de sa patronne, prise de panique et la tourna vers elle.

C'est bien ce qu'elle pensait : un ronflement ! Comment avait-elle pu s'endormir à ce moment précis ?

Leslie avait renversé le reste de son verre sur le sofa et dormait à poings fermés alors qu'Alix la secouait.

— Je crois qu'on va devoir rentrer, ricana Hans en arrivant au loin.

Il fit tout le chemin jusqu'à arriver devant les deux femmes. Hans regarda à peine Leslie puis se focalisa sur Alix. Il planta encore son regard dans le sien, ce regard intense qui ferait frémir n'importe qui. Cette fois-ci plus rien ne les retenait de parler quelques instants.

Elle ne pouvait plus fuir, ce serait immature.

Alix se leva du sofa pour ne pas se sentir en position d'infériorité par rapport à lui. Elle remarqua qu'avec les chaussures elle faisait pile sa taille.

Hans ne cessa de fixer un point dans ses yeux. Il semblait chercher ses mots tout en admirant Alix.

— Je vous vois toujours samedi ?

Il n'avait pas oublié !

Que dire ?

Ce regard... Il fallait lui reconnaître son charisme.

— Oui, dit-elle très vite,  mais ne vous attendez pas à ce que je vous saute dessus Mr. Hohenmann !

— J'espère déjà qu'on pourra se tutoyer, une chose à la fois Mademoiselle Benson.

Hans réussit à décrocher un sourire à Alix. Il parut satisfait et se mordit la lèvre inférieur en souriant. C'était un sourire victorieux et fier.

Cette fois-ci elle ne pouvait plus revenir sur ces mots. Elle le comprit en voyant ce sourire. Elle avait accepté cette soirée, de se retrouver face à Hans plus de deux minutes. Prendre le risque de se dévoiler, prendre le risque de se mettre à nue devant lui et de se laisser séduire.


*

VOILAAAAAAA !

Mais j'attends tellement vos commentaires !!!!!*o* La scène de la chambre vous a choqués ? Qui avait deviné ?!

N'oubliez de voter et de commenter :*

Je vous ferai parvenir une date fiable par notification donc n'hésitez pas à vous abonner ! Et je vous prie de m'excuser pour les fautes j'ai pas tellement eu le temps de me relire.

Je vous embrasse !

Et n'oubliez pas que JE VOUS ADORE !!

—Apolite

insta : apolite_elueau

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