Raphaëlle

By GaaGonordb

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Lundi sept mai 1635, sous les rayons solaires du petit matin Raphaëlle Oiseau apprend l'inévitable et le tant... More

Raphaëlle
Chapitre 1: Préparation
Chapitre 2: Surprise
Chapitre 3: Sublime
Chapitre 4: Plusieurs chutes
Chapitre 5: Césaire De Vendôme
Chapitre 6: Constellations
Chapitre 7: Ma Dame la Comtesse
Chapitre 8: Vendôme
Chapitre 9: Excuses diverses et variées
Chapitre 10: Alessandro
Chapitre 11: Gladys
Chapitre 12: Magnifique
Chapitre 13: Comparaisons incessantes
Chapitre 14: Etre aux nouvelles
Chapitre 15: Une atmosphère bipolaire
Chapitre 16: Rencontres entre occidentaux et/ou orientaux
Chapitre 17: Ressemblances
Chapitre 18: Rencontres fortuites ?
Chapitre 19: Le niquedouille
Chapitre 20: Amour trahi par amour
Chapitre 21: Marie et Jules
Chapitre 22: Cours florissant sur la surprise
Chapitre 23: Mort Vivant ?
Chapitre 24: Valvicières
Chapitre 25: Rire et sourire, les remèdes au malheur
Chapitre 26: Chasser les chasseurs
Chapitre 27: Proie dans le viseur
Chapitre 28: Taverne Du Bon Cochon
Chapitre 29: Etoile Filante
Chapitre 30: Mon Amour
Chapitre 31: Seule
Chapitre 32: Les marques du fils
Chapitre 33: Entraînement interrompu
Chapitre 34: Trêve
Chapitre 35: Dague bien placée
Chapitre 36: Paul, fils de Jules
Chapitre 37: Echange revisité
Chapitre 38: Souvenirs
Chapitre 39: Lys orangée symbole de perte?
Chapitre 40: Ce n'est qu'un aurevoir
Chapitre 41: Départ imminent
Chapitre 42: Grand rafraichissement
Chapitre 43: Angles-sur-l'Anglin
Chapitre 44: Surprise derrière la porte
Chapitre 45: Echappée belle
Chapitre 46: Panoplie de frères
Chapitre 47: Mains rugeuses
Chapitre 48: Cléopâtre
Chapitre 49: Plafond des cieux
Chapitre 50: Araignée fictive
Chapitre 52: Monstre de père en fils
Chapitre 53: Aubépine
Épilogue: Main dans la main
Bonus: Lorsque deux devient quatre

Chapitre 51: Entre deux seins

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By GaaGonordb

Ce dernier le suit de peu me laissant seule dans la cabane de Papa

Je me dirige vers l'unique fenêtre de l'habitacle et y glisse entre deux portants de bois un bout de papier puis sors à mon tour laissant la pièce si chère à mon cœur dans les mains d'un futur incertain.

Je descends les escaliers le cœur lourd et découvre ledit Grangé m'y attendant à son extrémité.

Des boucles rousses encadrant un front à l'évidence trop large superposent à des yeux bruns trop proches l'un de l'autre. Un nez aquilin, des lèvres ne laissant échapper l'ombre d'un sourire et une stature imposante bien que point très élevée n'aident point à arranger son apparence quelque peu charmante.

- « Suivez-moi. » il prononce de sa voix surprenamment aigüe.

Je le talonne donc ne voulant point avoir à débattre avec un homme d'une telle ampleur et dont les alliés sont juste à côté.

Il m'accompagne près d'un feu à présent éteint où est assise une demi-douzaine d'hommes. Chacun muni d'un bol remplit de ce qui ressemble à une soupe doublée de bouts de je ne sais qu'elle viande et d'autres choses encore moins identifiables. L'odeur ne recommande en rien un met alléchant.

Grangé me fait signe de m'asseoir près d'un homme maigre à l'apparence douteuse. Ce que je fais. Notre proximité me permet de constater par ses habits trop petits qu'il a presque la peau sur les os, ses cheveux bruns et gras ainsi que ses pommettes saillantes enrichissent un visage à la structure osseuse apparente. Ses lèvres charnues rencontrent le bord de son bol juste avant qu'il ne crache son contenu à ses pieds.

- « Bon sang Matthieu ! Tu es obligé d'être aussi souillon ! » râle une voix visiblement agacée.

- « Qui a fait cette chierie ? » clame ledit Matthieu.

- « C'est moi. Un problème ? » un homme se lève le défiant du regard.

- « Oui, c'est de la mélasse ton truc ! » Matthieu lance son bol au sol et se lève à son tour.

- « C'est un plat de mon village, cabotin ! »

Grangé arrive, me tend un bol. Je le saisis sans tarder ne voulant pas attirer le mauvais sort sur moi. Le dernier arrivant se dirige vers le cuisinier du jour, s'interposant entre les deux trouble-fêtes.

- « Matthieu a raison c'est immonde ton truc. »

Le rouge monte au visage du cuisinier. Non de honte mais de colère.

Les autres, sagement en train de manger semblent être habitués aux disputes qui doivent sans doute avoir lieu à chaque repas.

- « Ah bah tu vois qu....

- Mais ce que tu fais Matthieu n'est point meilleur non plus. Alors tu es mal placé pour parler. La prochaine fois si tu n'es point satisfait tu ferras à manger. Point. Maintenant rasseyez-vous on a une dame parmi nous. » le coupe Grangé.

Les regards précédemment dirigés dans les bols le sont à présent vers moi.

Je fais mine de ne point l'avoir remarqué et trempe mes lèvres dans ce... délicieux fumage.

Non mais sincèrement, qu'a-t-il mit dedans ? On croirait un mélange d'avoine, de saucisse sèche – difficile à mâcher -, de courges, et de lait de chèvre ?

Ils n'ont en l'occurrence aucuns talents cuisiniers dans leur équipe contrairement à celle des hommes en noir.

Ne voulant attiser la colère dudit cuisiner je feins de ne point éprouver de dégout.

- « Même elle n'arrive point à faire semblant. C'est infect ! » clame la voix de Matthieu.

Je ne suis assurément point aussi bonne actrice que je le croyais.

- « Cela m'est égale, elle s'en contentera. » rétorque le « cuisinier ».

- « Que se passe-t-il ici ? » la voix d'Alessandro fige chacun.

Plus personne ne bouge, y compris Matthieu qui semblait jusqu'alors très agité.

- « Je croyais vous avoir dit de ne plus râler à propos de la nourriture. » il rajoute sèchement. « C'est notre dernier repas cuisiné par nous-même, ce soir nous n'en n'auront plus besoin. »

De quoi parle-t-il ?

- « Ce soir nous serons riche et demain nous aurons des dizaines de personnes à notre service qui se décarcasseront à nous concocter de bons petits plats. Alors un peu de patience messieurs car que vous promets que ce soir vous vous coucherez plus aisés que vous ne l'avez jamais été. »

Des acclamations s'élèvent, des chapeaux sont jetés en l'air et des poitrines s'entrechoquent. Excepté ceux d'Alessandro et moi qui nous regardons l'un l'autre dans le blanc des yeux.

Je m'avance vers lui, laissant mon bol sur le sol herbeux tandis que les autres laissent toujours échapper des gloussements de satisfaction.

- « Lorsque nous irons chercher notre frère nous en profiterons pour voler une partie des coffres. Père est tellement riche que cela ne fera aucune différence pour lui.

- Je n'ai rien dit. » je réponds.

- « Mais tu l'as pensé tellement fort. C'est cette promesse d'argent qui les a convaincus de me suivre. Ne t'en fait point, nous libèrerons notre frère. »

Je le regarde sans sourciller. Après-tout il crache les morceaux tout seul, pourquoi devrais-je me fatiguer ?

- « Pardonne-moi Raphaëlle mais je dois m'en aller. Père m'attend. »

Il fait demi-tour et se dirige vers son cheval où un de ses hommes l'attend après avoir préparé l'animal.

- « Tâche de ne point oublier qu'après tout cela nous pourrons enfin être ensemble. » il rajoute avant de faire démarrer son cheval.

Décidément cet homme est fou.

Mes pensées divaguent jusqu'à ce que sa carrure ne soit plus discernable parmi les arbres de la forêt puis je m'aperçois à cet instant précis que je me retrouve seule avec des hommes qui me sont inconnus et dont les seules choses que je sache d'eux sont qu'ils sont avides d'argents et apparemment plutôt nerveux.

Je me retourne vers eux pour leur faire face et m'aperçois qu'ils finissent de ranger le campement.

Plusieurs minutes plus tard tout est plié et rangé. Rien n'est laissé au hasard. Ils sont peut-être nerveux, râleurs et ne savent point faire à manger mais ils savent être efficaces.

Les heures passent et plusieurs groupes partent. Comme convenu, une heure après Alessandro deux hommes s'en vont, deux heures après s'est au tour de quatre autres. Vers dix-sept heures trente, quatre nouveaux les suivent. Ne restant plus que le baraqué et le maigrichon. Ainsi que moi bien entendu.

A dix-huit heures trente nous prenons chacun un cheval et partons ne laissant aucune trace derrière-nous si ce n'est un bout de papier précautionneusement caché.

Le silence est d'or entre nous trois. Les regards entre les deux hommes qui m'entourent m'indiquent qu'ils se connaissent depuis un certain temps.

La voix grave et le corps maigre comme grand de l'un coïncide étrangement avec la voix aigüe et le corps autant imposant que petit de l'autre. Créant ainsi un duo des plus inhabituels.

Je pourrais m'enfuir, cependant si je le fais je perds toutes mes chances de retrouver la personne qui occupe fraichement la place d'un frère.

Je continue donc la traversé vers la maison secondaire principale de Mazzarini accompagnée des deux numéros.

Pendant une demi-heure des chemins de terre se dessinent, des champs se distinguent et des forêts se dressent. Pourtant c'est le profil d'un immense château qui cherche notre attention. Lorsque nous l'atteignons à plusieurs centaines de pieds près, nous nous arrêtons.

Grangé me demande alors mon épée.

Je refuse et il prétexte qu'il vaudrait mieux qu'elle soit en sécurité avec lui qu'avec les hommes du Cardinal.

- « Je la garderais aussi longtemps que je le pourrais. Et de toute façon cela semblerait suspect d'arriver sans arme ne croyez-vous point ? »

Il reste perplexe puis se résigne face à mon entêtement certain.

- « Nous resterons caché ici un petit moment puis vous rejoindrons. »

J'acquiesce du chef et pars au trot droit vers la porte Ouest du château priant pour que tout se déroule comme je l'entends.

Une fois parvenue sur le dédale de pierres grises, deux hommes m'aperçoivent pour la première fois et s'avancent en pointant leurs épées dans ma direction.

- « Halte-là ! » prononce l'un deux.

- « Qui êtes-vous ? Vous n'avez point le droit d'être ici ! » surenchère l'autre.

- « Je me nomme Raphaëlle Oiseau et j'ai pour certitude que votre employeur serait plus qu'intéressé de me recevoir.

- « Vous riez de nous ? Pourquoi être habillée en homme ? C'est contre la loi ! » demande le premier.

- « Ais-je l'air de plaisanter ? Le reste ne vous concerne point. » je réponds le visage dure et froid.

- « Descendez du cheval Ma Dame et sans geste brusque. » déclare le second.

J'exécute sa demande sans discuter puis donne une tape sur les hanches du cheval, le faisant s'en aller.

- « Mais pourquoi avoir fait cela ?

- Il est mieux seul qu'en mauvaise compagnie ne croyez-vous point ? »

Le soldat reste interdit devant ma réponse alors que le second saisit rapidement mon épée de son fourreau la gardant de sa main gauche.

- « Appelez l'abbé Benedetti, il saura quoi faire. » ordonne ce dernier à son partenaire.

Le soldat part laissant son compagnon gérer la situation.

Il s'approche de moi, s'assure que je n'ai point d'armes dans mes poches et me fait franchir la muraille de pierre entourant le château.

Peu de temps après, l'autre soldat revient accompagné d'un homme brun d'une quarantaine d'années.

- « Vous dites être Raphaëlle Oiseau ? » il demande sans aucune trace d'accent ni de présentation si ce n'est que je suppose comme étant l'abbé Elpidio Benedetti dont j'ai entendu parler par le passé.

- « C'est exacte.

- Alors suivez-moi mais avant débarrassez-vous de toutes vos armes.

- Nous l'avons déjà fouillé Monsieur.

- Ne soyez point sot, une femme aussi dangereuse cache toujours des armes là où vous ne le croyez point. »

Son physique bien qu'ingrat cache une vive intelligence.

L'un des soldats s'apprête à me fouiller entièrement lorsqu'il rajoute :

- « Elle peut le faire toute seule, laissez-la donc faire. »

Je soulève ma chemise blanche et saisie les deux couteaux accrochés sous ma ceinture. J'enlève la dague de ma botte droite, ainsi que celle de la gauche. Puis décroche les épingles aiguisées de mes cheveux.

Benedetti me lance un regard soupçonneux tandis que les deux autres restent stupéfaits, leur visage s'étant décomposé au fur et à mesure que j'enlevais mes armes.

- « Ne me prenez-point pour un idiot. »

Je souffle et décroche la lame accrochée au linge entre mes deux seins. J'aurai souhaité la garder, juste au cas où.

Je me sens à nue sans mes armes, depuis ma fuite de Valvicières je ne m'en sépare plus.

Il me fait signe de le suivre, ce que j'entreprends alors.

Les deux autres commencent à marcher sur nos pas lorsque l'abbé se retourne brusquement et grogne :

- « Point vous deux voyons ! Vous devez rester à votre poste bon sang de bonsoir !

- « Mais si elle vous attaque nous...

- Elle n'est point venue se rendre pour changer d'avis une fois à l'intérieure. Réfléchissez un peu ! Je vais la conduire aux près du Cardinal et de Sieur Arthur, je ne risque rien.

- Cela sera fait selon vos souhaits. » l'un d'eux répond tandis que l'autre baisse la tête puis ils se repositionnent à leur poste, de nouveau sur leurs gardes.

- « Comptez-vous vraiment m'emmener à mon frère ?

- Je n'ai point pour habitude de mentir Ma Dame la comtesse. »

C'est la première fois que l'on m'appelle ainsi car je ne possède officiellement point se titre avant d'être mariée. Père souhaitait me léguer les terres d'Oiseau et à Louis-Charles son titre de Duc de Luynes.

Mais comment cet homme qui m'était pourtant quelques minutes plus tôt inconnu, peut-il en être en connaissance ?

Nous nous arrêtons devant une grande porte en bois de chêne rouge où Benedetti me fait signe d'entrer en rajoutant :

- « Le Cardinal Giulio Mazzarino vous attend. »

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média: une idée des gardes du Cardinal, complètement... disons de façon diplomatiques qu'ils sont idiots mais qui sont en réalité des gardes suisses

Hi everybody! What's up?

Que pensez-vous de ce nouveau chapitre? Impatients de la suite? 

Moi j'ai ri en imaginant la tête des gardes se décomposer peu à peu lorsque notre chère Raphaëlle enlevait ses armes. Ou encore en dressant le portrait du duo inhabituel.

Voilà, n'hésitez pas à commenter, voter et partager.

Je vous nem,

Ciao, Gaïa

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