Média : Lena
~PDV Lena~
Je n'en suis plus capable. Je déteste définitivement cette prof, je suis sûre qu'elle fait exprès de me donner des heures de colle. Ce n'est pas de ma faute si ses cours ne sont pas intéressants.
J'ai deux heures de colle car je lui ai soi-disant manqué de respect. Non, mais qu'elle vielle chipie cette bonne femme. Je la déteste, ça fait trois fois en deux mois. On dirait qu'elle m'épie, qu'elle attend que je fasse le moindre faux pas pour me coller.
La sonnerie annonçant la fin des cours sonne enfin et je me dépêche de le quitter au plus vite. Comme c'était ma dernière heure de cours, je vais porter mes choses dans mon casier, j'y prends ma veste en cuir, l'enfile, puis prend mon sac à dos avec mes devoirs dedans avant de quitter le bâtiment en vitesse.
Que ça fait du bien d'avoir de l'air frais dans les poumons et de pouvoir se détendre un peu. Je n'ai pas vraiment envie de rentrer chez moi. Ma situation familiale n'est pas la meilleure on va dire...
Mon père nous a abandonné moi et ma mère quand ma mère lui a annoncé qu'elle était enceinte. Il a dit à ma mère qu'il n'était pas prêt à avoir un enfant puis il est parti et n'est jamais revenu.
Quant à ma mère ça va plus ou moins bien. Tout allait bien avant... Quand j'avais environ 12 ans. Elle était une mère aimante, elle s'occupait très bien de moi malgré l'absence de mon père et faisait tout pour me rendre heureuse... Un jour elle est rentrée à la maison saoule avec un mec et c'est là que tout a dérapé.
Après cette soirée elle était devenue beaucoup plus distante avec moi, elle ramenait des gars ou ne revenait tout simplement pas à la maison le soir. Elle me nourrissait quand même et travaillait, mais le seul problème c'est qu'elle n'était plus la même.
J'avais l'impression de ne plus la connaître à partir de ce jour. Quand je rentre chez moi, j'ai froid dans le dos tellement la maison est devenue si peu chaleureuse et impersonnelle.
Mais malgré tout je l'aime et je fais mon possible pour lui rendre le sourire, qu'elle retrouve sa joie de vivre.
J'avais fait des recherches, je lui ai demandé ce qui s'était passer le jour où tout a changé, mais rien.
J'ai mené ma petite enquête et j'ai plus ou moins su pourquoi elle était devenue comme ça.
Elle avait revu mon père... Avec une femme et des enfants...
Tout ça pour dire que ma vie n'est pas super, mais qu'elle pourrait être bien pire. Je sais qu'il y a des gens qui souffrent bien plus que moi alors je ne me plains pas.
Si vous voulez un résumé de ma situation alors je pourrais vous dire que je considère un peu mes deux parents comme morts. Ma mère est morte de l'intérieur et mon père... Eh bien, je ne l'ai jamais connu alors... Mais je lui voue une profonde haine, car l'état de ma mère est de sa faute.
Mon heure de colle est dans trois jours, après les cours... Sois à 16 h, ce que j'ai hâte d'y être... Notez l'ironie dans ma phrase s'il vous plaît.
Je marche en direction de chez moi quand je me fais bousculer et je tombe littéralement sur le cul.
Ce fait un mal de chien. Je relève la tête et vois la pouffiasse du lycée, Sandrine. Elle aussi je la déteste, elle n'arrête pas de me mener la vie dure. J'en ai marre, on dirait que tout le monde est contre moi.
Une chance que personne ne connaient ma vie familiale, imaginez toutes les insultes que je recevrais de Sandrine .
Je ne suis pas la risée du lycée, loin de là. Je suis même appréciée de beaucoup de gens, mais je suis plutôt de genre solitaire vous voyez .
Sandrine avait déjà essayé de m'inclure dans sa bande, il y a à peu près trois ans, car elle disait que j'étais « canon » et qu'on pourrait être de bonnes amies. Toutes les filles les plus sexy du lycée sont dans sa bande, à ses ordres.
J'ai bien entendu refusé et c'est là qu'elle a commencé à me mener la vie dure. Il ne faut jamais se mettre à dos Sandrine et je l'ai compris à mes dépend.
Je me relève péniblement et affronte son regard hautain.
-Moi- Non, mais ça va pas . Pour qui tu te prends là.
Après que j'ai dit ma phrase, elle me regarda avec méchanceté. Je ne me suis jamais laissé faire, comprenez bien cela. Je suis une fille très réservée, parfois même timide, mais j'ai beaucoup de répondant quand je veux. Tout dépend de la situation.
-Sandrine- Toi, pour qui te prends-tu ? De qu'elle droit tu me parles comme ça, morveuse .
-Moi- Je me prends pour Lena Wilson et je te parle comme je veux, quand je veux. Nous sommes dans un pays libre je te signale, dis-je en me relevant.
Elle s'avance vers moi et me pousse encore, mais cette fois si je reste debout et la pousse à mon tour. Elle serait tombée si ses chiens derrière elle ne l'avaient pas rattrapée.
C'est sûr qu'avec les talons qu'elle porte, je me demande comment elle fait pour tenir debout en ce moment même.
Moi, quand je porte des talons de pas plus de 7 cm, je galère à ne pas me péter la gueule et à rester debout... Imaginez elle.
Elle allait me gifler, mais une main attrapa son poignet. Je tournai ma tête pour voir cette personne et vis que c'était nul autre que le Grand Lucas Hale.
Qui est Lucas Hale ? C'est mon pire ennemi.
Lui et Sandrine me mènent la vie dure. C'est sa « petite copine » et par petite copine j'entends bien sûr plan cul. C'est le bad boy du lycée si vous voulez, comme dans tout stéréotype américain.
-Lucas- Elle n'en vaut pas la peine bébé, gaspille pas tes forces pour elle.
-Sandrine- T'a raison mon amour, dit-elle avec un regard aguicheur.
Il la prit dans ses bras puis elle se jeta sur ses lèvres comme une sauvage. Ils se font carrément un lavage de bouche mesdames et messieurs... C'est vraiment répugnant. Je les laissai donc à leur occupation et en profitai pour filer en douce.
Ce n'est pas vrai que je vais assister à cette scène plus longtemps, oh ça non !
°°°
Je marche dans le parc qui est non loin de chez moi et regarde le paysage. Le vent fait virevolter mes cheveux et j'ai quelques mèches sur le visage. Je replaçai correctement mes cheveux et m'assis au pied d'un arbre en regardant le lac devant moi.
Le coucher du soleil faisait des reflets magnifiques sur l'eau du lac et je souris devant cette vue. C'est mon premier sourire de la journée, quel exploit mes amis ! C'est très rare que je sourie alors c'est un grand exploit pour moi.
Je me sens bien comme ça, libre et sereine. Ma vie est si compliquée, j'aimerais tant que la vie soit un beau conte de fées ou je ne sais quoi. Que tout soit simple... Mais non, la vie n'est pas comme ça.
La nuit commence à tomber et quelques feuilles volent un peu partout à cause du vent qui se lève. Je crois qu'ils annoncent de la pluie ce soir, alors je me lève et prends la route pour rentrer chez moi.
Je marche, les mains dans les poches en regardant mes pieds. Mes pas sont pressés, il fait froid et je commence à avoir faim.
Une fois rendu chez moi, je sors mes clés et déverrouille la porte, car bien évidemment ma mère n'est pas encore là. Elle rentre habituellement à 21 h, tout dépend si elle part dans un bar après pour... Enfin, vous voyez. Je comprends qu'elle veuille tout oublier, mais elle se fait du mal pour un homme qui se fout d'elle. Et puis, ça fait quand même un bon cinq ans où tout a dérapé. Je sais que ses durs pour elle et que ce ne sont pas toujours facile de passer par-dessus une épreuve comme celle-là, mais après tout ce temps... Elle aurait dû se reprendre en main. Elle aurait au moins pu le faire pour moi si elle ne voudrait pas le faire pour elle, mais non...
Être amoureuse doit être la meilleure chose de ta vie, mais apparemment ça peut être aussi la pire. Je n'ai vraiment pas envie de tomber amoureuse, car je ne veux pas vivre ce que vit ma mère.
L'amour pour moi est quasiment inexistant, pourquoi voudrait-on tomber amoureux alors qu'après ça on nous brise le cœur ? La seule personne que j'aime c'est ma mère et je sais que même malgré son état, elle m'aime et que ça ne changera jamais. C'est inconditionnel.
Je referme la porte derrière moi, la verrouille, enlève ma veste et pars à la cuisine quand je finis de déposer mon sac à dos par terre.
Je me précipite vers le frigo et me sers les restants d'hier. Hier j'ai cuisiné des pâtes à la sauce rosée et... Sans me vanter, j'ai trouvé ça excellent. Ma mère, elle, a mangé plus tard... Sans me faire de compliments sur le repas que j'avais préparé.
Enfin bref, on ne va pas se morfondre, hein ! Ce n'est pas la catastrophe non plus. Je sors les couverts et mets mon plat dans la micro-onde.
Une fois mon plat prêt, je pars le manger - évidemment - et regarde la télé. Cette journée m'a épuisée. Toujours de la merde. Il y toujours quelqu'un pour gâcher ta journée. TOUJOURS !
Une fois que j'ai fini de manger et que je n'ai marre de regarder la télé, je vais faire mes devoirs, car sinon c'est sûr que je vais encore me faire coller et vais me coucher.