Daryl, donne un coup de tête vers la droite et nous remarquons une petite cabane de pêcheur près d'un ridicule petit ponton. Nous avançons tout les quatre prudemment, Daryl et Glenn ouvrent la marche.
Nous nous arrêtons à hauteur de la porte d'entrée, Daryl fait signe à Glenn d'un mouvement de tête d'ouvrir celle-ci.
Pointant son arbalète droit devant, Dixon est prêt à tirer au moindre mouvement.
Forte heureusement, il n'y a pas le moindre bruit .
Nous nous faufilons à l'intérieur, deux lits de camps y sont alignés au fond de la pièce. Un petit canapé de deux personnes, est placé contre le mur à droite. Une planche de bois repose sur deux parpins, j'en conclu que cela doit servir de table basse. Une grande malle est entreposée dans un coin, je m'approche de celle-ci accompagnée de Maggie puis l'ouvre. Mon amie m'éclaire avec sa lampe, la malle contient de tout et n'importe quoi: Bougie, revue pornographique, bouteille de gnole, sans oublier la classique boîte d'hameçons...
Je sors les bougies puis les pose sur la table:
- Daryl, t'as ton feu s'il te plaît?
- Tiens! Attrapes!
Je saisis le briquet en plein vol puis allume les mèches. Tout à coup, nous y voyons plus clair, je sursaute en tombant nez à nez avec une cape de pêcheur pendue au mur.
Maintenant, que nous avons ralentis la cadence nous commençons à ressentir le froid. Je sors de la malle les bouteilles d'alcool puis les pose sur la table:
- Tu ne comptes pas boire ça!? Essayait de se rassurer Glenn.
- Deux ou trois gorgées, c'est le seul moyen de se réchauffer...
- Aria n'a pas tord, mais mieux vaut que l'on mange un petit truc avec! Lançait Maggie en sortant de son sac un paquet de biscuits secs.
- Je pourrais aller chasser! Intervenait Daryl en posant sa main sur la poignée de la porte.
- Pas questions! On ne se sépare pas!Rétorquais-je en posant ma main sur la sienne pour l'amener à faire demi tour.
Nous nous posons, tous autour de la table assis en tailleur, avec une bouteille chacun devant nous. Je bois une gorgée, l'alcool me brûle la gorge mais cela me donne une sensation quelque peu agréable...
- Je prend le premier tour de garde! Lançait Daryl en sortant dehors.
Je me lève avec une bouteille à la main et le suis, je préfère laisser Maggie et Glenn se retrouver un peu tous les deux.
Je referme la porte et trouve Daryl assit sur le bord du ponton, les pieds dans le vide.
Il sort une cigarette de sa poche, puis la place au coin de ses lèvres. Je ravale une gorgée tout en m'asseyant près de lui, la lune reflète dans le peu d'eau qu'il reste. Tout est silencieux, seul le croassement des grenouilles se fait entendre...
Je ferme les yeux un instant, et m'imagine dans un monde idéaliste où je serais avec Daryl dans un chalet au bord d'un lac... Je soupire en revenant à la triste réalité puis m'enfile une plus grosse gorgée. Celle-ci passe moins bien que les autres. J'en recrache la moitié puis m'essuie le coin de la bouche avec la manche de mon blouson...
- Tu te mets à picauler maintenant? Vas y molo! Ça ne te réussit pas trop, l'alcool! Me faisait remarquer Dixon en me piquant la bouteille pour la porter à sa bouche.
- Je... Je... J'ai envie d'oublier l'instant d'une soirée cette vie merdique!
- Tu vas oublier quelques heures, mais quand tu vas revenir à la réalité ce sera encore plus sombre que tu ne la laissé!
- Tanpis, ça vaut peut-être le coup d'essayer!
Je vais pour lui reprendre des mains mais il se dépêche d'avaler le peu qu'il reste dans la bouteille avant de la balancer dans l'étang.
- Eh! Tu fais chier! C'était mon seul moyen de me réchauffer et de décompresser! T'es lourd franchement... Boudais-je en croisant les bras comme une petite fille.
- Je connais un autre moyen de se réchauffer! S'exclamait-il en se rapprochant de moi tout en dégageant mes cheveux de mon cou.
- Même pas en rêve Dixon! Dois-je te rappeler que tu as passé ta journée à m'envoyer bouler et à me gueuler dessus!
- Comme tu voudras... De toute façon, tu vas pas pouvoir me résister très longtemps... Me murmurait-il d'une voix sensuelle.
Il commence à me souffler dans le cou puis à me donner de petits baisers sur ma peau gelée. Je frémis...
- Mmm, tu vois ça commence déjà! Me chuchotait- il au bord de mes lèvres pour caresser celle-ci avec son souffle.
- Pfff! Pas du tout! J'ai froid tout simplement! Mentais-je en essayant d'être persuasive.
Il me mordille le cou, puis remonte à ma joue avant de me tirer la lèvre inférieure avec ses dents. Je me fais violence pour lui résister, mais ses lèvres qui taquinent les miennes deviennent juste insupportables.
Je me relève et commence à quitter le ponton.
- Qu'est-ce que tu fous? Me demandait-il surprit.
- Je rentre sinon je vais perdre mon pari et je risque de te violer sur place! Rigolais-je en tournant les talons.
Je marche lentement car je sais très bien qu'il va me rattraper.
Et dans les deux secondes qui suivent, il m'attrape par l'épaule et colle son front sur le mien.
- Je serais consentent... On ne pourra pas appeler ça un viol! Embrasses moi, Aria!
- Non...
- Ok tu ne me laisses pas le choix! Grognait-il.
- Quoi... Je...
Il ne me laisse pas finir ma phrase et me soulève puis me porte pour me mettre dans le vide au dessus de l'étang.
Je place mes mains derrière son cou pour m'accrocher, je ne tiens pas à finir dans cette eau croupie...
- Alors... Embrasses moi ou je te lâche!
- T'oseras pas... Disais-je en le fixant dans ses yeux remplis de taquinerie.
- Tu veux parier!
Il me fait sauter en l'air plusieurs fois mais me rattrape à chaque fois.
- Arrêtes! Le suppliais-je en resserrant mes mains sur sa nuque.
Il me repose au sol et place ses mains directement sur mes fesses, on se regarde se rapprochant lentement comme si l'on jouait au chat et à la souris. Puis nos lèvres finir par se frôler, et d'un commun accord elles s'unissent d'un baiser espiègle et romantique à la fois.
Nous étions totalement épris l'un de l'autre, avec des sentiments profonds que l'on essayait de dissimuler afin de ne pas rendre notre relation trop intense.
Soudain, Daryl me libère de son étreinte puis saisit son arbalète et me fait passer derrière lui...
- Restes derrière moi! Y'a quelque chose qui se balade là dedans! Me chuchotait-il en montrant d'un mouvement de tête les bois.
En effet, avec plus de concentration j'arrive à écouter des craquements...
Je m'accroche à son blouson et nous avançons un peu plus, je sors ma lampe torche de ma poche puis éclaire vers les bois. Nous restons sans bouger prêt à intervenir quand soudain deux personnes sortent épuisées d'entre les arbres.
- Adam, Aytsi?! Écarquillais-je les yeux abasourdis.
- Aria! Daryl! S'exclamait Adam en venant tapoter l'épaule de Dixon avant de me serrer dans ses bras.
À cet instant précis, Aytsi se précipite pour venir se plaquer contre le torse de Daryl et passer ses mains autour de sa taille. Celui-ci reste stoïque et laisse ses bras le long de son corps.
- J'ai eu tellement peur! J'ai cru que vous vous en étiez pas sortis! S'exclamait-elle en l'enlaçant un peu plus fort.
- Venez vous mettre au chaud! Ordonnait Daryl en leur faisant signe de le suivre tout en se dégageant des bras d'Aytsi.
J'ai qu'une envie: La chopper, pour lui demander à quoi elle joue! Mais je ne peux pas, elle se douterait de quelque chose...
Nous ouvrons la porte du cabanon, Glenn et Maggie sont debout et sautent de joie en apercevant Adam et Aytsi vivants.
- On s'apprêtait à prendre la relève. Annonçait Maggie, en refermant la fermeture éclair de son blouson.
- Va falloir, se serrer... Aytsi et Adam vous avez cas prendre les deux lits! Aria prends le canap'! Ordonnait Daryl.
- Et toi? Demandais-je inquiète.
- J'vais me caler par terre!
Daryl s'installe près du canapé et place son sac en guise d'oreiller derrière sa tête. J'ai mal au cœur de le laisser dormir à même le sol, juste parce qu'il a décrété que les autres ne devaient pas savoir pour nous deux...
Je m'installe sur le canapé, puis place mes deux mains sous ma joue, je l'observe fermer les yeux. Les flammes de la bougie reflètent sur son visage donnant l'impression qu'elles dansent sur celui-ci.
Adam et Aytsi ne mettent que très peu de temps à tomber dans les bras de Morphée. Je souffle sur le bout du nez de Daryl, car je me doute qu'il ne dort pas. Il rouvre les yeux en fronçant les sourcils.
Je lui fait signe de venir sur le canapé avec moi mais il me fait non en remuant sa tête de gauche à droite comme un vulgaire pantin.
- Soit pas ridicule! Ils dorment de toute façon... Lui chuchotais-je en lui faisant une place.
Il se lève lentement sans faire de bruit puis s'installe près de moi. Il passe son bras autour de mon épaule et je viens caler ma tête contre son torse. Il m'embrasse sur le front, je glisse ma main dans la sienne. Il s'amuse à me faire des papouilles dans mes cheveux. Cela me fait sourire, j'aime tellement cela. Je commence à somnoler, me sentant particulièrement protégée de tout danger dans ses bras.
Il est devenu ce que j'ai de plus cher au monde. Je l'aime comme j'ai jamais aimé personne.
Maman m'avait souvent dit : Le jour où tu rencontrera l'homme de ta vie, tu sauras que c'est lui quand ton coeur se mettra à l'aimer d'une façon spéciale...
Elle avait raison... Daryl Dixon est le seul au monde à me procurer mille et une sensation différente à la fois...