Féline. Tome 1

By LaurenceBlotDelorme

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*Vainqueur des Wattys 2016 dans la catégorie "Lectures Assidues"* Christina, orpheline de Détro... More

The Wattys 2016 (Résultat)
Informations aux Lecteurs - !!! Important !!!
Prologue
Chapitre 1-1
Chapitre 1-2
Chapitre 2-1
Chapitre 2-2
Chapitre 3-1
Chapitre 3-2
Chapitre 3-3
Chapitre 4-1
Chapitre 4-2
Chapitre 4-3
Chapitre 5-1
Chapitre 5-2
Chapitre 6-1
Chapitre 6-2
Chapitre 7-1
Chapitre 7-2
Chapitre 8-1
Chapitre 8-2
Chapitre 8-3
Chapitre 9-1
Chapitre 9-2
Chapitre 9-3
Chapitre 10-1
Chapitre 10-2
Chapitre 10-3
Chapitre 11-1
Chapitre 11-2
Chapitre 11-3
Chapitre 12-1
Chapitre 12-2
Chapitre 13-1
Chapitre 13-2
Chapitre 14-1
Chapitre 14-2
Chapitre 15-1
Chapitre 15-2
Chapitre 16-1
Chapitre 16-2
Chapitre 17-1
Chapitre 17-2
Chapitre 18-1
Chapitre 18-2
Chapitre 19-1
Chapitre 19-2
Chapitre 19-3
Chapitre 20-1
Chapitre 20-2
Chapitre 21-1
Chapitre 21-2
Chapitre 22-1
Chapitre 22-2
Chapitre 23-1
Chapitre 23-2
Chapitre 24-1
Chapitre 24-2
Chapitre 25-1
Chapitre 25-2
Chapitre 26-1
Chapitre 26-2
Chapitre 27-1
Chapitre 27-2
Chapitre 28-1
Chapitre 28-2
Chapitre 29-1
Chapitre 29-2
Chapitre 30-1
Chapitre 30-2
Chapitre 31-1
Chapitre 31-2
Chapitre 32-1
Chapitre 32-2
Chapitre 33-1
Chapitre 33-2
Chapitre 35-1
Chapitre 35-2
Chapitre 36-1
Chapitre 36-2
Chapitre 36-3
Chapitre 37-1
Chapitre 37-2
Chapitre 38
Fin de la republication
Remerciements
Chapitre Bonus 1-1 -Jude
Chapitre Bonus 1-2 - Jude
Votre avis est important !
La Presse parle de Féline !!!!!
Réédition et...nouvelle couverture !!!!
Événement...Première rencontre !!!! (Terminé)
Booktrailler et annonce préventes !!!!

Chapitre 34

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By LaurenceBlotDelorme


Presque une semaine passa, sans que nous ne parlions beaucoup de ce qu'il s'était passé. Nous avions mis une journée entière à remettre l'appartement en ordre. Cela était en partie dû à une mémorable bataille de polochon en plein milieu du salon, qui nous avait permis de décompresser efficacement malgré son côté quelque peu forcé. Depuis nous essayions toutes les deux de retrouver nos marques et de reprendre une vie normale, sans grand succès. Je crois que nous étions en train de prendre conscience, elle comme moi, que rien ne serait plus jamais comme avant. Nous avions beau avoir conservé nos petits rituels et nos habitudes, il y avait comme quelque chose de... cassé entre nous.

Depuis sa confession au commissariat et nos deux fous rires libérateurs, Cassie semblait m'éviter de plus en plus et se replier chaque jour davantage sur elle-même. Un terrible vide fait de silences et de non-dits était inexorablement en train de se creuser entre nous, sans que j'aie la moindre idée de quoi faire pour y remédier. Ça me minait, je me sentais rongée par une ineffable tristesse, encore amplifiée par mon inactivité forcée. J'avais échappé à la prise de sang, mais n'avais pu éviter les radios, exigées par la police, qui avaient révélé que j'avais deux côtes fracturées et deux fêlées. J'étais donc assignée à résidence pour trois semaines sur ordre des médecins, avec repos et antidouleurs obligatoires. En résumé, j'avais tout le temps de broyer du noir.

De plus, comme si ça ne suffisait pas, depuis que j'étais séparée de Féline et des autres métamorphes, les agressions psychiques semblaient s'amplifier de jour en jour, me causant d'horribles migraines qui ne me laissaient pas beaucoup de répit. Mes défenses naturelles et mes remparts étaient en miettes et tous mes efforts pour les ériger à nouveau restaient vains. Mon état dépressif paraissait augmenter au même rythme que mon épuisement, renforcé par les horribles cauchemars que je faisais toutes les nuits.

La triste vérité était que, bien que j'aie réussi à sauver Cassie et qu'elle soit de nouveau là avec moi, je ne m'étais pas sentie aussi seule depuis très longtemps. Cette solitude me rongeait, elle me bouffait de l'intérieur ! Nous nous étions quittés en mauvais termes, mais j'avais quand même essayé de joindre Jude à plusieurs reprises sur son portable, sans succès. En désespoir de cause, j'avais même essayé de joindre Charles pour prendre des nouvelles de Féline et pouvoir passer un peu de temps avec elle, espérant que cela m'aiderait à contrôler mes pouvoirs de plus en plus chaotiques, sans plus de résultat. Je les soupçonnai fortement de filtrer mes appels.

Je m'enfonçai chaque jour un peu plus dans une sorte de déprime paralysante et mon inquiétude pour Féline ne cessait de s'accroître. J'en étais à me dire que si je n'arrivais pas à joindre la communauté d'ici la fin de la semaine, je m'y rendrais, avec ou sans leur permission. Le jeudi matin, alors que je sortais de la douche, le téléphone sonna. Étant seule dans l'appartement, je fus contrainte d'accourir toute dégoulinante dans le salon, pour décrocher avant que le répondeur ne s'enclenche.

— Il faut que tu viennes vite, il faut que tu leur dises... chuchota à toute vitesse une voix à peine audible.

— Que je dise quoi à qui ? répondis-je d'une voix un peu affolée en réponse au ton paniqué de mon interlocuteur. Adam, c'est toi ? Que se passe-t-il ? Est-ce que Féline va bien ?

— C'est Jude...

J'entendis comme un bruit de porte que l'on ouvrait au loin, puis plus rien, à part le bruit de la tonalité.

Je restai un moment tétanisée, le combiné toujours dans la main. Jude était censé être parti loin de Charles, enfin c'était ce qu'il m'avait dit. De toute évidence, il m'avait menti et maintenant il avait des problèmes. Mais pourquoi Adam pensait-il que je pourrais y changer quoi que ce soit et surtout pourquoi m'appelait-il en cachette ?

Me rendant compte que je perdais du temps bêtement à me poser des questions, je me dépêchai de me sécher et de m'habiller d'un jean et d'un pull. Je pris ensuite le temps d'appeler Cassie pour lui dire où j'allais, mais tombai sur son répondeur et lui laissai un message. C'était une habitude que nous avions prise depuis le début de la semaine. Si l'une de nous deux partait à l'improviste, elle prévenait l'autre de vive voix ou à défaut par répondeur interposé. Je fis le trajet le plus vite possible, me demandant avec de plus en plus d'inquiétude à chaque kilomètre parcouru ce qu'il se passait et ce que j'allais bien pouvoir trouver là-bas. Je me garais dans l'allée qui menait à la maison principale sans chercher à être discrète. De toute façon, ils m'avaient sûrement déjà repérée depuis longtemps. Au moment où j'arrivai au pied du porche, la porte d'entrée s'ouvrit pour livrer passage à Hannah. À ma grande surprise, elle n'essaya même pas de m'arrêter.

— Comme tu le sais, je ne t'apprécie pas spécialement ! me dit-elle, ses yeux froids plantés dans les miens tandis qu'elle descendait les marches du porche tel un top model en plein défilé. Mais comme je suis contre ce qu'il se passe ici aujourd'hui, je vais te laisser passer. Même si cela risque de me coûter très cher, continua-t-elle d'une voix plus basse alors qu'elle s'immobilisait devant moi. Je ne sais pas qui t'a prévenue... ni si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais s'il te plaît, ne mentionne pas son nom. Sinon, il ou elle aura de gros ennuis.

C'était la première fois que je l'entendais parler aussi longtemps et cela me surprit presque autant que ses paroles. Pour qu'elle désapprouve ce qui se passait à l'intérieur et surtout pour qu'elle me dise « s'il te plaît », cela devait être grave.

— Que risques-tu au juste, et existe-t-il un moyen de l'empêcher ? lui demandai-je.

Moi non plus je ne l'appréciais pas beaucoup, mais ce n'était pas une raison pour que j'accepte qu'il lui arrive du mal par ma faute. Elle me dévisagea d'un air surpris. Apparemment, elle n'avait pas l'habitude que l'on soit gentil avec elle. Vu qui était son père, cela n'avait rien de surprenant.

— Rien qui ne te concerne. Mais disons que si je pouvais attester que j'ai tenté de t'empêcher d'entrer... cela pourrait suffire à m'éviter le plus gros des ennuis, me dit-elle d'un ton détaché.

— Donc en clair... tu veux que je te frappe ? lui demandai-je incrédule pour être sûre d'avoir bien compris.

Elle me gratifia juste d'un royal signe de tête en guise de réponse. N'ayant pas le temps de tergiverser, je me ruai sur elle, sans aucune délicatesse, ni technique et lui envoya mon poing dans la figure. J'y avais mis tellement de force et d'enthousiasme qu'elle fut projetée à la renverse et alla s'affaler au milieu d'un siège de jardin en bois, le fracassant au passage. J'allais m'avancer vers elle pour être sûre que tout allait bien, quand elle me jeta un regard noir et essaya de se rassoir. Je ravalai bien vite les mots d'excuses que j'avais au bord des lèvres. Elle voulait des preuves ? Eh bien elle était servie, sans doute même au-delà de ses espérances ! Je ne pus m'empêcher de sourire en passant devant elle pour pénétrer à l'intérieur de la maison.

Je pensais que si quelque chose d'important devait se produire dans cette communauté, cela aurait sans doute lieu sur la place centrale ou dans leur espèce de salle de réunion. Une fois dans le hall, je me dirigeai donc vers la porte menant vers l'extérieur, à l'arrière de la maison. À peine parvenue au milieu de la pièce, des claquements secs me parvinrent. Pendant une seconde, je restai immobile, cherchant ce que cela pouvait être, lorsqu'un gémissement sourd retentit, suivi d'un cri. Ne pouvant croire ce que mon cerveau suggérait, je me précipitai sur la portet l'ouvris à la volée. Je me mis à courir pour franchir la courte distance qui me séparait de la place où un poteau en bois avait été dressé en son centre.

Comme je le redoutais à l'entente du premier coup de fouet - car c'était bien de cela dont il s'agissait, Jude y était attaché par les poignets, le torse dénudé, Charles se tenant derrière lui, armé d'un fouet. Son dos était déjà zébré de quatre vilaines estafilades et son visage exprimait sa souffrance, bien qu'il essayât de le cacher. Quand nos regards se croisèrent, mes yeux s'emplirent de larmes tandis que les siens n'exprimaient que douleur et résignation, traversés d'une pointe de colère quand il m'aperçut.

Le voirainsi me fit énormément de peine, mais me mit également dans une rage noire.Principalement contre Charles bien entendu, mais aussi contre Jude, pourm'avoir menti et m'avoir écartée délibérément de ce qui était en train de sepasser. S'il me l'avait dit, j'aurais pu l'aider. Nous aurions pu essayer detrouver une solution, mais au lieu de ça, il ne m'avait pas fait confiance etpréférait jouer les gros durs. Ça pour être en rogne, j'étais en rogne ! Jepréférai cultiver cette colère pour ne pas me laisser aller à l'horreur queprovoquait chez moi la scène que j'avais sous les yeux. C'est donc dans cet étatd'esprit plus que précaire que je m'avançai vers Charles, d'une démarche laplus assurée possible.

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